PRUE M. ROUSSEAU ► Karen Gillian

Née avec une cuillère en argent dans la bouche, d'un père français et d'une mère franco-allemande, je fus accueillie dans la plus belle harmonie qui puisse exister. Les journées de mon enfance étaient rythmées par l'éducation culturelle, scolaire et enfin les cours de bienséance, d'étiquette et de maintien. On pourrait me croire princesse, mais je n'en n'étais pas une. Mon père étant propriétaire de quelques immeubles, n'avait pas besoin de bosser, mais n'aimant pas rester sans rien faire, il s'est ouvert une usine de parfumerie qu'il a appelé "Prue parfumerie". Ma mère est une fleuriste très reconnue à Paris et moi depuis mon plus jeune âge, je fus attirée par le dessin et la lecture. À partir de mes dix ans, je commençais à mieux m'affirmer, de fille sage, posée, douce aux bonnes manières de riche, je passais à une fille hautaine, parfois égoïste, calculatrice, manipulatrice, vicieuse parmi d'autres. Je suis surtout déterminée, si je veux quelque chose, je suis prête à l'obtenir par tous les moyens. Mais ce que je déteste par-dessus tout, c'est qu'on essaie de me contrôler. J'avais horreur de ça parce que c'est moi qui devais toujours tout contrôler. Pour une fille de dix ans, j'étais déjà beaucoup trop ouverte, pour la simple et bonne raison que je n'avais fait que fréquenter des personnes complètement à l'opposé de mon éducation, des personnes avec qui je me suis sentie vraiment moi, loin des étiquettes et de toutes ses bonnes manières à vomir. Les apparences sont parfois trompeuses, car lorsqu'on voit mon visage d'ange, on ne pourrait croire qu'un démon se cache derrière. Sinon, c'est dans l'année de 14 ans que ma vie changea, car nous avons appris une mauvaise nouvelle. Nous avons compris pourquoi je faisais souvent des malaises digestives parce que j'avais un cancer colorectal ou appelé encore cancer du côlon. Je comprenais mieux pourquoi je voyais parfois du sang dans mes selles. C'est à partir de ce moment que je commençais à trier mes aliments. À me faire un régime alimentaire pour apaiser mes douleurs intestinales parce que vivre sous des quantités de médicaments n'était pas facile. Je devenais même de plus en plus irritable, partant au quart de tour pour un rien et cela a duré presque toute mon adolescence. Mes parents ont décidé de me faire changer d'air et sachant que je voulais toujours intégrer la prestigieuse université d'Harvard, c'est à Boston que nous sommes allés poser bagage. Début Mars 2016 que je fis mon entrée dans cette université. Je dois dire que je me suis vite attachée à cette ville qui pour moi était une ville parfaite pour les débauches et tout ce qui allait avec. Cette université me forgea une réputation de "Fofolle" mais aussi de "Petite princesse pourrie et gâtée". J'avais une certaine popularité auprès des garçons, silhouette à en baver, de longs cheveux roux tantôt courts tantôt longs selon mon humeur, des yeux reflétant la froideur à s'en glacer les os et un accent français à en rendre fou plus d'un, me privant donc pas d'abuser de mes charmes. Je me la pète trop ? Oui et alors ? J'suis belle, j'ai du charisme et je possède de beaux traits de visage, toujours en train de marcher tel une féline et à regarder les autres avec cette lueur de supériorité. Tes pas content(e) ? Je m'en fiche ! Ne cherchez pas à comprendre, je suis ce que je suis que ça plaise ou non. Alors auriez-vous le courage de me faire entrer dans votre vie ? Parce que une fois entrée, il vous sera difficile de vous débarrasser de moi.