superstars from the shadow rise (b nation)

Être levé et paré à sortir un dimanche avant midi, c'est quelque chose. Mais ce quelque chose, ce n'est pas rien. Depuis qu'ils ont décidé de monter officiellement un groupe, tout s'était enchaîné très vite. Les annonces passées, les auditions rondement menées. Ils avaient fait leur choix et pas mécontents du potentiel que leur apportaient leur nouveaux membres. Et le Spring Break enfin passé, il était temps de s'attaquer à leur première répétition, histoire de voir aussi ce que leur talent réuni donne vraiment. C'est avec une pointe d'excitation qu'il se rend au Lord Hobo. Le Quincy avait pu parler avec le gérant et s'arranger pour loué la scène à un prix raisonnable pour l'occasion. Ca leur évitait de transporter tout le matériel au niveau de la sono, etc. Et puis quelque part, s'ils arrivaient à convaincre le gérant avec leur musique, peut être qu'ils gagneraient une représentation pour un soir, voir plusieurs alors ils devaient tenter le coup. Il fait un signe au travers de la vitre pour que le gérant lui ouvre et le salue. Il est le premier arrivé, mais ne doute pas que les autres le rejoindront rapidement. Enfin... Il renvoie tout de même un sms à Arthur et Leo qu'il connaît plus particulièrement

C’était criminel que de le faire se lever un dimanche matin. Bon sang, il avait été de garde à la morgue toute la nuit dernière et s’était donc couchée aux aurores. En grognant, Leonidas avait écrasé son radio réveil de son poing avant de se retourner et de mettre à la couette au-dessus de sa tête. Malheureusement, son portable se mit à sonner, second réveil juste au cas où… « Bordel de merde » jura-t-il avant de retirer la couette et de filer sous une douche bien froide pour se réveiller. La répétition avait intérêt à être fructueuse car il risquait d’être d’une humeur de cabot. Une heure après, il grimpait dans sa voiture de sport, direction le pub où ils allaient répéter. Au passage, Leonidas s’était arrêté chez un traiteur grec qu’il connaissait pour être ouvert même le dimanche.  Il avait besoin de manger quelque chose avant d’aller au Lord Hobo sinon il n’allait vraiment pas être concentré sur la musique. « Salut ! » marmonna-t-il avant de mordre dans son sandwich. Il n’y avait que Melchior sur place. « Mon portable a vibré, c’était toi ? » demande-t-il à son meilleur ami en lui donnant une rapide accolade. « J’étais sur la route, pas eu le temps de regarder » dit-il d’une voix encore un peu pâteuse signe qu’il était pas encore très réveillé malgré la douche froide.

Tu avais répétition avec le groupe, vous aviez convenu du dimanche matin et autant dire que tu aurais préféré que la première répétition se passe dans d'autres conditions pour toi. Au plus mal, tu avais du mal à dormir le soir, tu avais commencé à prendre de la coke parce que les joints n'avaient plus cet effet que tu recherchais, et puis Denys... C'était le froid glacial entre vous. Rien n'allait, alors forcément c'était pas la joie de vivre pour toi et ils allaient le voir les autres. Rien qu'à tes yeux violets/noirs, aux cernes qui devaient avoir sous tes yeux. Heureusement tu quittais plus tes lunettes de soleil pour qu'on évite de te regarder avec insistance vu ton visage amoché. La tête dans le cul, quelques restes de joints de la veille, tu avais été raisonnable en ne sniffant pas la veille pour faire un bide à la répétition. Tu voulais pas non plus qu'ils te virent le premier jour... Pour ta part tu avais emmené ton matériel la veille, parce que la batterie de secours tu pouvais pas la déplacer aussi facilement qu'une guitare ou un violon. Tu arrivais donc sur les lieux, un starbucks en main, lunette de soleil sur le bout du nez, voyant Leonidas et Melchior au loin. Salut, je suis pas en retard ? Parce que pour ça tu étais une pro, alors ça devait être pire ces derniers jours. Le timing c'était loin d'être ton soucis avec tout ce se passait dans ta vie. Tu devenais je m'en foutiste, clairement. Encore merci pour m'avoir choisi. Oui tu les avais pas vraiment vu depuis ton audition, juste croisé, vite fait, ayant apprit que tu étais prise pendant le spring break.

