Les souvenirs oubliés ne sont jamais perdus (willoan)

Willow S-Prada & SLOAN BUSHNELL
A sa grande surprise, Sloan semblait passer une bonne soirée, en même temps, il pouvait difficilement faire pire que celle de l'année dernière. Pour l'instant, pas de prise de tête ou de règlement de compte en vue, il était bien et sa bipolarité semblait même lui foutre la paix. La seule chose qui le faisait chier, c'était le thème du bal. Kiss and Drunk, quel est le débile à avoir proposé un tel thème ? Certainement un trou du cul de la Mather House. Le beau brun détestait les rapprochements en publique et ne supportait pas embrasser une fille devant les autres. Il aimait l'intimité et n'importe qui qui le connait un minimum, le savait. Il partait du principe que pour vivre heureux, il fallait vivre cachés. L'Eliot en faisait presque un blocage. Les trois seuls verres qu'il avait pu avoir ce soir venaient d'un baiser avec son cousin et de deux autres cocktails qu'il avait piqué sur des tables. Il ne voulait pas embrasser et se tenait prêt à repousser bien gentiment quiconque essaierait de s'en prendre à ses lèvres. Ouais, il pouvait être bien con quand il s'y mettait. Alors que les neuf dixième de la salle en profitait pour embrasser n'importe qui, lui non, il se refusait tout contact buccale. Il aurait pu être en couple, cela n'aurait absolument rien changé à son comportement. Quoiqu'il en soit, Sloan apporta son malheureux verre à ses lèvres avant de boire une gorgée, il faisait durer l'alcool, tant qu'à faire. Il n'était pas adepte des bals mais fait un effort pour une fois. Stéréotypé en parfait petit Eliot, il portait un costume hors de prix qui lui allait à merveille. Il était beau et élégant, il avait ce petit charme brutal et pure qui ne ressemblait qu'à lui, qui lui était significatif. On pouvait sentir toute la souffrance dans les traits de son visage et toute la tendresse d'un gamin incompris dans son regard. Même lui se trouvait séduisant, c'était peu dire, surtout connaissant son côté pessimiste du moment. Sloan reposa son verre sur la table et leva délicatement les yeux, le regard capté par le passage d'une magnifique blonde. Les blondes, c'était son truc, il n'y avait rien à faire. Il détailla sa robe avant de froncer les sourcils et de croiser le regard de Willow. Prit sur le fait mon grand. Il afficha un mince rictus sur le bord de ses lèvres avant d'hausser les sourcils, amusé par le regard qu'elle lui lançait. L'Eliot avait eu vent de son retour et lui avait même envoyé un petit message. Pour une fois qu'il n'était pas en froid avec l'une de ses ex, il appréciait cette relation privilégiée. Sans chercher plus loin, il se leva de sa chaise et, sans prendre la peine de s'excuser, il quitta la table. Sloan s'approcha d'elle et fut agréablement surpris de la voir réceptive à sa venue. « Willote ! C'est ce que j'appelle un retour fracassant, regardes-toi, t'es magnifique ! » avoua-t-il, amusé. Il n'a jamais été très doué en drague mais bon, il était beau donc déjà tout pardonné.

Le bal devenait vraiment un grand foutoir. Non mais plus sérieusement, j’aurais envoyé mon poing en pleine figure de Hippolyte sauf que ça dépassait mes exigences. La Eliot n’avait pas apprécié le fait que je sois revenue à Harvard et rien que ça, ça se sentait. Entre le fait que Tate ait reçu un coup de poing sur la tronche de la part de Maxime, je me réjouissais particulièrement d’assister à un tel spectacle. Murray avait osé embrasser Athena alors que j’étais partie en Italie afin de régler ce que Adriel n’avait pas assumé. Bref, me voilà au bar, seule, sans Fergus. Non, mon cavalier aimait mieux fricoter avec une brune que je ne connaissais guère tandis que j’étais là, attendant celui qui était censé me faire passer une belle soirée. Prenant quelques gorgées de mon cosmopolitan, mon regard croisait celui de Sloan. Un de mes ex, qui, par chance, j’avais gardé une bonne complicité. Sans vraiment faire le premier pas, je sirotais lentement mon verre sans le quitter du regard, un regard charmeur et aussi heureuse de le retrouver. Le laissant donc approcher de ma petite personne, je déposais mon verre sur le bar afin de me redresser. Je n’allais quand même pas rester assise toute la soirée comme une pauvre sotte.  « Willote ! C'est ce que j'appelle un retour fracassant, regardes-toi, t'es magnifique ! » En lui administrant un clin d’œil, je m’approche de lui afin de lui faire la bise. J’avais eue des vents de sa relation avec une certaine Mather, l’ennemie. Sauf que je n’allais sans doute pas l’emmerder avec ça.  « Tient, tient. Slope. Tu m’as terriblement manqué, ça fait combien de temps qu’on ne s’est pas vus ? Des mois quoi ! Je dois te retourner le compliment, tu es très élégant aussi. À ce que je vois, il n’y a personne à ton bras pour le moment alors je peux te voler pour une petite heure... » Souriant de plus belle, je l’invitais donc au bar afin de lui servir un verre. « Alors, qu’est-ce que tu racontes de bon dis moi ? »

