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« Je vais vous prendre ces deux articles » te balance une voix féminine que tu ne reconnais pas. Presque imperceptible. Inaudible. T’as le regard terne. T’acquieces simplement de la tête. Tout en encaissant son achat. Tes gestes sont automatisés. Robotisés. T’es ailleurs. Comme la plupart du temps. Ta cliente s’impatiente, croisant les bras. Et toi, tu t’en contrefiches. T’as juste cette impression que ta vie n’a aucun sens. Que ce que tu fais n’a rien de cohérent. Tu ne te reconnais plus. Sloan, en t’abandonnant, il t’a enlevé une partie de toi. Demeurant une simple coquille vide. Tu finis de plier les vêtements, les enfournant dans le sac. Sans aucune délicatesse. « Voilà pour vous. Passez une bonne journée » tu lances d’une voix monotone. Elle te jette un dernier regard – songeant probablement à te dénoncer auprès de ta patronne pour manque de professionnaliste – avant de tourner les talons. Tu soupires. Posant ta tête entre tes mains. Tu dois vraiment te ressaisir. Sinon, à ce rythme, tu vas te retrouver au chômage. Et sans argent pour financer l’université, ta vie se transformera en véritable calvaire. T’as besoin de penser à autre chose. De te changer les idées. Tu sursautes lorsque ton téléphone se met à vibrer. On a entendu tes prières. Dieu soit loué. Tu fronces les sourcils. Ne reconnaissant pas ce numéro. D’ordinaire, t’as pas l’habitude de répondre aux inconnus. Mais t’as besoin d’inédit. « Je prends ma pause » tu lâches subitement à ta collègue en désignant ton téléphone du regard, pour lui en faire comprendre la raison. Sans perdre de temps à blablater sur le sujet, tu t’enfermes rapidement dans la pièce réservée aux membres du personnel. Et tu décroches. « Oui ? »
Un appel par jour de cinq minutes à tout casser… Si pour mes premiers coups de fil, je ne m’étais pas posé de questions et avais directement contacté ma meilleure amie, je savais qu’il fallait aussi que je partage de manière plus équitable mes droits d’appel. Ma famille, mes frères, mes parents… Et mes autres amis. Sans compter que, même si je savais qu’Ash avait beaucoup à gérer, que Lucky était hospitalisée et dans un état critique, il n’en restait pas moins que de l’appeler tous les jours n’allait faire qu’alimenter les sentiments qu’il me fallait étouffer. J’avais donc réfléchi et une autre de mes amies me manquait terriblement. Rhia, avec qui, depuis le SB, j’échangeais très régulièrement. Faut de portable, cela faisait plus d’une semaine que j’étais sans nouvelle de cette petite tête blonde et un large sourire se dessina sur mes lèvres en entendant le son de sa voix dans le combiné. « Rhia, c’est Denys… » me présentai-je après son oui interrogatif. J’avais missionné Ashleigh de prévenir la plupart de mes amis alors je repris : « J’imagine qu’Ash t’as prévenu. Je suis incarcéré… C’est pour ça qu’on ne peut plus me joindre sur mon portable. » expliquai-je brièvement. Sachant que chaque seconde de mon coup de fil était compté et qu’on allait très vite, trop vite, m’intimer l’ordre de raccrocher je repris : « Mais parlons pas de ça. Je préfères que tu me racontes tout ce que j’ai manqué. » Un petit point sur sa vie, sentimentalement aussi désastreuse que la mienne. Parce qu’en apprenant à connaître la demoiselle lors d’une soirée, j’avais gagné une confidente plus qu’à même de comprendre mes galères.
