tag you're it (neptander)

Je savais pas trop à quel point j'étais pétée. Beaucoup je crois. Disons que pour que j'arrive à me casser la gueule dans les escaliers pour sortir du bar, c'est que je devais avoir bien bien bu. MAIS ce n'était pas ma faute. Ahaha, no. Je vous vois déjà venir en me sortant "maiiis t'avais qu'à moins boire" ou bien "tu l'as voulu". Eh bien moi j'vous réponds déjà d'aller vous faire foutre et ensuite que non, c'est pas de ma faute si on m'a offert à boire ew. J'suis belle, j'ai de beaux seins, des lèvres pulpeuses ET -non négligeables- j'arrive à toucher le bout de mon nez avec ma langue. Forcément qu'on me donne à boire en échange de c'te démonstration héhé. J'avais chaud, j'avais la tête qui tournait, mais j'me sentais tellement euphorique. J'aimais tellement cette sensation, j'adorais ça même. C'est pendant ces moments là que je me sentais le plus vivante, où j'avais la sensation de ne plus avoir du tout de limite, que j'étais invincible. Ouai. Comment les gens qui ne boivent jamais font au juste pour ressentir ça ? Ils font pas voilà. 1+1=2. Merci à tous de votre attention, j'peux rentrer. J'avais exam j'crois en plus demain. Sa mère. Je poussais contre le mur la demoiselle avec qui j'avais passé la soirée et qui ressemblait bien trop à Agathe je crois. Je l'embrassais, sans aucune retenue, apposant mes mains de part et d'autre de son visage. Putain ce que c'était bon. Je lui souris. Elle avait l'air out elle aussi. Puis je m'en allais. Comme ça. Sans rien de plus. J'étais frustrée mais elle avait l'air pas fiable aussi. Puis on s'était déjà faits plaisir aux toilettes. Je m'éloignais avant de remarquer un guguss qui s'excitait sur le bord de la route. Je m'approchais avant de reconnaître notre président. Je me posais contre un mur, par terre, rigolant un peu que personne veuille de lui dans un taxi.

Encore une nouvelle nuit à boire jusqu'à en perdre toute notion du temps et de l'espace. Az me manquait et je cherchais juste à combler le manque de sa présence dans ma vie. Elle n'était plus là, depuis que nous avions couché ensemble. Elle était absente et on s'était juste vu pour que je puisse récupérer Hendrix. Et depuis rien, nada. Alors le petit était avec la babysitter et j'avais passé le plus clair de ma soirée à enchainer les shots. Le truc, c'est qu'il était temps de rentrer et c'était à peine si j'arrivais à tenir debout. Je faisais un appel aux taxis sur le bord de la route mais aucun d'entre eux n'était libre ou s'arrêtait. J'en voyais des disponibles qui me lançaient - je crois - un regard méprisant avant de continuer leur route. Je n'aimais pas ça mais je persévérais. Jusqu'à ce que quelqu'un vienne me tenir compagnie dans mon désarroi le plus complet. “Arrête de rigoler c'est pas drôle” Je crois la reconnaître mais j'en suis pas sûr alors je continuais de tenter d'arrêter les taxis, en vain. Du coup, j'allais la rejoindre à côté du mur, installé sur le sol. “T'es qui ? On se connait ?” Au moins, j'y allais pas par quatre chemins.

Il aurait pu être en tutu en train de danser la macarena que ça m'aurait même pas trop étonnée en fait tellement c'était magique. Les taxis l'évitaient comme si c'était la peste, c'était obvious, j'adorais. A sa place, je les insulterais, il avait l'air de rester plus ou moins calme. Enfin, c'est un notion relative. “Arrête de rigoler c'est pas drôle” Mais j'arrivais pas à me retenir, j'continuais de ricaner essayant désespéramment de ne pas me casser trop la gueule en me mettant assise. Mais ce fut un échec.  Aïe. Je sortais mon briquet, que je laissais échapper d'entre mes mains. Putain sa mère. Pourquoi ? J'veux ma clope. “T'es qui ? On se connait ?” J'haussais un sourcil, avant de lui répondre grand sourire. Ouai, on a couché ensemble l'autre fois. Ca s'dit président mather, et ça se souvient même pas de ses condisciples.  Fin.. disons que t'as essayé puis t'as eu la peine. Assez pitoyable. J'ricanais encore une fois, sortant la clope de ma poche. J'suis sûre qu'il allait bientôt pleuvoir, mes pointes devenaient rigides. Oui mes cheveux prévoient la météo. Et mes seins la température. Il fait froid selon eux.

C'était dur de pouvoir rentrer chez soi dans un état tel que le mien. Mais j'allais y arriver, avec persévérence. Et si un taxi allait décider par me prendre. En fait c'était surtout ça le problème. Aucun d'eux ne voulait s'arrêter. Le pire ? On se foutait ouvertement de ma gueule puisqu'une blondinette s'était calée contre un mur pour se mettre à me regarder essayer d'attirer une de ces automobiles jaunes, en vain. Je stoppais mes essais pour me mettre à côté d'elle, tentant la conversation qui m'occuperait sûrement à décuver. “Quoi ?” Mes sens m'indiquaient qu'elle mentait, mais je n'en avais pas la preuve formelle. Et puis, elle galérait aussi pour allumer sa clope, ouais bah fallait pas se foutre de ma gueule. Le karma est une bitch. “T'es sérieuse ? J'm'en souviens pas” J'arrivais pas à savoir si elle était sérieuse dans ses propos ou non. Ça aurait pu, très clairement.. mais non, j'étais vraiment pas sûr de tout ça alors je faisais un peu l'innocent, celui qui ne se souvenait de rien. Ce qui était vrai en fait. “Mais je suis pas pitoyable en vrai. Sauf pour attirer un taxi vers moi” Ce qui était vrai pour le coup, elle en était témoin.

