"J'efface tes transgressions comme un nuage, et tes péchés comme une nuée. Reviens à moi." (Pennybel)

Il est tard, ou tôt je ne sais pas. Je ne me sens pas très bien. Y avait-il de l'alcool dans les verres qu'ils m'ont servi ? Je ne me rappelle pas avoir commandé, je me souviens avoir bu. J'ai mon sac de sport avec moi. Il me semble que j'ai d'abord été faire un tour au Btone Fitness, et ce groupe de mec m'a emmené en boite, le royale. Oui je m'en souviens parce que ça sonne français, et surtout parce que je viens de retrouver le ticket du vestiaire dans ma poche de veste. Je m'arrête de marcher et ouvre mon sac en vitesse pour fouiller dedans. Évidemment, j'ai laissé ma pochette dans la boite, clé d'appartement, porte feuilles et téléphone portable inclus. Je lève les yeux vers les murs de cette ruelle glauque mais rien ne m'indique où je suis. La tête me tourne, quel enfer. Je me rattrape au mur du bout des doigts. Il me faut un taxi en urgence, et surtout un bon bain bouillant. Je me sens dégueulasse jusque sous les ongles. Je sors de cette petite ruelle et tombe nez à nez avec mon graal, comme si une étrange lumière, une sorte d'aura, pouvait l'éclairer. Cette Église est vraiment impressionnante au milieu des buildings. Jamais je ne pensais tomber sur ce genre d'édifice ce soir après la débauche de cette soirée -oui, je dois l'avouer, j'ai tout oublié. Je m'approche du bâtiment, le contourne pour observer son architecture, lève les yeux au ciel, recule pour avoir une meilleure perspective. Je m'enroule dans ma veste, col remonté sur mon cou. Je ne sais pas quelle heure il est, mais il faut que je rentre. Après une longue observation, je finis par me retrouver devant la façade. Ma tête me joue des tours, à moins que cela ne soit mon estomac. Je cours sur un côté un peu caché de la route principal, lance mon sac un peu plus loin et me retiens au mur de l'église d'une main. L'autre s'occupe de tenir mes cheveux hors de mon visage dans un chignon grossier entortillé de mes doigts. J'ai la nausée, c'est l'enfer. Hors de question que je vomisse en public ! Même si je ne vois personne autour de moi. Je respire lentement, et malgré quelques hauts le cœur, la nausée disparaît pour le moment alors que je me laisse tomber à genoux par terre.


@Abel I. Galinha

Une soirée de plus qui se termine, des verres que je ne peux plus compter, des cigarettes, de la drogue à n'en plus finir. Une fois de plus, j'suis dans un état second, mais étrangement, ça va. J'ai connu pire, j'arrive à marcher, j'arrive à me souvenir à peu près de la soirée, de ce qui c'est passé, des gens à qui j'ai parlé. Je ne me souviens pas vraiment des discussions, mais ça va, j'suis complètement pété, mais je gère, j'arrive à marcher, droit pas tellement, mais je marche pour retourner chez moi. J'vais d'ailleurs essayer de pas faire trop de bruit, de ne pas réveiller mes colocataires, trois filles en furies, c'est mauvais au réveil, et même pété, je tiens un minimum à ma vie de junky qui va surement se terminé avant que j'atteigne la vieillesse. Bref, je marche, une clope entre les lèvres, je crache la fumée en regardant le ciel comme si elle allait atteindre les étoiles, comme si elle allait grossir encore et encore pour former un nuage visible de tout le monde. Et là, une jeune femme de dos m'interpelle. Elle est à quatre pattes par terre, je ne comprends pas, je penche la tête sur le côté, je n'avance plus, et j'analyse. J'comprends vraiment pas ce qu'elle est en train de faire, alors je décide de m'avancer et de m'arrêter à ces côtés, et là, je la reconnais... "T'as perdu une boucle d'oreille ou quoi ?" J'arrive pas vraiment à comprendre ce qu'elle est en train de faire, et je ne pense pas qu'elle parle aux fourmis, alors à part avoir perdu quelque chose, y'a pas trop d'autres solutions possible... •