I'm selfish, impatient and a little insecure. I make mistakes, I am out of control and at times hard to handle. (sloannon)

Sloan déambulait dans les rues de Boston, le regard vide et l'âme en peine. Il semblait complètement perdu et le reste du joint délicatement posé entre ses deux doigts n'arrangeait rien à la situation. Il n'en était pas à son premier de la journée et semblait dérailler complètement. Il ne contrôlait plus l'usage de ses jambes et se laissait guider par son instinct. Machinalement il apporta la fin de son roulé à la bouche et inspira un dernière fois dedans avant de le jeter par terre. L'Eliot garda la weed à l'intérieur de lui avant de recracher délicatement l'épaisse fumée blanchâtre. Vêtu d'un jean et d'un sweat à capuche de couleur assez sombre, le beau brun ne tarda pas à arriver sur les lieux. A sa grande surprise, la porte d'entrée fut ouverte. Il poussa la porte et entra dans l'immeuble. Sans chercher plus loin, il monta les quelques marches pour se retrouver au premier étage. Inconsciemment, son rythme cardiaque s'intensifia. Mais qu'est ce qu'il foutait là ? Ignorant la voix de la sagesse qui raisonnait dans sa tête, Sloan tapa à la porte et se recula d'un pas. Il vint déglutir difficilement. Ce n'était pas une bonne idée mais il s'en foutait. Il mit ses mains dans les poches de son jean et serra sa mâchoire lorsqu'il entendit des bruits de pas se diriger vers lui. Rhiannon lui ouvrit la porte. Lorsque son regard croisa le sien, il s'arrêta de respirer pour finalement lancer un « Ne me demande pas pourquoi j'suis là, j'en sais rien » sur un ton assez faible. L'Eliot ne la lâchait pas des yeux. Les traits de son visage étaient durs et il savait qu'à tout moment il pouvait péter un câble. Sa bipolarité l'avait conduit ici, espérons simplement que ça soit pour de bonnes raisons. Pour l'instant il gardait ses distances.

Ton téléphone se met à sonner. Pour la quatrième fois de la journée. Probablement Oswald qui s’inquiète pour toi. Tu pousses un soupir. Tu passes ta main sur ton front brûlant. Le corps allongé sur le lit. Les larmes à peine sèches. T’as pas envie de répondre. T’as juste pas envie de bouger de ton lit. Les yeux ternes. Gonflés à force de pleurer. Le regard vide. Eteint. Ton ventre qui grogne. T’as pas mangé depuis deux jours. T’en ressens pas le besoin. T’as pas la tête à ça. Tu demandes simplement qu’on te laisse tranquille. Seule. Qu’on te laisse déprimer dans ton coin. T’arrives toujours pas à te faire une raison. A l’admettre. Tu nies l’évidence. T’as vraiment été trop stupide. T’as tout gâché. Tu ne veux pas savoir de quoi est fait l’avenir. T’as plus envie de le savoir. T’es en détresse, Rhia. La culpabilité te ronge de l’intérieur. Ton cœur, il saigne. Il n’a plus vraiment envie de se battre. Parce que t’as perdu l’une des raisons pour lesquelles t’avais envie de te démener. Ton âme se déchire. T’as mal partout. T’as plus la force de te lever. T’aurais jamais pensé que tu deviendrais ce genre de femme. Celle qui trahit l’être pour lequel son cœur a décidé de battre. T’as changé Rhia. Tu peines à te reconnaitre. T’essuies tes larmes, fatiguée. Exténuée. T’aimerais juste t’endormir. Te laisser emporter par les bras de morphée. Dans un endroit où tu ne souffrirais pas. T’as trouvé la solution. Tu ramènes tes genoux vers toi, et progressivement, tu succombes à la tentation. T’entends du bruit. T’entrouvres les yeux. Probablement ton imagination. Ta folie t’a rattrapé visiblement. T’es prête à retourner te coucher mais le bruit persiste. Subitement, tu te relèves. Tu ne rêves pas. Des coups à la porte. Tu grommelles. T’avais prévenu que tu ne désirais pas être dérangée. Celui qui se trouvait derrière la porte avait intérêt à avoir de bonnes raisons de venir t’importuner de la sorte. Des phrases préfabriquées en tête. Prête à incendier ton invité surprise. T’actionnes la poignée, ouvrant immédiatement la bouche. Pour la refermer aussitôt. Tu recules. Hébétée. Le regard effaré. La gorge nouée. Sloan. Qu’est-ce qu’il fait ici ? Tu ne t’attendais certainement pas à le voir débarquer chez toi sans prévenir. T’as loupé un épisode. Il ne te laisse pas le temps de lui poser cette question qui te brûle les lèvres qu’il y répond déjà. Ne sachant pas pourquoi il est là. Tu ne sais pas quoi dire. Ton cœur s’emballe. Il cogne. Il te fait mal. Tu te décales sur le côté pour le laisser entrer. Toujours sans prononcer un seul mot. Evitant soigneusement son regard. Tu serres les poings. Il n’a pas le droit de te faire ça. Se pointer comme ça. T’étais pas prête mentalement. « Pourquoi t’es venu Sloan ? » tu redemandes, lasse. Tu te cales contre le mur, te mettant face à lui. Et après avoir pris une longue inspiration, tu prends enfin le risque de plonger un regard incertain dans le sien. « T’es venu vérifier que je morflais bien ? Ou peut-être que t’as pensé que j’étais pas suffisamment dans le mal pour venir en rajouter une couche ? Si c’est ça, vas-y. Je t’en prie. Lâche-toi. Fais toi plaisir... »

Sa phrase était déplacée mais tellement vraie. Sloan ne savait pas ce qu'on foutait ici, devant la porte de son appartement, les mains dans les poches et l'âme meurtrie. Il n'était pas bien et cela se voyait, au delà des rides formées par le stress ou la colère. Il ne savait pas quoi faire ou quoi dire. Il n'était pas venu pour s'expliquer avec elle, ni pour recoller les morceaux cassés et encore moins pour la blâmer. Sa démarche n'était pas préméditée et cela se ressentait. Il était comme perdu. Le regard toujours braqué sur elle, l'Eliot inspira profondément lorsque Rhiannon se décala pour le laisser entrer. Il passa devant elle et entra à l'intérieur. C'était bien la première fois qu'il foutait les pieds ici. Il était venu la cherché une fois, lors de leur première soirée mais n'était pas entré. Quoiqu'il en soit, il se retourna vers elle et s'humidifia les lèvres lorsqu'elle lui demanda ce qu'il foutait là. « J'en sais rien. » répondit-il, vaguement. Le visage de la blondinette traduisait son mal-être, elle était presque creusée malgré les belles joues qu'elle avait d'habitude. Il se sentait mal, honteux et indigne. Elle ne tarda pas à le provoquer, lui suppliant presque de mettre fin à ses souffrances. Il la regarda parler en fonçant les sourcils. Comment avaient-ils pu en arriver là. Lorsqu'elle eut terminé de parler, il fit un pas dans sa direction avant de se stopper. « Je... » commença-t-il doucement. « Tu me manques. » avoua-t-il avant d'enlever les mains de ses poches. Sloan ferma sa bouche et se contenta de la regarder, les yeux vitreux et bourrés d'émotions qu'il n'arrivera pas à exprimer correctement.

