CHAPTER ONE
Present Day La chambre est sombre. La nuit a déjà étendu son manteau bleuté depuis quelques heures. Les rideaux à demi tirés dansent légèrement au rythme du vent car les fenêtres sont entre ouvertes. Le pas lourd, le visage fatigué, l'occupante de la pièce pousse la porte d'un mouvement habile de la hanche. Elle ne tient plus compte de rien à part du lit qui l'appelle irrémédiablement. Aurora porte un vieux pyjama qu'elle a trouvé chez sa soeur, un qui se trouvait au fond d'un placard, qu'on avait oublié. Bingo, c'est pile ce dont elle a besoin pour s'occuper d'un enfant. Elle pose le baby-phone sur la table de nuit, non loin de son oreille. Car même si elle rêve par dessus tout d'une nuit de neuf bonnes heures, elle sait très bien qu'elle ne dormira qu'à moitié, toujours à l'affut. Sa vie ne sera plus jamais la même maintenant qu'elle n'est plus toute seule, maintenant qu'elle doit prendre soin d'un autre être humain... La chair de sa chair, le sang de son sang...
Elle ne se sent toujours pas prête à réécrire pour quelqu'un, elle veut profiter de chaque seconde avec ce petit être. Si sa fille la fatigue le plus clair de son temps, elle doit bien avouer qu'elle l'aime du plus profond d'elle même. Elle finit par atteindre le précieux meuble, et son corps rencontra les draps frais. Un sourire étire ses lèvres lorsque sa tête repose sur le coussin moelleux. Et peu à peu elle glisse vers les nimbes des rêves, des souvenirs, alors que les images finiront bientôt par se succéder et laisser place aux passages de sont passé les plus enfouis en elle...
Vingt-six ans plus tôt:La lumière emplie la pièce, le salon est plein d'une douce chaleur. Une femme tient dans ses bras un bébé, avec une infime précaution. Assise sur un rocking-chair elle le berce doucement. Des petits pas pressés se font entendre sur le parquet clair, rompant le silence et la tranquillité. La femme sourit; Aurora arrive, bras en avant du haut de ses six ans et se plante devant sa mère, Miranda. La petite incline la tête et s'approche doucement, elle pose un regard curieux sur le petit corps qui repose contre l'adulte.
La fillette lève une main et la pause lourdement sur le nouveau-né, sans ménagement mais sans grande force non plus dû à son jeune âge. Miranda intervient:
-Non Aurora, cela n'est pas la bonne façon de se comporter avec son frère ! Il est très petit tu le vois bien ?! La petite rousse hocha vivement la tête. Le visage de sa mère se radoucit et un fin sourire vint étirer ses lèvres. Elle attrape la main de sa fille et lui dit en joignant le geste à la parole:
-Tu dois la poser très délicatement, doucement... Comme ça... Tu comprends ?
-Oui... Maman !Et elle toucha de nouveau son frère, d'une façon bien plus docile. Puis elle se pencha un peu plus en avant, Miranda approcha le petit corps un peu plus et les lèvres minces d'Aurora vinrent s'écraser sur le front du bébé. Elle se recula un peu et déclara alors que ses yeux brillaient de joie:
-Ze t'aime petit frère !!Et alors qu'une douce mélopée s'échappait du salon, Aurora quitta sa mère en trottinant. Car elle savait qu'entendre ces notes signifiait une chose: sa leçon de piano avec son père allait commencer. La fillette adorait ces moments passé avec son paternel, il était impressionnant, grand, avec une mâchoire carrée. Ses mains puissantes mais délicates, ce qui lui permettait d'aller et venir à sa guise sur un clavier. Il était chef d'orchestre et pianiste; la mère d'Aurora, quant à elle, était peintre: tout deux des artistes. La gamine déboula dans le salon à toute allure et s'arrêta net lorsque les grands yeux bleus de son géniteur se posèrent sur elle. Il lui adressa un sourire et tendit une main vers elle; elle s'avança timidement et prit place à côté de lui sur le tabouret: la leçon pouvait commencer.
