we were supposed to be friends (Aria)

Je sentais à nouveau le vent tourner en ma faveur. La sanction voyage avait été levée, me voilà donc en Thaïlande, avec ma troupe, les bleus, les membres de la Eliot House… J’aurais bien dit mes ‘amis’ mais soyons honnêtes, le bénéfice de la pétition d’Agathe avait été de m’ouvrir les yeux sur la loyauté de certains. Andréa, Sloan, Lud, Misha, Alexandra… Et Aria. Genre Aria Von Liechtenstein, elle osait apposer sa signature en bas de cette déclaration de guerre contre ma personne. Si pour les autres je passais, pour la blonde censée compter parmi mes meilleures amies, ça ne passait clairement pas. En plus, selon les dires d’Ayma ou d’Abé, elle filait un mauvais coton et fricotait avec des racailles mathers, chose que j’avais pu constater de mes yeux quelques mois plus tôt quand je l’avais surpris avec ce Adriel trucmuche. Bref, en signant c’était l’hôpital qui se foutait de la charité. Ou peut être qu’elle ne s’était jamais remise du vent que je lui avais mis ce soir là, quand entre son arrivée dans ma chambre et notre échange sulfureux de textos un peu plus tôt, j’avais appris par mon meilleur ami qu’Aria était enceinte de Tate, douche froide immédiate pour ma libido. Oui, ça devait être pour ça, cette rancœur contre moi. En tout cas quand la porte de l’ascenseur de l’hôtel s’ouvrit et que ce fut sur sa silhouette que je tombais, je soupirai avec mauvaise humeur : « Je savais que j’aurais du emprunter les escaliers. » Ha oui, mais on est à l’avant dernier étage, et j’étais terriblement feignant alors… Je m’engouffrais dans la cabine, sans prendre le soin de la saluer davantage, me contentant de la provoquer en appuyant sur le bouton –rez de chaussée- « Ca va t’as pas trop peur de te retrouver avec un ‘harceleur’ comme moi dans une cabine d’ascenseur ? »

We were supposed to be friends
— Aria & Cole

Ça faisait plusieurs mois que je me tenais loin de la Eliot House et des membres qui en faisaient partie, tout simplement parce que.. j'reconnaissais pu cette confrérie. Les valeurs? Réduit en cendre. J'étais peut-être moins présente et je me tenais à l'écart mais, je surveillais tout. Plus ça allait et plus cette maison se détruisait, c'était pathétique. Scandale par-dessus scandale, on était censés être l'élite et c'était quoi ce bordel hein? J'avais nettement l'impression que certains ne méritaient pas d'être dans nos rangs. J'avais honte, vraiment honte de la Eliot House. Et il y avait une personne en particulier qui m'avait énormément déçue. Cole. Je trouvais ça inacceptable ce qu'il avait fait à Agathe, écoeurant et dégradant. Je pesais mes mots dans ma tête, je ne trouvais pas le mot exact pour décrire à quel point j'étais déçue de son comportement et le fait qu'il avait abusé de son rôle de vice-président. Et sans oublier cette photo qu'Ashleigh m'avait envoyée sur laquelle on pouvait distinguer Agathe et Cole, ensemble.. sourire aux lèvres? C'était normal ça? J'crois pas non. Cole faisait partie de mes meilleurs amis mais ça, je ne pouvais pas accepter. J'étais tolérante sur bien des choses mais, ce qu'il avait fait pour ternir l'image de la maison, ça ne passait tout simplement pas. Hadès, Abélard et compagnie avaient appuyés Cole et ils le soutenaient malgré tout, chose qui n'était pas mon cas. J'avais toujours soutenu ce dernier mais c'était la goutte de trop et la mise à pied, j'trouvais pas ça suffisant. Maintenant, sa sanction avait été levée. La blague, il ne méritait pas cette récompense et ce privilège, désolée. J'étais pas fière des démarches qui avaient été faites pour qu'il s'en tire aussi facilement, c'était d'un pathétisme démesuré. J'étais peut-être présente en Thaïlande mais je comptais snober tous les Eliots sans exception, j'étais et je serai toujours une éternelle insatisfaite. J'étais dans l'ascenseur et la porte s'ouvrait, je tombais nez-à-nez avec ce cher Cole. Un son s'échappait de mes lèvres afin de montrer mon mécontentement, le regardant avec dédain en écoutant ses mots. Pauvre chou. « T'as oublié de renouveler ton abonnement pour le sport? Les escaliers sont là pour régler ce soucis. » répondais-je avec sarcasme avant de le voir s'engouffrer dans l'ascenseur. Polluant ainsi mon atmosphère, génial. « Tout va bien de mon côté, par contre si j'étais toi, je fermerais ma bouche et je ne tenterais pas de faire ami-ami avec la personne dans cet ascenseur. »  disais-je froidement, sèchement, bras croisés en fixant les chiffres défiler lentement. J'avais pas envie de discuter avec lui, j'passais pas par quatre chemins pour le lui dire.