T’arrives plus à te détacher de son regard. T’es comme hypnotisée. Envoûtée. Tu te mords la lèvre inférieure. T’es perturbée. T’as arrêté de respirer au moment même où il est entré. A la seconde même où il est apparu. Dans ton appartement. Dans ton intimité. Au cœur même de ta vie privée. T’as ce mal-être qui ne te quitte pas. Un mal-être qui t’envahit, qui te brûle. T’as envie d’hurler. De crier. De pleurer. Les émotions te submergent. T’étais vraiment pas préparée à ça. Surtout que maintenant qu’il est là, tu te rends compte à quel point t’as besoin de lui. De sa présence. T’as besoin de le sentir tout près de toi. Un besoin devenu vital. Les questions se bousculent dans ta tête. Appréhendant la raison de sa venue. T’interprètes déjà. Convaincue qu’il est venu pour alléger ta peine. Mettre fin à ta souffrance. Tu sais déjà ce qu’il va te dire. Il va te quitter. Il va te tourner le dos. Et toi tu vas encore te retrouver seule. Avec un trou béant au niveau du cœur. Il s’est emparé de ton cœur. Il a joué avec. Et maintenant qu’il a fini, maintenant qu’il a eu ce qu’il cherchait, il n’a plus besoin de toi. Dure réalité. Le visage déjà ravagé par les larmes. Tu les contiens. T’en as marre de pleurer. Tu veux juste en finir une bonne fois pour toute. J’en sais rien qu’il te répond une nouvelle fois. Ça ne te convient pas. Ça ne te suffit pas. T’en veux plus. Sloan, il s’avance vers toi. Et toi, t’es bloquée contre le mur. Immobile. Tétanisée. Tu comptes lui répondre mais il te devance. Et là, t’es juste médusée. Sa réponse te laisse complètement pantoise. Tu lui manques. Tu laisses échapper un sourire. Révélant ton soulagement. « T’aurais dû commencer par ça… » tu dis doucement. « Tu me manques aussi… » t’avoues à demi-mot. Tu ne mérites pas cet élan d’affection. Pas après ce que tu lui as fait. « Tu devrais partir Sloan… Les autres avaient raison. Je te fais plus de mal que de bien… » t’ajoutes, dégoûtée de toi-même.  

Rhiannon ne semblait pas capter ses mots. Pourtant il lui avait bien dit. Tu me manques. Elle lui manquait terriblement. Il ne supportait pas les proportions que prenaient la situation. Tiraillé entre diverses émotions, toutes plus contradictoires les unes que les autres, il était complètement largué. Sloan enleva les mains de ses poches pour plus d'emprise sur lui-même, sans doute. La blondinette lui afficha un mince sourire, soulagé. Mais lui restait comme figé sur place, incapable de transmettre la moindre émotion. C'était le chaos le plus complet dans son esprit. Il l'écouta parler et afficha un air dégoûté en comprenant qu'elle lui demandait de partir. Elle le rejetait pour de mauvaises raisons. Il avait honte, terriblement honte. « Ecoute Rhia, j'ai pas été honnête avec toi... » commença-t-il, toujours d'une voix faible et fébrile. Il vint déglutir en sentant son rythme cardiaque s'accélérer. C'était horrible de se rendre compte qu'il n'y avait que la vérité qui pouvait blesser. Sloan devait assumer. « J'vais être franc avec toi, j'te dois bien ça. J'ai ... J'ai embrassé Noora au début du Spring Break. Tu me fuyais, j'ai été faible. Je ne t'ai pas trompé avec une ex mais avec Noora, le lendemain de ton message. Et je l'ai embrassé il y a une semaine à peine. » Son regard dériva vers les bas. Le jeune homme inspira longuement avant de reprendre. « Je t'ai menti parce que j'voulais pas lui attirer de problèmes. J'voulais pas te le dire parce que j'ai honte de ce que j'ai fait. Ça ne me ressemble pas, ce n'est pas moi. Tu peux me haïr et me détester Rhia, j'le mérite. Je ne t'ai apporté que de mauvaises choses. Finalement t'avais raison, j'suis qu'un connard. » Il releva les yeux pour la regarder. Les larmes montaient en lui, lui qui ne pleurait jamais, lui qui n'avait pas versé une seule larme pour le décès de sa mère, lui qui ne savait pas éprouver une autre émotion que la haine ou la colère. « J'te demande pas d'me pardonner Rhiannon parce que c'que j'ai fait est impardonnable. » conclut-il. Sloan attendait la réaction de la blondinette, plus instable que jamais.

T’as pas d’échappatoire. T’es obligée de lui faire face. D’entendre ce qu’il a à te dire. T’es piégée. Mais tu ne cherches pas à fuir. Sloan, il est venu à toi. De lui-même. Alors que t’avais fauté. T’offrant probablement une seconde chance. Une chance de tout mettre à plat. Où vous pourrez enfin vous dire les choses en face. Et non plus par derrière. Tu ne peux plus te cacher désormais. Tu ne peux plus éviter cette conversation. Tu ne peux plus l’esquiver. Tu t’attendais à des réprimandes. A ce ton froid et dédaigneux qu’il le caractérise tant quand il est en colère contre toi. Mais certainement pas à un « tu me manques ». Il t’avait prise de court. Te donnant l’espoir que vous pouviez enfin arranger les choses. Mettre toute cette histoire derrière vous. Et avancer. Aller de l’avant. Sloan, il reste figé. Statique. Tu scrutes son visage énigmatique. Fermé. T’as l’impression qu’il porte un lourd fardeau sur ses épaules. T’as l’intention de faire un pas vers lui mais la suite te stop net dans ton mouvement. T’aimes pas ce qu’il va suivre. Il ne t’a pas dit la vérité qu’il t’annonce. Ton cœur s’emballe. Pas par désir. Ni par plaisir. Mais bel et bien nourri par la peur. Peut-être qu’il te charrie. Qu’il te teste. T’aimerais t’en convaincre. Mais le ton sérieux qu’il a employé t’en dissuade. « Tu me fais peur Sloan… » tu murmures, faisant un pas vers lui. T’aimes pas le voir dans cet état. Ça te tue de le voir aussi malheureux. Et t’es en train de te dire que c’est de ta faute. Que tu l’as mis dans cette situation. Sloan, il prend son temps. Il déglutit. Et enfin, il finit par prendre la parole. Ton sourire disparait au fur et à mesure qu’il s’exprime. Tes yeux se clignent plusieurs fois. T’es pas sûre de comprendre. Il a embrassé Noora au Spring Break. Il a couché avec Noora. Il a embrassé Noora une seconde fois après votre confrontation. T’hallucines complètement. « Pourquoi ? Pourquoi tu me dis tout ça Sloan ? J’avais pas envie de le savoir. Je… ça fait mal… » tu t’écris, haussant inconsciemment le ton. Ta voix, elle tremble. Tes mains aussi. Les larmes déferlent sur ton visage. T’avais pas envie de le savoir. T’aurais préféré rester dans l’ignorance. Tu ne comprends pas comment ça a pu arriver. Qu’est-ce que t’as manqué ? Qu’est-ce que t’a fait rhia bordel ? Tes jambes se dérobent. Tu te laisses tomber par terre. Le regard vitreux. Terne. « Qu’est-ce que j’ai fait ? » tu lances faiblement. T’arrives pas à le croire. Il t’a menti pour protéger Noora ? Bah voyons. « Qu’est-ce que j’ai fait Sloan ? Qu’est-ce que j’ai fait pour