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L'arrache coeur
Edgar et Jagger
J'ai accepté, d'y aller avec un Mark beau comme tout et surtout tellement gentil et intéressant. Naivement certainement, je me suis dit qu'Edgar serait là au milieu de la pièce, ou dans un recoin, à guetter que je ne passe la porte... Vain espoir que voilà, le problème avec une femme indépendante et libre comme moi, c'est qu'il y a lutte au sommet, entre la greluche formatée fleur bleue et l'anarchiste associable qui s'en fout. J'ai descendu les grands escaliers, en tenant d'une main ma très longue robe blanche, et de l'autre bras, m'appuyant sur Mark. La salle est décorée du goût du thème, honnêtement quand j'ai apprit le thème, j'ai pouffé de rire... la première pensée? Vu le nombre de chaudasses sur le campus, ça va finir en gang bang. Mauvaise langue? Non, mauvais esprit sans doute, tout ce que je pense, je ne le dis que rarement. Dans ma tête là, en descendant ce long escalier, j'ai une petite chanson en tête... une petite mélodie d'un groupe de rock du début des années 2000. Et le refrain fait son entrée, lorsque j'aperçois Edgar en compagnie d'une magnifique blonde en robe de princesses disney... When you see my face, hope it gives you hell... Je ronge mon frein cependant, je ne sais pas qui est ce, si ça se trouve c'est sa sœur... naïve? J'accepte de suivre Mark jusqu'au bar, et j'espère secrètement, qu'il m'a vu arriver... au moins une toute petite victoire. Je porte une superbe robe longue blanche immaculée, avec un plastron sur le devant avec des genres de ronds, laissant discrètement un aperçu de ce qu'il se trouve en dessous. C'est une robe à maman, une robe qu'elle avait porté deux fois, qui était restée pendant des années dans un carton, sous plastique. Je suis la neige par excellence, dans ce thème ringard, mais qui m'a donné quand même envie, de me prêter au jeu. Lorsque Mark s'absente, je scrute la foule autour de moi, pas pressée d'aller m'asseoir à la table de groupe. Je sirote un infâme punch rose Barbie, et j'avoue... je putasse dans ma tête, sur cette blonde qui l'accompagne. Je m'en veux presque de réagir aussi bêtement. On n'est rien l'un pour l'autre, pas même un semblant de projection de désir pouvant possiblement aboutir sur cette notion, appelée "relation". Il faudrait peut être que j'aille danser, fumer une clope, ou... m'enfermer dans les toilettes pour pleurer et me maudire. Finalement, je prends le parti d'aller fumer à l'extérieur. Je remonte les grands escaliers, en prêtant une attention toute particulière, aux échasses que je porte, et au fait que je pourrais largement me péter la gueule devant l'assistance, en passant par la case pompiers et hosto. Je traverse un grand couloir, et j'apprécie la musique qui s'éloigne, les rires et les discussions bruyantes... ne restent que les claquements de mes talons, et le bruissement délicat de ma robe.© BLACK PUMPKIN
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