Honnêtement, quand t'avais décroché, tu t'étais attendue à tout. A n'importe qui. Ta première pensée avait été instinctivement pour Sloan. Mais t'étais loin d'imaginer que c'était lui derrière le combiné. Denys. Sa voix t'avait manqué. Il t'avait manqué. Profondément. Vos conversations étaient devenues ton quotidien. Ton rituel. T'avais besoin de te lever en voyant son prénom s'afficher sur ton téléphone. C'était devenu vital. Important pour toi. Parce que t'avais enfin trouvé cette personne qui te manquait tant. Cette personne qui pouvait enfin te comprendre. Tu ne sais pas comment mais tu t'étais beaucoup rapprochée de lui. Progressivement. En si peu de temps. T'avais porté ta main à ta bouche. Comprenant ce que ça voulait dire. Denys, il t'informe de sa situation actuelle. Et comme il l'a bien présumé, Ashleigh t'avait déjà mise au courant. "Oui... Je sais. Ash me l'a dit... Et oui t'en fais pas pour le portable. Denys je... Je suis terriblement désolée pour ce qui t'arrive...Tu ne mérites pas ça putain..." tu lui réponds, serrant les poings. Hors de toi. T'avais écarquillé les yeux quand t'avais reçu ce fameux message de la part d'Ash. Denys en prison. Impossible. Impensable. Et pourtant, c'était bien la vérité. T'aurais bien aimé en savoir plus. Lui demander des détails. Lui demander comment cela avait pu se produire. Mais tu comprends qu'il veuille discuter d'un tout autre sujet. Alors tu joues le jeu. Tu pousses un long soupir, passant une main dans ta chevelure blonde. Ton dos adossé contre le mur. Par quoi commencer ? Tellement de choses se sont produites. Et t'as pas forcément envie de te les rémémorer. Mais tu fais un effort. T'es prête à lui raconter toutes tes vdm si ça peut l'aider à oublier ne serais-ce qu'un instant l'endroit où il se trouve. " Je ne sais même pas par où commencer honnêtement. Figure-toi que je suis officiellement célibataire. Fin j'ai jamais été vraiment en couple avec Sloan tu me diras. Mais bon. Là c'est clair et net. Il m'a demandé de faire ma vie de mon côté et lui en fera autant. J'ai merdé Denys...Tout ça, c'est de ma faute... J'ai grave merdé..." tu lui confies, essayant de contenir au maximum tes larmes naissantes. Faut dire que parler de Sloan reste toujours un sujet extrêment sensible.
Je sentais l’inquiétude dans la voix de mon amie et un nœud de culpabilité me noua le ventre. J’appelais, non pas pour nourrir le soucis et le tracas qu’elle pouvait se faire pour moi, mais un peu égoïstement pour pouvoir m’évader l’esprit, me changer les idées, penser à autre chose. Je n’avais pas l’intention de m’appesantir sur le sujet de mon emprisonnement, mais il me fallait glisser quelques mots quand même : « Sois pas désolée, t’y es pour rien. Puis tu sais quoi, j’suis pas si mal là. Ca va. Faut pas s’inquiéter pour moi. J’ai rien fait, on va vite me libérer. » Rassurant, voilà ce que j’essayais d’être. Puis peut être au fond que j’essayais moi même de me convaincre de tout cela, de ma libération prochaine, de l’issue positive de toute cette histoire… Et c’est ensuite donc sur la vie de la blonde que la discussion se centra. J’étais en train de tout manquer, je m’en voulais de nouveau de ne pas être présent pour la soutenir, surtout en entendant combien ça n’allait pas fort. « Mais attends dis pas ça… » soufflai-je en entendant qu’elle s’accablait pour la fin de sa relation avec Sloan. « Il est un peu imprévisible comme garçon, peut être qu’il a dit ça impulsivement mais il peut aussi changer d’avis… » essayai-je de la rassurer, connaissant un peu l’Eliot de par le summer camp où nous avions appris à nous connaître. Je sentais le sujet sensible, j’avais le sentiment de marcher sur des œufs, la voix tremblotante de mon interlocutrice comme signe. Mais je ne pouvais pas être de très bons conseils si je ne posais pas cette question : « Que s’est-il passé Rhia ? » demandai-je donc, prudemment.