En ce moment, j'enchainais pas mal. Entre la famille, la situation diffiicle d'Oswald et sa fille, et ma rééducation qui payais enfin, j'étais assez épuisé. Pourtant, si y'avait bien un moment que je ne louperai pour rien au monde, c'était bien ces petites séances de répétition avec mon groupe. C'était bizarre à réaliser mais j'avais bien mon groupe de musique. La musique c'était toute ma vie et je me plaignais sans cesse de ne pas y accorder un peu plus de temps. Surtout en ce moment...Un sms de Melchior me fit pester : « Et merde ! J'suis en retard ! » Non, je ne la louperai pas, mais j'allais finir par être en retard. Je me grouillais, sortant de ma chambre rapidement, enfilant ma veste et cherchant mes clés. J'étais sur le point de partir quand je fis demi-tour, couru avec ma seule béquille, jusqu'à ma chambre chercher mon violon, et finit par claquer la porte. De longues minutes plus tard, je rentrais au Lord Hobo. « Je suis désolé, j'suis vraiment en retard ! » Je m'approchais des autres sourire aux lèvres. « Comment vous allez ? » J'étudiais les 3 et constata qu'il en manqua un : « Il en manque un, je suppose ? On peut commencer sans lui, au pire ? »

« Leo ! » Son meilleur ami arrivait, petit déjeuner du dimanche en main. C'était le petit déjeuner des mecs quoi. Il entendait déjà sa sœur lui crier que c'était dégoûtant de manger ça le matin, mais les filles ne comprennent pas qu'eux les mecs n'ont pas le même estomac qu'elles. Il a beau être en médecine et connaître les recommandations d'une bonne hygiène alimentaire, ce n'était que des recommandations. « Oui c'était moi. Je suis étonnement surpris que tu sois arrivé le premier. » Le premier après lui bien sûr. Surtout qu'il était encore à moitié endormi. Melchior lui donne une tape sur l'épaule, un coup pour le stimuler, le réveiller. « T'es là, c'est tout ce qui compte ! » Se passer du chanteur aurait été compliqué... L'unique femme du groupe arrivait à son tour, lunettes noires sur le nez. « Salut... Ashleigh ! » lance-t-il hésitant, mais presque sûr qu'il a tapé dans le mille. En même temps, les filles n'avaient pas été nombreuses à s'être présenter au casting, et c'était une aubaine d'être tombé sur Ash et son talent de batteuse. « Juste à l'heure. Les derniers ne vont pas tarder à arriver. » Entre Leo dans le brouillard et son petit déjeuner et Ashleigh, son café et lunettes pour cacher des cernes peut être... Ouais, c'était pas l'idée du siècle cette répèt du dimanche matin, mais il n'y avait pas le choix. « Allez les gars, faut se réveiller ! » qu'il dit tandis qu'Arthur arrive peu de temps après « Hey ! Ca va et toi ? Bon juste une note pour la prochaine fois, pas de répèt le dimanche, sinon on en perd au moins deux. » plaisante-t-il. Mais même pour lui, il aurait préféré resté au lit bien au chaud. Surtout qu'Alexandra était là, enfin bref. Le temps était à leur groupe ! « Oui, je pense qu'on peut commencer. Il nous rejoindra en cours. » Melchior s'étire pour réveiller ses bras et ses doigts, se mettant en condition pour gratter les cordes.