Vingt-quatre ans plus tôt:La famille était rassemblée atour de la table. Ils n'étaient qu'entre eux; le père, la mère, Aurora et son petit frère maintenant âgée de deux ans et sa soeur qui en avait six. Ils étaient là pour fêter l'anniversaire de l'aînée, l'anniversaire d'Aurora. La fillette n'avait pas voulu faire quelque chose avec ses amis, non elle ne voulait pas avoir trop de monde autour d'elle... Juste ceux qui avaient été là pour elle depuis le début. Et puis de toutes les façons, elle n'avait pas tant d'amis que cela. Et préférait largement la compagnie d'un livre ou dessiner. Son esprit avait beau être vif, elle avait beau s'intéresser à beaucoup de chose, Aurora était une enfant solitaire. Mais cela ne la dérangeait pas vraiment, elle était ainsi et ne s'en souciait guère pour le moment.
Il y avait une petite pile de cadeaux et petite rouquine la dévorait des yeux depuis un moment déjà. Lorsque le gâteau arriva enfin et que la si célèbre chanson "Joyeux anniversaire" fut entonnée par ses parents et difficilement par sa soeur et encore plus son frère (c'était plus l'air qu'il arrivait à reproduire, le père étant ravi car espérant qu'il puisse un jour choisir la voie de la musique), Aurora trépignait d'impatience. Les cadeaux furent finalement déballés et le papier d'emballage jonchait le sol allègrement. Tout semblait terminer quand la petite soeur de notre protagoniste arriva en trottinant avec une boite. Le paquet n'avait pas été emballé et on pouvait clairement voir qu'il s'agissait d'une boîte à chaussures mais l'enfant s'en fichait car ce geste représentait tellement pour elle ! Sa soeur lui avait fait un cadeau !
Aurora attrapa le paquet pieusement, retourna s'asseoir et le déposa sur ses genoux. Lorsqu'elle souleva le couvercle, elle découvrit une paire de chaussures qui était déjà à elle mais qui avait été légèrement modifiée ! En effet, la petite soeur, Victoria, avait appliqué par dessus et de façon grossière une peinture dorée qu'elle avait du trouver dans l'atelier de sa mère, s'y étant sournoisement faufilée car d'habitude, Miranda le fermait toujours à clef. A la vue de cela, les parents se levèrent d'un bon et c'est la mère qui attaqua les hostilité:
- Victoria !! Mais pourquoi tu as fait ça voyons ??! La fillette renifla et se dandina, remarquant bien que ce genre de phrase n'était pas de bonne augure pour elle. Elle jeta un coup d'oeil en diagonale à sa soeur au passage avant de dire timidement:
- Mais c'est... C'est Aurora mama... C'est une princesse, comme dans l'histoire !!-Quelle histoire ?Victoria se leva de sa chaise d'un bon, comme si on venait de lui piquer le derrière et quitta la pièce. Son pas léger se fit entendre de nouveau quelques minutes plus tard et elle revint avec un livre à la main. Elle le tendit à sa mère: "La Belle au bois Dormant". Les lèvres de Miranda s'étirèrent en un fin sourire: Aurore dans l'histoire et Aurora sa soeur... Victoria avait du faire ce type de rapprochement...
La petite fille rousse attrapa les chaussures et les attacha alors à ses pieds; pour tout dire elle ne les quitta pas du reste de la journée. Même si le geste était finalement des plus mignons qu'il soit et sans arrière pensée méchante, les parents durent marquer le coup. Pour punir Victoria, ils l'envoyèrent trente minutes dans sa chambre, sans voir personne. Et ils lui expliquèrent qu'on ne devait pas peindre les chaussures des gens de la sorte.
Lorsque le soir tomba, Aurora alla retrouver sa soeur qui, toujours un peu honteuse, avait décidé de repartir dans sa chambre. Elle grimpa sur le petit lit, les chaussures à la main. Pour la rouquine accorda un grand sourire à la plus jeune et lui dit d'une voix très sérieuse:
- Elles sont très belles tes chaussures ! Je les garderai toujours !!Et en effet ce fut le cas... Car si aujourd'hui vous regarder dans un carton dans l'armoire d'Aurora, vous retrouverez ces fameuses chaussures, n'ayant absolument pas bougées... Avec cette peinture dorée mal appliquée mais qui signifient tellement pour la jeune femme à présent...
