Baby you're too perfect for him (Azelm)

Wilhelm était d'une humeur normale aujourd'hui et ça n'allait pas déplaire à son amie Azraël, il en était certain. L'une des dernières fois qu'ils s'étaient côtoyés, il lui avait parlé comme un chien, soyons honnête. C'est vrai que quand quelque chose va mal ou que son traitement semble faire moins d'effet il peut rapidement paraître incontrôlable ou bien totalement dépressif. Dans tous les cas, ça s'accordait rarement aux caractères de ses amis et il le comprenait très bien. Mais là, tout allait pour le mieux. Il était rentré du spring break, il était bronzé et rien ne semblait pouvoir entacher ses bonnes humeurs, pas même le mauvais temps ou bien les examens qui approchaient. Il était totalement disponible pour remonter le moral de son amie, fraîchement célibataire. Il ne savait pas tellement comment il devait s'y prendre en fait. Lui, il ne voulait plus s'attacher. Il a connu une fois l'amour et le perdre lui avait semblé insurmontable. Et d'ailleurs, il savait que lui dire qu'elle n'arriverait certainement jamais à faire une croix sur Alexander n'allait pas l'aider et pourtant, c'était certainement la vérité. Dans un petit soupir, le jeune homme prenait la route vers le bar. Il était content de la voir, mais encore une fois, il n'avait aucune idée de comment lui rendre son sourire. Le mieux qu'il pouvait faire, c'était de lui dire que la vie continue malgré tout. Alors quand il arriva au niveau du bar, il se posa contre le mur, prenant une cigarette en attendant que la petite brune pointe le bout de son nez.

baby you're too perfect for him — J’avais vraiment besoin de prendre l’air en fait. Et c’était affreux parce qu’à chaque fois, j’avais l’impression que le seul moyen pour que je me sente mieux était d’attraper une bouteille et de la vider jusqu’à perdre complètement la tête. C’était tellement affreux de se sentir comme ça. J’avais accumulé les problèmes en un temps record au final. Le spring break avait sûrement été les vacances les plus dévastatrices de toute ma vie. J’avais perdu Alex et par conséquent, c’était toute ma vie qui s’écroulait. J’avais dû trouver un nouvel appartement, en colocation parce que j’avais pas les finances de pouvoir être seule. Je devais partager la garde de mon fils et du coup être obligée de le croiser quand c’était la dernière chose dont j’avais envie et pour couronner le tout, être autant en peine me retardait bien trop dans mes révisions. En conclusion, c’était la cata et j’étais à deux doigts de littéralement péter les plombs. Echangeant quelques messages avec Wilhelm, on finissait par convenir d’un rendez-vous au Lord Hobo. En vrai, j’étais pas rancunière si on prenait en compte la manière dont il avait pu me parler la dernière fois qu’on s’était vu. M’enfin, de toute façon, c’était pour le moment le dernier mes soucis à vrai dire. Et tant que j’avais un peu de compagnie, je n’allais pas cracher dessus. Loin de là même. Pressant le pas, je ne tardais pas à arriver devant le bar, Wilh déjà présent et appuyé contre l’un des murs. Sortant une cigarette à mon tour, je poussais un soupir avant de prendre la parole. « Promis, je vais essayer d’être la moins déprimante possible. » J’étais pas certaine d’en être capable mais j’allais essayer.

Boire un verre avec Azraël était un plaisir, malgré le fait que Wilhelm lui ait parlé comme un chien la dernière fois. Il n'était pas du genre à s'attarder sur les histoires, il n'était pas rancunier comme on dit. Alors il avait accepté avec plaisir surtout qu'elle semblait avoir besoin de parler. « Promis, je vais essayer d’être la moins déprimante possible. » Un faible sourire vint étirer les lèvres du jeune homme. Il ne pouvait pas lui en vouloir. Ils avaient tous les deux des hauts et des bas, ça faisait partie du jeu et leur amitié était justement là pour rectifier le tir. Il la regardait en recrachant la fumée de sa cigarette, venant passer sa main sur la joue de la petite brune pour remettre ses cheveux derrière son oreille. « Tu devrais faire apparaître un sourire alors.. » lui confia-t-il en tirant doucement sur sa joue pour donner une forme à ses lèvres, un peu comme si elle était une enfant alors qu'il ne la considérait pas du tout comme tel. Il finissait sa cigarette, l’écrasant contre le mur avant de reporter son attention sur la jeune femme. « Tu fais attention quand même ? Pas trop de bêtises ? » Parce qu'on sait tous que dans ces moments, on peut vite devenir pitoyable.

baby you're too perfect for him — Et essayer, c’était déjà mieux que rien, pas vrai ? Elle essayait de s’en persuader dans tous les cas. Poupée n’avait pas envie d’être cette fille déprimante à souhait. Du genre à placer tout le monde dans un mauvais mood et à se lamenter sur son sort pendant des heures. Non, elle n’avait clairement pas envie de devenir ce cliché. Mais c’était compliqué quand on connaissait la presque adoration quelle avait vis-à-vis de son mari. Pouvait-on d’ailleurs toujours le qualifier de cette manière quand on savait qu’il était allé coucher avec une autre se servant de l’excuse de l’alcool pour se justifier par la suite ? En fait, sa tête était désormais un immense brouillon. Elle n’avait plus aucune idée de quoi faire ni même de quelle direction prendre pour pouvoir se sortir de ce merdier immense. Merci Alex, vraiment, merci. Elle le détestait au plus haut point pour lui faire subir un truc pareil. Elle le haïssait encore plus quand il n’avait de cesse de lui envoyer des messages comme pour lui rappeler à chaque instant la dure réalité qu’était la vie. Et le roux en face usait de sa main pour décaler une mèche de ses cheveux, appuyant ses mots par le geste tirant maladroitement sur sa joue. Sourire. Ouais. Le genre de sourire surfait qui n’était pourtant qu’un ramassis de connerie. Mais elle le tentait, aussi maladroit et faux puisse-t-il être. Elle tire sur sa cigarette et laisse la fumée blanchâtre s’évaporer de ses lèvres haussant les épaules. « Qu’est ce que tu entends par bêtise ? » C’est vaste au fond et les conneries, c’est un peu son lot quotidien quand on y pense bien. « Tu sais quoi ? On devrait juste rentrer dans ce bar et boire à en perdre la raison. » C’était de toute façon son nouveau planning ces derniers temps.