Leonidas n’était franchement pas du matin quand il avait passé la nuit à la morgue surtout que la nuit dernière n’avait pas été des plus intéressantes à savoir zéro cadavre à autopsier. Dans ces moments, il était simplement heureux d’avoir une console de jeux vidéo entre les mains car c’était là, sa seule occupation. Il y a encore quelques mois, il aurait pu tenir la discute avec une de ses collègues mais cette dernière avait trouvé le moyen de se marier et de se tirer dans un autre état. « T’inquiète j’en suis le premier étonné… en même temps, le dimanche, y a pas grande circulation » admit-il en se passant une main dans les cheveux, les ébouriffant au possible. Ashleigh arriva sur ses mots, ayant l’air d’avoir passé une nuit compliquée. « Gueule de bois ? » demanda-t-il en ne la voyant pas enlever ses lunettes de soleil. Tiens, ça faisait un moment qu’il n’avait pas pris de cuite songea-t-il alors que son meilleur ami tentait de les réveiller. « Ouais ouais… on se réveille ! Si j’avais su que tu serais aussi en forme un dimanche matin, je te jure, je t’amenais un café avec du Xanax dedans » rétorqua-t-il avant de mordre un grand coup dans son sandwich. Arthur arriva alors et Leonidas le salua d’un petit signe de la main, trop occupé à prendre son petit déjeuner grec. « Mel’ je t’adore mais je te signale que j’étais de garde hier hein alors si tu veux pas finir sur ma table d’autopsie, me chatouille pas trop » rétorqua-t-il. Le ton paraissait froid mais le demi-sourire qu’il offrait à son meilleur ami montrait qu’il plaisantait. « Chais fini ! Chuis prêt » marmonna-t-il la bouche pleine avant de jeter son sachet ainsi que la petite serviette dans une poubelle.

En arrivant, tu demandais si tu n'étais pas en retard, mais non, juste Leonidas et Melchior étaient présents. Il manquait deux autres personnes donc ça va, tu t'en étais bien sortie, pourtant le timing c'était pas pour toi. Tu les saluaient, ils faisaient de même, voyant bien tes lunettes sur ton nez et ils en concluaient à une gueule de bois ou de la fatigue. Pas plus mal. Juste du manque de sommeil. C'était mieux comme excuse. Avoir prit une cuite la veille de la première répète c'était pas pro quand même, tu ne pouvais pas leur sortir cette excuse qui était peut être mieux que ton kidnapping et tes bleus, mais pire que le manque de sommeil. Enfin tu constates bien vite que t'es pas la seule qui est dans le coltar. Arthur débarque alors et vous tombez d'accord que faire une répétition un dimanche c'est pas le mieux. En pleine milieu de semaine, perso ça te dérangera pas du tout. Et tu rigoles quand Leo taquine Melchior concernant le xanax. Tu découvres alors que le jeune homme travaille dans le milieu de l'autopsie et tu ne perds pas ton côté taquin. Ah c'est ça cette odeur alors ? que tu balances, sourire aux lèvres. T'étais toujours comme ça avec les mecs, que tu les connaissent depuis longtemps ou cinq minutes. T'espérais qu'il le prenne à la rigolade mais tu sentais ce feeling avec les trois jeunes hommes. Il avoua alors être prêt et tu pris place sur ton siège, derrière ta batterie. Ton café au sol, tu attrapes tes baguettes, prête pour débuter. Prête aussi lâches-tu, laissant le chanteur lancer le début de répétition.

« Bon, juste une note pour la prochaine fois, pas de répèt le dimanche, sinon on en perd au moins deux » Je me mis à sourire quand les deux autres acquiescèrent aussi. Je n’avais pas la gueule de bois, j’avais juste extrêmement mal dormi, mes problèmes s’accumulant progressivement. M’enfin ce n’était ni l’endroit ni le moment pour se plaindre. Alors, je proposais qu’on commence la répétition, à quatre. Les autres se mirent en place derrière leur instrument respectif, tandis que je sortais mon violon. Si tout était là, il était hors de question que mon violon reste hors de chez moi. Vu le prix et la valeur sentimental qu’il avait, il était sans doute plus précieux que n’importe quel autre instrument. « Prêt aussi. » Je sors de ma pochette quelques feuilles de partitions, écrit pour chacun des instruments. « Je n’étais pas certain qu’Andrea soit encore de la partie, je n’ai plus trop de nouvelles. Alors, j’ai préféré assurer nos arrières. » Je leur donne une partition réécrite de deux chansons modernes qu’on pourrait facilement reprendre pour se mette dans le mood. « On commence par n’importe laquelle, comme vous voulez ! » Je suppose qu’il faudra qu’on se penche pour écrire nos propres musiques, mais pour le moment, prenons le temps de nous connaître nous, et nos instruments.