« C’est peut être toi qui devrais prendre les escaliers, t’as pris des hanches un peu Aria… » répliquai-je avec un regard mauvais à l’attention de mon ‘amie’. Amie, ou ex amie plutôt, vu la tension palpable dans cette cabine d’ascenseur. Ma faute un peu, probablement, puisque je l’agressais d’emblée sur sa peur d’être ici avec moi. Fallait dire qu’elle avait osé signer la pétition d’Agathe, trahison qui me restait bien en travers de la gorge et que j’essayais de m’expliquer mentalement par diverses justifications. « J’ai pas l’intention de me taper la discuter avec une hypocrite dans ton genre Aria… » boudai-je en croisant les bras, regardant les chiffres qui défilaient lentement, trop lentement… Jusqu’à ce moment, ce soubresaut. Ascenseur bloqué en pleine descente, portes verrouillées. « Super… » soupirai-je. « Me voilà coincé avec une sorcière… » J’appuyais avec agacement sur les touches. « Comme quoi, quand je suis pas là pour aider Oksanna, on se retrouve dans des établissements bas de gamme avec des ascenseurs en rade. La preuve qu’elle a besoin de moi pour l’aid… » Je me coupais quand les lumières s’éteignirent soudain, à force que j’appuie comme un excité sur les touches, nous plongeant dans un noir des plus complets. « Bordel… » Bien joué Cole. Et maintenant quoi ? Bizarrement, l’obscurité me délia un peu la langue et je lâchai ce que j’avais sur le cœur : « T’es une garce Aria. Je pensais pas que tu pourrais me tourner le dos aussi rapidement, aussi facilement. T’étais censée être mon amie. Tu t’encanailles avec la vermine mather comme ce Adriel, et je t’ai quand même laissé rejoindre notre confrérie après que tu aies quitté les Cabots. Et moi, je fais un faux pas, un seul, en pariant sur les fesses d’Agathe avec Abé, et tu te venges en te ralliant à elle, en signant avec une facilité déconcertante la pétition sur ma pomme… » Ma main saisit la sienne, profitant du noir, de la pénombre de la cabine pour asseoir un peu mon emprise sur elle, venant la plaquer contre la paroi de la cabine… « T’as quoi à dire pour ta défense alors ? » questionnai-je, mon souffle venant effleurer sa peau, ton menaçant, curieux de découvrir comment elle allait justifier cela.

