WILDINFORD • " Toi et moi, envers et contre tous."

Soirée de merde, bal de merde, je ne savais même pas pourquoi j'étais encore là. J'avais croisé Willow, je m'étais faite embrasser par un Mather à la con, une garce venait de me balancer son verre dessus et ma robe était foutue. Je ne savais même pas comment je m'étais retenue de ne pas lui avoir écraser la tête contre le comptoir.. Je rageais intérieurement, je bouillonnais et pas de Cole ni d'Agathe en vue pour me détendre. Direction les toilettes, pas le choix histoire de nettoyer ce carnage de ma robe ou du moins essayer de le faire.. Poussant la porte sans même regarder le sigle, je lève les yeux et voit un mec, je recule en regardant la porte. Hum, j'avais fait fausse route, trop perdue dans mes grognements. - Désolé. Que je murmure sèchement, prête à repartir dans le sens inverse quand j'aperçois que c'est Cole qui se trouvait face à moi. - Ah c'est toi.. Je me rétracte, le détaillant une demie seconde avant de refermer la porte derrière mois. J'avançais jusqu'à lui, me laissant tomber contre le lavabos en balançant vulgairement ma pochette sur la place. - Je passe une soirée merdique ! Lançais-je dans un soupire, relâchant ma tête en arrière, dépitée. - Tu t'en sors avec ta chemise ? Que je demande, penchant légèrement la tête sur le côté pour le regarder. Il était lui aussi dans un sale état, je voyais à sa visage qu'il était autant contrarié que moi. - Laisse moi faire.. Soufflais-je en me redressant, l'approchent de lui pour venir déboutonner sa chemise. Mon regard se lève vers le sien, un petit sourire en coin, cette scène sonne comme un déjà vu. Et je me remet à la tâche, jusqu'à laisser son torse presque nu.

L’invasion à notre table m’avait d’abord amusé. Oui voilà comment le voyait la chose : le petit peuple essayait de se mêler à nous, s’amusait à la provoc et donc forcément, ce bougre de toxico dont les neurones avaient du morfler à cause de nombreuses substances qu’il consommait, il avait fini par me renverser son champagne à la figure. C’était risible… Ce besoin d’essayer de se faire remarquer par nous, d’attirer notre attention. Ca devait être drôlement triste sa vie, le pauvre. Oui, j’étais agacé, parce que mon costard quoi, c’était précieux, mais comme l’an dernier j’avais déjà été arrosé j’avais prévu le coup et un costume de rechange dans ma Rolls. En chemin, j’avais pu mettre mon petit plan contre Anja à exécution, je l’avais même bien narguée à ce sujet et ça avait bien regonflé mes batteries. Il n’en restait pas moins que je devais me changer. Ma tenue sur cintre, je me rendis dans les sanitaires. J’étais en train de défaire les boutons de ma chemise quand la porte s’ouvrit et qu’une voix féminine familière résonna. Volte face vers Hippo, ma meilleure amie ne me reconnut qu’à ce moment là. « Hey, t’en fais une tête… » remarquai-je aussitôt en voyant son air lassé. Je réalisais qu’alors, avec mon petit jeu lancé à nos amis, le tumulte du début de soirée à notre table, j’en avais un peu délaissé ma cavalière. D’ailleurs, elle était catégorique et me révéla passer une soirée merdique. « Je suis désolé… » Ouais, un cavalier aux abonnés absents, c’était pas le top. Fallait croire qu’elle ne m’en voulait pas tant que ça puisqu’elle s’approcha pour m’aider avec ma chemise. « Alors qu’est-ce qui s’est passé ? » Mes prunelles détaillèrent un instant sa robe, comprenant qu’elle avait du subir la même mauvaise blague que moi. « Les gens sont d’une jalousie, c’est triste… » Et lorsqu’Hippo finit par avoir raison de tous mes boutons de chemise, que le vêtement glissa de mes épaules pour tomber au sol, nos regards se connectèrent, son sourire trahissant les souvenirs qui remontaient chez elle aussi. Mes mains glissèrent dans son dos, dézippant sa robe lentement avant que mes doigts ne voyagent jusqu’à ses bretelles : « De toute façon, t’as pas besoin d’un bout de tissu pour être sublime. » Et la robe subit le même sort que ma chemise, se retrouvant au sol…