Oh bordel que ma vision n'est pas faible. Je sentais les flous que j'avais sur les côtés gagner du terrain et me faire perdre en crédibilité au niveau de ma démarche digne de plus grands mannequins. Fuck it. Mais bon, osef. J'essayais de regarder un peu les snaps en même temps que Twitter mais bordel, c'était limite si ça m'éblouissait pas de trop alors que la luminosité était à son niveau le plus bas. FML. Heureusement, que je trouvais une meilleure distraction avec mon futur président, si jamais j'arrive à faire c't putain de bizutage, même si en vrai ça m'cassait les couilles de devoir faire preuve de mon allégeance tsais. C'est n'importe quoi ces histoires de confrérie, j'sais même pas pourquoi j'avais voulu rentrer là dedans quoi. “Quoi ?” J'haussais les épaules, pas tellement crédible avec mon grand sourire. “T'es sérieuse ? J'm'en souviens pas” Je soupirais, me mettant un peu mieux contre le mur. C'est pas possible les hommes de nos jours. T'inquiète moi non plus.. tu devais pas être ouf. lui confessais-je. Bordel, j'voulais fumer. “Mais je suis pas pitoyable en vrai. Sauf pour attirer un taxi vers moi” J'acquiesçais d'un air qui se voulait compréhensif. Ouai, ouai, c'est ce qu'on dit. Vraiment, j'y croyais pas tellement pour être honnête. Prouves moi que t'es pas pitoyable. J'tournais la tête vers lui, nos visages tout près l'un de l'autre, un sourire provocateur sur mes lèvres, autant que possible. Parce que bon, pour moi, être président de la mather house, c'est déjà une preuve de déchet style. C'est cadeau.

La soirée n'était pas finie tant que je ne me retrouvais pas dans mon lit. Alors ouais, je ne prenais aucun répit, parce qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver. Et là, je me retrouvais avec une blonde qui s'amusait à tripoter son téléphone, sans que je sache trop ce qu'elle faisait. Mouarf, au pire je m'en fichais pas mal. Et puis je sais pas pourquoi, la conversation est partie et elle parlait du fait qu'on ait couché ensemble une fois. Ah bon ? Je m'en souvenais pas. “Sûrement, il parait que je suis pas un bon coup t'façon” Enfin je sais pas trop ce qui se dit à mon propos en fait, sûrement que c'était ça, ou peut-être pas. Qu'importe, le fait est que je ne pouvais plus coucher avec Az à cause de mes conneries. Et ça, ça me rendait vraiment triste. J'avouais ne pas être pitoyable, sauf dans certains cas, comme attirer des taxis qui ne voulaient pas s'arrêter. Ouais, je n'y arrivais tout simplement pas. Mais elle n'y croyait pas et voulait que je le lui prouve. Non mais c'est une blague ? “Moi ? Tout de suite maintenant avec cinq grammes d'alcool dans le sang ?” Je serais tout sauf pas pitoyable en fait. “T'es pleine de préjugés, c'est mal” disais-je en louchant un peu trop sur ses lèvres qui étaient bien trop proches des miennes. “T'as une idée de ce que je pourrais faire pour te le prouver ?” Acceptons le défi et tentons, on a rien à perdre de toute façon.

“Sûrement, il parait que je suis pas un bon coup t'façon” Je ricanais en voyant sa tête si triste de chien battu qui espérait que je lui fasse des petits compliments par-ci, par-là sauf que non. Déjà pour que je dise que quelqu'un est bon au pieu, faut un orgasme inévitablement. Et vu qu'ils sont pas tous doués comme ça, c'était rare ce genre de compliments. Bah voilà t'as ta réponse. Petite bite qu'est-ce que tu veux, ça devait être ça. Eh beh, le président mather qui serait mal loti ? C'est cho bouillant. “Moi ? Tout de suite maintenant avec cinq grammes d'alcool dans le sang ?” J'acquiesçais. Ah bah oui, là fallait qu'il me prouve tout un tas de choses. Notamment l'utilité de venir dans une confrérie. Parce que là, j'étais bizut mais j'pense que c'était surtout la pression que m'avait mise mes frères qui m'avait poussé à tenter ma chance chez les mathers. So, idk. “T'es pleine de préjugés, c'est mal” J'haussais les épaules, appréciant de voir son regard loucher sur mes lèvres comme si il était attiré par elles. Il était pu avec sa meuf lui ? Ou bien il était volage ? Les deux situations me correspondent à fond. “T'as une idée de ce que je pourrais faire pour te le prouver ?” J'arquais un sourcil, un sourire se dessinant sur mes lèvres. Déjà, ais un taxi, ça serait pas mal et ça me montrera que certaines personnes peuvent t'accepter en voiture. Non, j'me foutais pas de sa gueule. Ensuite, tu pourrais me montrer un peu... ce que les soirées mathers t'ont enseigné. dis-je en me mordant la lèvre, rangeant définitivement mon téléphone dans ma poche.