We were supposed to be friends
— Aria & Cole

« Petit un j'étais là avant toi, petit deux t'as vraiment aucune répartie, t'es devenu mou sur ça. » répondais-je en lui jetant à peine un regard, je le connaissais par coeur. Il croyait que je sortirais de mes gonds puisqu'il parlait de mon physique mais en fait.. il ne savait pas quoi dire. Outch. Puis, il m'agressait en me demandant si j'avais peur d'être seule avec lui. J'avais bien envie de lâcher un rire sarcastique à ces mots mais je laissais transparaître aucune émotion sur mon visage, cette même expression faciale que je prenais avec Noah. Oh crois-moi Cole, t'avais pas envie de te retourner pour voir comment je te regardais. Il prenait tout ça à la rigolade, alors que non, moi j'étais pas d'humeur à rire et je l'étais encore moins en voyant tout ce gâchis qu'il était en train de faire et qu'il avait fait pour que la Eliot House perde toute crédibilité. Cole boudait dans son coin en me disant qu'il n'avait pas l'intention de se taper une discussion avec une hypocrite dans mon genre. Désolée d'avoir des valeurs mon coco et d'être la seule à avoir une tête sur les épaules. « Me parle pas dans ce cas, Cole. » disais-je sur le même ton que tout à l'heure. Mes yeux fixaient toujours les chiffres qui défilaient lentement, c'était interminable. Puis, l'ascenseur s'arrêtait brusquement et je comprenais rapidement qu'elle venait de se bloquer. C'était une blague ou quoi? Je soupirais d'agacement en entendant Cole me traiter de sorcière. Peut-être qu'il croyait me vexer mais moi, ça me faisait rire. Je prenais ça comme un compliment en fait, une sorcière classe et glamour. C'était touchant, merci. « Fallait y réfléchir à deux fois avant de poser ce geste. Qui dit que c'est une panne? J'ai peut-être utilisée ma magie de sorcière. Crois-moi, elle n'a pas besoin de t.. » disais-je en le voyant s'exciter sur les touches, puis les lumières se fermaient. De mieux en mieux. Je décroisais les bras, posant mon index et mon majeur sur ma tempe, énervée et agacée d'être coincé avec lui dans cet ascenseur. C'était silence radio à cet instant, puis il lâchait ce qu'il avait sur le coeur. Je devais m'y attendre, tôt ou tard. « J'étais une Cabot à l'époque en ce qui concerne Adriel. Je ne dois rien à personne, pas même à toi. Et c'était un bizutage et non une amourette, tu vas descendre de ton piédestal. T'as quel âge pour parier sur des fesses dis-moi Cole, hein? Un faux pas? T'as fait PLUSIEURS faux pas et chaque fois, je prenais sur moi et je passais l'éponge, même si j'étais pas d'accord avec ce que tu faisais. Depuis que t'es devenu vice-président, tu ne fais qu'enfoncer l'image de cette confrérie. Ça fait mal d'entendre ça parce que personne n'a osé te le dire, n'est-ce pas? Tu supportes pas que les gens aillent dans le sens inverse de ce que tu fais, t'as besoin que les gens t'appuient, te soutiennent et qu'ils te soient loyale. Je suis désolée de respecter MES valeurs, de me mettre à la place d'Agathe. Je ne peux pas respecter quelqu'un qui n'est pas capable de se respecter soi-même. Tu veux qu'on en parle de ce règlement à la Eliot? Tu ne l'as pas respecté, tu crois qu'en étant VP ça te donnait le droit d'être supérieur? De faire ce que tu voulais? Tu t'es pris la grosse tête en postulant pour la présidence, t'étais un peu moins con au Summer Camp, avant. » lâchais-je à mon tour, en disant tout haut ce que je pensais et je parlais pour ceux qui n'osaient même pas le regarder pour lui balancer ce que je venais de lui dire. J'étais loin d'être hypocrite, au contraire, j'étais franche et j'avais une grande gueule. Croyez-moi, ça ne me plaisait pas de lui dire ses 4 vérités et peut-être que ça le blessait au fond de lui que je puisse penser ça de lui mais, fallait qu'il grandisse un peu. Il voulait redresser la Eliot mais il ne faisait que la détruire, désolant. Cole attrapait ma main dans la sienne, tandis qu'il me plaquait contre la paroi de la cabine, j'étais coincée entre lui et cette dernière. Son souffle effleurait ma peau, qu'est-ce qu'il faisait? « Probablement quitter la Eliot avant la fin de l'année? » disais-je en pointant son torse avec mon doigt, alors que j'essayais de me dégager de son emprise.

