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J'étais très tendue. Cela faisait quelques heures que je tournais en rond dans ma chambre, en vain. J'avais l'esprit presque torturé tellement cette nouvelle m'avait fait du mal. J'avais appris d'une amie que Baptiste n'allait pas bien. Qu'il me croyait morte. Qu'il l'avait prise pour moi. Je déglutissais difficilement en me demandant à quel jeu il pouvait bien jouer depuis tout ce temps. Avant que je parte, il ne me calculait même plus. Il passait son temps à draguer à droite et à gauche pour ensuite refuser ma demande... oui. Je lui avais demandé de me soutenir, de venir avec moi pour m'aider à me relever et finalement, il avait dit à mon père qu'il s'en fichait et qu'il ne voulait plus de moi. Ça m'avait blessée profondément et j'avais tenté de l'oublier pendant tout ce temps. En vain. Lorsque ma pote m'avait annoncé à quel point il avait changé depuis mon départ, j'avais pris conscience que quelque chose n'allait plus. Qu'il fallait qu'on en parle et qu'on mette les choses au clair. Baptiste, c'était mon double. L'homme en qui je croyais le plus... celui que je voulais presque inconsciemment depuis tant d'années. Il était vraiment l'homme avec qui je voulais rester jusqu'à ma mort et au-delà. Malheureusement, il en avait décidé autrement..
Dans mes souvenirs, je n'arrivais plus à trouver de bons moments en sa compagnie. Il m'a tellement faite pleurer, souffrir qu'aujourd'hui j'étais incapable de me souvenir d'un baiser tendrement échangé ou d'une étreinte rassurante. Non. Il avait préféré donner ça à d'autres femmes sûrement plus intéressantes que moi et j'avais continué de sombrer. Alcool, mecs... j'étais tombée même plus bas que terre. C'était d'ailleurs à cette période que j'avais fait ma TS. C'était un souvenir assez douloureux pour moi et y penser me rendait encore tremblante. Oui, au bout de quelques mois, j'avais fini par être guérie totalement, ou presque. Psychologiquement j'allais bien quand j'étais loin de cet homme. Qui pouvait bien savoir comment j'allais réagir en le voyant et surtout si j'allais réussir à lui tenir tête comme je l'avais imaginé ?
En tous les cas, je n'avais pas réfléchi très longtemps. J'avais décidé de troquer mon pijama un peu trop sexy pour une tenue un peu plus passe-partout. Oui, j'avais pris une décision, j'allais me déplacer jusqu'à sa chambre et lui parler. Parce que ce que m'avait dit ma pote me chamboulait et aussi parce qu'au fond de moi, j'avais envie de le revoir. Parce que je voulais voir de mes propres yeux cette décadence. Parce que je voulais voir par quel moyen je pouvais aider celui que j'avais toujours aimé, malgré moi. Je marchais donc jusqu'à la WH, frappant à la porte de sa chambre comme j'aurais pu le faire il y a encore un an de ça. Le coeur battant puissamment dans ma cage thoracique, j'attendais qu'il ouvre ou que son coloc le fasse peut-être, en vain. J'attendis quelques minutes avant d'essayer d'ouvrir la porte. J'entrais lentement tout en refermant derrière moi. Mon regard glissait sur les murs, ces photos, son lit sur lequel je m'asseyais sagement. J'allais l'attendre. Une minutes, deux heures, dix ans. On devait se parler. Je n'allais pas fuir. Et puis cette odeur qu'il y avait dans la chambre me rappelait son odeur si particulière, celle qui me rassurait tout le temps. Alors lorsque la porte s'ouvrit à nouveau, je tournais la tête vers elle en déglutissant bruyamment, prête à me retrouver face à celui qui m'avait détruite il y a quelques mois de cela...
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