Ces deux semaines de Spring Break, rallonge les vacances que je me suis prise, quelques jours auparavant. Retourner en Egypte, juste une semaine m’a fait un bien fou. Guérir physiquement, rien ne me retenait aux Etats-Unis, si c n’est mes études… mais reprendre pour une semaine, sans façon. Le climat n’est pas le même dans ces deux pays, les paysages sont différent, mais reste tout aussi beau, aussi intéressant à découvrir, que cela soit de la nature, ou même de la culture. Negril est une ville fantastique, bien qu’un peu trop touristique, mais ma passion pour la photographie a malgré tout été bien assouvie. Encore aujourd’hui, je n’ai pas réussi à résister à cet envie de l’embarquer avec moi sur la plage, malgré le sable. Je me promène ainsi, les pieds nus dans l’eau, l’appareil autour de mon cou, admirant la vue splendide de cette plage paradisiaque, bordé de palmier, et ces vagues venant mourir à mes pieds . Le calme n’est pas vraiment présent avec les nombreux touristes, mais la solitude, ce n’est plus vraiment ce que je recherche au contraire. Je tourne mon visage vers l’océan, s’étendant vers l’infinie et accueillant entre ces vagues les nombreux baigneurs, ou encore les surfeurs. Il ne m’en faut pas plus pour récupérer mon appareil photo entre mes mains et de le porter à mon visage, prête à faire un zoom sur l’un d’entre eux, voulant le prendre en plein mouvement. Lorsque l’image se stabilise, je reconnais une chevelure, un visage qui m’est bien plus que familier. L’espagnol est absorbé par la vague qui arrive vers lui, prêt à se lancer à son défi. Je me stoppe et le regard faire, ne pensant même plus à prendre de photo, à mon tour absorbée par les mouvements fluides qu’il effectue sur sa planche.
Alejandro et la mer, c'est une belle histoire d'amour. Un élément, l'eau, dont il ne peut jamais se passer bien longtemps. Que ce soit pour la surfer, naviguer sur ses eaux, s'y baigner, l'Espagnol adore faire l'amour à la mer de toute les façons possibles, comme il le dit parfois à la blague. Aujourd'hui, en ce belle après-midi qui se dirigeait lentement mais sûrement vers la fin de soirée, le beau brun surfait sur les vagues de la mer des Caraïbes.
Le surf, c'est demandant physiquement et nul ne peut espérer défier la mer à volonté et à l'éternité. Alors Alejandro finit par s'arrêter, un brin épuisé, certes, du sable et du sable sur le corps, mais le sourire aux lèvres, heureux. Il fait beau soleil, la mer est belle, que demander de plus après tout!
Après avoir dézippé et baissé son swimsuit, histoire d'être plus à l'aise, l'Espagnol marchait sur la plage, planche de surf sous le bras. Tandis qu'il gravissait la petite pente formée par la plage, il aperçut une belle Égyptienne qu'il connait bien: son amie Khalilah.
-Hey, hola, como esta?
Oui oui, il s'adressait à elle en espagnol, mais après, c'était assez facile de deviner ce qu'il était en train de dire et de demander. Arrivé à la hauteur de son amie, elle a droit aux bisous et câlin habituels. -Tu prends des photos?
Je ne sais pas depuis combien de temps le jeune homme est sur cette planche, s’il peut ressentir un certain ennui lorsqu’il est sur cette dernière. Mais pour ma part, à le regarder défier l’océan, je n’en ressens aucunement. Je finis par reposer mon appareil qui pend à présent autour de mon cou, le regardant pendant quelques instants en restant immobile ainsi, jusqu’à ce qu’une vague, un peu plus imposante, vienne mouiller le bas de ma robe, me faisant baisser les yeux sur cette dernière. Finalement mon regard se repose rapidement sur le jeune homme, que je me décide, pour de bon, à prendre en photo, avançant un peu pour obtenir un meilleur cadrage, ne pas avoir à trop forcer sur le zoom qui n’est pas très flatteur pour la qualité de la photo. Je prends une dizaine de photos ainsi, avant de constater que le jeune homme remonte sur la plage. Un sourire aux lèvres, je commence à remonter à mon tour, reposant mes pieds sur le sable, encore humide, pour aller à sa rencontre, ce qui ne tarde pas. Un sourire aux lèvres, je le prends rapidement dans mes bras pour le saluer. « Je vais bien et toi ? les vagues ont l’air plutôt bonne d’après l’impression que j’ai eue. » dis-je avec un sourire, lui faisant ainsi comprendre que j’ai pu le voir sur sa planche de surf, avant de hocher la tête à sa question. « Oui, j’ai même pris quelques-unes de tes chutes. » dis-je en riant, plaisantant
Alejandro n'avait pas tardé à repérer Khalilah, qui n'était pas difficile à remarquer, encore un peu plus sur une plage, on s'entend. La jeune femme l'accueillit en le prenant dans ses bras. Le beau brun esquisse un sourire et se passe une main dans les cheveux, surtout pour dégager ceux devant ses yeux.