Vingt-et-un ans plus tôt:-Aurora... Tu sais, tu peux me faire confiance... Tu peux me parler.L'interpelée leva vers l'individu ses grands yeux bleus. Assise dans un large canapé de cuir, elle affichait une mine triste; en effet, du haut de ses onze ans, peut-être que parler lui aurait fait du bien. Mais elle n'avait pas confiance. Elle avait toujours été ainsi: méfiante. Sauf avec les gens de sa famille: son papa, sa maman, son frère et sa soeur qu'elle aimait par dessus tout. Elle fronça légèrement les sourcils face à l'homme à la voix grave. Elle essuya rapidement une larme qui perlait au coin de son oeil droit et qui menaçait de dangereusement dégouliner le long de sa joue. Elle ne voulait pas faire ce plaisir à l'étranger. Elle ne voulait pas confirmer qu'elle avait besoin d'aide. Pourtant, c'était certainement le cas... Surtout lorsqu'on voyait une excellente camarade de classe se noyer sous ses yeux, qu'on restait là, impuissante à ne pouvoir rien faire, lors d'une sortie scolaire. Le pied d'Alice avec glissé, alors que les élèves se trouvaient sur un ponton au bord d'un lac. La tête avait tapé le bois et il avait été confirmé que c'était plus cette blessure là qui avait causé la mort, que la noyade au final... Même les adultes présents n'avaient rien pu faire... Aurora avait poussé un hurlement alertant tout le monde. Alice... Elle était telle les deux héroïne des comptes:
Alice au pays des Merveilles et Aurora, si proche d'Aurore dans
La Belle au bois Dormant.
Mais Alice n'était plus... Et la jeune fille rousse se retrouvait toute seule dans la classe à présent, sans amie, sans allié.
La petite fille avait très vite muri suite à cet événement. Elle était devenue plus responsable et encore un peu plus renfermée. Elle s'évadait en dessinant et en écrivant des petites histoire que seule sa soeur pouvait lire et elle les racontait le soir à son frère. Mais bientôt elle arrêta de les leurs transmettre car les histoires devenaient plus torturée... C'est d'ailleurs en tombant sur l'une d'entre elles que la mère d'Aurora décida qu'il était peut-être temps que sa fille aille voir un psy... Et c'est ainsi qu'elle se retrouvait devant cet individu qui lui répétait qu'elle pouvait lui faire confiance. Tu parles ! Mon oeil oui ! Elle fronça les sourcils et soutint le regard du spécialiste:
- Parler de quoi ?- Et bien... Peut-être d'Alice ? Tu ne veux pas m'en apprendre un peu plus sur elle ? Je ne la connaissais pas tu sais.La rousse haussa les épaules et petit à petit, commença à abaisser la barrière défensive qu'elle avait choisi d'ériger. Elle débuta simplement par décrire physiquement son amie, puis son caractère et bientôt les souvenirs qu'elles avaient ensemble. Alice et elle étaient devenues amies l'année de leur neuf ans. Alice était nouvelle lors de la rentrée et venait tout droit d'Angleterre. Aurora se souvenait qu'elle avait trouvé son accent étrange mais très chantant et agréable à entendre. Puis leurs regards s'étaient croisés et elles avaient tout de suite accrochées, jusqu'à devenir inséparable.
La séance toucha bientôt à sa fin. Et lorsqu'elle sortit de la grande pièce "d'interrogatoire" elle s'autorisa enfin à laisser choir les larmes qu'elle retenait depuis si longtemps. Il était clair qu'elle aurait du mal à oublier cette personne. Et jamais elle ne l'oublierait. Car même après vingt et un ans, Aurora gardait dans son sac le collier qu'elles s'étaient fabriqué, l'une pour l'autre et qui devait symboliser leur amitié éternelle.
Quatorze ans plus tard:Sur un coup de tête, Aurora avait décidé qu'elle irait étudier à Harvard. Cette prestigieuse école la faisait rêver. Du haut de ses dix-huit ans, elle s'était battue bec et ongle pour avoir accès au programme et avec une place là-bas. Alors quand la lettre était arrivée un beau matin et qu'elle était d'une épaisseur assez importante, la rouquine avait directement couru jusqu'à la maison pour annoncer la bonne nouvelle à sa mère. Son père n'était pas là car il travaillait à l'époque avec un orchestre pour un concerto. Mais elle l'avait appelé dans la foulée également pour lui transmettre la bonne nouvelle.
