Invité
est en ligne
Invité
Music Lovers Meeting
Jem Morgenstern feat Maverick Horvath
Les yeux remplis d’étoiles, j’écoute attentivement Maverick m’expliquer le fonctionnement de chacune des parties de sa console, la potentiomètres linéaires, les égaliseurs paramétriques, les bus… Je me jète presque sur son équipement dès qu’il me dit d’essayer, mais mon geste est ralenti lorsque j’entends ses autres paroles, mon coeur bondissant de joie. Il a confiance en moi ! J’esquisse un sourire béat qui s’affaisse peu à près, lorsqu’il me demande en échange de lui dire ce que j’ai dit en russe.
À contrecoeur, j’essaie de me sortir de ce mauvais plis, mais m’enfonce plus dans mes problèmes que d’autres choses:
Je… Enfin… Tu sais… C’était pas important ! C’était juste euh, une citation à laquelle j’ai pensé….
Je tente de retrouver mon habituelle convenance en affirmant puissamment, ne pouvant plus nier l’évidence:
J’ai dit: « Je t'aime ! Ce mot-là bat dans mes veines, dans mes tempes et dans mon cœur en même temps que mon sang. Le jour où je cesserai de t'aimer, je cesserai de vivre. Mais tant que mon âme durera, elle continuera de t'aimer quelque part qu'elle soit, enfer ou paradis.»
Ne souhaitant aucunement croiser le regard de Maverick, je pianote sur son équipement. Les yeux rivés sur la table de mixage, je ne déplace mon regard que lorsque j’entends un bruit sourd. Maverick est au sol. Il se relève et plaque le responsable de sa chute avec force sur un mur et lui dit avec colère: « À plus tard». J’ai un pincement au coeur, son seul défaut semble donc être son côté batailleur… Je retourne à la console de Mav et m’y consacre jusqu’à trouver un arrangement intéressant: je croise Moonlight Sonata avec une vielle chanson de jazz sur laquelle j’ajoute un effet électronique. Au final, ça donne un mix de trance/dubstep assez intéressant j’en suis assez fière ! Dans un élan de joie, je secoue Mav à une main et lui dt vivement:
-Écoute, écoute ! C’est génial, non ? J’ai pas ton talent, mais je ne crois pas être si mauvaise que ça….
Alors que je me tourne vers lui dans l’espoir d’une réponse, la réalité me frappe de plein fouet. Je chancelle un peu, puis recule. Jamais je n’aurais du lui dire ça. J’aurais pu inventer n’importe quoi, il n’aurait pas compris, mais j’ai malheureusement choisi de lui dire la vérité. Quelle sotte je fais ! Bien que j’ai toujours cru et croirai toujours en la vérité avant le mensonge, parfois il serait préférable de faire des exceptions, déroger à ses valeurs pour la protection et le bien-être de tous. Et s’il était marié !? Il a 27 ans, ça serait plausible ! En plus avec son statut de joueur de hockey… Ça ne doit pas être les courtisanes qui manquent ! Toutes les filles doivent lui courir après. Et il est si gentil ! Je me donne mentalement une claque pour m’être ainsi égarée… Le coeur gros et sombre comme l’univers dépourvu de ses lumineuses étoiles porteuses d’espoir dans les jours noirs , rempli d’eau comme un océan de larmes, je me penche doucement vers Mav et lui dit:
Je n’arrête pas de foirer ce soir, n’est-ce pas…?
Sans attendre sa réponse, j’enchaîne, moins bruyamment:
-Désolé, surtout si t’es marié, si t’as une petite amie ou peu importe. Enfin, désolé uniquement dans ce cas-là parce que sinon…
Je retourne dans ma coquille de désinvolture, la carapace que je revêts avec tout le monde depuis la mort de James, rempart que seul Maverick avait alors réussis à me faire enlever et…
Mes lèvres sont à quelques centimètres de la sienne, je suis sur la pointe de pieds pour être à sa hauteur et notre regard est plongé dans celui de l’autre, dans une fraction de seconde qui semble s’étirer encore et encore à tout jamais. Le temps et suspendu, comme dans les films. Je plaque alors ma bouche sur ses lèvres douces et bien dessinée, ma main passant dans ses cheveux soyeux… Je ne me soucies pas des conséquences pendant ces quelques merveilleuses secondes, puis me détache avec regret de Mav.
Je murmure:
Je vais dehors. Viens si tu le veux, ne viens pas si tu ne le veux pas, mais crois-moi, je t’apprécierai en ami si c’est ce que tu préfères car c’est toujours mieux que de ne pas t’avoir près de moi. Enfin, c’est qu’en une soirée, tu es devenu «une drogue pour moi, c’est comme si tu étais ma propre marque d’héroïne.» Je devais juste vraiment faire ça, sans me soucier de ce qui viendrais après bien sûr…
Je détourne le regard et me dirige vers la porte.
(Invité)