Accueil
Invité
est en ligne
Invité
Ta main que tu agitais à l'attention des véhicules jaunes qui s'approchaient de toi, positionnée à l'extrémité du trottoir. « Along Charles River s'il vous plait. » Phrase que tu soufflais en t'engouffrant dans le premier véhicule qui s'était stoppé à ton niveau. Tu avais déposé ce matin même ta voiture chez le garagiste pour des raisons techniques que tu n'étais même pas en mesure de te rappeler le nom. L'écran qui éclairait ton visage à travers l'obscurité de la nuit, téléphone que tu ne quittais d'ailleurs pas des yeux attendant que ton grand frère daigne te répondre. C'était loin d'être le premier appel que tu établissais, tu avais essayé de le joindre depuis la matinée mais aucune réponse. Malgré le fait que tu connaissais Ael depuis peu de temps à présent, tu avais tout de suite su comment tisser cette fraternité dont vous aviez été privé depuis votre enfance. Et à vrai dire tu t'inquiétais pour lui, ce n'était pas dans ses habitudes de ne pas te répondre, c'est pourquoi tu avais préféré te déplacer directement sur place afin de comprendre qu'est-ce qu'il pouvait bien lui arriver. « Ça vous fera 35 dollars mademoiselle. » Tes mains qui plongeaient dans ton sac, revenant alors à la surface avec deux billets de 20 dollars que tu tendais au chauffeur. « Gardez la monnaie. » Tu t'empressais de sortir du véhicule en te dirigeant directement vers l'entrée de l'établissement qui t'étais à présent familier. Remerciant le portier d'un léger sourire, tu pénétrais dans l'enceinte de l'hôtel marchant jusqu'à l'ascenseur, qu'un des employés avait déjà appelé pour toi. Plaçant ta carte dans l'appareil, tu patientais quelques minutes le temps d'atteindre la suite où vivait le jeune homme tout en tapotant sur ton téléphone encore une fois. Les portes s'ouvraient devant toi, l'aération de la suite venant effleurer ta peau. « Ael ? » Tes pas se faisaient lents à travers la pièce de vie pour finalement retrouver ton frère affalait sur le canapé, la table basse remplie de boissons alcoolisées. Tu t'empressais d'aller le rejoindre, ne comprenant pas pourquoi il était dans cet état. « Donne moi ça ! » Tu lui dérobais la bouteille en verre des mains la déposant alors sur la table. « Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Pourquoi tu te mets dans cet état ? »
(Invité)
Il appuya encore une fois sur la touche rouge, il ne voulait pas répondre, il n’avait rien à lui dire même si Millie était proche de toi, même s’ils avaient un lien très fraternel, il n’avait pas envie de parler, il n’avait pas envie de la voir ou même de lui expliquer ce qu’il n’allait pas dans sa vie. Comment pourrait-il lui dire que sa vie n’avait plus de sens, que tout parait en vrille dans sa vie et qu’il était incapable de sortir de cette chose, il était incapable de se battre pour aller mieux. Il ne voulait pas aller mieux, il ne voulait plus aller mieux alors il faisait ce qu’il pensait juste, ce qu’il pensait acceptable dans sa situation, il se lançait dans l’alcool, toujours plus et toujours plus profondément. Au début, ça avait été quelques bières de temps en temps, le temps d’oublier ce qu’il était capable de vivre puis c’était devenu plus intense, plus dingue au point qu’il se drogue. Un rire sortit d’entre ses lèvres quand il repensa à cette chose, il était tombé bien bas, il n’était plus l’eliot qui se montrait plus haut que les autres, qui pensait être le meilleur n’était qu’en fait un moins que rien. Ouais, il était abruti et un lâche, c’était exactement ce qu’Asia lui avait dit l’autre jour et putain, elle avait raison. Il n’était plus rien, il n’était plus un Raudenfeld et ça depuis des mois maintenant. Il reprit une gorgée de sa boisson en entendant son prénom, est-ce qu’il était étonné d’entendre la voix de Millie ? Pas du tout, il savait comment elle était, comment elle pouvait s’inquiéter et qu’elle viendrait le voir. Il la regarda faire, il entendit ses paroles mais, il ne répondait rien. Il laissa le silence se faire entre les deux, qu’est-ce qu’il pouvait lui dire hein ? Qu’est-ce qu’elle pouvait faire pour lui ? Plus rien, elle ne pouvait plus rien faire. Elle, elle devait faire en sorte d’être bien avec votre père, elle devait faire en sorte d’être celle qu’il aime, qu’il puisse le rendre en quelque sorte fier puisque ce ne serait pas lui, Ael. Le seul garçon qu’il avait pu élever, il devait se demander quelle connerie, il avait pu faire en te gardant. « Parce que c’est la seule solution que j’ai pour oublié. »