Le jour du départ, l'émotion entre les frères et soeur était palpable. Ses parents devaient l'accompagner mais les autres enfants de la famille Bradshaw n'avaient pas pu venir car les cours avaient repris pour eux... La voiture s'était ébranlée alors que la route à faire allait prendre un peu de temps. Lorsque Harvard fut en vue, la tension monta d'un cran et Aurora ne tenait plus en place. Lorsque la voiture s'arrêta devant le dortoir qui allait bientôt être le sien, elle descendit rapidement et ouvrit le coffre. Ses parents sortirent et la regardèrent, des larmes dans les yeux:
- Tu vas nous manquer, ma chérie...Aurora soupira et leur adressa un franc sourire. Elle savait qu'ils ne faisaient pas cela pour qu'elle reste avec eux, au fond, ils étaient très fiers de leur fille. Mais ils disaient juste la vérité... La situation était nouvelle et il faudrait un temps d'adaptation à tout le monde. Ou peut-être sauf à la jeune fille qui ne rêvait que d'une chose: voler de ses propres ailes:
- J'vous aime ! Lâcha-t-elle en allant les serrer dans ses bras.
Papa, maman, ça va aller ! Je vous appelle dès que je peux ! Ne vous en faites pas pour moi !-Tu comprendras lorsque tu auras des enfants ! Lui dit sa mère pour la taquiner.
-Oui baah peut-être mais c'est pas demain la veille !Les affaires furent montées dans sa chambre (qu'elle partageait avec une autre personne); et quand tout fut en place et terminé, Miranda et Alec étouffèrent une dernière fois leur fille contre eux. Ils lui demandèrent si elle souhaitait faire parti d'une confrérie ou d'une sororité. Pour l'instant elle n'en avait absolument pas la moindre idée ! Elle venait tout juste d'arriver et ne connaissait personne. C'est à ce moment que sa colocataire entra dans la pièce et elles firent rapidement connaissance. Les parents Bradshaw confièrent ainsi leur fille. Et Aurora regarda la porte se refermée dernière eux, ses lèvres s'étirèrent en un fin sourire et bientôt elle fut ré-absorbée par sa conversation avec la nouvelle venue. Ainsi donc commençait sa vie à Harvard...
Trois ans plus tôt: Consécration. Le rêve d'Aurora s'était réalisé. Elle était nominée aux Oscar. Sérieusement ?! Elle n'arrivait pas à réaliser. Depuis quelques années déjà, elle avait participé à de nombreux longs métrages, elle écrivait et mettait en scène. C'était sa passion, elle donnait absolument tout, quitte à paraitre parfois pour une cinglée. Mais elle s'en fichait, car elle pouvait enfin s'exprimer pleinement et les moments où elle travaillait étaient les rares fois où elle avait totalement confiance en elle... Sinon, le reste du temps, ce n'était pas gagné (bien que les progrès depuis ses dix-huit ans avaient été considérables, Harvard y étant largement pour quelque chose).
Elle avançait comme si elle ne contrôlait pas ses pas, comme si un marionnettiste tirait les pauvres ficèles qui permettaient de la faire avancer. Aurora était dans un autre monde. Sa robe à volants était volumineuse et elle se rendit bientôt compte qu'elle allait devoir reporter son attention sur sa course. Les places furent remplies, doucement mais surement. Et c'est là qu'elle le vit. Au départ, la jeune femme fut totalement paniquée, car jamais son coeur ne s'était autant emballé à la vue d'un homme. Il était devant elle et se retourna, cherchant visiblement une personne des yeux parmi la foule. Puis leurs regards se croisèrent. La rousse esquissa un petit sourire, timidement, espérant très fort qu'elle ne passerait pas pour une cruche si jamais ce n'était pas elle qu'il regardait et à qui il venait de rendre son sourire. Edgar... Elle joua nerveusement avec une mèche de ses cheveux pendant une grosse partie de la cérémonie, et lorsqu'il se retournait de temps en temps, elle espérait au fond d'elle que c'était pour l'apercevoir de nouveau.
Ils furent présenter plus tard dans la soirée. Edgar Corleonesi. Très vite le courant passa entre eux. Aurora le trouvait très drôle et appréciait également sa vision sur certaines choses. Il ne fallut pas longtemps pour qu'ils finissent par se rendre compte qu'ils avaient été piégé par une attirance réciproque... Ô triste sort ! Et c'est ainsi qu'une nouvelle histoire s'enclencha.