que tu me traites de cette façon ? Tu te rends compte que je me suis donnée à toi ? J’aurais pu offrir ma virginité à Lincoln, à Abélard ou à Wade. Mais je te l’ai donné à toi. A toi Sloan. Parce que tu comptes pour moi. Parce que c’est ce que j’avais de plus cher à offrir. Parce que je voulais que ce soit avec toi. Parce que mes sentiments pour toi étaient… » tu te stoppes, à bout de souffle. T’as du mal à respirer. « J’ai culpabilisé pour ce que j’ai fait. Parce que Wade, c’était vraiment qu’une erreur. Et j’ai compris après que t’étais le seul avec qui je désirais être. J’ai cessé de me regarder dans un miroir. Je pensais t’avoir détruit. Je m’en voulais tellement de t’avoir causé tant de mal, tant de peine… Et tu me dis quoi ? Que t’as préféré me laisser porter toute la culpabilité pour protéger ta seconde meuf ? Alors que t’as fait la même chose ? Et t’as continué en plus ? J’espère que t’es capable de te regarder toi aussi dans un miroir. Parce que ce que t’as fait… Me laisser croire que j’étais la seule fautive… Comment on peut infliger ça ? » Tes larmes altèrent ta vision. Alors quoi ? Le bonheur de Noora était plus important au point de te laisser souffrir dans ton coin ?  Tu frappes le sol à l’aide de tes deux mains. T’as mal putain. T’inspires. T’essayes de te calmer. T’as pas envie de t’énerver contre lui. T’as tout fait foirer Rhia… « Je suis désolée…Je suis désolée de ne pas l’avoir remarqué avant. Ton attirance pour Noora. J’ai été trop naïve de croire que j’étais celle qui allait te rendre heureuse. Je voulais tellement être celle qui serait à tes côtés… Je suis désolée Sloan de ne pas être assez bien pour toi… J’aurais dû faire plus… »  

La bombe était lancée. Sloan venait de tout lui avouer et n'avait pas pris de pincettes. A quoi bon de toute façon, le mal était fait et il ne pouvait pas revenir en arrière. Et même s'il en avait l'occasion, changerait-il vraiment ce qu'il s'était passé ? Bonne question. Il modifierait surement la manière dont les choses se sont déroulés mais si le rapprochement avec Noora s'était produit, c'est qu'il devait se produire. L'Eliot croyait au destin, rien n'était dû au hasard, il en était convaincu. Les yeux rivés vers elle, il serra sa mâchoire fortement en attendant sa réaction, sa claque, sa gifle, peu importe. Rhiannon lui demanda pourquoi il lui avait balancé tout ça. Pourquoi maintenant ? Pourquoi lui faire du mal et l'avoir laissé croire qu'elle était la seule fautive. « J'pouvais plus garder ça pour moi. Te dire la vérité est le moins que j'puisse faire Rhia. » répondit-il aussi faiblement qu'elle. Les mots avaient du mal à sortir de sa bouche mais c'était rien comparé à ce qui allait suivre. Sa gorge se noua et sa respiration s'accéléra lorsqu'il l'entendit déverser sa haine contre lui. Ses mots étaient durs mais tellement vrais. Il resta silencieux et ne bougea pas lorsqu'elle tomba par terre. Il la regardait du haut de son mètre quatre vingt cinq. Il leva les yeux au ciel pour ravaler des larmes qui ne demandaient qu'à couler. Lorsqu'elle eut terminé de s'énerver contre lui, Rhiannon tapa le sol et vint se confondre en excuse. Sloan recula d'un pas et passa ses deux mains dans ses cheveux. « C'est pas possible. »murmura-t-il, la voix plus fébrile que jamais. L'Eliot voulait qu'elle le déteste, qu'elle le haïsse mais en aucun il n'accepterait qu'elle ne s'en veuille à elle-même. Le visage de la blondinette était rouge et les larmes n'arrêtaient pas de couler sur ses joues. Elle lui fendait le coeur. Il était tellement mal. Il ne pouvait s'empêcher de se répéter cette même et unique question : comment avaient-ils pu en arriver là ? Le jeune homme ne pouvait pas la laisser là, pas dans un tel état. Sloan s'approcha doucement d'elle et vint s'accroupir pour se mettre à sa hauteur. « Rhiannon, arrête. Ecoute moi. » dit-il. Mais la blondinette n'arrêtait pas de pleurer ou de gesticuler. Heureusement qu'il avait fumé avant de venir parce que sinon, il se serait énervé à coup sur. Sans chercher à comprendre plus loin, il lui attrapa les poignets de ses deux mains la força presque à le regarder. « Tu vas m'écouter attentivement. » commença-t-il avant de lâcher ses poignets et de poser ses genoux sur le sol pour plus de stabilité. « Tu peux m'en vouloir pour ce que j'ai fait, tu peux me détester jusqu'à ma mort, je ne vais pas t'en tenir rigueur, je l'ai bien cherché. J'ai fait le con, j'ai pas assumé et j'en paie le prix aujourd'hui. Tu peux te défouler sur moi si ça peut te soulager, ne serait-ce qu'un peu. Mais je t'interdis de dire ce que tu viens de dire. Tu n'es pas, pas assez bien pour moi. T'es malade de dire ça. Enfin Rhia, ouvre les yeux. Depuis le début, je t'ai causé que des emmerdes. Je t'ai mal parlé, je t'ai frappé et je t'ai menti. J'ai absolument tout fait de travers. J'ai .. j'ai pas été à la hauteur de ce que tu m'as apporté. Donc s'il y a bien quelqu'un qui n'est pas assez bien pour l'autre, c'est moi. » En la voyant pleurer encore et toujours, il posa sa main sur sa joue, délicatement, par peur qu'elle ne le repousse et essaya une lourde larme. « On a pas su se comprendre Rhiannon. On .. On a pas su se faire confiance et on a tout gâché. Ça aurait dû se passer autrement. Peut-être qu'on est trop différents, j'sais pas. Rien ne pourra pardonner c'que j'ai fait et j'veux pas que tu me pardonnes. Le mal a été fait mais sache que ça change rien à ce que j'ai pu ressentir pour toi ... et à ce que je ressens encore. J'ai pas su te l'exprimer, j'men suis rendu compte trop tard. On est pas compatible .. on s'autodétruit et ça j'peux pas le supporter. C'est plus fort que moi, je détruis tout sur mon passage. Je t'ai fait assez souffrir Rhia, arrête de pleurer, je t'en supplie. » Ce qui devait arrive, arriva. Une lourde mais unique larme coula le long de sa propre joue. Il ferma les yeux et inspira bruyamment avant de tourner la tête. Il se racla la gorge et reporta son attention sur elle, brisant le léger silence qui venait de s'installer. « C'est à contre coeur que j'te dis ça mais, il faut qu'on arrête les frais. T'as assez souffert pour moi, pour le minable que je suis. J'vais m'effacer et tu vas m'oublier. Ne garde ni les mauvais souvenirs, ni les bons ... Tu trouveras quelqu'un de bien Rhia, je n'ai aucun doute là-dessus. T'as de gros défauts mais de d'immenses qualités. » Il afficha un mince sourire sur ses lèvres et reposa sa main dans son cou pour caresser sa joue. « T'es tellement belle. » conclut-il avant d'enlever sa main comme si sa joue était devenue brûlante d'un seul coup. N'aggrave pas ton cas Sloan. T'en as assez fait comme ça.

