BRYNA K. LOOPERG ►Emily Ratajkowski

bryna l'enfant que l'on cache. L'enfant né d'une passion déchirée. bryna, demoiselle née d'un amour brisé. D'un amour que l'on avait cru éternel. bryna, l'enfant a l'étrange symphonie des battements de son cœur. La femme au regard de braise. bryna qui n'a pas d'attache. L'amour fondu, le cœur brisé. Il y a ce trou béant dans sa poitrine qui laisse passer les courants d’air, et ses yeux se ferment comme des volets sur le monde. Qui se cache derrière les traits ingénus de cette ravissante jeune femme à la chevelure d’ébène ? Ce regard pétillant qui ne cesse de vous taquiner intérieurement indique bien plus que la réserve que sa silhouette vous laisse présager... Ce sourire enjôleur qui vous inspire une confiance absolue tellement il respire l'innocence de la jeunesse... On dit bien souvent que les apparences sont trompeuses. bryna ne fait évidemment pas exception. une vrai emmerdeuse, voila ce qu’est bryna. elle s'amuse à foutre le bordel partout. elle se nourri des douleurs des autres, de leurs peines, leurs tourments. elle est une petite princesse (pas friquée mais elle y croit) qui ne se soucie que de son petit cul et rien d'autre. en même temps, ce n'est pas de sa faute; n'est-ce pas ? elle est née avec une cuillère d'argent dans la bouche (enfin petite comme cuillère). elle fait chier le monde en évacuant tout ce qui se passe par la tête sans y penser, sans peser le pour ou le contre. maussade ? cela ne fait pas partie de son vocabulaire. elle emmerde le monde et avec le sourire en prime. elle est toujours de bonne humeur à raconter des blagues bien pourries, à discuter avec des inconnus, à aborder des relous. rétive, rebelle, elle n'en fait qu'à tête. elle trouve un plaisir fou à défier ses parents, briser les barrières qu'ils lui ont fixés. ils ont peur, ils craignent la réputation qu’elle va se coller. ils ne veulent pas qu’elle finisse seule ou encore en cloque. elle est la seule héritière de la famille, de l'entreprise.(de toute façon le temps qu'elle l'en hérite l'entreprise aura déjà coulée depuis de belle lurette). elle doit arrêter d'être distraite; elle doit se concentrer, se calmer. elle, elle s’en fout. elle ne prend même pas la peine de les écouter. ils l'emmerdent, hein ? elle les trouve bien trop inutiles, vieux, grincheux. elle, elle est vive, une vrai boule d'énergie. elle vagabonde partout, elle n’aime pas le silence, le calme. elle manque  de manières, et elle trouve cela attrayant. elle est grossière et en est fière. elle est nihiliste, c'est pour ça. une vrai anarchiste. pour elle, la vie est dénudée de tout sens, de toute valeur. pour elle, la vie est une pute.

« c’est bon a baisé, c’était bof on ne va pas en parler toute la journée » dit bryna agacée. elle lança un dernier regard à l’homme encore allongé dans son lit, avant de reporter son intention vers la fenêtre. c'est paisible, comme toujours à princeton. rêveuse, elle commence à dessiner des cercles invisibles avec son doigt sur la vitre. l’inconnu qui en n’était plus vraiment un se lève et se colle à elle. il passe ses bras autour de sa taille et commence à l'embrasser dans son cou. elle soupire. merde elle a oublié son prénom. c’était quoi déjà mike ? marc ? mason ? matt ? putain elle sait que ça commence par un m. ou peut-être pas d’ailleurs. c'est bien pour cette raison qu’elle ne préfère pas dormir après une bonne partie de jambes en l'air. elle regrette d'avoir cédé. elle aurait dû être ferme et quitter son appartement tout de suite après. mais pourquoi n'acceptent-il pas de la laisser partir ? pourquoi demandent-ils toujours plus ? qu'on la laisse tranquille. tout le monde lui veut quelque chose. tout le monde s'attend à ce que  qu’elle chance. putain. ne comprennent-ils pas que c'est sa vrai nature ? qu’elle se lasse simplement rapidement de la compagnie des gens ? « allez peter j’ai pas que ça à foutre faut que j’y aille. » elle se pousse, passant une main dans ses cheveux fin. elle a fait exprès de l’appeler autrement, pour créer un écart. elle ne compte pas le revoir. il n’était pas du genre très intelligent, et au lit c’était à peine un 5. le jeune homme ne la lâche pas du regard, comme si son refus ne l’attirait qu’encore plus. con comme elle vous le disait. les hommes ne semblent jamais comprendre le message, comme s’ils pensaient qu’ils étaient tous des dieux grecs et qu’il lui faisait une faveur en la séduisant. « à plus jamais. » elle enfile sa robe et claque la porte encore pied nus. le pauvre brun n'a même pas le temps de la regarder avec un regard éberlué. elle jette un coup d'oeil à sa montre. voilà qu'elle est en retard en cours. elle soupire à nouveau, laissant le soleil briller sur son visage, réchauffer son petit corps. bryna se mordilla lèvre inférieure, elle a oublié son sac à l'intérieur. elle se tape violemment la tête avec sa main. parfois elle est vraiment stupide. pas grave il n'y avait rien de très important à l'intérieur, à part du vide, son rouge à lèvre channel. elle avait oublié son portefeuille chez elle. c'est comme ça qu'elle avait rencontré ce pauvre homme, il lui avait acheté une bière. puis une autre. et une autre. et voilà où elle en était arrivée. elle ne prend même pas la peine de courir. elle a déjà loupé la moitié du cours de toute façon. c'est dans ce genre de moment qu'elle a besoin de fumer une bonne cigarette, de sentir cette fumée toxique dans ses poumons. elle sait que c'est mauvais, mais ça soulage. mais ça aussi elle l'a oublié chez l'autre con. c'est décidément une journée bien triste.