Appel Denys (depuis le centre d'incarcération ) vers Ash (11/5)

Moi je l’avais trouvée plutôt battante au téléphone, mais avec tout ce qui lui était tombé dessus à miss Burberry, je trouvais que l’excuse du ‘occupée’ était pas trop mal pour englober le non rapport de mes mésaventures de taulard à Ash. En fait, elle n’avait surement pas été lui répéter parce que ça aurait impliqué d’expliquer pourquoi je l’avais appelée et ce dont on avait parlé. Donc oui, Lucky avait surement eu raison de ne pas en parler à Ashleigh, sauf que je ne voulais pas que ça soit sujet à discussion entre elle ensuite. Je minimisais un peu ma blessure, pouffant même à la réflexion de la demoiselle, essayant de dédramatiser tout cela, de ne pas nourrir ses inquiétudes quant à ma dentition. « Te tracasse pas, ça va aller. Je leur dirais de pas me frapper le visage promis… » C’était pas drôle ? Bon ok, d’accord, on ne pouvait pas rire de tout, sûrement. Et peut être que de parler de Marin serait un meilleur moyen d’alléger l’atmosphère. Je les imaginais bien tous les deux, profiter de la fin des révision pour magouiller ensemble, et forcément je m’inquiétais pour ma chambre, pour le loft, pour tout Boston même. La réponse de mon interlocutrice me fit marrer. « Qu’il fasse gaffe qu’on l’arrête pas pour trafic de drogue si il commence à trop me ressembler. » Puis j’ajoutai, juste histoire de jouer les ronchons : « Et qu’il vide pas le flacon de mon parfum ou sinon faut qu’il m’en offre un neuf pour mon anniv, tu lui dis ? » Ouais en vrai il pourrait le boire ce flacon que je me fâcherais pas vraiment… Puis d’ici que je sorte, il sera peut être périmé ou passé de mode ce parfum. « Mais je vais l’appeler… » assurai-je en me promettant de passer ce coup de fil prochainement. « …avant qu’il finisse en psychiatrie. » Parce que si même Ash avait peur, c’était sérieux ha ha. Je repris un peu plus sérieusement ensuite, me renseignant sur l’avancée des recherche. « Un Dunster pour remplacer une dunster. » J’avais un petit sourire nostalgique repensant à notre visite au loft, la toute première fois, ce ‘casting’ qui s’était vite changé en présentation de l’appartement et en discussion amicale. Le début d’une aventure à quatre. Et aujourd’hui… Aujourd’hui il n’y avait plus que Ash… J’eus comme un petit nœud à l’estomac réalisant que ça ne devait pas être toujours simple pour la blonde. « J’espère que ça va aller alors… » commentai-je par rapport à la future rencontre. « Et avec Nate ça se passe bien ? » Moi je n’avais pas eu le temps de cohabiter très longtemps avec lui. Puis j’avais été un peu sur la défensive. Forcément, tout ce que je savais du winthrop c’était qu’il avait embrassé Ash lors de l’intercompet alors… Je racontais ensuite la pression que me mettait un peu mon aîné. Pas sa faute, c’était sa nature de dunster surement. Ashleigh se proposait de faire un faux relevé de note, proposition qui m’amusa, même si je repris plus sérieusement derrière : « Non, t’es gentille mais non… Je crois qu’il va falloir que je lui dise. J’attends juste la tenue du procès et le verdict. Histoire de savoir quand même que je vais devoir affronter le deuxième procès, devant le tribunal Zacharias. » Si j’arrivais à m’en sortir pas trop mal, peut être qu’Em, Pri, et mes parents seraient plus cléments ? Plus indulgents ? Plus compréhensifs ? Je prenais des nouvelles de sa famille à elle, enfin de son père surtout. J’allais pas aller lui demander des news de sa sœur, vu que l’ambiance bizarre entre nous était indirectement due à la lettre de cette dernière, je faisais surement mieux de m’abstenir. « Je suis désolé Ash, ça doit pas être facile pour toi tout ça… » Peut être que j’aurais du rien dire pour le courrier. Au final, en révélant le surnom de mon expéditrice, je venais de priver ma meilleure amie du soutien le mieux placé pour comprendre ce qu’elle traversait : sa sœur.  

