Faisons connaissance entre deux corrections. [Pv Edgar]

Faisons connaissance entre deux corrections.

Je me dirige vers la salle des professeurs afin de pouvoir corriger des copies. Je n’ai pas trop envie d’aller les corriger dans mon bureau. Je préfère ne pas me prendre la tête. Je pense qu’il est pas mal aussi que je connaisse un peu plus mes collègues. Alors que je marche, je prends aussi mes repères afin de ne pas me tromper dans les couloirs. Je ne tiens pas à me perdre dans ce lieu que je ne connais pas vraiment. Je continue de marcher, je fais une pause ou deux afin de regarder l’heure que j’ai sur ma montre. Je me dis que j’ai encore un peu plus de temps pour corriger mes copies. Maintenant que je travaille ici, je préfère essayer de m’y faire. J’ai eu mon mentor au téléphone hier. Apparemment tout se passe pour le mieux au musée de Londres. J’ai hâte d’aller le voir aux prochaines vacances afin de discuter en sa compagnie. Je finis par arriver dans la salle des professeurs. Je me pose sur une chaise et je commence à corriger des copies.

Tu étais loin de t'imaginer la charge de travail que pouvait se coltiner un enseignant. En plus de devoir cravacher de longues heures sur la constitution de tes cours, tu devais également répondre à de nombreux mails venant de toutes les promotions. Autant dire que tu pouvais rapidement rester devant ton ordinateur toute une après-midi. Afin de ne pas procrastiner, tu t'étais imposé un temps de réponse à ses messages électroniques en salle des professeurs.
Ainsi, tu ne serais pas tenté de regarder la télévision ou de jouer à la playstation. Tu étais entré dans la salle avec ton ordinateur portable sous le coude, cherchant une table accueillante. C'est alors que tes yeux s'arrètèrent sur la chevelure rousse de Cassidy, une nouvelle, comme toi. Tu avais retrouvé le sourire et t'étais dirigé vers elle enthousiaste. Tu avais déposé ta machine sur la table, faisant ton entrée quelque peu bruyante. " — " Hey Cassidy ! Comment tu vas ? Bouges pas, je te fais la bise. " dis-tu avant de contourner le meuble arrondi pour t'abaisser à son niveau et embrasser ses joues légèrement blushées.
— " Cela ne te dérange pas si je réponds à mes mails ici ? " demandas-tu en attrapant le dossier de la chaise la plus proche de la jeune femme, prêt à t'installer.

Faisons connaissance entre deux corrections.

« Je vais bien et toi ? » Il me fait la bise puis, je lui réponds gentiment : « Non cela ne me dérange pas du tout. Tu peux te mettre là pas de soucis. » Je souris, je lui laisse un peu de place afin qu’il puisse s’y mettre. Puis, je reprends doucement mes copies. Je regarde et je dis blasée : « Mais ils le font exprès ou quoi….. ? » Je soupire, je regarde mon collègue, et je lui demande : « Est-ce que dans tes copies aussi, ils font des âneries comme ça ? » Je ne dis plus rien, je préfère aussi ne pas me tromper. Mais, j’ai comme le sentiment que cela va me mettre de mauvaise humeur. Je reprends alors mes corrections en ayant l’impression que je vais sans doute devoir mettre pas mal de rouge sur mes copies. Je bois un peu d’eau et je vais tâcher d’essayer de corriger de façon juste. Je relis alors mes copies. Je vais tout de même être juste. Je continue de bosser tranquillement.

C’est tout nouveau pour toi, d’être responsable de centaines de personnes, d’avoir leur destin entre tes mains. Si au départ tu prenais ce job à la cool, plus le temps passe, plus tu t’y investis. Et tu n’es apparemment pas le seul dans cette situation. Cassidy, elle aussi débutante semble concernée par ses étudiants. Agréable comme toujours, elle cède de sa place pour t’accueillir.
Tu t’installes à ses côtés, et à peine quelques secondes plus tard, la jolie rousse fait part de son accablement vis à vis des copies entre ses mains. Tu abaisses alors l’écran de ton ordinateur portable pour y jeter un coup d’oeil, t’esclaffant à la vue d’une phrase incompréhensible.
— «  Pour le moment ils sont plutôt sérieux mes étudiants, enfin, pour tout t’avouer, je n’ai pas fait d’évaluations sommatives, j’ai corrigé des devoirs sur la base du volontariat. » Effectivement, pour l’instant, seuls les plus intéressés venaient à ton bureau avec des travaux personnels pouvant arrondir leur note finale. Mais tu comptais également évaluer à l’oral, ce qui te ferait gagner beaucoup plus de temps.
La jeune femme semblait nerveuse, dévorant des lignes tout en buvant un peu d’eau.
Tu attrapas alors son poignet : 
— «  Te fais pas de bile pour eux, ils avaient qu’à bosser plus au lieu de s’envoyer en l’air ou de se bourrer la gueule, tu reconnaîtras ceux qui ont le niveau et c’est pour ceux-la que tu te battras » chuchotas-tu avec un rire narquois.

Faisons connaissance entre deux corrections.

