frozen time vol. 2 (hippolyte)

Les centres commerciaux !  Tu n’affectionnais pas ces derniers particulièrement. Mais il fallait bien y passer de temps en temps, et comme à chaque fois tu avais pour objectif de faire un maximum en peu de temps. Alors oui, c’était une partie de ton programme d’aujourd’hui. Alors que tu faisais tes courses, tu as pensé un temps avoir aperçu un visage familier sans même avoir eu le temps de percuter. Alors tu as fait tes courses banalement, avant de te tracer un chemin vers la caisse. Et c’est là, que tu as retrouvé ce visage familier. Hippolyte. Tu serais presque déçu tiens. Je me disais bien qu’un courant d’air se faisait sentir par ici. Oui, tu avais toujours eu cette image de la demoiselle, et tu ne t’y trompais pas. Au final, tu avais su t’en amuser plus qu’autre chose il fallait l’avouer. Tu t’es simplement engagé dans la file d’attente, laissant la demoiselle passer devant toi. Gentleman, ouais si on veut. En attendant avec Hippolyte vous connaissiez autant que vous étiez des étrangers l'un pour l'autre.

On aborde jamais des inconnus de cette manière à la caisse n'est-ce pas ? Hippolyte. Ce mystère que tu saisirais jamais, très certainement. Glaciale, elle l'était c'est le moins qu'on puisse dire mais était-ce seulement ce qui était perturbant à ton sens ? Certainement pas. Non toi, ce qui te perturbait c'était bel et bien que même si tu avais perçu tout ça comme une façade, tu t'étonnais à chaque fois qu'elle n'en démorde pas, comme si c'était une nature. C'était peut-être le cas, au fond. Oh c'est ce que tu te serais absentée, en plus ? Oui ce n'était pas comme si vous tapiez des cafés ou des bières ensemble, une fois par semaine. Non, ils vous arrivaient de vous croiser. Vous partagiez certainement le souvenir d'une simple nuit ensemble. Mais à chaque fois que vous vous croisiez persistait ce ton sarcastique. Cette fausse rancune, ce côte presque méprisant que deux exs s'infligeaient, en amertume à une rupture. Vous n'étiez rien de tout ça, après tout et pourtant. Avançant juste à peine au rythme de cette file, tu t'étonnais presque de sa question. C'est peut-être à toi qu'il faudrait poser la question ? Tu te serais pas engagée dans une sorte de voyage au bout du monde ? Qui sait ! En attendant c'est vrai que tu ne savais de sa vie et elle ne savait rien de la tienne, et pourtant vous sembliez si familiers.   

Jouais-tu seulement ? Non parce qu'il t'était clairement impossible de savoir si mademoiselle continuait sa petite vie sur Cambridge ou Boston. Vos rapports ne volaient pas très haut, et surtout quand on y pense vous ne fréquentiez que rarement les mêmes endroits. Alors non, tu ne jouais pas mais tu ne faisais pas non plus en sorte de lui faire de l'excès de zèle en prétextant avoir remarquer son absence. Ah oui, c'est moi qui joue maintenant ?! Dans le genre difficile à suivre, il n'y avait pas pire qu'Hippolyte. On connaissait tous les indécises, ce que tu détestais au demeurant. Mais elle, elle était joueuse, glaciale niant en permanence qu'elle pouvait être totalement l'inverse. Gentille fifiillle, dis moi. Comment va ta mère d'ailleurs ? Oui tu la connaissais. Tu avais bossé pour elle un temps. Pas très longtemps mais tout de même. Ton passé d'expert comptable t'avait poussé à des rencontres mine de rien. Aujourd'hui tu étais pompier, et il fallait le reconnaître tu t'étais bien gardé de le préciser à la blonde qu'était Hippo'. Elle savait que tu n'avais pas apprécié l'anecdote qui vous avait réuni tout les deux, avec sa mère. Ce côté snob était juste insupportable. J'aurais tort d'en douter. Le ton que tu employais puait l'ironie. D'ailleurs tu en avais presque rit mais si tu n'avais de vue que sur sa jolie chevelure blonde quand elle te confessait ce potentiel manque, toi tu n'en croyais pas un mot.

Feeling feelings I never felt — La file d'attente ne bouge pas des masses, je regardais l'heure plusieurs fois nerveusement en soupirant. Lassée d'attendre la fin de ce supplice, je n'avais pas l'habitude de faire les courses moi-même et je n'étais clairement pas habitué à patienter devant une caisse des heures durant. Et comme la cerise sur le gâteau, j'avais comme compagnie de queue, Gavin. Ce chère Gavin, qui ne manque d'ailleurs pas à chaque fois que nos chemins se croisent, de me rappeler pourquoi ce froid entre nous persistait-il. Il l'avait mauvaise que je fasse comme si je ne le connaissait pas après une nuit passé avec lui devant ma mère. Il était tout à fait logique pourtant que je nie notre rencontre, je n'ose même pas imaginer la réaction de celle-ci si j'avais avoué la vérité lors de ce fameux gala. - Tu comptes m'en vouloir encore longtemps ?! Oui, dit moi, parce que cette rancune commence sérieusement à me taper sur le système. Parce que j'ai envie de crever l'abcès une bonne fois pour toute, d'arrêter de jouer aux gamins de primaire qui ne savent pas s'expliquer comme des adultes. Gentille fifille ? C'est une blague ? Je fronce les sourcils alors que je me retourne vers lui, le voilà qui pose la question fatidique vis à vis de ma mère et mon regard est attiré quasi directement vers le sol. - Ça va. Je réponds sèchement, mordant l'intérieur de ma joue un peu trop fort. Je souris doucement, relevant les yeux vers lui, pétillants gave à ce petit jeu de séduction subtile qui persiste malgré tout entre nous. - Vraiment tort.. Pourquoi ? Ça t'étonne ? Que je demande alors curieuse.

Lui en voulais-tu seulement ? Pas certain. Mais ce n'était pas pour autant que tout était décomplexé, jovial, plaisant entre vous. Disons que le côté glacial d'Hippo' ne t'enchantait pas. Pas quand tu avais aperçu l'inverse lors de votre nuit ensemble. Elle t'avait quand même prouvé qu'elle était on ne peut plus chaleureuse, et son côté snob derrière était exaspérant. C'était le genre de choses que tu ne supportais chez personne. Alors quoiqu'elle en dise, ce n'était pas que personnel. Peut-être qu'au fond, tu n'en démordais parce que tu te demandais encore qui était cette demoiselle. Ah mais je t'en veux pas. Tu ne lui en voulais pas de t'avoir snober devant sa mère c'était certain, mais tu lui en voulais peut-être d'être si difficile à suivre. Si oui mais non, non mais oui. Si glaciale et pourtant si séductrice. Pas tellement le genre désagréable et puérile, tu notais bien qu'elle n'était pourtant pas à l'aise après que tu l'aies qualifiée de gentille fifille. Alors tu n'as rien avancé de plus. Après vous ne pouviez pas vous permettre quoique ce soit sur vos vies privées respectives quand on sait que vous ne vous connaissiez que très en dehors en dehors de votre lien tordu. Oui, c'est pas ton genre. Ça se saurait sinon, Hippolyte, je me trompe ? A croire que que tu avais cessé de croire à un semblant d'attraction entre vous.