ELYAS M. HUDSON ► Théo James

Que dire d'une enfance concrètement. On apprend les premiers mots, on commence à marcher, et on apprend encore et encore. Enfin, ce n'est pas tout, c'est aussi le moment où on grandit le plus moralement et physiquement. On vit avec ses deux parents qui nous aiment et font en sorte que tout se passe pour le mieux pour nous tout en gérant les factures, le travail et tout ça quoi. Ma mère était une femme au foyer, mon père lui était un grand comptable. Ce n'est pas pour autant qu'on roulait sur l'or au contraire. On a toujours été une famille dans la classe moyenne. Mon père était quelqu'un de fier et ne parlait jamais de ses sentiments, pour tout vous dire, je me suis toujours demandé comment ma mère avais pu vivre avec un homme qui n'assumait pas ses sentiments au point de les cacher à tout le monde, même à sa propre femme. Pourtant, elle me disait toujours que mon père m'aimait et que je devais voir ses sentiments dans son regard, que je pourrais y lire tout l'amour qu'il me portait, mais j'étais trop jeune, je ne comprenais pas ce qu'elle voulait dire. Elle avait vécu toute sa vie avec lui, et lui n'avait aucun geste d'amour pour elle, en tout cas aucun devant moi. Je pense que c'est pour ça qu'en grandissant, elle avait demandé le divorce. Elle s'est tournée vers un homme qui a su lui montrer tout l'amour dont elle avait besoin. Je lui en ai jamais voulu d'être partie avec un autre même si elle me manquait terriblement. J'ai continué de grandir.

Après tout ça mon père m'a élevé et m'a appris beaucoup de choses. Il me poussait souvent dans mes retranchements pour que je continue d'aller toujours plus loin dans mes projets et c'est grâce à lui que je suis la personne que je suis. Je suis adolescent et pourtant, je comprends déjà beaucoup de choses sur la vie que mène un homme. J'ai toujours fait les études que je voulais faire, mais c'est mon père qui me poussait toujours à ne jamais lâcher. « Un homme n'abandonne jamais ! » Il me disait toujours ça. En grandissant tout le monde passe par la phase où l'on déteste ses parents et je n'y ai pas coupé, je lui ai craché à la figure : « Si un homme n'abandonne pas, pourquoi tu as laissé ma mère s'en aller ?! » J'ai bien sûr tout de suite regretté mes mots, pourtant, je les ai pensés, mais j'ai compris à ce moment-là, ce que ma mère me disait concernant les sentiments dans le regard de l'autre. J'ai vu la peine dans son regard. Il ne m'a pas engueulé, il a juste tourné les talons et le lendemain, il me parlait de mes futures études de médecine. Je n'en ai plus parlé, mais j'ai essayé d'être plus compatissant avec lui...

J'ai continué à grandir encore et encore, je n'étais plus le même, j'avais eu mon premier amour, mes premiers échecs, j'avais perdu mon chien de vieillesse par exemple. J'ai ensuite tout fait pour entrer à Harvard et j'y suis maintenant depuis 4 ans. Je fais tout ce que j'ai toujours voulu. Oh, depuis j'ai retrouvé ma mère et je vais chez elle parfois. Je vais aussi chez mon père. Je les aide autant que je peux sans les blesser. On se rend compte que trop tard que la famille il n'y a que ça de vrai. Je travaille dur et je garde la tête sur les épaules, tout ce que j'ai toujours voulu, c'est aider les personnes malades et je ferai tout pour y arriver.