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life is fucking short
Elle s'était levée avec un mauvais pressentiment ce matin Nora-Blue, et alors que toute la matinée, elle s'était interrogée sur la pourquoi du comment; elle venait juste à l'instant d'en comprendre la raison. Elle savait qu'elle n'aurait jamais dû venir dans cette stupide banque, elle savait qu'elle aurait dû rester éloignée de ce quartier de finance qui ne lui avait jamais donné confiance. Nora-Blue était une littéraire, une artiste de mode, une femme sans doute un peu trop naïve, pour apprécier les banquiers. Tombée dans la famille des Burberry, elle avait toujours cette chance de pouvoir relayer la gestion de ses comptes à des professionnels, et pas s'en charger toute seule parce que Dieu sait que d'ici demain, irresponsable comme elle était, elle serait ruinée. Elle n'avait définitivement pas le goût pour les chiffres ni la notion de l'argent, d'où le fait qu'elle avait toujours évité de mettre les pieds dans une banque. Excepté qu'aujourd'hui, elle n'avait pas eu d'autres choix que de franchir ces portes suite à un appel alarmé de son banquier sur un soit-disant tentative de fraude sur son compte et nécessitait son intervention personnelle et non via le gestionnaire de son compte. Elle en avait méprisé dès le début ce petit voyage à la banque. Dès le début, elle savait qu'elle n'aurait jamais dû venir et laisser les banquiers se démerdaient entre eux. Parce que le résultat était là maintenant : cinq minutes à peine après qu'elle ait foutu les pieds dans le bâtiment, l'inattendu arriva : un braquage de banque. Elle avait à peine doublé deux personnes dans la file d'attente qu'un gros vacarme s'était déclenché : deux hommes cagoulés, armés, s'étaient introduits dans le bâtiment, faisant aller à tout va des cris et des pleurs de personnes paniquées dès la première seconde. Nora-Blue s'était machinalement jetée au sol, et avait rampé jusqu'à un endroit qu'elle pensait être à l'abri, derrière les comptoirs des banquiers. Elle avait rampé telle une petite souris apeurée de se faire dévorer par le gros minet et s'était tellement hâtée qu'elle en rentra dans quelqu'un. Ce qui la fit sursauter et lâcher un cri de panique, pensant tomber sur un des ravisseurs. Mais lorsqu'elle leva la tête, elle reconnut un faciès familier, à quatre pattes comme elle, et soulagée comme jamais, elle lui sauta dans les bras, tout en essayant de rester discrète. « Oh mon dieu, Wilhelm ! T'es là ! Oh mon dieu, oh mon dieu ! » Chuchota-t-elle, la voix tremblante, plus paniquée que jamais. Les larmes commençaient même à lui monter. Elle ignorait ce que son colocataire faisait dans cette banque, avec elle, et elle savait que leur relation était quelque peu tendue ces derniers temps mais bordel, elle n'avait jamais été plus heureuse de le voir ici. CODES © LITTLE WOLF.
