TEDDY W. CALLAGHER ► Raphaël Spezzotto-Simacourbe

L'histoire de Teddy, de son véritable prénom Walace, est plutôt banale. En vérité il n'a rien d'extraordinaire, il a eu une vie plutôt lambda pour quelqu'un venant d'un milieu aisé du moins. Vivant depuis sa plus tendre enfance à New-York, il a toujours baigné dans l'Upper East Side, fréquentant les établissements prestigieux, sa mère étant gérante d'une boutique de luxe et son père gérant de plusieurs boîtes dans l'immobilier. Le nom Callagher n'est pas inconnu dans la haute société de la grosse pomme. Teddy a toujours été un enfant curieux pour son âge, il voulait savoir, il observait un peu tout, il avait une nourrice bien sur, mais ses parents étaient quand même là. Il n'est pas le genre d'enfant à dire que ses parents étaient toujours absents et qu'il était seul, non il passait des Noël en famille, il y avait souvent des dîners, enfin c'était vraiment une vraie vie de famille.

Bien sur il n'était pas seul, accompagné de sa soeur qui avait quatre ans de moins que lui, il l'a toujours protégé jouant le rôle du frère protecteur. A l'école il était le premier de classe, à l'époque avec des lunettes sur le visage, le nez plongé dans les bouquins, on peut dire qu'il était le stéréotype du rat de bibliothèque. La seule personne à qui il parlait était sa petite soeur et il n'avait aucun ami, le seul avec qui il s'entendait bien c'était James. James c'était le garçon plutôt cool, celui qui savait bien jouer au basket, au collège c'était lui qu'on remarquait le plus, parfois il venait s'asseoir avec Teddy, lui parler, ils passaient de bons ensemble.

Puis est arrivé le lycée, en ayant marre d'être l'intello de service, le mec asocial, il a décidé de prendre sa vie en main. Lorsqu'il revint des vacances il fut métamorphosé, les lunettes n'étaient plus, il était bien coiffé, bien habillé, souriant et il avait désormais un certain charme. Il donna une soirée chez lui et c'est comme ça que sa vie sociale commença, dans le paraître, dans l'apparence, il avait décidé de devenir un peu comme les autres. Son véritable ami : James, il ne le reconnaissait plus. Et un soir alors qu'ils étaient à deux dans un coin isolé d'une soirée, une dispute à éclatée. Lui reprochant qu'il avait changé, qu'il n'était plus le même, et en l'embrassant par la même occasion. La réaction de Teddy fut brutale, il le repoussa en le regardant avec dégoût, un geste qu'il regrette amèrement aujourd'hui, mais le mal était fait. Depuis ce jour les deux ne se sont plus adressés la parole.

C'est alors qu'il a enchaîné les conquêtes féminines, sortant avec ces jeunes filles fades qu'il n'utilisait que pour plaire à son père et à sa mère. La seule qui remarquait qui il était, c'était sa soeur. Elle au moins le comprenait, et elle a toujours su depuis le début qu'entre lui et James c'était plus qu'une simple amitié. Même si Teddy l'a toujours nié et même lui a toujours été persuadé qu'il aimait les femmes, cela ne lui est jamais venu à l'esprit qu'il était homosexuel. Puis après le lycée il a quitté le continent, l'université d'Oxford, major de sa promo, flamboyant, membre de l'élite, invité à des dîners. Sourire faussé, c'était sa vie en Angleterre, oui on pouvait dire qu'il avait parfaitement réussi à se fondre dans la masse. En fait c'était un véritable caméléon. Mais souhaitant retrouver son pays il regagna Harvard à la rentrée de 2016. Désormais cela va faire une année qui elle est ici, lui qui pensait être parfaitement hétéro et qui avait réussi à s'en persuader se retrouva ébranlé. Après avoir échangé un baiser avec un homme lorsqu'il était en vacances, c'était une première fois lui, c'était étrange et pourtant c'est vrai. Depuis il tente d'ignorer de continuer sa vie comme si de rien était, comme si tout était normal. Son intégration à Harvard a été simple, il n'a jamais été un élève qui faisait des vagues, il n'est ni le plus populaire, ni quelqu'un de totalemrnt oublié, c'est juste un mec. Il fait ses études, il a ses potes et il tente de gérer ses émotions, aussi le fait qu'il doit aimer un peu les mecs, mais ça faut pas le dire.