Awkward — Maxwell

Katherine était présente dans la bibliothèque universitaire depuis pas mal de temps déjà. En effet, elle s’était levée tôt et avait profité de cela pour réviser son dernier examen. Elle arrivait enfin à voir la fin de cette longue période et cela ne faisait qu’accroître son impatience et elle sentait sa concentration la quitter peu à peu. Il ne lui restait plus que les sciences du bâtiment à passer, la matière la plus difficile pour Katherine, elle qui n’avait vécu qu’avec des artistes depuis son enfance.
Katherine était donc assise à la même place depuis 9 heures du matin, l'horloge affichant maintenant 11 heures. Elle piquait du nez depuis quelques minutes déjà et avait fini par succomber et s'était endormie pendant au moins 15 minutes sur ces cours. En se réveillant, Katherine se rendit compte de cette inattention et entreprit de se remettre au travail au plus vite. Après 10 minutes, elle comprit que cela ne mènerait à rien et décida d’aller se chercher un café et de récupérer certains livres qu’elle avait repéré lors de sa dernière visite.
Après avoir remplie son thermos de café, Katherine se dirigea donc vers différents rayons de la bibliothèque, son esprit vagabondant vers des pensées lointaines, sa recherche de livre étant oubliée, cela s’était transformé en pause dans ses révisions. C’est au tournant d’un rayon qu’elle reconnue une personne familière et son cœur fit un bond dans sa poitrine. Elle recula vite hors du champ de vision de cette connaissance. Le jeune homme présent dans le rayon était Maxwell, le Dunster qui lui avait fait visiter le bâtiment de la confrérie alors qu’elle venait d’arriver. Ils s’étaient bien entendus et avait gardé contact, jusqu’à une soirée alcoolisée qui avait mené à un baiser entre les deux. Après s'être rendu compte de leur action, ils s’étaient séparés à la hâte et n’avaient jamais reparlé de cette soirée. Katherine ne savait toujours pas comment se comporter avec lui.
Après quelques minutes de réflexion, elle se décida à la jouer décontracté, en comptant sur ses médiocres talents d’actrice. Il suffisait de faire comme ci de rien n’était.

« Max ! »

Il fallait absolument que je révise. Au fond, je n'en avais pas énormément besoin, j'avais déjà passé beaucoup de temps à réviser ses dernières semaines mais je voulais être toujours plus performant. Alors je décidais d'aller à la bibliothèque pour pouvoir intensifier mes recherches sur certaines parties de mon cours. Je comprenais les notions, mais ce serait toujours mieux d'avoir un peu plus de connaissances, d'exemples sur certaines choses pour pouvoir plus développer pendant les examens. Une fois sur place, j'allais me chercher un café, puis plusieurs livres et je retournais m'asseoir à ma place. Je ne voyais pas l'heure passer, mais je sentais que je commençais à fatiguer. J'avais envie de rentrer, mais je ne savais pas ce que je ferais. Si ce n'est de finir mes cartons, ce qui pourrait être une bonne idée en soit. Mais alors que je retournais me balader dans les rayons à la recherche d'un bouquin, je me faisais interpeller par une jolie brune que je connaissais bien. Et à qui je n'osais plus réellement parler après une soirée où on s'était embrassés. Après tout, je me sentais mal depuis cette histoire, je ne savais plus comment agir avec elle, je ne savais plus ce que je devais faire. Est-ce qu'elle attendait quelque chose de moi ? Est-ce que ça signifiait quelque chose ? Beaucoup trop de questions, alors je devais rester mon calme et essayer de rester le plus calme possible. « Katherine ! Comment tu vas ? » demandais-je en lui souriant. Souris Max, tout va bien se passer.

Katherine espérait que son visage n’avait pas tourné cramoisi alors qu’elle essayait tant bien que mal de garder son calme. Ses mains moites tenaient sa veste, pour se tenir à quelque chose. Les jointures de ses doigts étaient devenues blanches, traduisant sa gêne. Elle essayait de deviner les pensées de Maxwel, était-il tout aussi gêné ? Que pensait-il de la situation ? Des dizaines de questions se bousculaient dans sa tête tandis Katherine pensait vivre la situation la plus gênante de sa vie.

« Super et toi ? Toujours dans les révisions à ce que je vois, tel un vrai Dunster. »

Katherine répondit à Maxwell et un rire nerveux accompagna sa remarque, elle espérait que cela passerait pour un accompagnement à sa « blague ». Elle se rendit compte alors de la tension qui parcourait son corps qui était aussi droit que ses nerfs étaient tendus, ce qui pouvait trahir son inconfort à tout moment, elle décida alors de changer de position : mauvaise idée. Alors qu’elle posa sa main sur l’étagère la plus proche, Katherine réussi à faire tomber plusieurs livres. La situation ne pouvait devenir plus gênante.

« Oh merde. »

Katherine ne put retenir le mot et se baissa immédiatement pour ramasser sa bêtise, vérifiant autour d’elle que personne ne l’avait vu et elle était maintenant sûre que plus rien ne pouvait cacher son malaise.