hj : ta signature

La discussion se passait un peu mieux que ce que tu l'avais imaginé, l'atmosphère de détendait et des petites plaisanteries prenaient places. Pourtant, t'étais pas super a l'aise, y avait ce petit je ne sais quoi, qui te tracassait, mais tu essayais de jouer le jeu. Tu rigoles quand il promet de leur dire de ne pas toucher le visage. Comme s'ils allaient l'écouter, n'empêche que tu imaginais bien la scène de Denys leur disant ça. Puis Marin vient sur le tapis et tu sens que c'est un peu plus facile de plaisanter et rire, grâce au phénomène qu'est votre meilleur ami. Je lui ferai passer le message, de t'en racheter pour fin août, même deux, il serait capable de vider celui qu'il t'a acheté que tu répliques en riant un peu, masquant cette inquiétude; sera t-il dehors pour son anniversaire ? Déjà que pour le tien c'était mort, au moins qu'il soit en hors de ces murs pour ces 24 ans. Tu ries encore quand il évoque la possible entrée en psychiatrie du winthrop. Et il se questionne finalement sur le coloc remplaçant de Kacy. T'y a pas pensé mais c'est vrai un dunster qui remplace une dunster, drôle de coïncidence. Enfin, rien n'est joué encore, vous devez lui faire voir l'appartement et voir si ça colle avec vous. J'y avais même pas pensé. Et avec Nate ça se passe très bien, je regrette pas de lui avoir proposé. Le winthrop était devenu un bon ami, et heureusement qu'il était là pour combler le vide de la coloc. Puis tu trouvais une complicité comme avec Denys, même si ça sera jamais pareil ça te faisait du bien. Puis tu te renseignais sur sa famille et comment il s'en sortait avec tous les mensonges et cachoteries. Il subissait une pression de la part de Priape et ça devait pas être simple de se faire rappeler sans cesse les exams qu'il n'allait pas passer et qu'il n'aurait plus à faire. T'as rien à te reprocher, c'est pas ta faute, j'espère qu'il le comprendra. Il était juste victime d'un complot et t'avais pas envie que sa famille lui mine encore plus le moral. Il devait déjà assez encaisser de choses, il avait pas besoin qu'on le descende un peu plus. Je serais là après que tu leur auras parlé... Un rappel, pour lui dire que s'il aurait besoin à ce moment là, il pourra compter sur toi, comme toujours. Et forcément en parlant famille Zacharias, venait le sujet famille Strauss. Plus précisément ton père, toujours dans un mauvais état. Ça va, je tiens le coup... Ou pas. En fait, ce qui te tracassait le plus dans tous tes soucis c'était lui. T'avais besoin de sa présence, de son soutient et non de vous embrouiller. Alors c'était ça le plus dur, de le sentir à des kilomètres de toi, et pas juste physiquement désormais. Tu continuais de marcher et t'entendais les orages gronder, la pluie commençant à s'abattre sur la ville, sur toi. Fait chier que tu lâches grincheuse, commençant à être trempée. Je crois que le temps représente définitivement mon humeur... Une façon indirecte de dire qu'il te manque, que cette distance est horrible ? Peut être bien.

Hj : merciiii

.Marin sauvait un peu l'ambiance. Je ne dirais pas que tout était normal, mais parler de notre ami commun nous déridait un peu. Elle plaisantait sur la colonisation qu'il aurait fait de ma chambre et mon parfum qu'il se serait accaparé. Moi je plaisantais en retour en en réclamant pour mon anniversaire si jamais il le vidait... Et elle promit de faire passer le message avec un rire."Et essayez pas de me refourguer une eau de Cologne pour papi ou un parfum de nana hein... Je vous connais." Et dans le fond j'aimerais qu'ils me fassent la vanne. Ça voudrait dire que je serais dehors pour mes 24 ans et avec eux pour les fêter. Ils me manquaient c'était dingue. Elle me manquait. Entendre son rire à l'autre bout du fil ne faisait que le confirmer. On parlait de la coloc quand ensuite. Du remplaçant probable de Kacy, un dunster. Puis du remplaçant de Macsen, Nate. Qu'elle ne regrettait pas d'avoir choisi. Je me mordis la lèvre pour retenir mon flot de questions qui avaient un peu trop l'habitude de jaillir quand on parlait d'Ash et des garçons.  J'aurais voulu demander si Nate avait cherché à l'embrasser encore, après tout ils avaient échangé un baiser à l'inter compét. J'aurais voulu demandé si il venait la voir dans sa chambre. S'ils regardaient des films jusqu'à pas d'heure. S'ils dormaient ensemble parfois... Mais quoi ? Pourquoi demander ça ?  Et ça me ferait passer pour me jaloux de service alors que j'affirmais quelques jours plus tôt lors de notre 'dispute' téléphonique, vouloir reprendre ma place de meilleur ami, confident à qui elle ne  cachait rien... "Oh c'est cool alors..." Répondis-je donc simplement, ravalant ainsi toutes les autres interrogations qui me gagnaient, parlant plutôt de ma famille, de mon aîné Priape tout particulièrement, du fait que j'allais devoir leur dire à tous la vérité... Un jour ou l'autre... Ash se faisait rassurante. J'angoissais quand même un peu de leur réaction... "On verra..." Après le procès. Je leur annoncerais. Et ils seraient forcément déçus. Ne serait-ce que pour mon renvoi... "Merci..." Soufflai-je quand elle m'assura qu'elle serait présente pour moi quand ce moment délicat arriverait. Un faible sourire se dessina quelques instants sur mes lèvres, disparaissant tout aussi vite que le sujet de son père revenait dans la discussion. Les nouvelles n'étaient pas très bonnes. Et même si Ash assurait qu'elle tenait le coup, moi je ne pouvais m'empêcher de m'inquièter. Et puis j'entendais l'orage derrière elle, un coup de tonnerre et les sons d'une averse, accompagnés d'un juron de la demoiselle qui répétait que la météo était à son image. "T'es dehors là ?  Tu fais quoi ?" Demandai-je en me doutant au bruit de la pluie qui tombait que c'était le cas. "Tu devrais aller te mettre au chaud. De toute façon je vais devoir bientôt te laisser."