Ça te fait du bien t'entendre sa voix. Ça t'apaise. Ça te calme. Apportant un peu de chaleur à ce cœur meurtri depuis ta rupture. Tu te rends compte que Denys, il t’a manqué. Vraiment. T’es bien trop habituée à votre rituel quotidien pour t’en défaire. Au minimum, un appel par jour. C’était le deal entre vous. Et t’avais passablement pensé qu’il t’avait oublié. Juste comme ça. Ne t’ayant pas appelé depuis quelques jours. Tu t’étais inquiétée. Tu ne recevais toujours rien. Jusqu’à ce fameux message envoyé par Ashleigh. Te prévenant de la terrible nouvelle. Denys en prison. Incarcéré pour une affaire de vente de stupéfiants. Rien que ça. T’avais halluciné au début. Denys dans un trafic ? Bah voyons. Ça ne lui ressemblait tellement pas. T’avais senti le piège. Tu ne savais pas qui était derrière tout ce complot. Cette mascarade. Mais t’avais promis à ton amie que tu l’aiderais à démasquer l’enfoiré. Et lui faire payer. Lucky dans le coma, savoir également que celui avec lequel elle partageait un lien assez unique se retrouvait dans une mauvaise position l’avait achevé. Touchant personnellement Ashleigh. Et ça tu ne le permettrais pas. Denys, il te dit qu’il va bien. Tu ne dois pas t’inquiéter. Idiot. Bien sûr que oui tu t’inquiètes. Denys, c’est plus qu’un ami au fond. Pas d’ambiguïté entre vous. Pas de romantisme. Mais une amitié qui va bien au-delà de simples bon potes. Tu ne saurais expliquer. C’est juste spécial. « Me dis pas de ne pas m’inquiéter Denys. Parce que tu sais bien que je m’inquiéterais toujours pour toi. Même si t’es pas en prison. Mais savoir que tu vas bien, ça me rassure quand même. Je sais que tu ne peux pas appeler quand tu veux, mais si t’as le moindre problème, n’hésites pas hein. Enfin, un nouveau problème. En prison, je veux dire. Ça me fais chier vraiment de ne rien pouvoir faire pour t’aider. Et ils ont intérêt à te libérer oui. Tu penses que c’est un coup monté ? » tu lui demandes, te mordant la lèvre inférieure. Passant nerveusement tes mains dans les cheveux. Denys, il le sait. Tu crois en son innocence. Et il sait pertinemment que t’as pas besoin de lui dire de vive voix. T’aurais toujours confiance en lui. Quoi qu’il arrive. Votre conversation finit par dériver sur ta vie sentimentale. T’aurais préféré t’épancher sur un autre sujet là tout de suite. Un sujet plus joyeux. Parce que t’es pas prête mentalement. Alors tu te laisses tomber. Accolant ton dos contre le mur. Fermant momentanément les yeux. Tu dois lui expliquer ce qui s’est passé. T’as peur de sa réaction. T’as peur qu’il te juge pour ce que t’as fait. « C’est compliqué… Et c’est long comme histoire. Je m’en voudrais de gâcher ton appel pour mes conneries Denys » tu murmures, prenant une grande inspiration. Fais au plus vite Rhia. « Pour te résumer la chose, avec Sloan au spring break, on a enfin sauté le pas. J’avais envie que ce soit avec lui avec ma première fois. Et c’était vraiment bien. Vraiment. Je pensais qu’avec ça, on était ensemble tu vois. Véritablement en couple. Mais il est parti soudainement avec une autre Mather pendant quelques jours. Noora elle s’appelle. Il m’a prévenu qu’au dernier moment. Et la Mather, je la sentais pas. Clairement pas. Je l’avais déjà rencontré auparavant et je me doutais bien qu’elle voulait Sloan. J’étais inquiète Denys… J’angoissais. Et j’étais en colère aussi. Pourquoi partir avec elle alors qu’il m’avait… ? » tu t’arrêtes, prenant une pause. Reprenant quelque peu ton souffle. La suite était la partie la plus atroce. « Le soucis c’est que quand je suis inquiète, bah je bois. Et j’ai beaucoup bu ce soir-là. Et Wade était là. On a fait une connerie. Une putain de connerie. Je m’en suis tellement