Les mots prononcés par Sloan s’imprègnent difficilement dans ton subconscient. Ton cœur se fend en deux quand tu comprends enfin ce qu’il essaye de te dire. Il est allé voir ailleurs. Il s’est donné à une autre. Ce corps que t’as touché, que t’as embrassé, que t’as caressé a été salit par elle. Ça t’enrage. Ça te frustre. T’es pas la seule Rhia. T’as jamais été la seule hein ? T’as été trop stupide pour croire qu’il se contenterait de toi. De ce que tu pouvais lui offrir. Un amour impossible. Un amour déçu, perdu. Non abouti. Une relation toxique. Une relation vénéneuse. Qui vous empoisonne. Qui vous détruit. Littéralement. T’étais prête à tout pour lui. Prête à faire des efforts. A changer s’il le fallait. T’arrives toujours pas à le croire. T’es en colère. Pas contre Sloan. Mais contre toi-même. Parce que t’as pas fait attention. T’as jamais remarqué ces petits détails. T’aurais dû t’en rendre compte. Mais t’étais trop engagée, trop impliquée dans cette relation. Au point d’en devenir aveugle. Sloan, il avait joué avec le feu. S’embarquant dans deux relations en même temps. Et maintenant, il s’en brûlait les doigts. Il regrettait. Mais le mal était fait. T’aimerais pouvoir revenir en arrière. Refaire le montage, couper les séquences, raviver les teintes et réécrire les dialogues. T’aimerais effacer ces derniers jours. Et tout recommencer. Ton monde s’écroule. Tu patauges Rhia. Tu perds tes moyens. Tu perds ton sang-froid. Ta colère, ta rage éclate. T’arrives plus à réfléchir. Ni à penser. Tout part en vrille. T’as plus grand-chose sur quoi te rattacher désormais. T’es en train de le perdre. Peut-être même que c’est déjà fait. Qu’il est déjà trop tard. Et ça t’attriste. Tu ne sais pas quoi faire pour arranger les choses. Ce sentiment de vulnérabilité, tu l’as déjà connu. Ayant déjà été confronté à cette situation. Tu te sens impuissante. Désarmée. Et tu hais ça. Sloan, il t’avoue qu’il ne pouvait plus garder ça pour lui. Il te devait la vérité. Ton visage demeure impassible. Fermé. Sa conscience ne le supportait plus. Mais avait-il pensé à toi quand il avait décidé de l’embrasser durant le spring break ? Avait-il pensé à ce que t’aurais pu ressentir quand il a pris la décision de continuer à se rapprocher de Noora ? C’était trop facile. Trop simple. Les yeux rivés sur le sol, tu fixes tes mains endolories. Etant dans l’incapacité de le regarder en face. Il avait agi de manière impulsive. De manière égoïste. T’as ces images qui stagnent dans ton cerveau. T’imagines Noora dans les bras de Sloan. Et ça te révolte. Ça te révulse. T’es écœurée. Dégoûtée. Parce qu’encore une fois, tu finis par souffrir. Alors que t’as vraiment tout fait pour que ça marche. Mise à part ton écart de conduite. T’as essayé. Et t’as échoué. Lamentable. Pathétique. Tu vois bien que Sloan ne sait plus quoi faire. Aussi perdu que tu ne puisses l’être. Il se rapproche de toi. Il se saisit de tes poignées, t’obligeant par la même occasion à le regarder. D’une voix calme et douce, il te demande de l’écouter. Mais tu l’as assez entendu. T’as pas envie d’en entendre davantage. Parce que chaque mot qu’il prononce n’est que torture et affliction. Tu prends une grande inspiration. Essayant de retrouver un rythme cardiaque régulier. Comprenant que t’as réussi à te calmer – pour l’instant, il te lâche. T’aurais aimé que ce contact se perdure. T’en redemande. Bordel. T’es vraiment pas dans la merde, Rhia. Sloan, il te demande expressément de lui en vouloir. Déteste-moi. Haïs moi. Fais-moi souffrir comme j’ai pu le faire avec toi. Eloigne-toi de moi. Parce que je te détruis. Parce que je te fais vivre un enfer. Parce que je ne fais que te faire souffrir. Tels sont les requêtes de Sloan Bushnell. Tu fronces les sourcils au fur et à mesure que tu comprends où il veut en venir. Il t’invite volontairement à s’éloigner de toi. Imbécile. Idiot. Il n’a rien compris. Là tout de suite, t’as pas envie de le fuir. Peut-être demain. Ou après-demain. Mais pas maintenant. T’en es incapable. T’as le cœur qui s’emballe. Ses compliments. Son éloge. Tu ne t’y attendais pas. « J’aimerais pouvoir te faire souffrir Sloan… Crois-moi… » tu murmures, ton visage proche du sien. « Dis-moi, ça en valait le coup ? Est-ce que toutes tes actions passées avec Noora en valaient la peine ? Est-ce que ça valait le coup de détruire tout ce qu’on avait ? De ruiner tout ce qu’on a partagé ? Tu te rends compte de ce que t’as fait ? » t’ajoutes, le visage ravagé par la souffrance. Par l’animosité. T’as le souffle court. Parce qu’il vient de franchir une nouvelle barrière. Sa main vient caresser ta joue. Un geste presque devenu trop évident. Naturel. Par ce simple contact, tu fermes automatiquement les yeux. Pour le retrouver à nouveau. Le sentir te toucher une nouvelle fois. Jusqu’à ce qu’il finisse par terminer son monologue. Sloan, il vient enfin d’avouer. Ce qu’il ressentait pour toi. Après tout ce temps. Toi qui pensais qu’il n’y avait rien de son côté. Vaut mieux tard que jamais. Sa réponse t’extirpe un timide sourire. Discret. Mais ton visage vient de s’illuminer. Pendant quelques secondes. Tu plisses les yeux. Tu te mords la lèvre. Ayant l’impression de rêver. C’est la première fois que tu vois Sloan pleurer. Une seule larme, certes mais ça te touchait. Vraiment. Ton cœur se serre. Ta poitrine se contracte. Il détourne le regard rapidement. Tu ne dis rien. Il vient de te montrer une autre facette de sa personnalité. Rare qu’il se montre aussi touchant, aussi vulnérable. T’allais lui répondre mais il te devance. Encore une fois. Là, tu restes sans voix. Ses mots déchirent ton âme. La transcendent. T’es plus qu’une coquille vide. Comment peut-il te dire ça ? Comment ose-t-il ? C’est trop. Ton cœur, il ne peut en supporter davantage. Tes larmes s’écoulent à nouveau. Moins bruyamment. Mais elles demeurent présentes. Tu craques. Tu ne peux pas continuer comme ça. Trouve-toi un nouveau mec. Cte blague. Il te fait marcher. N’est-ce pas ? Il ne peut pas te demander ça. Il n’en a pas le droit putain. Pas comme ça. Pas de cette manière. Sa main vient retrouver ta joue. Et tu retiens un sanglot lorsqu’il te complimente à nouveau. T’es tellement belle. Mais. Arrête Sloan. Par pitié. T’aggrave encore plus les choses. Tu les compliques davantage. L’ambiance se dramatise. Et ta colère s’en voit ravivée. Ta main se lève d’elle-même pour aller rencontrer sa joue. Un bruit sec et court. La gifle était partie d’un seul coup. Ça te démangeait. « T’es qu’un abruti Sloan. Comment t’oses me demander ça ? Alors quoi, je