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tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé... (Teresa)

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  T’es viré Denys… J’avais blêmi en entendant ses mots. Et d’un coup, j’avais vu l’avenir qui se profilait alors pour moi : un microstudio riquiqui, ou une chambre de bonne sous les combles, des soirées devant mon bouquin de philo, en tête à tête avec moi même, des repas diet composés de nouilles sauce rien du tout, adios le loft, adios les chichons, adios les soirées et les tournées à gogo, adios le spring break, adios la belle vie… Je ne roulais pas sur l’or, mes frangins finançaient la reprise de mes études mais pour tous les extras, les ‘à côtés’ c’était uniquement grâce à mon job de mécano que je pouvais me les permettre. Alors oui, j’avais blêmi, dégluti difficilement et bégayai un vague « Comment ça ? » pour entendre ensuite mon ancien boss m’expliquait qu’il trouvait que je prenais trop de congés et qu’il me licenciait pour ce motif. Ma chance dans l’histoire, c’est déjà d’avoir la meilleure BF du monde entier, si tant est que je puisse encore la qualifier de BF étant donné la tournure que prenaient les choses entre nous, bref Ash avait payé mon voyage pour la Jamaïque, et mon autre coup de bol avait été d’avoir rencontré Brent, mécano dans un garage concurrent qui m’avait sauvé la mise après mon licenciement en m’obtenant un contrat dans l’établissement où il était salarié.  T’es embauché Denys… Amen. Et le cauchemar d'un futur sans le sous s'évapora... Me voilà donc au volant, en route pour mon premier jour, lorsqu’après quelques kilomètre, une voiture garée sur le bas côté, warnings allumés, attira mon attention. Une demoiselle se tenait près du véhicule avec un air passablement agacé. Ca sentait la panne à plein nez. Une première cliente pour mon nouveau poste ? Ralentissant, baissant ma vitre, je hélai la jeune femme : « Ca va ? Besoin d’un coup de main ? »  proposai-je avant de préciser : « Je suis mécano. » Précision utile quand même, histoire qu’elle me prenne pas pour le relou de service qui essayait de brancher les filles en galère.

@Teresa Nòwakcòwska
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DENYS & TERESA

J'étais en panne. Pire, j'étais en panne au bord de la route habillée d'une longue robe de soirée, les bras nus et frissonnante. J'aurai du rester dormir chez mes parents au lieu de refuser, et de vouloir à tout prix rentrer sur Harvard. Oui, mais non. Entendre ma mère se plaindre de mes cernes, les voisins jouer les pires paparazzis ? Ou mon père fumer sans rien dire ? Je n'avais pas déménagé le plus vite possible pour revivre ça. Ou alors j'aurai du prendre un chauffeur. Tout les dignitaires de Boston avait ce genre d'hommes de main non ? Je n'arrivais pas à mettre d'ordre dans ma tête. J'avais cru ce genre de réceptions finies, mon heure de gloire ayant chu depuis quelques années, pourtant à l'occasion d'un concours mondiale de musique classique auquel j'avais déjà participé auparavant organisé par la ville, j'avais été invitée comme membre d'honneur et ancienne gagnante. La peur m'avait enserré la tête, les jambes, l'esprit, le corps entier. J'avais été paralysée, comme si avec cette compétition ressortait des cavités cachées de ma mémoire mon médisant passé. Le dîner en lui même avait été un concentré de tortures, m'étant sentie comme un pigeon au milieu des aigles. Peu flatteur comme comparaison mais c'était la seule qui me venait présentement. Heureusement, on ne m'avait pas demandé de jouer, j'en aurai été incapable. Je n'avais pas touché de harpe depuis la rentrée et toute la technique dont la critique m'encensait n'était plus que fumée. La pression sur mes épaules m'avait peut être fait boire plus que de raison mais la panique m'avait laissée sobre, bien assez pour conduire et rentrer dès l'événement terminé. Seule. J'aimais être seule, sans risques, sans personnes. J'avais besoin de réfléchir, de savoir ce que je faisais là, de grandir et d'abandonner la gamine capricieuse que j'étais. Mais j'y arrivais pas. La secousse du véhicule me sortit de mes pensées. C'était quoi encore ces conneries ? Prudente, je m'approchais de la bande de sécurité, au cas où mais d'autres bruits inquiétant retentirent jusqu'à ce que la voiture pile net, fumante, semblant me narguer. Et oui princesse, histoire de te pourrir encore plus ta journée. Garée sur la bas côté, je donnais un violent coup dans le volant. Et merde. Allumant mes feux de signalisation, je sortais, affrontant le soir tombant et passablement glacé. Le comble ? Je n'avais pas de veste, j'étais fatiguée en furieuse. La route n'était pas excessivement fréquentée mais les voitures qui passaient devenaient aveugles en me frôlant. C'est toujours comme ça... Lorsqu'une voiture ralentit, laissant apparaître un jeune homme conduisant. Un mécanicien ? Oh, oui ! Oui ! Enfin le "besoin d'un coup de main" c'était pas très intelligent. Non franchement, ce dont j'avais besoin là maintenant, tout de suite, c'était un cocktail et un globe terrestre. Soit, je n'étais peut être pas si sobre en fait... « Oui, merci. J'étais en train de conduire et la voiture a... comment dire ? Sursauté ? Ouais, elle a fait un bond. Et puis elle s'est arrêtée et m'a lâché au beau milieu de nulle part cette conne. » Bourrée et énervée, j'en devenais vulgaire, même avec les gentils inconnus qui n'avaient rien demandé et proposaient juste leur aide. Calme toi Teresa, il ne te mangera pas...
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