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Intimidant et égoïste. Si ces prix m’avaient amusé, si même j’en étais fier, il n’en restait pas moins vrai que ça alimentait certaines craintes de me côtoyer, et c’était probablement plus terrifiant de m’apprécier que de me haïr... Alors est-ce qu’elle était véritablement en train de quitter sa place d’adversaire pour une place toute autre ? Est-ce qu’elle était prête à cela ? Est-ce que ce n’était pas elle finalement, qui était la plus flippée de nous deux ? Elle, habituée aux gentils toutous dociles qu’elle manipule en quelques battements de cils… Elle ne répondit rien. Elle me toisait, simplement, en silence, avant de le rompre pour me retourner la question. Ping pong éternel. Sourire aux lèvres, je me décidais à lui offrir ma vision : « Je pense qu’on ne devrait pas être effrayés… Ni toi, ni moi… » Façon d’avouer à demi mots que je l’étais peut être un peu, et que je n’étais pas dupe, que j’avais compris dans sa non réponse qu’elle l’était aussi sûrement. « Il n’y a pas de quoi avoir peur, parce qu’au pire il se passe quoi ? » Au pire, on se refaisait la guerre. C’était pas un terrain connu, on y avait déjà goûté. « Le pire, on l’a connu non ? » Alors on ne pouvait, en toute logique, allait que vers du mieux. A son tour ensuite d’être plus explicite. Pour l’instant c’était des questions, sur ce que j’étais en mesure de faire, ce à quoi elle, elle était prête à renoncer, arrêter de fréquenter ses ploucs. L’idée me plaisait, j’étais même conquis, il n’y avait qu’à voir la pression que mes mains exerçaient sur elle. Et dans un parfait désaccord entre mon corps et ma parole, je répondis d’abord que non, ce n’était pas ce que je voulais, clarifiant ensuite les choses : plus. J’en voulais toujours plus. Du sang, des larmes, des petits toutous battus au cœur brisé. Voilà ce que je voulais comme preuve, qu’elle s’en débarrasse une bonne fois pour toute, assurément en s’amusant d’eux. De mon côté, j’assurai sans hésiter être tout à fait en mesure de ne me consacrer qu’à elle. Mes mains voyagèrent dans le bas de son dos, me saisissant de ses lèvres pour accompagner cet aveu d’un baiser. Agathe tout contre moi, ses bras s’accrochant à mon cou, prolongeant ce baiser qui sonnait comme une promesse de changement, d’une nouvelle ère. Et lorsque nos lèvres se séparèrent ensuite, elle reprit : ils allaient arrêter oui, et de son côté elle n’aurait d’yeux que pour moi. Un sourire ourla mes lèvres, le contact de ses doigts et cette promesse dans mes oreilles provoquant en moi un frisson de satisfaction. Est-ce que j’avais véritablement Agathe Thomspers ? L’avenir nous le dirait. Mais pour ce soir, j’avais simplement envie d’y croire un peu. Surtout lorsqu’elle m’invitait à passer la nuit avec elle. Parce qu’entre sa fuite prématurée de notre chambre monégasque, en passant par les étreintes furtives dans ma chambre de la eliot, on avait jamais véritablement eu de nuit ensemble. « Je sais pas, t’es pas censée rentrer avec ton cavalier, le vendeur de rouge à lèvres ? » lançai-je taquin, sachant pertinemment que j’allais répondre à l’affirmative. Je faisais le difficile quelques secondes et la précision qu’elle ajouta ensuite suffit à faire apparaître un sourire pervers sur mes lèvres et me faire réclamer davantage de détails. Mes lèvres se perdirent alors dans son cou, alors que mes idées commençaient à s’enflammer, je finis par lui souffler au creux de l’oreille : « Qu’est-ce que tu comptes me faire Agathe si je te suis ? » Mets moi l’eau à la bouche… Parce qu’elle le savait probablement, à la façon indécente dont mes mains glissaient dans son dos, le long de la cambrure de ses reins, que j’étais déjà convaincu de la suivre…
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