voulue. Sloan, il l’a su. Je me sentais tellement minable. C’était pas mon genre… Je suis pas comme ça… Enfin je le croyais. Et puis, il y a eu une première confrontation avec Sloan. Il m’a avoué qu’il s’était vengé en couchant avec son ex. J’ai encaissé. J’ai pris toute la culpabilité. J’étais la salope de service après tout… Et puis il y a eu cette deuxième confrontation… Et là il m’a dit toute la vérité. Il m’a trompé avec Noora. Pas avec son ex. Il a préféré me faire croire que j’étais la seule fautive. Et pour quoi ? Pour la protéger elle ! Nan mais n’importe quoi. J’ai aussi appris qu’il a embrassé Noora avant qu’on couche ensemble au sb. Et il a continué de la fréquenter et de l’embrasser après ma tromperie avec Wade… Il a joué sur deux tableaux… Et je lui en veux… Tout autant que je m’en veux d’avoir été aussi naïve… »
Forcément que je tentais, en vain, de la rassurer, en lui soufflant de ne pas s’inquiéter. C’était du vent tout ça, bien sûr que j’allais mal, bien sûr que ça me nouait le ventre de penser que peut être j’allais passer des mois et des années enfermé. J’étais pas du genre matérialiste, c’était même pas mon loft, ma chambre, mon petit confort qui me manquait. Non, pour le coup j’avais vécu dans des auberges de jeunesse très sommaires et j’avais même voyagé en van sans électricité et eau courante, pendant mes années de baroudage, donc ce n’était pas là l’essentiel. Ce qui me térassait, ce qui m’atteignait le plus, c’était d’être enfermé. Fan de grands espaces, dire adieu à ma liberté, dire adieu à mes amis.. Ca me bouffait. J’allais devoir me contenter de ça, de petits appels quotidiens, de brèves minutes pendant lesquelles je pourrais parler à mes proches, à Ash, à Rhia, avec qui j’avais pourtant l’habitude de discuter tellement plus… Peut être que j’aurais le droit ensuite aux visites, quand le procès serait ouvert, mais en attendant je n’avais que leur voix. Et si celle de la blonde me faisait du bien, m’appesantir sur mon sort n’était pas le but non plus. Un petit sourire étira mes lèvres en entendant protester, quand même, sur le fait qu’elle s’inquiéterait quoi que j’en dise. « Si j’ai un problème, si on m’embête, je leur dis que Rhia va venir les gronder, je suis sûr que ça va leur faire peur… » commentai-je avec amusement, histoire que la blondinette se fasse, quelques secondes seulement, l’image d’une prison en mode cours de récré, façon humoristique d’adoucir la réalité. « Un coup monté ? Comment ça ? Tu crois que quelqu’un pourrait en avoir après moi ? » Je ne voyais pas qui… « Et quel serait le but ? Je veux dire j’suis enfermé, je me suis fait virer de la mather, d’Harvard, au pire ça ternit l’image de la fac, de notre confrérie, mais je vois pas qui pourrait tirer avantage de ma situation ? » C’était pas comme si j’avais des ennemis identifiables, ou que je trempais dans des histoires louches. Non j’étais vraiment perdu, confus, vis à vis de ma situation et de la façon dont je m’étais retrouvé dans ce pétrin. Me changeant les idées, c’est en orientant la discussion sur un tout autre sujet que je pensais le faire. Je m’en mordais un peu les doigts sur le coup, parce que je sentais que parler des amours de mon interlocutrice c’était un peu mettre les pieds dans le plat. Alors prudemment, sans la brusquer, je l’invitais à m’en dire davantage. « C’est pas des conneries Rhia… Tu peux me parler de tricot, de cuisine, ou de la couleur du ciel : si c’est important pour toi, c’est important pour moi de l’entendre. » En gros, je voulais qu’elle continue de tout me confier, comme avant. Je voulais pas que mon emprisonnement nous éloigne. Et c’est ce qu’elle fit finalement. Sloan et elle avait sauté le pas, au spring