(ELYAS&LOUVE) you make my heart smile

Une latte craque comme si je pesais cent-cinquante kilos et que je m’étais jetée de trois mètres de haut directement dessus. On en parle, de ça ? Je fais mine de me vexer contre ce lit qui semble me signifier de perdre quelques kilos que je pourrais avoir en trop – et je suppose que c’est loin d’être le cas en réalité. Mais lorsqu’Elyas décide une nouvelle fois de me surnommer Louvinette, ça me sort de la tête. Je gonfle mes narines, particulièrement excédée par ce surnom qu’on pourrait donner à une mioche de deux ans et non pas à une femme de vingt-et-un. Un vrai tue l’amour, mais qui compte pour lui. Si j’avais pu avoir un instant l’envie de lui sauter dessus comme une lionne pour le déshabiller totalement, c’est bien loin d’être le cas à présent. Mes yeux se posent dans les siens alors que je lui jette un regard noir. « Encore une fois… une fois tu m’appelles comme ça et je t’étouffe avec ton oreiller ! » Je finis par lever les yeux au ciel, à croire que Monsieur a l’art de gâcher les situations. Bon, un peu comme moi vous me direz mais à ce point… non. « Et fais pas comme si c’était de ma faute hein, t’as trop baisé dessus voilà tout ! Faut pas les balancer dans tous les sens tes plans culs, va falloir que tu dormes parterre maintenant. » Je souris en coin, amusée malgré tout par la situation. En soi, c’est tellement con ce qui vient de se passer. Et puis je suis tellement sûre qu’il a juste tellement mis de nanas dans son lit que ça l’a fragilisé. Mais en soi, rien que d’y penser, ça m’énerve. Ca me saoule. C’est pas avec elles qu’il devrait le casser, son lit. Sans que je m’y attende, perdue dans mes pensées, je me retrouve avec un canadien au-dessus de moi. Des amis, hein ? « Demande à tes vide-couilles de te rembourser ton lit, c’est pas mon problème ! » Mon regard se veut provocateur alors qu’il se plonge dans le sien. Je passe un instant sans rien dire, sans rien faire si ce n’est le contempler. Je me suis toujours demandé pourquoi il avait eu si peu de relations ces derniers temps, à croire qu’il a décidé de s’endurcir en tant que bon célibataire. Le silence disparaît alors qu’il pose une question toute simple, d’un mot simplement mais qui a pour effet direct de me faire sourire. Comme une gamine à qui on propose des bonbons à volonté juste avant de manger, je m’excite toute seule. Alors que le Winthrop s’affaire à la tâche, je le pousse sur le côté, histoire de l’allonger derrière moi tandis que je tourne le dos pour lui laisser le champ libre sur ma touffe et mon dos. « Fais ça bien, sinon je vais trouver quelqu’un qui les fait mieux que toi je te préviens ! » Taquine, je le suis particulièrement ce soir. Je lui file un coup de fesses au niveau du bas ventre juste pour l’emmerder avant de reprendre ma position initiale.

Louve
& Elyas

Si j’avais eu un flingue à la place des yeux, je l’aurais sans doute achevé pour cette énième tentative de surnom loupé. Pas doué, le canadien. J’ignore sa réponse une nouvelle fois et je suis presque prête à mettre ma main à couper qu’il va recommencer avec ses surnoms à deux francs cinquante. Presque. Sait-on jamais qu’il ait retrouvé un tant soit peu de sagesse. Ou qu’il ait ouvert les yeux quant au fait qu’il est nase dès qu’on parle de surnom. Qu’importe. J’aborde rapidement un autre sujet : son lit. Un lit qui craque à peine on se jette dessus. Il est usé de base, y a pas à dire. Je suis consciente, évidemment, que le lit a connu d’autres types avant lui qui ont dû bien le défoncer ; c’est un peu ça, les Winthrops. Des baiseurs en puissance. « Pauvre petit Ely… c’est que tu me ferais presque de la peine ! » Je lui donne un petit coup sur le bras alors qu’il semble tenter de m’attendrir – ou de me faire acheter un lit pour de vrai ? A moins que je ne considère mal ses paroles, ça me semble bien être le cas. Enfin, en soi, ça peut se comprendre. Je dépense l’argent des parents sans compter et sans me faire taper sur les doigts ; il doit travailler pour se mettre de l’argent de côté. Deux mondes bien différents. Surtout quand on pense que je n’ai jamais eu de job précaire comme ceux qu’il attrape à tout va… Bon, ça m’arrange, hein. Un coup de fesses en arrière et je me retrouve avec une tape sur le cul. « Ah parce que tu te défends en plus ? Tu vas voir ! » D’un bond, je me retourne pour le coller dos au lit et me poser à califourchon sur lui, mon bassin particulièrement bien – ou mal selon le point de vue – placé. « Implore mon pardon pour toute cette violence que tu m’infliges ou tu subiras le châtiment divin ! » Je m’emporte, c’est assez clair. J’accompagne d’ailleurs ma phrase de quelques coups, donnés à la manière d’un fouet, sur son torse. Trop excitée pour cesser, je me mets soudainement à le chatouiller à tout va, mes doigts glissants le long de ses côtés pour arriver sous ses aisselles – et heureusement qu’il s’est lavé.

Louve
& Elyas