Désolée de te dire ça mais t'es pas Michael Scofield (denyslasaucisse)

Qui m'explique ce que je fous dans ce taxi en direction de la prison ? Il semblerait qu'entre le moment où j'ai quitté la ville et mon retour, quelques choses ont changé. Ouai, comme le fait que c'est le médecin en charge des urgences qui se retrouve à aller en prison pour checker des prisonniers divers et variés. Ça me gonfle. Je sais bien que j'ai suivi une formation de "gestion de crise" mais c'est pas vraiment ce genre de crise que je m'attendais à gérer. Je suis dans ma tenue normale, vêtue de bleu foncé de la tête aux pieds, ma blouse par dessus. Je baisse le regard sur mon ventre et soupire. Je ressemble à un kangourou avec sa poche bien remplie. Non mais sérieusement, QUI envoie une femme enceinte de six mois dans une prison pour hommes ? À part un abruti, pas grand monde. Mais je n'ai pas le choix. Alors je me prépare déjà à voir ces regards dégoûtants se poser sur moi, ces hommes se frotter les mains alors que je vais rester bien loin d'eux. Enfin, au maximum. Mais quand on est médecin, le contact est obligatoire. J'aurais peut être du bosser en physique-chimie et découvrir quelque chose comme Marie Curie à l'époque... Tout le processus pour arriver jusqu'à l'infirmerie prend une bonne vingtaine de minutes. On contrôle mon identité quelques fois - trop de fois - et je vois bien le regard de ce garde quand il voit que je suis afghane. Une blonde afghane, ils y croient pas. Bah si les gars, born and raised à Kaboul. Mon sac à main est fouillé avant d'être rangé. Enfin presque, parce que le garde ne se gêne pas pour sortir la boite de tampax que j'ai acheté hier pour ma coloc. " C'est pour me les foutre dans le nez si ça sent trop mauvais " Lâchais-je en levant les yeux au ciel avec un sourire. Qu'est-ce que ça peut lui foutre ? On me donne un badge avec ma photo, un badge auquel je dois faire extrêmement attention parce qu'il ouvre toutes les portes ou presque. Je prends le premier dossier qu'on me tend, regarde l'horloge au dessus de la porte, lit les symptômes, ne faisant pas attention à la cause de l'emprisonnement ni au patronyme du jeune homme. Si je m'y attarde, je risque de biaiser mon jugement. En même temps, comment pourrait-il en être autrement si je me rends compte qu'il est là pour viol, pour meurtre ou je ne sais quelle autre chose horrible ? Il me semble que les pédophiles se font rapidement tabasser ou tuer en prison alors ce n'est déjà pas ça. Et tant mieux parce que là, il me verra partir en courant de la salle d'examen. " Bonjour. Comment vous sentez vous ? " Demandais-je rapidement en contournant le patient, sans le regarder dans un premier temps. Je pose le dossier sur le lavabo et me tourne vers le jeune homme en mettant mes gants. " Vous êtes Monsieur ... ? " Je lève les yeux et vois Denys, allongé sur la table d'oscultation. " Denys ?! " Lâchais-je en m'approchant de lui. " Qu'est-ce que tu fous là ? Priape est au courant ? " Il va le trucider quand il va le savoir. Et me trucider aussi au passage parce que je n'ai pas vraiment surveillé son petit frère comme il m'avait gentiment demandé. Enfin bon, je pouvais pas surveiller son futur neveu - ou nièce - et son frère en même temps. Surtout que c'est un sacré loustique celui là... Ils sont nombreux chez les Zacharias et tel des pokemons ils ont tous plus ou moins évolués. Là, je suis face à bulbizarre.


@denys zacharias