break. Un sourire attendri étira mes lèvres lorsque je l’entendis m’avouer cela, évoquer cette première fois, la qualifier de ‘vraiment bien’ et je savais qu’elle tenait vraiment à Sloan donc que ça devait être important pour elle que ça soit avec lui. Je gardais tout commentaire, la laissant se livrer. Mon sourire s’effaça quand une autre fille apparut dans le tableau. Une certaine Noora, avec qui il était parti, pendant quelques jours, après cette fameuse première fois avec Rhia… Ok, bizarre. J’avoue. Y’avait de quoi se questionner d’ailleurs quand elle le fit, je me mordis d’abord la lèvre mal à l’aise. « Peut être que cette fille c’est comme sa sœur, qu’il n’y a rien entre eux, peut être que c’est juste elle qui fangirlise sur lui mais pas dans l’autre sens et que du coup, lui, il a pas réalisé le tracas que ça pouvait te causer ? » J’essaie hein. Mais clairement, j’étais pas très à l’aise. Parce que bordel, moi, jamais de la vie je ne serais parti avec une autre si j’avais enfin eu Ashleigh. Mais j’allais pas dire ça à Rhia, sinon ça allait nourrir ses angoisses plus qu’autre chose. Et malheureusement, des soucis, elle s’en était fait. J’écoutais la suite, sourcils froncés. Comment elle avait bu pour oublier, comment elle s’était retrouvée avec Wade, et comment… Comment ils en étaient venus à faire une connerie. Sloan l’avait su, et forcément tout avait dégénéré. Le garçon s’était ‘vengé’ en allant voir ailleurs lui aussi… « Arrête Rhia, dis pas ça… » la stoppai-je quand elle commença à s’insulter, se qualifiant de salope de service. « Tout le monde fait des erreurs… » La preuve, au final, Sloan c’était pas avec n’importe qui qu’il avait couché, c’était avec la fameuse Noora. « Oh. » Et c’était de pire en pire, quand elle raconta qu’il avait déjà embrassé la nana AVANT de coucher avec elle, qu’il lui avait menti d’abord en lui cachant que c’était avec elle qu’il avait couché pour la protéger… Ca sentait les sentiments pour cette jeune femme du côté de Sloan, mais ça je ne pouvais pas dire ça à Rhia, surtout que je la sentais déjà sur le fil, rien qu’à sa voix, tremblotante de colère ou de chagrin. Là, je restais muet quelques secondes. Autant tout à l’heure, j’avais brodé en disant que peut être ça ne venait que de la fille, autant là, je ne pouvais plus me lancer dans un tel speech. « Peut être que… Qu’elle lui a fait boire un truc, tu sais, genre des filtres d’amour jamaïcains là, je crois que j’ai lu un truc là dessus. » Ok, on laisse tomber je pouvais pas me faire l’avocat de la défense de Sloan pour le coup, même si j’appréciais l’Eliot. « Peut être que juste ça a été trop vite vous deux, qu’il est perdu, que t’étais perdu, que vous êtes pas prêts l’un l’autre à vous lancer dans un truc exclusif ? » Parce qu’au final, qu’importe qui a été voir ailleurs en premier, qui a embrassé qui quand et comment, le tableau global à retenir c’était qu’il y avait Rhia et Sloan qui se plaisaient, qui s’appréciaient, mais qui visiblement ne se suffisaient pas puisqu’ils en avaient inclus d’autres dans leur danse, Noora, Wade… « Laisse toi du temps Rhia, et laisse pas cette histoire te miner le moral, ou te gâcher le souvenir que tu auras de cette première fois. » Parce qu’au final elle avait eu le mec qu’elle voulait, qu’elle désirait, et même si la fin de l’histoire était moche, il ne fallait pas qu’elle gâche le souvenir de ce moment. « Putain, j’aurais bien aimé te faire un câlin tu le sais ça ? » Parce que quand j’avais pas les mots, c’était typiquement en enlaçant mes proches que je finissais toujours par réagir pour tâcher de les réconforter. « Tu crois que si je prends le combiné et que je sers fort dans mes bras ça fera pareil ? »