-Ahh, moyen, j'ai connu mieux. La marée est montante, mais il manque un peu de vent pour que les vagues soient vraiment un challenge. Il y a moyen d'avoir du fun quand même.
En prime, son amie l'avait regardé, mais pas seulement, elle avait pris des photos aussi. Les yeux du jeune homme s'éclairait. Espérons qu'il y paraissait bien quand même! Quoique pour ce qui est des chutes, il dit, un brin philosophique, avec un air amusé:
-Ah, les chutes sont indissociable du surf, elle nous rappelle la modestie qu'on doit avoir face à la mer. Si on ne veut pas tomber, il ne faut pas faire de surf.
Alejandro était quand même curieux de voir ses photos. Il suggérait donc:
-On s'installe et tu me montres les photos? Je veux voir de quoi j'ai l'air!
Trouver Alejandro sur la plage ne me surprend pas vraiment. Le jeune espagnol m’a déjà fait part de sa passion pour le surf, pour les océans, et de son envie de faire le tour du monde en voilier il me semble. Alors quoi de plus naturelle que de le retrouver dans son élément, l’eau. Tandis que pour ma part, je me contente simplement de laisser tremper mes pieds, mon appareil photo à la main, la voici ma passion. Prendre des photos de ce magnifique paysage que nous offre la Jamaïque. « Pour débuter je pense que c’est pas mal oui, » dis-je avec un petit sourire, taquine, bien que je sache que le jeune homme est loin d’être un débutant. « Quel est le meilleur endroit où tu as surfé ? » lui demandai-je curieuse de savoir. Il me semble que les plages d’Espagne doivent arriver dans le classement de tête, mais je ne m’y connais pas tellement il faut dire. « Les chutes font certainement moins mal que celle en skateboard. » dis-je avec un clin d’œil. La mer peut être mauvaise, mais certainement moins que l’est le bitume. Même si je n’ai pas encore subi de chute, n’ayant fait qu’un petit essai pour le moment. Je hoche finalement la tête à sa question, avançant avec lui sur la plage, juste à un petit coin que les touristes n’ont pas envahi. Je m’installe dans le sable, m’asseyant, en faisant malgré tout attention à ne pas laisser de grain de sable venir chatouiller mon appareil photo. « tu as peur de constater que tu ne passes pas à l’objectif ? » dis-je avec un sourire amusé aux lèvres en allumant mon appareil. Je fais passer le cordon autour de mon cou pour lui tendre. « Ne le fait surtout pas tomber ! » préviens-je avec un regard noir, pour lui faire comprendre que je ne plaisante pas avec ça. « tu appuies là pour faire défiler, si tu veux zoomer pour voir ta belle tronche, c’est cette flèche-là. »
C'est vrai que cette plage était bonne pour les débutants. Sourire en coin, Alejandro relança son amie avec sa verve typique:
-Tu veux essayer?
Le surf est encore plus exigeant et demande encore plus de pratique et d'efforts que le skateboard et vu comment ça s'est passé la dernière fois, vaut peut-être mieux éviter. À la question de Khalilah, le beau brun répondit sans hésiter, puisque cette destination a été la sienne durant les vacances de noël:
-Hawaï. Les vagues sont juste... géantes. J'étais content d'avoir de l'expérience par contre.
Où ici ça va quand même, on ne risque pas de se noyer. Sourire amusé à ce que répondit ensuite l'Égyptienne sur les chutes, il se passe la main derrière la nuque, quelques mauvais souvenirs lui revenant en mémoire; mauvaises chutes.
-C'est encore drôle...
Alejandro était curieux de voir le résultat des photos et tandis qu'ils s'installaient dans un coin tranquille, Khalilah fit une petite remarque qui anima un nouveau sourire chez l'Espagnol, qui lui lança un regard. -Il n'y a qu'une façon de le savoir, non?
C'est de voir les photos! On s'entend qu'Alejandro ne s'en fait pas trop avec sa photogénie. Son amie le mit ensuite en garde et comme on dit, un homme avertit en vaut deux.
-J'y ferai attention.
Le beau brun flatte l'épaule de son amie et un peu le dos, comme pour la rassurer, puis prend l'appareil et y fait attention quoi, mais ce n'est pas la première fois qu'il tient ce genre d'appareil dans ses mains non plus. C'est pour cela qu'il a un petit rire aux consignes de la demoiselle et acquiesce d'un "ok". C'est ainsi qu'il commence à faire défiler les photos. -Ah bah elle est pas mal ma tronche quand même. J'ai la gueule d'un surfeur, non?
Tout ça, c'était un peu pour taquiner, il ne se prenait pas tellement au sérieux. Quand il voit une photo d'une de ses chutes, Alejandro ne peut pas s'empêcher de rire et lâchait: -De toute beauté.