Yes i do - Mark

Assise à ma place, en lisant sans lire mes annotations du cours de maths appliqués, je songeais principalement à cette chienlit. Toutes les nanas n'arrêtaient pas d'en parler, de piapiater sur leur futur cavalier au bal... moi, si j'avais trouvé la robe, clairement le reste n'était pas réglé. Il faut dire qu'en ayant éconduit plusieurs mecs depuis le début de l'année, et ayant des vues sur mon prof de cinéma, c'était plutôt compliqué. Je levais le nez vers la bibliothèque pleine à craquer, et pourtant incroyablement calme, et jetais un oeil ici et là vers quelques membres de la gente masculine. Comment savoir qui était prit, de qui ne l'était pas au juste? Je n'allais pas écumer tous les mecs du lieu, pour me faire rembarrer à tour de bras. Bref, chut Jagger, c'est l'heure de bosser, t'es archie nulle dans ce cours, et tu risques d'être recalée pour ça. Je baissais les yeux sur mes cours, en poussant un gros soupir, pour me remettre les idées en place. Je ne comprends même pas pourquoi, je me prends la tête avec ça, c'est pas comme si je visais la place de reine du bal, ou que je cherchais à éblouir les gens, en entrant dans le lieu du bal avec ken à mon bras! Je m'en fous, du moins... je m'en fous, mais j'aurais aimé quand même, ne pas m'y retrouver seule...Chut... Chutt... allez mathématiques, cosinus, équations, putagore etc... Quand même j'aurais bien aimé, titiller Edgar avec un cavalier, tenter de le rendre jaloux peut être, faire en sorte qu'il y est sensation ou du moins émotions. Putain je suis tellement dans la merde... je devrais même pas penser à quoique ce soit le concernant, il peut s'envoyer charlize theron avec sa notoriété, alors pourquoi s’intéresserait il à moi au juste? Bon, je poussais un énième soupir, posant les mains à plat sur le bureau en bois. Il est temps de bosser, finit de penser au bal, finit de se prendre la tête avec un homme, qui n'en a que faire de moi, si ce n'est peut être un coup rapide un jour. Je fais craquer ma nuque, passant une main sur mon front, avant de me remettre à réellement, cette fois ci, lire mes cours. Queques minutes plus tard, du mouvement en périphérie de mon regard, me fit lever le nez de mes exercices. C'était Mark, un Lowell aussi, qui vint s'asseoir en face de moi. "Hey, révisions pour toi aussi?" Lui demandais-je doucement, pour éviter de me prendre des chuts à tout va, par les voisins de table.

Jagger Winterbottom & Mark Hergel

"Toute aide sera acceptée... je suis à deux doigts de manger ce livre pour me suicider avec.." Lui dis-je avec une bonne grosse dose d'ironie. Il accepta gentiment de m'aider, et je l'écoutais avec attention, sans être parasitée par mes pensées edgariennes, ce qui était quand même vachement bien et reposant. On finit le premier volet de mes cours, et comme le rythme se mit à ralentir, je sentais poindre la machine à fantasmes... je parle de mon cerveau en mode 'edgar' bien sûr. Putain c'est la loose, et ce qui l'était encore plus, ce fut Mark qui remarqua mon trouble. "Pfff... tu sais..." Je grimaçais, j'haussais les épaules, je tentais de noyer le poisson, mais c'était inutile. "Ce foutu bal va me rendre chèvre, presqu'autant que ces maths." Je fermais mes livres de cours, en le regardant. "Je me doute que tu ne dois pas avoir ce problème, toutes les nanas ont du fondre sur toi, ou alors... je sais pas, t'es maqué depuis combien de temps?" Je ne voulais pas spécialement m’immiscer dans sa vie personnelle, parce que je n'étais pas avide de potins, comme certaines personnes, mais j'avais lancé ça comme pour me prouver à moi même, une nouvelle fois, que j'étais la seule conne à être sans cavalier pour le bal! Je secouais la main déjà, comme pour effacer la question intime, qui n'avait clairement pas sa place. "Oublies la question, c'est ta vie... moi je vais finir par y aller seule... putain j'aime pas ces castes tu sais... celles qui t'obligent presque à regretter de ne pas être dans une case comme tout le monde! Je sais pas si ça te fait ça... mais je suis partagée entre le je m'en foutisme, d'y aller seule, et le regret de ne pas être accompagnée par un gros porc qui sera bourré avant la fin, et qui tentera de me mettre la main à la culotte... étrange... bataille entre féminisme et système patriarcale arbitraire... étrange non?" J'avais encore fait du grand Jagger, en partant dans une de ces grandes tirades, servant la cause, ou permettant somme toute, d'expliquer ma frustration en la matière. Je rangeais doucement mes livres de cours, en l'invitant à se diriger vers la sortie avec moi. "Je suis comme toutes ces nanas... qui aime la série riverdale pour Jughead, qui fantasme sur Jared Leto... et qui veulent aller au bal, au bras de quelqu'un... Je suis pathétique." arrivés à l'extérieur, je lui proposais une clope, allant me poser sur le rebord d'un vaste balcon.

Jagger Winterbottom & Mark Hergel

Il m'écoute, ne m'interrompt pas, ou peu, et quand c'est pour me proposer d'aller au bal avec lui, je ré-freine mon envie de lui faire un câlin en lui sautant dans les bras. N'y allons pas trop dans la pathétisme non plus, ça risquerait de friser l'overdose de crétinerie fifille à deux francs. "Alors là, je dis oui, un grand oui, tu seras mon Jughead à moi, et je suis ravie d'y aller avec un ami!" Lui dis-je en me tournant vers lui. "J'espère que mon speech ne t'as pas déclenché un sentiment de pitié absolu, qui aurait entraîné lui même, cette invitation..." Je brassais de l'air avec ma main libre, comme pour balayer cette dernière phrase, et allais le prendre dans mes bras. "Merci d'être mon ami, c'est tellement agréable." Lui dis-je avant de me séparer de lui. "Je te paie un café, ou une bière vu l'heure?" Lui proposais-je en regardant la montre bleue à mon poignet. Je me dirigeais vers les grandes étendues de pelouse, devant le campus de l'université. Prête à remercier comme il se devait mon ami, qui venait de grandement allégé l'angoisse persistante au sein de mon esprit, torturé de surcroît. "Dis moi, c'est peut être un peu franc du collier, mais tu préfères les mecs?" Il m'arrivait couramment de poser de telles questions, et ce, sans une once de complexe, mais avec beaucoup de simplicité et d'empathie souvent.