 Alors que je l’attaquais sur son gras, imaginaire bien sûr, parce qu’en un regard sur elle et sur sa silhouette de sirène j’avais aussitôt compris que non, elle n’avait aucun bourrelet à se reprocher, elle me perça vite à jour et se moqua de mon manque de répartie. « Mou ? Crois-moi, je suis devenu tout sauf mou… Surtout en ta présence ma chère Aria… » Ravale tes sous entendus sexuels Cole. On n’était censé être fâchés non, autant laisser tomber le rentre dedans et opter pour la bouderie. La blonde sembla en faire de même, chacun de nous évitant soigneusement le regard de l’autre alors que l’ascenseur s’enclenchait. Ambiance, ambiance. Ca aurait pu se finir juste ainsi. Les portes qui se seraient rouvertes, Aria qui serait partie dans une direction, moi dans l’autre. Chacun de nous gardant bien au fond de soi ses reproches. Mais fallait croire que le karma avait autre chose en tête pour nous. La cabine s’immobilisa en pleine descente. Soupir agacé de la demoiselle, qui ne bougea pas un petit doigt pour essayer d’arranger les choses. Moi, par contre, grand héros, je m’improvisais dépanneur, ou plutôt roi de la panne, parce qu’en plus de ronchonner contre Oks et de profiter de l’occasion pour descendre ma présidente et demie sœur, je ne fis qu’empirer les choses en faisant sauter les néons. « Ca aussi c’est un de tes coups de magie de sorcière ? » répliquai-je avant que l’obscurité ne me pousse, dans un élan d’agacement extrême, à lui asséner une série de reproches. Elle répliqua aussitôt, se justifiant pour Adriel, m’accusant d’être puéril, me reprochant le jeu du pari, de démonter l’image de la Eliot, de ne pas respecter mon propre règlement, que je me pensais au dessus de tous… Je levai les yeux au ciel, avec une nonchalance digne d’un gamin de trois ans, et heureusement probablement qu’elle ne pouvait pas voir mon geste dans la pénombre qui régnait, sinon, elle m’aurait surement giflé. Mais c’est moi qui me risquait à laisser parler ma colère en venant la plaquer contre la paroi des lieux. Et ce qu’elle me souffla, en essayant de se dégager de mon emprise, ça eut le don de m’énerver encore plus. Elle me menaçait de s’en aller ? Sérieusement ? Ma main resserra la sienne, mon corps se plaqua contre le sien pour la retenir : « Tu ferais pas ça… Aria, t’es Eliot, on est Eliot. On est au dessus de tous. C’est une vérité qu’il ne faudrait pas que tu oublies… » Alors quoi ? Oui, peut être que j’avais écrit de règlement rigide, peut être que je m’étais un peu pris pour le roi du pétrole en sortant avec une mather, en me disant que le simple fait que Lucky ait quitté les verts finirait de convaincre l’ensemble des bleus du génie que j’étais, et peut être qu’au final tout ce qu’ils avaient vu là dessous c’était un gars qui était même pas capable de suivre ses propres lois. Mais au final, je ne regrettais rien. « Alors non, je ne vais pas descendre de mon piédestal… Je dirais plutôt que… » Ma main libre glissa jusqu’à son visage, caressant sa joue en ajoutant : « Je dirais plutôt que je vais te faire remonter avec moi sur ce fichu piédestal dont t’aurais jamais du descendre. C’est notre place. C’est ta place. » Le néon au dessus de notre tête clignota et la lumière revint à cet instant. Je pus ainsi apercevoir son regard assassin, boire ses traits, chaque trait de son visage à quelques centimètres du mien. « Avoue que t’es vexée que ce pari, ce ne soit pas sur tes fesses à toi qu’on l’ait fait… »

We were supposed to be friends
— Aria & Cole