Willow S-Prada & SLOAN BUSHNELL
Sloan était vraiment content de croiser la petite Willow à cette soirée. En même temps, il y avait tout Harvard ce soir, pas étonnant qu'il croise autant de monde. Bref, il s'était approché d'elle sans chercher à comprendre, comme un besoin de renouer le contact avec elle et de rattraper le temps perdus. Les deux Eliots ont toujours eu une belle complicité, même avec leur rupture qui s'était faite d'un commun accord. Pour une fois qu'il n'avait pas une ex qui l'avait trompé ou qui s'était tout simplement barré de la ville, il prenait. Il était surprit de la voir aussi jolie, à croire qu'il ne  l'avait pas vu depuis une éternité. Il ne manqua pas de lui avouer qu'elle portait une robe sublime qui lui allait à merveille. Willow semblait également être contente de le voir puisqu'elle lui rendit son petit sourire. « Je t'ai terriblement manqué ? Ahah, tu m'as manqué aussi. Ouais, ça fait bien quelques mois qu'on ne s'est pas vu, j'ai l'impression que ça fait un bail. » répondit-il, le plus naturellement du monde. La belle blonde s'approcha de lui pour lui faire la bise et bien entendu, il ne râla pas et s'exécuta même avec plaisir. « T'as vu ça, j'ai dû en urgence aller me chercher un nouveau costume, l'autre prenait la poussière le pauvre. » avoua-t-il. Eh ouais, pour ça, il n'avait pas vraiment changé. Sloan parlait beaucoup et parfois un peu trop mais bon, il n'était pas méchant quoi. « Non personne à mon bras mais tu sais ce qu'on dit, vaut mieux être seul que mal accompagné. Donc ouais, tu peux me voler une heure, c'est avec plaisir même ! Et alors ? Un bracelet rouge ? T'es en mode célibataire aussi ? » la questionna-t-il, sans la moindre arrière pensée. La blondinette lui demanda rapidement ce qu'il devenait. Bonne question. Il n'allait certainement pas lui avouer qu'il était au plus mal, qu'il galérait avec une Mather et qui plus est, qu'il avait récemment fait une tentative de suicide avec une overdose. Du coup, il allait sauver les apparences, comme à son habitude. « Bah écoute ça va bien. Il m'reste un an à faire à Harvard et après j'pense revenir sur New York. J'sais pas encore, j'ai un an pour me décider, on verra bien ce que l'avenir me réserve. Et toi alors ? Pourquoi tu es revenue ? J'te manquais hein c'est ça ? Avoue. » lança-t-il pour la taquiner un peu. Vraiment, Sloan était content de la retrouver. Cela lui faisait un bien fou et même s'il savait que cette fille était une peste, elle a toujours été adorable et réglo avec lui donc raisons de plus d'être attaché à elle.

Mon retour à Harvard s'était fait ressentir, certains le prenaient quand même assez bien tandis qu'il y en avaient qui préféraient s'abstenir. Je voulais que les dernières années qu'il me restait soit les meilleures que l'on puisse espérer. Disons-le, l'Italie avait changer une énorme partie en moi, comme si mon coeur s'était fissuré, qu'il était recouvert d'une chaîne épaisse que personne n'allait pouvoir toucher ni détruire. Cette petite Willow que certains avaient connus n'existait plus. Sloan avait été l'un de mes coups, heureusement nous avions gardés une bonne complicité tous les deux. Petit sourire amusé sur les lèvres, j'haussais les épaules avant de lui serrer délicatement la joue. « Une fille comme moi, ça ne s'oublie vraiment pas tu sais... » Nous avions décidés de prendre des chemins différents. Jamais je ne me voyais parler à nouveau à l'un de mes ex sauf que Sloan et moi, nous sommes identiques. La Eliot House avait de la chance de nous compter parmi ses membres. Suite à sa remarque, je ne pouvais m'empêcher de rigoler un peu. Pour ma part, ce n'est pas les magnifiques robes qui manquait dans ma garde-robe. Quand nous avons un père possédant l'une des plus grandes marques du monde entier, nous devons nous montrer sous un beau jour. Pas comme certains qui dépérissent à vue d'oeil. « Alors, à ce que je vois, tu n'as pas encore su trouver quelqu'un à ma hauteur . » C'étais bel et bien moi ça. Toujours à l'emmerder sur ses relations, puis quoi encore ? Il ne savait pas que c'était défendu de trouver mieux que ma petite personne ? Je laissais donc glisser mes mains contre son costume afin de pouvoir le replacer. Au passage, mes doigts touchaient la peau de son cou. « Je suis une éternelle célibataire. Tu sais bien que les relations à longue durée, ce n'est pas trop mon fort. » Allez dire quelques mots à Tate, il se fera une joie de vous dire que j'ai raison sur ce coup. Mon futur allait dépendre de ce qui allait se passer avec mon père. Son cancer devenait de plus en plus énorme et ça ne lui donnait pas beaucoup de temps à vivre. C'est un peu pour cela que je suis revenue en Italie, pas parce que je voulais m'enfuir des policiers de Boston, seulement pour passer un peu plus de temps avec mon paternel. « New York ? Alors c'est ça, tu vas encore me quitter pour de bon cette fois ?. » Prenant une gorgée de mon verre, je trouvais que le beau brun en mettait un peu trop. Que ça lui fasse plaisir tient. « Tu lis dans les pensées maintenant Bushnell ? Sérieux, tu dois devenir devin ma parole. » Terminant le soi-disant verre, j'en commandais deux autres, pour moi et Sloan. « Parce que je veux finir mes études, pouvoir avancer dans la vie, mais surtout m'amuser avec ceux qui m'ont attaqués cette année... Allez, vient on va danser toi et moi. » Calant le verre de vodka d'une traite, la seule chose que je fis c'est une grimace. Vaut mieux tard que jamais. Me redressant sur mes jambes, je marchais vers la piste de danse d'un pas assez décidé, attendant mon cavalier pour l'heure qui allait suivre.