(agathe) ça sera pas malaisant

Pour le coup t'es vraiment surpris de la tournure que prennent les choses. T'es passé d'un sms de bizutage censé te mettre à dos la moitié de la population féminine d'Harvard à une invitation à une partie de jambes en l'air avec une des plus belles mather du campus. Franchement t'es un roi d'avoir réussi ce joli tour de force et clairement pas peu fier de ce retournement de situation. Faudra que tu en touches deux mots à tes frères winthrop et particulièrement à Baptiste, lui qui pensait te griller auprès de bon nombre d'étudiantes, c'est raté. Après il y a toujours celles qui n'ont aucun sens de l'humour et qui l'ont super mal pris comme cette connasse d'Ariana, mais  en ce qui la concerne, ton message n'était pas vraiment une blague. Cette garce pue le narcissisme et le mépris. Heureusement celle que tu t'apprêtes à rejoindre est d'un tout autre genre, bien plus à ton goût. Rien que de penser à ce qui t'attend réveille déjà en toi quelques fourmillements d'excitation. Tu appuies un peu plus sur l'accélérateur afin d'arriver plus vite à destination et occupes les dernières minutes de ton trajet à repenser à vos ébats de la dernière fois. C'était il y a quelques mois déjà et si d'ordinaire tu aimes varier tes partenaires, Agathe fait partie des heureuses élues qui méritent d'avoir un second round. Tu te gares enfin sur le parking de la mather house et montes sans t'attarder dans les étages de la tour jusqu'à la chambre de la demoiselle. Tu toques, espérant ne pas t'être trompé d'étage et après quelques secondes d'attente, elle vient t'ouvrir. « Salut belle sirène. Je ne t'ai pas fait trop attendre j'espère ? » Tu lui adresses ton petit sourire aguicheur alors qu'elle t'invite à entrer et viens lui déposer une bise sur la joue au passage. « Au fait désolé pour le sms, c'était un défi que les winthrops m'ont donné. Je ne pensais pas que cela m'amènerait jusque dans cette chambre. » Mais de tout évidence tu ne t'en plains pas, bien au contraire.

Tu l’apprécies vraiment Agathe. D’abord il y a bien sûr le fait que ce soit un avion de chasse, le genre de déesse grande, mince, aux longs cheveux et au visage sans défaut auquel toutes les filles veulent ressembler. Le genre qui peuple les fantasmes de tous les mecs également, y compris les tiens. Mais c’est surtout son caractère qui te plaît. Elle n’est pas du genre à se prendre la tête, ou du moins à te prendre la tête à toi, et c’est tout ce que tu lui demandes. T’as pas besoin d’en faire des tonnes pour la séduire, de lui conter fleurette pendant des semaines ou de l’inviter au restaurant en échange d’une nuit de plaisir. Avec elle les choses avancent vite et efficacement, la preuve en est qu’il y a trente minutes encore, tu étais chez toi en train de lui balancer qu’elle avait mauvaise haleine et te voilà désormais dans sa chambre pour t’envoyer en l’air. La vie serait clairement plus facile si tout le monde fonctionnait aussi simplement qu’elle. Certains peuvent dire que c’est une fille facile, toi tu penses plutôt que c’est juste une fille qui sait ce qu’elle veut. Et il se trouve que cet après-midi, vos envie convergent. Que demander de plus ? « J’avais pas envie de traîner connaissant la récompense derrière la ligne d’arrivée. » lui réponds-tu alors qu’elle semble surprise de te voir arrivé si vite. Tu attrapes la bouteille qu’elle te tend et avale une bonne gorgée, bien que ce ne soit pas trop dans tes habitudes de picoler aussi tôt. « J’avoue que je ne sais pas trop pourquoi on n’a pas remis ça plus tôt. C’est pas comme si on ne s’était pas bien amusé. » Clairement, elle avait été un de tes meilleurs coups jusqu'à présent. Tu viens glisser un bras autour de sa taille pour l’attirer contre toi tandis que ton autre main lui rend sa bouteille. Tes lèvres viennent se poster à quelques millimètres de son oreille pour lui murmurer doucement : « Tes colocs sont sortis ? On ne risque pas d’être dérangé ? » Ses longs cheveux te caressent le visage alors que l’odeur de son shampooing t’emplit les narines, une fragrance exotique que tu ne reconnais pas mais tu t’en fiches, t’es prêt à voyager.