Je levais les yeux au ciel en l'entendant répliquer. C'était dingue à quel point il me faisait penser à un mec qui n'était pu dans les environs, ce cher Caesar. Ce mec était dans la catégorie des obsédés d'Harvard, ou avait été, plutôt. J'avais l'impression de l'avoir devant moi et disons que.. c'était pas vraiment un compliment de comparer Cole à lui. « J'ai pas envie d'entendre la fin de cette.. charmante histoire. Mes pauvres oreilles. »  disais-je en calmant ses ardeurs, il pouvait dire ceci à qui il voulait si il en avait envie mais pas à moi. Je ne me laissais pas impressionner par tout ça, j'essayais même pas de comprendre où il voulait en venir. On évitait de se regarder, je sentais qu'il n'était pas très à l'aise d'être ici avec moi. Il devait sentir le regard oppressant que je lui jetais alors qu'il était dos à moi, l'atmosphère était glaciale. Deux snobinards coincés ensemble alors qu'aucun des deux n'avaient envie de discuter avec l'autre, la tension était palpable. Et l'ascenseur s'arrêtait, chose qui n'était pas prévue. Je soupirais en voyant Cole qui appuyait sur les touches, comme si ce n'était pas suffisant. Je ne tentais même pas de l'aider, c'était pas à moi de le faire en fait. C'était moi la princesse ici, il allait nous sortir de là croyez-moi. C'était un vrai cauchemars d'être là avec lui, alors qu'on était en froid. Ma journée venait d'être gâchée en moins de 5 minutes, génial. « Hmm non, ça c'est toi en appuyant n'importe où. » répondais-je sur un ton ironique. À peine plongé dans l'obscurité, il commençait les reproches. Il ressortait une vieille histoire au sujet d'Adriel à l'époque où j'étais une Cabot. Je voyais pas le rapport là-dedans, le bizutage avait eu des répercussions sur moi et je m'étais justifiée là-dessus. Je n'avais rien à me reprocher et j'assumais ce que j'avais fait. Cole enchaînait en me reprochant d'avoir signé cette pétition pour me venger de ses faux pas qu'il avait fait. Il me sous-estimait, c'était hallucinant. Moi, signer pour me venger? C'était pas mon genre, je l'aurais fait autrement si j'aurais eu un but précis. Je l'attaquais à mon tour, en lui reprochant des choses qui étaient un peu plus réalistes, contrairement à ce qu'il avait pu balancer tout à l'heure. J'étais cru dans mes propos, je crachais mon venin, je remuais le couteau dans la plaie. C'était la chute libre de la Eliot House, Cole était en partie responsable des dégâts mais pas que. Les membres également, qui l'encourageaient à continuer son cirque en le soutenant. Cole réagissait en venant me plaquer contre la paroi de la cabine, ça ne lui plaisait pas d'entendre la vérité. C'était la vérité non? J'avais raison et il le savait mais, il préférait se voiler la face. Comme d'habitude. Je lui glissais que je comptais probablement quitter la confrérie avant la fin de l'année, tandis que j'essayais de me dégager. Sa main se resserrait sur la mienne et il me retenait contre mon gré en plaquant son corps contre le mien. « Tiens dont, je menace de quitter la Eliot et tu me supplies en faisant la bouche en coeur? Tu crois vraiment que j'en serais pas capable? Qui a toujours tenu ses promesses? » demandais-je en le défiant du regard. J'étais vraiment en train de lui poser un ultimatum? J'étais déçu de lui, c'était évident. Son autre main glissait jusqu'à mon visage, caressant ma joue. C'était la première fois qu'il était.. tactile avec moi depuis ce fameux jour dans sa chambre à la Eliot. À cet instant, je savais que c'était pas de la drague, c'était les remords qui remontaient à la surface. « Je ne suis jamais redescendu de mon piédestal. On y est encore mais il y a une fissure dans la fondation. Inutile de recoller les morceaux, parce que c'est trop tard maintenant. » Cole c'était Cole et il ne changerait jamais. Je le regardais d'un air assassin, j'étais dure et sévère avec lui mais j'en avais vraiment marre. « Pourquoi j'serais vexée? Vous me respectez beaucoup trop pour faire ça. »  soufflais-je en soutenant son regard. J'étais l'ex d'Abélard et il m'avait toujours dit qu'il me respectait, je le croyais. Tandis que Cole, il m'avait repoussé en apprenant que j'étais enceinte alors qu'on comptait coucher ensemble. Ça aussi, c'était une forme de respect mine de rien.  