t’oublie, tu m’oublies et on efface tout ? On fait comme si rien ne s'était passé. Que toi et moi ça n'a jamais existé ? C’est donc si facile de faire ça pour toi ? De nous mettre de côté ? T’as vraiment aucun scrupule ! » tu fulmines. Ton regard noir rencontre le sien. Ton visage se crispe. Lucidité envolée. Dévorée par le chagrin. Dévorée par la haine. Tu le pousses. Encore. Et encore. Et tu le frappes. Au visage. Au torse. Tu ne te contrôles plus. Tes poings n’ont aucune valeur. T’as pas de force. Mais tu ne peux pas rester assise sans rien faire. « Je ne te reconnais plus Sloan. Tu me mens. Tu embrasses une autre nana derrière mon dos. Et tu me demandes d’aller de l’avant ? De trouver quelqu’un d’autre ? Mais t’as vraiment aucun cœur ou quoi ? Comment t’as pu croire que ça allait être aussi simple. Je suis tombée amoureuse de toi Sloan. Je… Je peux pas. Je peux pas t’oublier comme ça. Je suis faible d’accord ? Et oui tu m’as fait du mal. Oui tu m’as fait souffrir. Mais je suis encore là non ? Arrête de t’enfuir. Arrête de te défiler. Fais-moi face Sloan. Assume tes actes pour une fois » tu t’emportes, ta voix se brisant sous le poids des larmes. Sous le poids de ta détresse, de ton désarroi. T’es désespérée. La douleur engourdit tes sens. Tu souffres Rhia. « J’aurais tellement aimé que tu m’avoues ce que tu ressens bien avant. Regarde où on en est maintenant. J’avais de l’espoir tu sais.  Je pensais que cette nuit au spring break avait consolidé notre relation. Je pensais qu’on était enfin prêt à aller de l’avant. A concevoir des choses ensemble. Pourquoi tu ne m’as jamais dit que je ne te suffisais pas ? Que tu en préférais une autre ? » Tu stoppes tes gestes. Epuisée par ce combat déjà perdu d’avance. « Oui Sloan, ton problème, c’est que tu ne m’as jamais fait confiance. Ne dis pas qu’on est pas compatibles quand t’as rien fait pour que ça marche. Tu ne nous as pas laissé une chance d’essayer Sloan… T’es resté enfermer dans tes problèmes. Alors que tu aurais pu te confier à moi. J’aurais pu pardonner tes écarts. Tes envies d’aller voir ailleurs. Après tout ce qui s’est passé. Je t’ai toujours pardonné. J’aurais pu recommencer. J’aurais pu Sloan…Si t’avais su me dire la vérité. Si t’avais préféré me préserver plutôt que de protéger Noora… » tu protestes. Mais il avait choisi Noora. Il avait choisi de la prémunir contre ta colère. Et ça te fait mal de l’entendre le dire. Sans t’en rendre compte, t’avais fini par te retrouver à moitié sur lui. Tes joues s’empourprent. Tu devrais bouger. T’éloigner de lui. Mais t’es inapte à le faire. « Et j’ai pas de défaut, Bushnell. J’ai juste du mal à me contenir. Des fois. Bon… un peu souvent… » tu finis par lâcher, un demi-sourire barrant tes lèvres, vidée de tout énergie. Ayant l’impression qu’un poids s’est détaché de toi. Tes sanglots ne se tarissant pas. Il a gagné. T'es démunie. Tu baisses les armes. Alors en signe de défaite, tu poses délicatement ta main sur la sienne. Tu la presses. Fortement. Parce que c'est probablement la dernière fois qu'il te sera permis de le faire.

Sloan ne faisait qu'aggraver son cas. Il voulait mettre fin à tout ce qu'ils avaient vécus, comme si rien de tout cela n'avait existé. Il voulait arrêter de se prendre la tête avec une histoire qui ne fera que la détruire et la bousiller. Il voulait penser que leur histoire, aussi courte soit-elle, ne signifiait rien pour lui. Il voulait se persuader qu'elle serait mieux sans lui et qu'il devrait tout simplement s'effacer de sa vie. Il voulait beaucoup de choses mais savait qu'il en était incapable. La main délicatement posée sur sa joue, il voulait arrêter le temps, le contrôler et revenir en arrière. C'était un doux euphémisme que de vouloir arranger les choses. L'Eliot avait fait beaucoup de mal et il en était conscient. Rien ne pouvait modifier ce qu'il avait fait, ce qu'elle avait fait alors autant essayer d'apprendre à vivre avec. Sa décision était claire et radicale, il mettait fin à leur histoire sans préavis. Il était venu, ce soir, la prévenir qu'il allait prendre ses distances pour leur bien. Il n'avait pas réfléchi mais n'avait pas besoin de le faire. C'était ce qu'il y avait de mieux pour tous les deux. Ce n'était pas un adieu, juste un au revoir, il l'espérait. Mettre de la distance entre elle et lui sera compliqué, il le savait d'avance et pourtant, il s’obstinait à vouloir partir dans cette direction là. Ses gestes indiquaient tout le contraire. Lorsqu'il se rendit compte que son pouce caressait sa joue sans la moindre retenue, il enleva brusquement sa main. Sloan était tellement mal et ne savait pas traduire ce qu'il ressentait par des mots. Rhiannon lui demanda si ça en valait le coup, si la partie de jambes en l'air avec Noora lui avait suffit et si cela était une bonne raison pour tout détruire. Il vint déglutir. Tout n'était pas uniquement de sa faute mais si cela pouvait permettre à la blondinette de le détester, alors il prenait tout sur son dos. Le problème était ailleurs et ils le savaient. Sloan pourrait lui retourner la question, à savoir si sa nuit avec Wade avait été plaisante, si elle avait prit son pied lorsqu'il l'avait baisé. A cette pensée, il serra sa mâchoire. Il avait fauté aussi mais la blondinette était passée à l'acte avant lui. C'était terminé, il lui demandait d'arrêter. Et comme il s'y attendait, Rhiannon leva la main et vint lui foutre une gifle qui raisonna dans tout l'appartement. L'Eliot serra instinctivement le poing et la mâchoire. S'il n'avait pas fumé, il lui en aurait certainement collé une mais pas là. Il abdiquait, incapable de lutter. Son visage se baissa légèrement, il ne la regardait plus, il ne faisait que l'écouter, l'accabler encore et toujours. Elle lui demanda s'il était sérieux de vouloir une telle chose, qu'il devrait crouler sous les remords, sous le poids de sa demande. La Mather se mit à le pousser et machinalement, il recula d'un pas puis d'un deuxième. Elle le frappait de partout, cherchant à lui faire mal. Méconnaissable, il ne réagissait pas et se laissait maltraiter. Elle avait besoin de se lâcher et il en était conscient. Sloan s'était juré de plus jamais lever la main sur elle et s'y appliquait. C'était dur mais heureusement pour lui, la weed l'avait mentalement mit ko. Il restait silencieux et encaissait ce qu'il pouvait. Il sentait la rage et la haine s'émanant de ses coups. Il l'avait bien cherché. Je suis tombée amoureuse de toi Sloan, il ferma les yeux à cette remarque. C'était trop pour lui, il ne pouvait pas supporter