Tu te mis à rire une nouvelle fois quand il évoque l'eau de cologne de papi ou le parfum de nana. Même si ça va mieux mais que tu sens encore que c'est pas tout à fait ça, rire avec lui te fait un bien fou. Tu ne voulais pas de mon parfum ? Bon ben je l'enlève de la liste pour ton anniversaire dis tu en plaisantant, petit rappel d'un échange de vos lettres. Puis en parlant de sa chambre, vous en venez à parler du futur coloc, ainsi que de Nate. Tu sais que Denys avait pas voulu du winthrop pensant qu'il était à fond sur toi et que ça risquait de compliquer la colocation, mais tu savais que c'était pas le cas. T'avais donc bien fait d'insister pour le prendre car il était d'un bon renfort le rouge. Puis dans votre coloc c'était déjà compliqué rien qu'avec le grec et toi. Vous aviez bien failli vous faire surprendre par Kacy un jour alors que vous étiez à deux doigts de coucher ensemble, sur le comptoir de la cuisine... Il était content mais tu ne savais pas si c'était vrai ou si une petite part de lui n'était pas aussi content qu'il le prétendait. Alors ça bifurquait sur vos familles. La sienne d'abord et fidèle, tu lui soutenais que tu serais là quand il devra tout dire aux autres Zacharias. Il te remerciait, mais pour toi c'était normal. Tu enchaînais sur ton père puis les orages se firent entendre, entraînant la pluie. Dehors, sans parapluie, tu finissais bien vite mouillée, voire trempée. Je vais à la mather, j'y suis dans 10 minutes, je serais vite au chaud... M'enfin c'était le cadet de tes soucis ça. Tu pouvais attraper la crève que ça serait rien comparé à tout le reste. Juste une bonne excuse pour squatter ton lit et ta couette. Fait attention à toi... Plus fort que toi, tu ne pouvais pas t'empêcher de t'inquiéter pour lui, surtout depuis cette bagarre dont il avait prit part. C'est pas que mais t'avais envie de le retrouver entier, pas en deux ou en petit morceaux. Et l'heure des au revoir arrivait, et tu ne savais pas trop comment finir cet appel. En fait, si tu savais. Tu me manques... lâchais tu alors, avec toute la sincérité que tu pouvais faire preuve, ces quelques mots sortant du fond du coeur. Est ce que ça allait lui faire du bien ? Toi t'avais besoin qu'il le sache en tout cas.

"Ton parfum oui, sur tes lettres..." Et dans mes draps. Et sur sa peau contre la mienne... Oui ça ok. Enfin autant stopper là mes pensées.  C'était plutôt son parfum dans les draps et contre la peau de ce Dimitri... "Mais dans un flacon en verre, ça ne m'intéresse pas trop. Ça me serait pas très utile. Puis je me vois pas trop l'offrir à ma mère. " ajoutai-je en rigolant. Le même parfum de la fille que t'aime chez ta mère, l'horreur quoi. Enfin ça peut peut-être être thérapeutique pour oublier mes sentiments pour la demoiselle. J'essayais de ne pas me montrer trop inquisiteur et trop curieux au sujet de Nate juste de me réjouir de savoir que tout se passait bien. Ça me démangeait quand même de savoir. Le winthrop était arrivé au loft quelques jours avant que je me fasse arrêté. J'avais donc pas idée de comment se passer leur cohabitation, leur complicité... J'imaginais tout, c'était pire. Forcément dans ma tête, le garçon finissait forcément par tomber amoureux d'Ash, parce que comment ne pas l'aimer et... Stop. Parce que ces délires jaloux n'avaient pas leur place alors que moi j'essayais de rester à celle de meilleur ami. J'entendis ensuite le tonnerre, reflet de son humeur. Peut être que j'avais bien fait de me retenir de jouer les relous avec mes questions. J'aurais sûrement récolté ses foudres. Ashleigh me raconta qu'elle allait à pied à la MH, qu'elle y serait bientôt. "Cours un peu t'y seras plus vite." Conseillai-je avec un petit sourire, imaginant la jeune femme trempée. "Toi aussi : fais attention." Répondis-je en écho à ses paroles. Je voyais déjà le gardien qui regardait sa montre alors je savais que les cinq minutes s'étaient déjà écoulées sûrement un peu gâchées par les premiers échanges et le malaise du début de conversation, malaise qui ne s'étant pas complètement évaporé, nous laissait dans cette drôle d'atmosphère un peu pesante, même pour les au revoir. Mais Ash passa au dessus pour quelques secondes, avec ces trois mots. "Tu me manques aussi..." Soufflai-je à mon tour. Et elle ne savait pas à quel point... Enfin si elle devait savoir. Puisqu'au final, quoiqu'on me rapporte à son sujet,  j'étais toujours là à l'appeler... "Va vite te mettre au chaud. Je te rappelle bientôt." Ajoutai-je avant de raccrocher.