Sept mois plus tôt: -Bordel Edgar, tu fous quoi là ? T'es où ?Aurora s'adressait au répondeur de son compagnon. Elle marqua une pause de quelques secondes pour lâcher un soupir qui marquait clairement son humeur massacrante.
- C'est qui cette pouffe avec qui tu apparais sur une bonne partie d'internet, hein ??! Nouvelle pause.
Je suis complètement débile... Débile car je pose des question à un téléphone et que tu n'es même pas là pour répondre ! MERDE !
Et elle le pensait vraiment. Pourquoi n'était-il pas là, avec elle ? Pourquoi, lorsqu'il avait une pause pendant ses tournages il ne l'appelait pas pour la rassurer ? Aurora n'était pas d'une nature jalouse... Mais les phots à répétition d'Edgar qui parlaient d'elles-même... Elle devait se rendre à l'évidence. Cela faisait d'ailleurs quelques mois maintenant que le petit manège durait. Et cela faisait donc quelques mois que la jeune femme se battait pour y croire encore. Parce qu'elle l'aimait. Pourquoi faisait-il cela ? A cause d'elle ? Parce qu'elle ne le comblait pas assez ? Parce qu'il ne l'aimait plus ? Pourquoi ?
Soudainement, elle fut prise d'un haut le coeur et reporta son attention sur son téléphone qui tournait toujours:
- Bon sang, ça ne va pas je dois te laisser ! Elle se précipita à la salle de bain et alla vomir aux toilettes. Elle ne se souvenait plus si elle avait raccrocher, mais elle jeta le téléphone portable sur le tapis qui se trouvait non loin. Et elle resta quinze bonnes minutes penchée là, après avoir tiré la chasse. Elle ferma les yeux et de nouveau elle ressentit cette envie de vomir. Elle commença à s'affoler: Merde, merde et re-merde ! Elle savait qu'elle n'aurait pas du manger ce hachis hier à l'allure douteuse ! Si seulement elle savait...
Deux mois plus tard elle apprenait qu'elle était enceinte. Elle décida que, pour son bien-être et celui du bébé, elle devait quitter Edgar dont les agissement n'avaient pas changer. Elle ne savait pas encore où cette décision allait les mener mais sur le coup, elle apparaissait comme la plus logique... Quand elle lui annonça cela, son coeur se déchira en mille morceaux, car elle l'aimait toujours et n'arrivait tout simplement plus à faire face à cette situation.
Present Day: Le baby-phone se mit en route, telle une litanie qu'on ne pouvait jamais arrêter et qui ne donnait que très peu de répit. Les cris stridents se font entendre et finissent par emplir la chambre d'Aurora. Elle ouvre un oeil en faisant la grimace et regarde le réveil posé sur sa table de nuit: elle n'avait dormi que trois heures. Elle s'empare finalement du baby-phone d'un geste machinale et à pas lourds, s'oriente vers la chambre du bébé, celle que sa soeur Victoria a accepté d'aménager lorsqu'elle est arrivée quelque mois plus tôt. Elle coupe l'engin infernal et pousse la porte. Elle se penche au dessus du berceau et attrape le petit corps entre ses bras. Elle serre délicatement sa fille contre elle.
Elle murmure des mots qui se veulent apaisant, réconfortant. Et puis les larmes coulent toutes seules sur les joues de jeune maman. Elle n'y arrive pas toute seule, du moins c'est ce qu'elle pense. Si seulement Edgar et elle étaient encore ensemble... Aujourd'hui elle décide un peu de quand et où il a le droit de voir leur enfant. Oui, pour certain c'est un peu cruel, mais cela lui fait du bien. Elle considère cela comme une petite vengeance, qu'il comprenne ce sentiment d'impuissance et d'abandon qu'elle pouvait ressentir lorsqu'il était soi-disant avec d'autres... Elle sait qu'elle devra lâcher du leste, pour sa fille... Car elle a besoin de son père. Mais pour l'instant, elle n'est pas prête, Aurora ne parvient pas à pardonner. Seul la patience pense les blessures... Et peut-être même le plus profondes. Oui mais dans combien de temps exactement ?
Mystère...