Appel de William ► Lucky

Après quelques sms échangés avec William, je gardais le sourire aux lèvres avec notre petit jeu de questions. Je voulais creuser un peu plus pour savoir avec qui j'avais couché et passé une superbe soirée que je dois avouer, me donnait encore l'eau à la bouche. Et du coup pour moi, avoir couché avec un professeur était assez excitant. Maintenant, il fallait garder tout ça bien secret histoire qu'il ne perde pas son boulot. Après ma révélation sur mon lourd passé récent, Will préféra m'appeler. C'est pourquoi lorsque je vois son appel, je glisse rapidement mon doigt sur le bouton répondre. « Ma voix te manquait aussi ein avoue ? » Répondis-je en riant avant de reprendre. « Ça va t'inquiète ! Alooors ? On en était où ? »

William avait vu juste, je n'avais pas très envie de parler de la bombe que je venais de lui lancer, pourtant, nous jouons à un jeu de vérité et je me devais de lui expliquer. Seulement, j'avais moi aussi envie d'user du joker et uniquement pour ne pas avoir à en parler. « C'est une longue histoire, j'étais vraiment dingue de ce garçon, je lui tout donné, puis je suis tombée enceinte et... Tout ne se passe pas comme on veut dans la vie. J'ai eu le cœur brisé, une chute dans les escaliers qui m'a fait perdre mon bébé... Il n'y a rien de plus à dire. » Me voilà qui déballais tout comme si je ne parlais pas à une personne que je venais de rencontrer. Inutile de rentrer dans les détails, mon coma et les erreurs de mon ex et de sa meilleure amie, il connaissait l'essentiel maintenant. « Vraiment ? Pour un simple professeur d'auto défense, je te trouve vraiment... mystérieux. Passons aux choses sérieuses maintenant ! T'as envie de me voir ? » Demandais-je en jouant avec quelques mèches de mes cheveux.

Je veux vraiment oublier cette partie de ma vie, sûrement la plus douloureuse après la mort de mes parents, la perte d'un amour dont je croyais sincère et celui d'un bébé que j'attendais avec une hâte. Alors oui, je ne voulais plus m'en rappeler. Tout ceci faisait partie de mon passé à présent. Un passé récent et douloureux certes, mais un passé quand même. Alors vaudrait mieux pour moi que j'avance. Que je laisse le vent me guider et pour l'instant, il semble avoir mis ce bel apollon sur mon chemin. « Mine de rien, ça m'a fait du bien aussi. » De lui en parler. Mais néanmoins, je ne voulais surtout pas qu'il culpabilise. Par contre, sa remarque suivante m'arracha un grand sourire. « Je crois que nos pensées sont identiques. Je pensais aussi la même chose. C'était une nuit inoubliable à refaire. Du coup ? Est-ce que ta proposition de venir me réchauffer en Laponie tient toujours ? » Demandais-je avec une hâte et un certain espoir qu'il réponde positivement.

J'étais contente de la tournure que prenait cette situation, pas de prise de tête, rien, nous nous laissons juste guider par le vent. Je lui pose cette question fatidique et j'avais envie qu'il me réponde positivement parce que moi aussi j'avais envie de le voir. Puis franchement, s'il prenait ce vol rien que pour me rejoindre il aura tout gagné avec moi. Aucun homme n'aurait fait ça jusqu'à présent pour moi. Il tourne autour du pot et finit par avouer enfin. Je commençais à connaître un peu comment il fonctionnait. « J'espère alors, parce que je t'attendrais secrètement... » Avouais-je cash, pas du genre à nier l'évidence. Et cette attraction qui régnait entre nous était évidente. « Ce n'est certainement pas moi qui t'empêcherais de le faire. Ce serait même les derniers jours les plus appréciés de ce voyage. » Lançais-je en me mordant la lèvre rien qu'en y pensant. Voilà, maintenant s'il ne venait pas, j'allais être profondément déçue.

William ou comment provoquer l'impatience de Lucky. Il est clair qu'avec cette phrase laissée en suspens, je me demandais ce qu'il avait prévu pour cette idée qu'il avait lui-même proposé. Il m'avoue donc avoir un cours là toute suite. Alors prise au dépourvu, je lui réponds rapidement. « Euh... Ok ? » Allait-il vraiment me laisser me faire des films pour rien ? Me poser des questions quant à sa venue en Laponie ? Je dois dire que son "peut-être à demain" n'arrangeait pas les choses. Loin de là, j'allais encore plus passer la nuit à me demander si demain, il sera là. C'était une belle torture venant de sa part. Bon, au moins, il ne laissait clairement pas entendre qu'il ne viendra pas non plus, alors il y avait de fortes chances que nous puissions nous voir ici, comme il y avait de fortes chances qu'il me laisse languir pour ces derniers jours. « À demain alors. » Raccrochant à mon tour. Ouai, je ne lui laissais clairement pas le choix en étant si cash. Il n'y aura pas de peut-être dans ma phrase, volontairement dit pour appuyer le fait qu'il devait venir me rejoindre. J'avais encore plus envie qu'il vienne maintenant.