Relationshit (Tamsin)

Et c’était toujours dans l’optique ‘allez y, je m’en fous, rien ne m’atteint’ que me voilà sortant, arpentant les rues de la vie comme si rien ne s’était passé, comme si j’avais pas compromis ma réputation, ma position au sein de la eliot pour elle, comme si elle ne m’avait pas tej comme une vieille chaussette alors que je venais de lui avouer que je l’aimais, comme si elle  n’avait pas fait ça de la manière la plus irrespectueuse qui soit en passant par l’une de mes amies. Non, je gardais le cap, je continuais mon chemin, objectif : eliot en haut, les autres en bas, et la mather rayée de la carte. Et quelle meilleure façon de rebondir et d’afficher mon indifférence que de reprendre mes bonnes vieilles habitudes de célibataires. J’entrais dans l’un des bars les plus fréquentés de la ville et après quelques verres de leur meilleur scotch en bonne compagnie, mes amis me quittèrent, retournant à la Eliot et mon regard perçant balaya l’endroit : à la recherche de ma cible de la soirée… Mes prunelles s’arrêtèrent d’abord sur une petite blonde aux formes attrayantes dans une robe moulante. Mon sourire se fit un instant carnassier. Prêt à me lever, à partir en ‘chasse’ je me stoppai en voyant une toute autre demoiselle se plantait devant moi. Brune. Mais des courbes tout aussi alléchantes. Je la détaillais avec insistance, mon sourire s’élargissant, reconnaissant Tamsin avec qui déjà, par le passé, un petit jeu s’était instillé. « Tamsin… Quelle bonne surprise. » Je désignais la place libre à mes côtés en l’invitant : « Tu me laisses te payer un verre ? »  

Je sais pas ce qui s'est passé ni comment ça s'est passé. Je suis rentré dans cet endroit avec quelques personnes d'Harvard, on devait être une dizaine ou peut-être plus, j'ai pas vraiment fait attention pour être totalement franche. Bref, on avait pris quelques verres et après un petit moment j'avais fini sur la piste de danse, me déhancher comme pas possible avec toutes les personnes qui étaient d'accord à danser aussi. Je me suis amusée peut-être quelques minutes (ou une heure, je saurais pas dire non plus) mais quelques chansons avaient défilées. Du coup, forcément quand je retourne au bar, il ne reste que moi. J'ai besoin de personne pour m'amuser cela dit, alors je commande un verre histoire de me rafraîchir, mes yeux tournent dans la pièce et je vois Cole et son sourire sur une pauvre petite blonde. Mon sourire à moi est joueur, et je m'approche jusqu'à me planter face à lui. « Tamsin… Quelle bonne surprise. » La place est pour moi, on dirait. Sans refus, je m'installe à ses côtés. Cole et son charme fou, Cole et son jeu, surtout. « Tu me laisses te payer un verre ? »   hoche la tête, "même deux ou trois si tu veux." le sourire est grand, c'est ton porte-monnaie alors paie moi toutes les boissons que tu veux m'offrir. Regarde l'homme avec insistance, le sourire taquin aux lèvres, les yeux qui le dévisage, "Il paraît que t'a été vilain, dernièrement." moi j'ai rien contre, je préfère même ça. Les méchants sont plus drôles, tu sais. Je les ai toujours préféré, déjà petite dans les dessins animés.

La blonde dans mon viseur disparut, remplacée par une brune… Tamsin. Hautement plus intéressante en somme. Regard appréciateur, sourire révélateur, je l’invitai à s’installer près de moi, lui proposant un verre. Mon sourire s’élargit à sa réponse et je tournai quelques secondes la tête vers le serveur derrière le comptoir pour lui réclamer, sur un ton beaucoup moins chaleureux, bien plus impérieux : « Mettez nous votre meilleure bouteille de champagne. » Le –et que ça saute- était implicite, tout était dans l’impatience et l’ impériosité de ma voix. La demoiselle n’était pas assise depuis dix secondes que déjà, le sujet ‘sensible’ du moment était abordé. Je levai les yeux au ciel, souriant, secouant la tête avec une nonchalance désespérée, comme si finalement tout cela ne comptait pas, ne m’atteignait pas. « Oh tu sais, ça tombe bien en fait… Ca commençait à me lasser de faire tout le boulot d’Oksanna… » Jouons les travailleurs acharnés et exploités, juste quelques instants. Et je réalisais quelque chose, plongeant mon regard dans le sien, intrigué : « Attends, je croyais que le papier d’Agathe là, cette pétition, elle n’avait tourné que dans les confréries, comment t’es au courant ? » Tout se savait trop vite sur ce campus, c’était dingue.  

Je m'installe à ses côtés, et j'entends ; « Mettez nous votre meilleure bouteille de champagne. » Les sourcils se haussent, ah oui, carrément. On fait pas les choses à moitié chez les Eliots on dirait. Disons que je suis une chanceuse, dans ce cas. Même si ce sujet est redondant, ça me donne juste l'occasion de le mettre sur le tapis, tu sais. Au fond, quand bien même on ne se connait pas tant que ça, je t'apprécie. J'aime savoir ce que tu fais, ce que tu prépare, t'es un peu comme ma nouvelle série télévisé, Cole. « Oh tu sais, ça tombe bien en fait… Ça commençait à me lasser de faire tout le boulot d’Oksanna… » Je rigole un peu en secouant la tête, il leur en faut toujours plus. « Attends, je croyais que le papier d’Agathe là, cette pétition, elle n’avait tourné que dans les confréries, comment t’es au courant ? » Le sourire est joueur, on dirait que tu ne sais pas à qui tu t'adresse. "Si je te dis que.. quelque soit la confrérie, je suis en mesure de savoir qui l'a signée ?" les avantages d'être simple étudiante, on dira. Le visage s'approche de celui de l'homme, comme pour souffler dans un secret, "J'peux même te dire lesquels de tes amis t'ont trahi.." fait moi devenir le génie de ta lampe, ensemble, on peut faire de grande chose, Cole.