(Ezio) Out

Soufflant, tu attends. Tu l'attends encore. Vous deviez vous retrouver pour parler d'Anja mais te voilà encore à l'attendre. En même temps, il est 9h30 mais merde. Tu es énervé, tu es fatigué et le pire c'est que tu attends trop attendu pour ton médicament et il ne fait pas encore effet. Alors tu as le coeur trop irrégulier pour être normal. Tu attends encore. Tu décides de prendre ton téléphone, mais manque de bol, Ezio ne répond pas. T'as juste une seule envie, le frapper mon dieu. Tu prends sur toi, trop sur toi des fois, sauf quand que tu le vois arriver, tu baisses la tête. Tu as pris un peu de temps dans ton emploi du temps pour pouvoir prendre le petit déjeuné avec lui et il abuse. Tu as les mains dans les poches de ton pantalon beige et quand il arrive, tu le salues de cette accolade magique qu'il y a entre vous deux. Sauf que rien ne va. Mec c'est quoi cette senteur.. Tu sens une nouvelle fois alors que tu le pousses pour le regarder de la tête au pied. Tu fronces les sourcils. Tu passes ta main dans tes cheveux avant de reprendre Tu sens l'alcool .. C'est quoi ce délire .. Ezio t'as encore fait la fête hier ? Non mais c'est une blague ou quoi ? Hier, avant hier .. Et avant avant hier aussi, vu que tu répondais pas ? Tu souffles alors que tu sors de ta veste en cuir, des bonbons à la menthe et tu lui tends. Va falloir que tu arrêtes de trainer dans ce genre de soirées sérieux, t'abuse tellement depuis que t'es à la Mather, j'ai l'impression de ne plus te reconnaitre. Et puis, on avait neuf heures Ezio, pas trente, j'ai cours dans une heure, on aura pas le temps de trainer ... T'abuse vraiment ..

Ezio avait encore passé la nuit dehors. Il n'était pas du tout concentré sur ses études et passait le plus clair de son temps dans les soirées ou dans les plans foireux. Il n'avait aucune envie de s'investir dans son travail qui ne lui plaisait pas du tout. Il était là parce qu'il était un Scorsese et parce que papa et maman payaient les cours. A vingt cinq ans, il était en deuxième année et c'était déjà trop pour lui. Il n'était pas fait pour ça et la convocation du doyen dans son bureau n'avait rien arrangé à sa situation. Il était menacé d'expulsion pour avoir vendu de la drogue dans l'enceinte de l'université sauf que, bien évidemment, ce n'était pas lui. Le Mather ne voulait pas rester là mais la présence de son meilleur ami, de sa jumelle et accessoirement d'Anja, repoussait son départ. Il ne savait pas trop quoi faire mais ne se posait pas de questions pour l'instant. A la bourre, Ezio quitta précipitamment la chambre de cette belle inconnue et sortit dans la rue. Il était tôt. Il plissa les yeux, aveuglé par le soleil. Le jeune homme se pressa vers le lieux de rendez-vous, Andrea allait le tuer. Une fois sur les lieux, il avança jusqu'à lui. « Désolé vieux, j'ai pas fait gaffe à l'heure ... Enfin t'sais ce que c'est, j'me suis encore levé à la bourre. » Mais oui Ezio, on va t'croire. Avec son frère, ils firent leur poignée de main secrète mais ce dernier ne semblait pas du tout d'humeur. Le Mather le capta de suite et il n'avait pas tord. Andrea ne tarda pas à l'accabler de questions et de reproches. Ezio leva les yeux au ciel et vint s'asseoir en face de lui, au siège qui semblait lui être assigné. Putain, il venait de se taper une jolie fille, pourquoi est-ce-qu'il s'énervait celui-là. « Sérieux détends-toi vieux, j'suis grand, je sais ce que je fais, tranquille. Mais de quoi tu ne me reconnait plus, oh déconnes pas Andy, j'ai pas changé, j'suis normal. Toi par contre tu devrais sortir un peu plus, ça te détendrait un peu parce que là t'es sur les nerfs. Donc épargne moi ta petite crise et défoule toi sur quelqu'un d'autre. » répondit-il en haussant les épaules, le plus naturellement du monde. Ezio ne s'en formalisait pas, il savait que son frère était assez lunatique comme gars, puis il s'en foutait aussi.