davantage. Il aurait tellement voulu la maîtriser sur le moment et lui faire comprendre qu'il ne faisait pas ça pour jouer ou pour s'amuser. Mais il ne pouvait pas. Il avait dépassé les bornes et devait en payer le prix. Le silence l'avait gagné. Il prenait sur lui, vraiment. Le jeune homme ignorait d'où lui venait la force de rester calme mais elle était là et luttait contre sa bipolarité. Il y arrivait. Assume tes actes pour une fois. Mais elle voulait quoi au juste ? Être présent devant elle à subir sa colère était déjà pas mal, que demandait-elle de plus ? Il assumait avoir fauté et lui avait annoncé la vérité, la stricte vérité. Ne dis pas qu’on est pas compatibles quand t’as rien fait pour que ça marche. Il se pinçait les lèvres. Rhiannon était en rage certes mais elle allait trop loin dans ses propos. Depuis qu'il l'avait rencontré à cette soirée en novembre, il n'avait fréquenté aucune autre fille, il n'avait fait aucun faux pas. Alors oui, il n'aurait pas dû embrasser une fille cinq mois après mais elle n'avait pas non plus à se vautrer dans le premier plumard venu. L'Eliot avait fait des efforts pour que ça marche, il avait essayé, que ça soit à leur première vraie soirée, à nouvel an, à la Saint Valentin, il avait mit toutes les chances de son côté et n'avait pas forcément obtenu les résultats escomptés. Rhiannon était vraiment une fille compliqué et il a eu énormément de mal à la cerner. D'ailleurs, il avait apprit à la dernière seconde qu'elle était vierge, il ignorait tellement de choses sur elle, des choses qu'il n'avait pas su décelé, qu'elle ne lui avait pas laissé découvrir. Les tords étaient partagés. Elle le faisait passer pour un infidèle, un moins que rien. Elle le mettait minable, plus bas que terre. La blondinette arrêta finalement de le frapper tandis qu'il leva la tête pour la regarder, l'air rempli de dépit. La blondinette s'était approchée de lui mais il refoulait mentalement ce rapprochement et ne bougeait toujours pas. Lorsqu'elle eût terminé de déverser sa rage, elle prit sa main et la serra fortement dans la sienne. Sloan regarda leurs mains, toujours aussi silencieux qu'au début. Rhiannon semblait s'être adoucie, c'était déjà ça. « T'es calmée ? » lui demanda-t-il, faiblement. Tout s'était enchaîne très vite, beaucoup de choses furent dites en si peu de temps. Il fallait aller de l'avant et avancer malgré tout. La main toujours dans la sienne, il n'arrivait pas à s'en défaire pourtant il le voulait. Elle le tenait, le suppliant presque de ne pas le lâcher. C'était tellement dur pour lui, il ne supportait pas de la voir mal, elle n'avait pas mérité ça. L'Eliot n'arrivait plus à réfléchir, aussi, il laissa son instinct prendre le dessus. Pas sur que ça soit une bonne idée. Et alors qu'il plongea son regard dans le sien, il leva sa main et posa celle de la blondinette sur son torse, juste à l'endroit où se tenait son coeur. Son rythme cardiaque allait à mille à l'heure, les pulsations de son coeur retentissaient à une vitesse folle. Il posa sa main sur la sienne et appuya pour que Rhiannon puisse sentir son coeur battre. C'était hallucinant, ce contraste entre son allure calme et la folie qui régnait à l'intérieur de lui. « Il n'y a qu'une seule personne qui provoque ça chez moi, c'est toi Rhia. Ne vient pas me dire que je n'ai pas de coeur parce que depuis que je t'ai rencontré, il ne bat que pour toi. Mais je t'ai fait trop de mal. J'arrête. C'est au dessus de mes forces. Il faut que j'me rendre à l'évidence, j'suis pas quelqu'un pour toi. Tu ne veux pas oublier ce qu'on a vécut soit, c'est toi qui voit, je ne peux pas te forcer à le faire. T'as su me pardonner jusqu'ici ... mais pas moi. J'arrive pas à avancer et à admettre les fautes que j'ai commise. Alors tu peux m'en vouloir, tout ce que tu viens d'me dire je l'assume. Tout n'est pas vrai mais ça ne change rien au fait. J'peux plus continuer ... » dit-il faiblement. Sloan devait être clair dans ses mots même si son esprit était ailleurs. Sa main toujours sur celle de la blondinette, sur son torse, il ne la bougeait pas de là. « J'ai beau retourner la situation dans tous les sens, c'est la seule solution que j'ai à te proposer Rhiannon. J'ai besoin de temps pour me retrouver et me soigner. J'ai un problème et nous deux ça ne donnera rien de bien tant que je ne me serais pas soigné. J'ai pas envie de continuer à te faire souffrir, j'ai pas le droit de te faire du mal. J'aurais dû arrêter il y a longtemps, j'ai laissé mon addiction prendre le dessus et tout bousiller. Tu sais ce qu'on va faire ? » Sloan avait besoin de calme là, il essayait tant bien que mal de minimiser la peine de la petite Callaghan. Il profitait qu'elle soit à bout de force pour lui parler et peut-être se livrer un peu. « J'vais prendre mes distances avec toi Rhia parce qu'il le faut. Je vais nous laisser le temps de digérer tout ça car là c'est trop récent, c'est trop frais. » Il s'approcha d'elle et reposa sa main dans sa nuque pour effacer une larme qui coulait encore sur sa douce joue. Sloan se rendait à l'évidence, il ne pouvait pas rester loin d'elle. « Tu vas vivre ta vie de ton côté, moi de la mienne et on va laisser le temps décider pour nous. J'suis dans le même cas que toi, j'en ai pas envie mais il le faut. Va pas croire que j'fais ça pour me rapprocher de Noora, d'ailleurs j'vais mettre mes distances avec elle aussi mais c'est pas comparable avec c'que j'ai vécut et que je vis avec toi. J'vais l'accompagner au bal parce que je lui ai demandé il y a un moment et parce que je tiens mes promesses mais en aucun cas j'fais ça pour te provoquer ou quoi. Au contraire, tu verras qu'entre elle et moi c'est de l'amitié. J'vais pas te mentir Rhia, j'suis attaché à elle mais ce n'est, en rien, comparable avec ce qu'on vit tous les deux. J'ten supplie, crois moi quand je te dis ça. Les sentiments c'est pour toi que je les ais. Mon coeur là, c'est pour toi qu'il bat et je ... » Sloan aurait pu finir sa phrase de nombreuses façons mais il ne trouvait pas les mots. Prit de court par son propre discours, il serra sa mâchoire pour s'interdire de continuer et inspira longuement. Sloan enleva la main de la blondinette qui était restée contre son torse. Il ne voulait pas qu'elle se rende compte que son coeur s'emballait encore plus. « J'suis certain que notre histoire n'est pas terminée. » avoua-t-il finalement. Ce n'était pas ce qu'il allait dire mais qu'importe, cela revenait au même. Dans un élan de détresse, il approcha son visage du sien et vint capturer délicatement ses lèvres.