J’écoute mon interlocuteur, je me demande bien ce que je peux dire par la suite. Je réfléchis un peu plus avant de lui dire : « Il ne faut tout de même pas qu’ils se laissent aller. J’ai comme l’impression qu’ils ne savent pas trop où est-ce qu’ils en sont dans leurs cours. » Je trouve que je suis un peu dure avec eux, je rajoute alors gentiment : « Je me pose pas mal de questions, je me demande si mon cours est adéquat, si je fais bien les choses. » Je ne sais pas trop ce que cela va me donner, enfin, je préfère aussi essayer de tester les choses et surtout de corriger le plus justement possible. Je finis par corriger une nouvelle copie. Je prends mon stylo et je note sur une nouvelle feuille les commentaires précis et les conseils que je peux donner. Je l’agrafe alors à la feuille. Je sais que cela peut choquer, mais je préfère soutenir mes élèves que de les enfoncer alors un peu plus dans la chose. Je rajoute alors gentiment à Edgar. « Je me doute qu’ils font aussi ce genre de choses, mais il faut quand même essayer de les aider, non ? J’ai bien des élèves qui en ont envie, c’est sure, mais j’ai aussi des élèves qui je pense ceux sont trompés de cursus. »

Cassidy semble beaucoup plus concernée par ses cours que tu ne l'es. Ce qui bien sûr t'interroge. Et si tu étais un peu trop laxiste ? Tu observes du coin de l'oeil la rousse. Elle note énormément de commentaires, tu en souris. Peut être que son objectif avait toujours été de devenir prof... Ainsi, tu comprendrais son implication si importante.
— " Je suis d'accord avec toi, ceux qui se sont trompés de cursus, il vaut mieux les aider à mieux se réorienter. " tu marquas un silence avant de reprendre aussitôt
— " Tu as toujours souhaité être professeur ? Genre, c'était ton rêve ? Comparé à toi, je me sens un peu ... indifférent, je sais pas, c'est bizarre. " confias-tu en ouvrant un mail de Jagger, ta Jagger, ton étudiante favorite avec qui tu étais aussi allée au cinéma récemment. Une relation qui commençait donc à être un peu ambiguë. Ton attention fut alors concentrée sur les mots du messages imprimés sur ton écran. Tu avalas péniblement ta salive, comme si tu étais en train de faire quelque chose de totalement interdit alors qu'il ne s'agissait que d'une question sur le cours. Ou presque.

Faisons connaissance entre deux corrections.

J’écoute mon collègue attentivement, et je souris, je pense à mon mentor à Londres. Il me manque beaucoup. Je me tourne vers lui et je lui réponds amicalement : « Et bien, j’ai toujours eu l’envie d’aller faire des fouilles sur toute la planète entière. Puis, j’ai fait une belle rencontre qui m’a soutenue et surtout aider afin que je puisse réaliser mon rêve. » Je m’arrête un moment et tenant mon crayon d’une autre façon, je rajoute tout en regardant devant moi. « J’ai eu l’opportunité d’enseigner, et je peux te dire que même si j’ai le diplôme pour le faire, je me disais que je devais sans doute acquérir plus d’expériences afin de le faire. Mais enfin de compte, je l’ai fait. Puis, j’ai eu ce poste ici, et me voilà dans cette université. »

La rousse se livrait sur son parcours avec une certaine modération. Vous enseignez deux matières diamétralement opposées mais pourtant vous étiez finalement au même endroit. Tu étais sans doute beaucoup trop absorbé pour comprendre le cheminent de Cassidy, ainsi tu réitéras d'autres questions pour en apprendre plus sur elle.
— " Mais tu es donc archéologue ? Genre tu as déjà été dans le sable à creuser et épousseter des trésors antiques ? " demandas-tu en arquant un sourcil, loin d'imaginer une jeune femme aussi élégante se salir les mains.
— " Et cette belle rencontre elle est ici ? On dirait que tu me caches quelque chose " laissas-tu sous-entendre en abaissant légèrement ton écran pour chercher son regard d'acier. Cassidy était une femme splendide, elle avait des airs à ton ex petite amie, ce qui parfois pouvait paraître malsain. En effet, tu retrouvais chez elle un peu de ton Evie... Une femme indépendante et gracieuse. Toutefois, tu n'étais pas un de ces perturbés émotionnels recherchant à remplacer une femme autrefois aimée par une autre ressemblante.
— " Enfin c'est ta vie privée, tu n'es pas obligée de la partager ... "

Faisons connaissance entre deux corrections.

Il me pose une question, je lui réponds : « Et bien, j’ai toujours aimé aller au musée pour connaitre des squelettes. A vrai dire, les déserts ne sont pas trop ma tasse de thé, seulement, l’effet de la découverte surpasse les grains de sables dans mes bottes. » Je souris amusée, il est vrai que j’apprécie aller farfouiller dans les lieux improbables pour trouver des objets que l’on ne connait pas forcément. Je souris, je crois que j’en ai trop dit ou pas assez. Je continue tout en le croisant du regard : « Mon mentor à Londres, il m’a donné ma chance. C’est le conservateur du musée d’archéologie de Londres. Et toi, tu as eu une personne qui t’a aidé à un moment donné dans ta vie ? » Je préfère lui répondre afin qu’il ne se fasse pas des idées. Puis comme ça, on peut toujours continuer à discuter tranquillement.