Tu es énervé et tu ne sais pas pourquoi. Le pire c'est que tu t'en prends à ton meilleur pote pour rien. Strictement rien. T'es sur la défensive et tu pètes des câbles comme ça. Tu souffles un coup, sans doute que tout se bouscule dans ta tête et c'est bordel complet.. T'en sais rien. Tu paniques pour rien aussi depuis que tu es allé voir le médecin pour cette opération, juste après la Thailande. Tu passes tes mains dans tes cheveux pour souffler un coup. Ouais mais non Ez', on avait juste une heure et demi pour se voir, t'abuse bordel. T'as même pas eu le temps de changer ou quoi ? Oh franchement, t'es irrécupérable ... Tu te calmes, faut que tu calmes, t'es insensé et tu y comprends rien du tout. Sauf que là, tu commences à tellement perdre pieds que tu ne te reconnais plus. J'en sais rien. D'habitude c'est fête ensemble, c'est délire ensemble. Et là, ça fait deux mois quand on a pas fait de vrais soirées ensemble, t'es tout le temps avec tes potes de Mather. Tu réponds presque plus aux messages et quand on se voit, t'es à la bourre, tu sens la vodka et tu es complètement out. Mec .. J'ai l'impression qu'Harvard a creusé ce fossé entre nous et j'aime pas ça, c'est tout .. J'ai l'impression de plus compter pour toi et que je te fais quand je te demande des nouvelles ou de te voir parce que .. Parce que voilà .. Et j'ai pas envie de perdre mon frère .. Bon okk, niveau morale, tu devrais dire la même, t'es tout le temps avec ton chien et tu bouges plus de l'appartement dans lequel tu habites donc c'est galère un peu. Manque de bol, tu rejettes la faute sur ton frère ...

Ezio soupira bruyamment, il n'était pas là pour se prendre une leçon de moral et s'il avait su, il ne serait certainement pas venu. C'est bon, il avait passé la nuit avec une jolie fille et avait raté le réveil, cela pouvait arriver à n'importe qui. Il ne le reconnaissait pas et n'était pas au bout de ses surprises. Le Mather essaya tant bien que mal de tempérer la situation mais c'était peine perdue, il sentait son meilleur ami sur la défensive. Il avait une demi-heure de retard, ok mais Ezio n'était pas connu pour sa ponctualité. Il n'était jamais à l'heure et arrivait tout le temps en retard. N'ayant pas cours avant onze heure, il ne voyait pas vraiment l'intérêt de se dépêcher ou d'en faire tout un drame comme Andrea pouvait le faire à ce moment-là. « Fais pas chier Andréa, on peut se voir ce soir après les cours, c'est pas la fin du monde. » dit-il sur un ton assez détaché. Il le faisait chier à réagir ainsi. Le Mather n'aimait pas qu'on le bouscule et surtout pas dès le matin, il fallait qu'il vienne tout gâcher. L'Eliot ne mit pas longtemps avant de continuer sur sa lancée et de l'incendier sur place. Ezio entrouvrit la bouche avant de la fermer et de froncer les sourcils. Ohlala. « Putain qu'est ce qui t'arrives sérieux mec ? Détends-toi, ça va aller. J'vais me barrer ça va être vite réglé. Donc tu t'calmes sinon moi j'te calme. Premièrement je fais ce que je veux, si j'ai envie de baiser toute la nuit et me défoncer h24 c'est mon problème. T'façon, vu de quoi le doyen m'accuse, j'vais pas rester bien longtemps ici donc laisse moi en profiter. Et deuxièmement, tu sais bien que tu passes avant tout le reste. Là tu m'as demandé de venir, j'suis là bordel j'sais pas ce qu'il te faut de plus. J'ai un peu de retard, je m'en excuse si c'est ça que tu veux mais fais pas chier. J'te vois plus non plus, tu sors jamais et quand j'te propose de venir avec moi tu veux pas. Oh c'est pas un verre de grenadine qui va te faire crever. Lâche l'affaire avant que je m'énerve, ça vaut mieux pour tout le monde. » répondit-il sur un ton un peu plus agressif qu'avant. Enfin agressif, tout était relatif. On parle d'Ezio là, le mec que rien n'atteint.

Tu n'es pas énervé, tu fais n'importe quoi. De toute façon, quand t'es énervé, tu tombes après comme une merde sur le sol parce que ton coeur ne supporte pas tes sauts d'humeur. Et là, c'est la même chose, tu n'es pas comme ça d'habitude. Et il l'a remarqué, sauf qu'il faut que tu te calmes. Tu le regardes alors que tu souffles un coup. Oui Andy calme toi, mais c'est tout le contraire. Non on peut pas, si je te demande de venir ce matin, c'est pas ce soir... J'ai cours dans une heure et ce soir, je pourrais pas venir. Sinon, je t'aurais proposé le soir, soit pas con bordel ... Tu fronces les sourcils à ses paroles. Tu mets tes mains dans les poches pour ensuite lever les yeux vers lui. Comme ça, virer ? Attends ? C'est quoi ce bordel ? Qu'est que tu as encore fait ? Pourquoi tu t'attires toujours dans de mauvaises histoires ? Qu'est qu'il s'est passé ? Tu le regardes. Tu es sérieux, tes problèmes peuvent attendre, surtout quand ton frère avait besoin de toi. Mais tu peux t'empêcher d'être quand même inquiet pour lui, tu baisses les yeux légèrement pour enchainer C'est pas que je sors jamais arrête de dire ça .. C'est pas vrai, enfin si un peu, mais je peux pas, je peux plus... Tu souffles un coup pour passer ta main dans tes cheveux, tu souffles une nouvelle fois, faut juste apprendre à te calmer quoi.. Tu humectes tes lèvres, tu étais calme maintenant, et tu souffles légèrement Excuse moi ... oui on va dire que tu retrouves plus vite ton calme que lui et surtout quand vous veniez de perdre quinze minutes de votre temps à cause de cette pauvre dispute de gamins ..