T’avais pas envie de lui faire du mal. Le frapper de la sorte. Mais t’avais l’impression que c’était le seul moyen. Ton seul moyen de communication. Pour arriver à lui faire comprendre ce que tu ressentais. Pour arriver à lui faire admettre qu’il était autant fautif que toi dans l’histoire. Ça t’énerve. Sloan, il demeure muet. Silencieux. Acceptant les coups. Acceptant les remontrances. T’aurais aimé qu’il te contredise. Qu’il se batte pour toi. T’es frustrée Rhia. Parce que tu viens à peine de savourer ce début de relation avec lui. Vous venez à peine de débuter. Et t’as conscience que c’est déjà la fin. Presque terminé. Tu peux la sentir. La toucher du bout des doigts. Tu sens que t’es en train de tout perdre. Que t’es en train de le perdre. Tout ça à cause d’elle. Noora. T’as la lèvre qui tremble, rien qu’à l’idée de prononcer son nom. Ensorceleuse. Enjôleuse. Elle vous a détruit. Votre lien. Votre relation. Votre avenir. Se servant de vos faiblesses, de vos points faibles à son avantage. T’as dû mal à croire qu’elle a gagné. Et que t’as perdu. Parce que là Sloan, il est sur le point de te dire adieu. Balayant d’un simple revers de main tout ce que vous avez pu construire. Tout ce que vous avez pu bâtir. A deux. Ce qui te bouleverse, ce n’est pas qu’il t’ai menti. C’est que désormais, il te sera difficile de le croire. Tu te souviens de votre première rencontre. Elle t’a changé. Elle t’a bouleversé. Sloan, il t’avait rejeté. Deux fois lors de cette soirée. Et pourtant, tu n’avais cessé de penser à lui durant tout ce temps. Comme s’il t’avait empoisonné l’esprit. Comme s’il t’avait fait tienne sans même que tu ne t’en rendes compte. Tu baisses le regard. Ce temps te parait étonnamment loin. T’aimerais juste revenir à ce moment. Et tout recommencer. Parce que s’il y a bien une chose dont t’es certaine, c’est que tu changerais bien des choses. Si Noora était entrée dans sa vie, c’était bien parce que t’avais merdé, Rhia. Aller voir ailleurs signifie que le problème vient de toi. Uniquement. Et tu ne comprends pas où t’a fauté. Excepté Wade. Mais tu viens d’apprendre qu’il la fréquentait, bien avant que tu ne le trompes avec le mather. Alors tu réfléchis. T’essayes de trouver une raison logique à son comportement. Pourquoi l’avoir embrassé ? Est-ce que ça signifiait quelque chose ? Cette question te brûle les lèvres. T’as envie de savoir la réponse. T’as envie de découvrir jusqu’à quel point il aurait pu aller avec elle. T’essayes surtout de savoir ce qu’elle a de plus que toi bordel. Absorbée dans tes pensées, Sloan te sort finalement de ta transe. De manière ahurissante. Il attrape soudainement ta main pour la poser sur sa poitrine. Recouverte par la sienne. Tu te perds. Tu sens ton rythme cardiaque s’emballer. Et surtout, tu peux percevoir le sien. Son cœur qui bat. Aux allures irrégulières. On peut le dire, t’es sous le charme. Il a cet effet-là sur toi. A chaque fois, tu finis par succomber. Par rendre les armes. T’aimes pas vos disputes. Tu les méprises. Tu les évites au maximum. Parce qu’à chaque fois, ça se finit mal. Une gifle. Une double trahison. T’oses imaginer ce qui pourrait se passer par la suite. Il te demande si t’es calmée. Maintenant oui. Alors t’acquiesces de la tête. Faiblement. Ton regard accablé par le chagrin et la peine planté dans le sien. Les mots qui s’ensuivent te font perdre la tête. Parce qu’il se dévoile à toi. Entièrement. Et clairement, t’y étais pas préparée. A de telles déclarations. Depuis que je t’ai rencontré, il ne bat que pour toi. T’écarquilles les yeux. Complètement prise au dépourvue. Bordel, ça te fait un bien fou d’entendre ça. T’as jamais soupçonné qu’il puisse ressentir la même chose que toi. Tout du moins, t’as toujours pensé que ce que tu ressentais pour lui était bien supérieur à ce qu’il pouvait ressentir pour toi. T’avais placé des barrières depuis votre confrontation. Pour protéger ton cœur de ce qu’il allait en découdre. Et Sloan, il vient de renverser toutes tes défenses. Ses mots t’ont atteint. T’as le souffle court. Saccadé. Pendue à ses lèvres. Vos cœurs battant à l’unisson. Jusqu’à ce qu’il mette fin à cette extase. J’arrête. Nan… Dis pas ça… Tu ne peux pas passer d’un « mon cœur t’appartient » à un « je veux que ça s’arrête ». Tu ne peux pas Sloan. Arrête toi. Tu vas dire des choses que tu regrettes. Tais-toi. Mais il continue. Il enchaine. Sans te laisser le temps d’en placer une. T’essayes d’encaisser ce qu’il te dit. Tu es censée récoltée ce que tu as semé, après tout. T’accuses le coup. Un conte de fée qui vole en éclat. T’es dépitée. T’as dû mal à concevoir la chose. T’acceptes pas ce changement de situation. T’es né avec un cœur, tu vas finir par mourir avec des fragments de cœur. A ce rythme. Vous n’aviez pas assez de mots pour exprimer ce que vous ressentiez. Pour vous faire comprendre que vous vous appréciez. Mais il y en avait encore moins pour exprimer à quel point tu l’aimais. Si Sloan te quitte maintenant, t’es pas sûre d’en ressortir indemne. Ton cœur n’y survivrait pas. Trop attachée à votre histoire. A votre relation. A lui. C’est cliché. C’est banal. Peut-être même naïf de ta part de penser ça. Mais tu ne peux concevoir un monde dans lequel il n’y est pas. Dans lequel Sloan n’a pas sa place. « Comment ça c’est au-dessus de tes forces ? Alors quoi, ça y’est ? T’abandonnes face au premier obstacle ? On a vécu tellement de choses Sloan… Tu ne peux pas… Tu ne peux pas juste dire stop quand ça te chante. Ça ne marche pas comme ça. On doit être deux à prendre cette décision. Et… arrêtes de dire que t’es pas quelqu’un pour moi… J’aurais jamais pensé vivre une pareille histoire avec toi. Tu m’as fait découvrir des choses, tu m’as fait vivre des choses. Tu m’as fait ressentir des émotions que jamais personne n’avait réussi à faire. T’es exactement la personne qui me faut Sloan Bushnell. C’est juste que t’es trop buté pour t’en rendre compte… T’as des défauts, des tas de défauts. Mais c’est ça ce que j’aime chez toi… N’arrête pas tout… » tu le supplies, les larmes ornant ton visage. T’as besoin de lui. T’as besoin de savoir qu’il sera auprès de toi. Toujours. A chaque minute qui passe. Tu sens en toi les dernières secondes de joie qui se meurent à présent. Ton corps lui-même est brisé. Ton souffle se tarit, et le silence emprisonne ta