  Je retins un rire devant son air agacé, presqu’exaspéré à la suite de mes mots. Oui, au fond de moi, j’étais presque content de la retrouver. Quelques minutes que j’étais à ses côtés et déjà les réactions d’Aria m’amusait. Princesse jusqu’au bout des ongles. Ses caprices. Son petit air têtu. Sa façon de m’envoyer bouler… Mais non, je ne devais pas me laisser attendrir. J’étais fâché. Je devais le rester… Alors c’est dans une ambiance tendue, un silence boudeur, que la cabine commença à effectuer sa descente… Jusqu’à la panne. Coup de magie noire de ma sorcière d’ex amie ? Quand la lumière s’éteignit finalement après mes gestes paniqués sur les boutons du panneau de contrôle, elle répliqua avec sarcasme qu’elle n’était en rien responsable de l’extinction des feux. « J’ai toujours aimé faire ça dans le noir… » Ha oui, désolé. Nouvelle remarque salace. Fallait croire que le naturel était impossible à chasser complètement, même dans les situ ations de tension comme actuellement. Mais l’obscurité nous donna surtout l’envie de vider respectivement nos sacs. Moi en lui assénant une première série de reproches, elle ensuite en m’accusant à son tour, sans pincettes, sans tact, parsemant même son speech de la menace de quitter notre belle et merveilleuse confrérie. La blonde finit plaquée contre la paroi de l’ascenseur, bloquée, à ma merci. Un certain sentiment de toute puissance me gagna. Comme si le fait qu’elle domine la conversation, qu’elle me crache son venin, me donnait encore plus envie de lui montrer l’emprise physique que je pouvais avoir sur elle. Nos prunelles s’accrochèrent dans la pénombre. Obscurité, proximité, l’air chargé de défi… Ca eut le don de raviver certain souvenir, une certaine envie… Ce soir là, quand on s’était écrit, quand on s’était presque promis de le faire, histoire de ‘fêter’ mon célibat de l’époque, après Kyla. « Y’a des promesses que tu n’as pas tenues Aria, tu sais très bien à quoi je fais références. » A l’époque c’était moi qui avais mis un frein, parce que dans le laps de temps qu’elle avait mis pour me rejoindre, j’avais appris sa grossesse. Mais là, mes doigts effleurant son visage, tout proche du mien, ça avait le don de tout refaire remonter à la surface. « C’est trop tard tu dis ? Trop tard pour tout ? » Petit sourire au coin des lèvres alors qu’elle répliquait ne pas avoir de raison de se vexer, soulignant le trop grand respect qu’on lui portait. « Et toi Aria, quel respect tu nous portes ? C’est quoi cette amitié si fragile qui nous lie si au moindre petit écart de conduite tu nous tournes le dos ? Tu sais qu’Agathe m’a pardonné ? Tu sais qu’elle est la raison pour laquelle je suis ici à ce voyage ? Parce qu’elle a parlé à Oksanna en ma faveur ? Alors quoi, elle, elle serait capable de passer l’éponge et toi princesse Aria parfaite tu ne serais pas en mesure de me pardonner ? »