Au fond, j'étais content de voir Katherine. Après tout, elle était mon amie et j'aimais bien passer du temps avec elle, si on oubliait la dernière soirée qui compliquait un peu tout ça. Je riais légèrement avec elle à ses paroles. Il était vrai que j'entretenais totalement le cliché sur le dunster passant sa vie à la bibliothèque pour travailler, mais elle faisait la même chose que moi alors cela me rassurait en quelques sortes. « Super aussi et oui, il faut bien qu'on soit toujours les meilleurs ! » rétorquais-je en lui souriant. C'était autant un défaut qu'une qualité, cette recherche infini vers la perfection que l'on cherchait pratiquement tous chez les dunsters. Mais ça faisait partie de nous, on ne pouvait pas faire sans. Mais d'un coup, sans que je ne comprenne ce qu'il se passe, je voyais plusieurs livres tombaient sur le sol et Kat être extrêmement gênée. Je me baissais avec elle pour l'aider à ramasser. « Je suis content de voir que je ne suis pas le seul maladroit ici. » disais-je en riant. Mais au moment où j'allais attraper un livre, ma main toucha la sienne. Je relevais rapidement les yeux vers elle, croisant son regard et sentant le rouge me montait au joue. Putain, il fallait que je reste le plus calme possible. Je me relevais, deux livres dans la main que je remettais en place. « Et voilà, personne n'a rien vu ! » Je souriais, essayant de me calmer. Zen, zen, zen.

Katherine rigola légèrement à la remarque de Maxwell quant à la position des Dunster. Il était vrai qu’ils étaient connus pour être les meilleurs scolairement tout en sachant s’amuser. La deuxième partie n’étant pas forcément vrai pour Katherine, elle était pourtant sûre de suivre à la lettre l’idée de la réussite scolaire.
Puis vint l’histoire des livres alors qu’elle essayait de se détendre et le brun fut assez compatissant pour essayer de détendre l’atmosphère en relevant sa maladresse. Cela fit rire Katherine et l’aida réellement à penser à autre chose que l’histoire du baiser. Elle se rappela alors qu’ils étaient amis pour cette raison, leur similarité dans certain aspects et c’était peut-être aussi pour ça qu’ils avaient succombé cette fameuse soirée. Katherine ne pouvait plus cacher son attirance envers Maxwell  malgré son envie de garder cette relation telle qu’elle était.

« Maladroite c’est mon deuxième prénom. Je t’ai dit que j’ai réussi à faire tomber mon chat dans la piscine de mes parents alors que j’avais 8 ans ? Voilà voilà. »

Katherine sourit au Dunster espérant que cette histoire le ferait rire, c’était toujours le cas d’habitude. Vous savez, cette histoire que vous rapportez fréquemment ? C’était celle de Katherine.
Puis en finissant de rassembler les livres au sol, elle sentit la main de Maxwell toucher la sienne et la gêne réussi à parcourir son corps une nouvelle fois, elle essaya de la chasser rapidement et sourit au brun alors qu’il se relevait. Elle suivit son mouvement et se concentra sur sa remarque.

« Encore heureux qu’on soit les seuls idiots à passer nos journées dans la bibliothèque dans ce cas. »

Il fallait avouer que même si la situation était gênante et que le mal à l'aise était clairement présent, j'étais content de passer un peu de temps avec Kat. Après tout, il était plus amusant de discuter avec une amie que d'avoir la tête dans ses bouquins pendant des heures. Une pause ne pouvait pas me faire de mal, surtout si c'était avec elle. Quand elle faisait tomber les livres, je l'aidais à tout ramasser sans réfléchir, essayant d'apporter une touche d'humour à cette situation déjà assez catastrophique. Je riais à son histoire, relevant les yeux vers elle. « Avoue juste que tu as poussé ce chat car tu ne l'aimais pas et tu as fait passer cela pour de la maladresse ! » rétorquais-je en riant légèrement. C'était plus que tentant de la taquiner, et j'imaginais la scène dans ma tête de ce pauvre chat n'ayant rien demandé mais finissant tout mouillé. Sauf qu'en continuant de rassembler les livres, ma main frôlait la sienne et je sentais tout de suite la gêne revenir en moi. Les joues rouges, je me relevais déposant les livres que j'avais sur l'étagère. « Heureusement oui. » répondais-je avec un léger sourire, n'osant pas soutenir son regard. Je fixais le sol, gêné. J'en avais un peu marre de cette situation, j'avais envie de retrouver notre relation comme avant, notre amitié. Pourquoi cela devait toujours être compliqué ? « D'ailleurs je sais pas toi, mais moi je commence à en avoir marre de réviser. Ca te dirait qu'on aille se poser ailleurs ? » demandais-je d'un ton peu assuré, relevant légèrement les yeux vers elle.

Katherine ne put s’empêcher de pouffer de rire alors que Maxwell s’amusait à la taquiner sur l’histoire de son chat. Elle imaginait alors une gamine démoniaque lançant son chat dans la piscine. Qui aurait l’idée de jeter un truc aussi mignon dans l’eau ? Ce n’était pas le cas de la dunster en tout cas. « J’aimerais pouvoir dire que ma maladresse n’est qu’un jeu d’actrice. » répondit-elle en riant. Elle aimait cet aspect là, sans prise de tête, elle pouvait se permettre de rire de n’importe quoi avec Maxwell. L’atmosphère devenait tout de même étouffant au fur et à mesure, dans la bibliothèque pourtant immense d’Harvard. Ce n’est que des mains Kath, calme toi, t’as l’air stupide. Max lui proposa alors de sortir de cet endroit, Katherine ne demandait que ça. Après tout, un café, une pâtisserie, tout serait mieux que la bibliothèque où elle avait passé la journée.  Cela permettrait aussi aux deux jeunes gens de penser à autre chose et se concentrer sur leur amitié qui était pourtant si simple à l’époque. Katherine n’était pas prête à chercher l’amour ou quoi que ce soit pour l’instant, elle devait d’abord s’occuper d’elle. S’occuper de son émancipation, elle avait déjà fait passer beaucoup trop de choses avant. « Oui pourquoi pas, une journée passée ici et j’ai l’impression d’y avoir déjà creusé ma tombe. » Elle apporta un rire à sa petite blague, il était temps que la fin de l’année arrive à grand pas, le Summer Camp semblait si loin et pourtant si proche maintenant.