Ezio n'était pas énervé, il ne s'énervait jamais. Il était juste surprit de sa réaction, il ne comprenait pas pourquoi son frère se mettait dans cet état-là. Il lui arrivait quoi exactement ? Il avait oublié ses cachets ou quoi ? Franchement, il ne voyait pas où Andrea voulait en venir et quel message il voulait lui faire passer putain. Le Mather était venu à son rendez-vous, avec trente minutes de retards mais il était présent, il répondait toujours présent pour lui. Simplement, Ezio restait un mec entier et il ne faisait jamais les choses à moitié. Il enchaînait les soirées et cela commençait à se ressentir sur sa vie, il était un peu moins réactif et ne pensait qu'à faire la fête. « Ouais bah désolé d'être arrivé en retard, qu'est-ce-que tu veux de plus ? J'lai pas fait exprès putain arrête de tout dramatiser. Tu commences à être lourd là. » ronchonna-t-il en voyant qu'Andrea ne semblait pas vouloir se calmer. Il haussa les épaules en l'entendant répliquer. Mais il était sérieux en plus. Ezio voulait bien être gentil mais qu'il se calme parce qu'il n'avait aucune envie de s'énerver contre lui. « Tu peux plus ! Arrête de t’apitoyer sur ton sort Andréa, tu te refuses de t'amuser un peu. Tu crois que j'fais quoi de mes soirées, le plus souvent on se pose autour d'un verre, rien d'plus. Ça ne va pas te tuer de sortir de temps en temps. » répondit-il, séchement. C'est bon, il ne rigolait plus vraiment là. Ezio n'était pas énervé, il était juste agacé ou abasourdit devant sa réaction. Et là, contre toutes attentes, son meilleur ami se calma d'un coup et vint s'excuser. « Me refais plus jamais ça où j'te jure sur la tête de ma mère que j'te démonte sur place. » lança-t-il en le pointant du doigt. Le Mather n'aimait pas se prendre la tête avec Andréa, cela devait être la troisième fois depuis qu'ils se connaissait qu'ils se bouffaient comme ça. « C'est bon, on oublie. » répondit-il sur un ton beaucoup plus apaisé. « Alors pourquoi tu m'as fait venir ? » Ezio était curieux et pas trop rancunier.

Tu es un peu plus calme, tu n'aimes pas être comme ça mais ça vous arrive une fois toutes les trente six du mois et encore. Tu le regardes alors que ton coeur se serre, T'abuses, tu le sais, mais ça n'a rien changé. Tu aurais mieux fais de te mettre au sport plutôt que d'engueuler Ezio.. Tu passes ta main dans tes cheveux pour souffler légèrement, il a oublié tes questions ou il a fait exprès de ne pas les entendre. Ca répond pas à mes questions. Qu'est qu'il s'est passé pour que tu sois dans le viseur du Doyen ? Tu fronces les sourcils légèrement alors que tes mains se mettent innocentement dans tes poches quand il t'engueule sur ta vie sociale. En même temps, c'est complexe et il te fait bien comprendre que t'es un petit caca dans cette grande ville. En même temps, il a raison et tu as tord. Changement de programme direct, y'a quelques secondes c'était toi qui gueulait contre lui et là, l'inverse. Tu pinces tes lèvres pour avaler ta salive. Sauf que tu t'approches de lui pour le prendre dans tes bras. Tu ne sais pas quoi dire d'autre et là, tu as juste besoin de ton frère avec toi. Maintenant et à jamais. Tu te recules de lui, pour lui taper légèrement l'épaule. Si t'as mangé, j'offre le petit déjeuné .. C'est mieux de parler avec le ventre plein non ? Tu souris faiblement pour commencer à avancer en direction d'un truc qui pourrait lui sauver l'estomac. Tu marches silencieusement, juste quelques pas avant de te frotter la nuque doucement. Tu pouvais tout lui dire, tu pouvais lui avouer n'importe quoi, il était là, il ne te jugeait pas et tu avais juste peur qu'il t'engueule encore une fois. Alors, tu lâchas la bombe. Mon médecin me propose une opération du coeur, très risqué, qui pourrait éventuellement me sauver la vie, sauf que je sais pas si je dois accepter ou refuser... Tu ferais quoi toi ? Oui, tu demandes l'avis, parce que son avis compte, parce que son jugement compte plus que ton propre frère, ta mère et ton père..