Et c'est donc là que je retrouve mon cavalier. Je l'avais perdu de vu depuis un bon moment déjà, en fait, depuis que l'autre clochard lui avait naïvement renversé son verre dessus sans savoir que les conséquences de son gestes seraient lourdes. Je connaissais Cole, impossible qu'il passe l'éponge aussi facilement. « Hey, t’en fais une tête… » Haussement d'épaules avant de m'installer contre ce lavabo inconfortable. Comment être ravie ? Je passe sûrement le pire bal de ma vie, celui de l'année dernière n'était rien à côté de celui-ci. « Je suis désolé… » Je secoue la tête de gauche à droite, levant ma main dans sa direction pour le stopper. - Arrête Cole, c'est pas de ta faute ! Soufflais-je. Non, il n'avait rien à voir là-dedans, on était juste entouré de gros cons partout. « Alors qu’est-ce qui s’est passé ? » Qu'il demande, baissant finalement les yeux sur ma robe que même l'odeur ne trahissait pas, il comprit tout de suite et j'hoche la tête pour confirmer. - Hum.. Par où commencer ? Dis-je en faisant mine de réfléchir nerveusement avant de reprendre. - J'ai vu Willow, on s'est prise la tête .. DEUX fois, je suis allé au bar et un mather m'a salement embrassé du coup j'ai besoin du meilleur désinfectant possible, ou de la javel.. Que j'énumérais en comptant sur mes doigts comme une goosse. - Et pour finir, Carter est la cavalière de Royce. C'est ce que j'avais pu comprendre au bar. C'est génial de l'apprendre de cette façon alors qu'il aurait pu clairement me le dire. J'expire un bon coup, venant me rapprocher de Cole pour défaire sa chemise, en profitant aussi un peu.. J'avais besoin de le sentir, de l'avoir contre moi. J'étais en manque de sa peau, c'est comme si j'étais en train d'en devenir accroc. Mes doigts s'appliquent à faire tomber la chemise au sol, mon regard ne quittant pas le sien, et je pouvais lire toutes les pensées qui traversent ses yeux pendant que les miens étaient déjà en train d'y répondre. « De toute façon, t’as pas besoin d’un bout de tissu pour être sublime. » Ma langue venait humidifier mes lèvres lentement, silencieuse alors que ma robe se retrouvait si rapidement au sol. - Tu penses que tu saurais rendre mon bal meilleur Wildingham ?.. Que je demande attrapant ses prunelles, un regard indécent, alors que mes doigts glissent sur sa ceinture, jouant avec sans la défaire. Je connaissais mon meilleur ami, il n'en reste pas moins un petit joueur quand il est face à moi. Je préférais éviter de perdre du temps à le rhabiller pour rien cette fois..

 Je culpabilisais quand même. Ce bal, aussi insignifiant soit-il, on s’était quand même promis de le passer ensemble et d’en faire notre terrain de jeu. Sauf qu’absorbé par mes magouilles, j’avais délaissé un peu trop la demoiselle. Elle s’approcha de moi quand même, mon regard se stoppa sur sa tenue ravagée, tout autant que la mienne. Des gens jaloux. Encore et toujours… Ca ne nous ferait que des petits pions en plus à éjecter de l’échiquier. Ca tombait bien, on manquait presque de distraction ces derniers temps. J’écoutais la jeune femme me relatait le désastre de sa soirée. D’abord Willow, forcément, la rivalité entre les deux jeunes femmes n’était pas nouvelle. Puis un mather avait osé s’approprier sa bouche le temps d’un baiser. Je grimaçai : « Qui ? » Ce que je ferais au mather arroseur n’était rien comparé à ce que je ferais à ce salopard qui avait cru possible de poser ses lèvres sur celles de ma meilleure amie. Et puis, elle conclut en parlant de son plouc. Encore lui… Je ne pus retenir un haussement d’yeux au ciel, montrant mon exaspération. « Depuis quand tu laisses les choix de ce pauvre type t’atteindre ? Tu sais que Carter a également couché avec Dimitri… Faut croire que vous partagez les mêmes goûts en terme de mecs. » lançai-je alors, piquant, moqueur… Allez, Hippo ne ratait jamais une occasion de me rabaisser au sujet de mes anciennes relations, à mon tour de me faire un peu taquin sur son goût douteux en terme de fréquentation. Mes doigts emprisonnèrent son menton alors, faisant se relever son visage vers le mien, mes prunelles planter dans les siennes comme si cet accrochage de regard allait aider à ce que mes paroles suivantes s’ancrent définitivement dans sa tête : « Ce mec ne te mérite pas Hippo. Arrête de perdre ton temps avec lui. » Perds plutôt ton temps avec ma chemise… Les boutons cédèrent rapidement sous les doigts habiles de la demoiselle, le vêtement finit au sol… A mon tour de ‘l’aider’ à se défaire de sa tenue tâchée. Robe dézipée, je fis glisser ses bretelles pour que l’habit suive le mien et se retrouve au sol. Forcément ce moment n’était pas sans me rappeler la Thaïlande. Les souvenirs fusaient et j’étais à peu près persuadée au regard qu’elle me lança que les mêmes pensées occupaient son esprit. Ses mots étaient suffisamment clairs. « Je ne pense pas, j’en suis sûr… » soufflai-je avec assurance, sentant ses mains s’occuper de ma ceinture… Voilà comment en deux minutes chrono, ma meilleure amie venait de me faire passer d’exaspéré à excité… L’effet Hippolyte Dunford les amis. Mes lèvres se risquèrent ensuite dans son cou pour effleurer sa peau d’abord, avant de se prendre au jeu en des baisers plus appuyés, alors que mes doigts se perdaient eux, dans son dos, dégrafant son soutien gorge pour continuer de la déshabiller, histoire que mes intentions soient explicites. Ma bouche remonta jusqu’à son oreille pour venir lui murmurer : « Et toi, tu penses pouvoir rendre mon bal meilleur toute seule ou il te faut encore l’aide d’Agathe ? » Ton défiant, joueur… Si les manqués avaient parfois étaient de mon fait, quand j’étais en couple avec Kyla, il y avait eu aussi un nombre incalculable de fois où la petite joueuse, ça avait été elle, me mettant un nombre incalculable de stop… Alors en quoi cette soirée allait-elle être différente ?