(Invité)
Lennox était épuisé. Epuisé de toute cette paperasse à l'infini dans les banques suite au scandale familial qui avait touché les Rothschild cinq mois auparavant. Il était épuisé de devoir jouer le rôle du chef de famille, suite à la mort de sa mère adoptive - il n'en voulait pas de ce rôle, lui qui était la définition parfaite de l'immaturité, il n'en voulait pas. Il voulait juste qu'on lui foute la paix une bonne fois pour toute, c'est tout. Il n'avait pas besoin de toutes ces conneries en plus de sa séparation avec Ruth, de ses histoires à la con avec Ariana et son départ des Eliots, les banquiers étaient le cadet de ses soucis. Pourtant, il se trouvait tout de même à cette foutu banque ce matin-là, et de bonne heure en plus, parce que le conseiller des Rothschild l'avait quelque peu forcé à endosser son rôle. 'Lennox, tu as 23 ans maintenant, il est temps de grandir' blabla. Il se prenait pour son père, faut croire, quel boulet; dès son retour en Angleterre, Lennox s'empressera bien de le remettre à sa place. S'il pouvait déjà sortir de cet endroit bombé de monde, ce qui désespéra le jeune homme, forcé de faire la queue avec le petit peuple pour accéder aux services qu'il désirait. S'abaisser à faire la queue, voilà où il en était arrivé, et voilà ce qu'on lui forçait à faire. Il prit note mentalement de s'entretenir avec le directeur de cette banque également au moment venu. C'était l'horreur, cette course de commis, il aurait vraiment dû envoyer un de ses employés, le conseiller lui-même, il comprenait pas sa présence ici. Il avait autre chose à faire bordel, comme acheter ce foutu costume pour le bal que Ludmila lui avait précieusement choisi pour aller avec sa robe. Du shopping, oui, il préférait le shopping à ici. Au bout de quelques minutes à soupirer et à jeter des regards sur sa montre hors prix, accroché à son poignet gauche, Lennox faillit bien d'ailleurs faire demi-tour, lassé d'être traité comme n'importe qui. Jusqu'à ce que la pagaille se fit soudainement entendre en plus de cris, et Lennox, désorienté, pris de court, ne bougea pas. C'est au moment où il observa les gens partir se cacher et qu'il entendit un type crié en menaçant tout le monde qu'il commença à percuter et à se tourner vers eux. Ok, sérieusement ? Est-ce que c'était vraiment le moment pour.. un braquage ? Il fallait qu'ils choisissent cette heure-ci et ce lieu-ci ? Putain Ludmila va l'assassiner s'il n'est pas à l'heure pour prendre son costume. « Wow wow wow, qu'est-ce qu'il se passe les gars ? A quoi vous jouer là, vous vous êtes crus dans un film d'action à deux balles du vendredi soir ? » Lança-t-il un brin provocateur à l'intention des cambrioleurs, encagoulés. Juste légèrement provocateur. Ce qui ne semblait pas plaire aux ravisseurs, car ils s'approchaient soudainement de lui, leur arme avant pointée en l'air dorénavant pointée sur lui. Par réflexe, Lennox leva les mains au ciel. « Qui t'a permit de parler toi ? La ferme, et va t'asseoir sagement aux côtés des autres, du con ! » Aboya-t-il avec rage en secouant l'arme devant les yeux de l'ancien Eliot qui, peu impressionné, se contenta de lever un sourcil. « Sérieusement gars, j'ai pas le temps de jouer à ce jeu, ma copine m'attend, et tu connais les nanas j'suppose, si tu te plies pas à leur volonté, t'es un homme mort. » - « Ta gueule parce que tu finiras en homme mort dans tous les cas, sinon ! » Okkk, wow, ils ont pas l'air de déconner. En fond sonore, Lennox entendit des pleurs se déclencher des petits cris retentir et en jetant brièvement un regard derrière lui, il aperçu une blonde totalement apeurée, les yeux rivés sur lui, dans les bras d'un jeune homme à la chevelure très roux (Elias apprécierait, tiens). Brièvement, il reconnut la colocataire qui avait occupé sa chambre à l'appart avec lui - Nora quelque chose ou Noura ou Noah, bref, une connerie de ce genre. Et il pensa brièvement à la coloc, à Maxine, à Elias, à Agathe (putain, elle s'incrustait même dans son esprit quand il le voulait pas, celle-là), à Aria. A Maxine encore, son petit trésor qui lui manquait. Il ne savait pas pourquoi il pensait à eux comme si c'était la dernière fois qu'il y penserait, mais il y pensait et putain, qu'ils les aimaient. Les seuls qui ont su faire une différence dans sa minable vie. Faut pas qu'il laisse ces abrutis devant lui gâcher ça. « Non mais mec, fais pas le con, regarde tu fais pleurer la magnifique jeune blonde derrière moi ! C'est pas très gentleman de ta part, faut l'avouer. » - « La. Ferme. Je te dis, connard. » Ragea-t-il totalement en ponctuant chaque mot, chaque syllabe par.. des tirs par balle. Un, deux, trois. Quatre. Les bras à l'air, Lennox s'étouffa sur le coup, lança un regard sidéré vers son torse avant de s'effondrer. Le noir.