voix. Sloan, il porte tout sur lui. Il encaisse. Comme si tout le poids du monde pesait sur ses épaules. Et toi t’as qu’une envie c’est de l’aider. L’en décharger. Partager ses peines. Partager ses angoisses. Ses peurs. Tu veux tout vivre avec lui. Vraiment tout. Sloan, il est buté. Il s’obstine. Il a pris sa décision. Et t’es effrayée à l’idée de ne rien pouvoir faire. De ne rien pouvoir changer. Tu pousses un long soupir exaspéré. « La seule solution tu dis… Pas sûre que ce soit la meilleure… Je ne sais pas quoi te dire… » tu lâches, tel un murmure. As-tu vraiment le choix ? A part te taire et accepter ? Il a besoin de se retrouver. De se soigner. Qui es-tu pour l’en empêcher ? Tu ne souhaites que son bonheur après tout. Tu veux qu’il aille mieux. Qu’il s’en sorte. Mais la vérité, c’est que ça te tue de ne pas pouvoir être en mesure de l’aider. Il va prendre ses distances. Il te demande d’en faire de même. Tu le sens, au plus profond de toi, qu’il a raison. Que ça te ferait du bien. Mais, t’as peur, Rhia. Parce que tu dois le laisser partir. Tu dois le laisser s’en aller. Mais s’il décidait de ne pas revenir ? De t’abandonner ? Ta poitrine se contracte à cette simple pensée. C’est peut-être la dernière fois que tu le revois. Parce que tu ne sais pas quand sera la prochaine fois. Ou s’il y a bien un « quand ». Combien te faudra-t-il de larmes pour noyer ta peine, ton chagrin ? Tu vas craquer. Il s’approche de toi et réitère son geste. Posant sa main dans ton cou, venant recueillir une dernière larme. Inconsciemment, tu poses ta main libre sur la sienne. Pour maintenir le contact. Mais aussi pour lui montrer que tu capitules. « Si c’est ce que tu veux, alors soit. Prenons nos distances… Vis ta vie… Et je vivrais la mienne. Où tout du moins j’essayerais. Parce que tu vois Sloan, moi j’ai dû mal à concevoir ma vie si tu n’es pas là. Je…J’ai du mal à croire que c’est fini… Je… » T’arrives même plus à terminer tes phrases. T’en perds tes mots. Parce que tu comprends que c’est terminé. Ton cœur éprit se déchire telle une feuille de papier. Sloan, il croit pouvoir te rassurer en t’affirmant qu’il en fera de même avec Noora. Qu’il cessera de la voir. Mais t’as aucune garantie. T'es pas dupe. Parce qu’après tout, il t’a déjà trahi avec elle. Derrière ton dos. Il peut tout aussi bien recommencer. Maintenant qu’il est libre. Maintenant qu’il n’est plus lié à toi. Tu continues de l’écouter. Et puis tu tiltes. Il y a une phrase qui reste, qui ne passe pas. T’arques un sourcil. T’enlèves sa main posée sur ta joue. La blague. « T’as quoi ? T’as invité Noora ? Nan mais… T’as pas perdu de temps à ce que je vois… » tu fulmines. La jalousie s’ayant emparé de chaque parcelle de ta peau. T’hallucines en fait. T’as même plus envie d’y aller à ce bal. T’as pas spécialement envie de les voir se peloter devant toi. Ou même de les voir discuter ensemble. Danser. Tu deviens nauséeuse. Dès lors que l’image se forme dans ta tête. Inconcevable. Soit. Qu’il y aille avec sa Noora.  T’allais lui avouer que tu ne comptais plus venir, mais une fois encore il te prend de court. Cette phrase. Ces mots. Bordel. T’as ces papillons dans le ventre. Emue. Attendrie. Captivée. Il vient enfin de te l’avouer. Sloan, il a des sentiments pour toi. Une révélation déchirante. Bouleversante. Tu restes figée. Pétrifiée. Ses mots t’ont transcendé. T’as du mal à assimiler. A capter qu’il vient de te faire une déclaration. T’arrives plus à respirer. T’arrives plus à penser. Quel idiot. Pourquoi il te le dit que maintenant ? Pourquoi faut-il toujours que vos disputes conduisent à de telles révélations ? Et alors que l’Eliot reprend la parole, son dernier propos t’achève. Votre histoire n’est pas terminée. Il te fait comprendre que tu peux espérer. Il te redonne espoir. T'es contente. Rassurée. Depuis le début, t’avais juste besoin d’entendre ça. C’était tout ce dont t’avais besoin. Sans crier gare, son visage se rapproche du tien et il vient capturer tes lèvres. Automatiquement, tu te laisses entrainer. Tes émotions te submergent. Joie. Tristesse. Surprise. Amour. Un maelström de sentiments. Tu lui rends son baiser sans sourciller. L’obligeant à se pencher en arrière. Pour que vous puissiez vous allonger sur le sol. Tu le prolonges. Tu l’accentues. Tu ne veux pas perdre ce contact. Ce baiser, tu l’attendais. Prise dans un désir effréné. T’as du mal à t’arrêter. T’as passé ta main dans sa chevelure. Tu les tires. Désirant lui faire comprendre que ses sentiments sont réciproques. Que tu lui appartiens. Que tu es sien. Maintenant. Et après. A bout de souffle, tu y mets fin. A contrecœur. Ton corps pressé contre le sien. Tu sens le désir monté. Mais tu te retiens. Parce que t’es pas certaine de ce qu’il souhaite faire. Peut-être étais-ce seulement un baiser d’adieu ? Tu déposes ta main sur son visage. Le caressant du bout des doigts. Partant de son front. Pour finir sur ses lèvres. Tu les entrouvres. Tu joues avec. Tu le sais, Sloan, il attend une réponse. Et t’as pas l’intention de le faire patienter plus longtemps. « Je pense que tu as raison… On s’est faits trop de mal. On a besoin de reprendre un nouveau départ. De se retrouver. De recommencer. Mais pas maintenant. Parce que je pourrais pas être avec toi Sloan. Pas si tu ne t’es pas libéré de tout ça. Pardonne-toi d’abord. Et ensuite je te pardonnerais. Enfin, je reconsidérais ta demande » tu annonces, un sourire conquis sur le bord des lèvres. Ils viennent embrasser son front. Son nez. Ses joues. Et seulement effleurer ses lèvres. Tu veux qu’il se souvienne de ce moment. Tu veux que son corps se remémore de chaque caresse. De chaque baiser. « Je t’attendrais Sloan. J’attendrais que tu sois guéri. J’attendrais que tu sois prêt. Mes sentiments seront toujours là. Toujours… » tu affirmes, posant ta main dans la sienne. Entrelaçant vos doigts. « Mon cœur t’appartient Sloan Bushnell. Prends en soin. Parce qu’il ne pourra pas survivre à un tel drame la prochaine fois. Ne m’oublies pas. Reviens moi. Fais en sorte de revenir à mes côtés. Parce que comme tu dis, notre histoire, elle est loin d’être terminée. Elle ne fait que commencer ». Et pour confirmer tes dires, tu viens coller tes lèvres aux siennes. Doucement. Tu l’embrasses le plus délicatement possible. Le marquant à jamais. Scellant votre destin par la même occasion.