let's find some beautiful place to get lost (sloora)

Le vendredi est significatif de beaucoup de chose pour l’être humain. Il peut être associé à quelque chose de bon comme à quelque chose de mauvais .. La tête enfouie dans tes bras, tu te laissais bercer par la musique classique qui résonnait dans tes écouteurs. Rien d’autre n’arrivait à te distraire en ce moment. Tu laissais tes idées noires prendre le dessus et tu te ressassait le Spring Break de A à Z pour savoir ce que tu avais pu faire .. Cette distance qu’avait installé ta meilleure amie entre elle et toi avait été si brutale que t’avais du mal à t’en remettre. Tu ne fis pas attention aux gens qui s’installaient autour de toi, pensant sûrement que tu t’étais assoupi en travaillant. La bibliothèque était une cachette comme une autre. Le silence y régnait, seul les chuchotements des élèves et le grincement des chaises venaient de temps en temps perturber ce calme. Tu relèves la tête, replaçant tes cheveux correctement et t’attardant enfin sur les personnes à tes côtés. Rien de bien intéressant et personne n’avait fait attention à ton assoupissement soudain. Tu jettes un coup d’oeil à ta montre pour t’informer sur l’heure qu’il était. Tu devais repasser à la confrérie pour récupérer des affaires. Sur un coup de tête t’avais décidé de prolonger tes vacances .. Enfin, l’idée t’avait été suggéré par quelqu’un qui ne c’était pas fait prier pour se joindre à toi. En y réfléchissant, t’aurais du refuser .. Ce n’était pas la meilleure solution de fuir les problèmes de cette façon. Mais la proposition était tellement tentante que tu as sauté sur l’occasion. Le soleil te manquait et cette bonne humeur que tu avais ressenti lors du Spring Break aussi. T’avais besoin de voir autre chose, de ressentir autre chose que de la morosité continuellement .. Fermant ton ordinateur un peu trop brutalement, tu fis sursauter la personne à tes côtés qui ne se priva pas de te lancer un regard noir. T’haussas nonchalamment les épaules avant de quitter ta place et par la même occasion la bibliothèque. Tu ne m’y pas longtemps avant de retourner à la confrérie. Tu ne fus pas surprise de ne pas voir Soledad en entrant dans la chambre, elle devait sûrement être en cours ou avec Asra .. T’attrapes un sac dans ton placard avant d’y mettre des affaires au hasard, enfin pas si au hasard que ça, t’avais prévenu Sloan que tu ne prendrais que des maillots et des shorts alors il avait intérêt que la première destination soit une avec du soleil. Avant de partir, tu laisses quand même un message à Soledad pour pas qu’elle s’inquiète, la prévenant que tu ne rentrerais pas avant jeudi prochain .. Tu ne précisais ni l’endroit où tu allais, ni avec qui, juste qu’elle n’avait pas à s’inquiéter pour toi. Enfin prête, t’appelas un taxi pour rejoindre l’aéroport.

Trente minutes de tard. Trente minutes que t’attendais comme une cruche au milieu d’un aéroport bondé en zieutant le panneau des départs pour savoir quelle destination serait la votre. En revoir le Brésil .. En revoir l’Argentine .. En revoir la République Dominicaine .. Plus tu voyais les vols défiler sous tes yeux, plus tu fulminais intérieurement .. Il t’avais prise pour la dernière des pécores ou quoi .. Tu ne te privas pas de lui envoyer un message pour lui demander s’il avait besoin que tu lui apprennes à lire l’heure quand vous serez que tout les deux .. A la fois t’étais énervée de le savoir en retard pour une idée qu’il avait eu et la fois t’étais soulagée .. Ca te permettais de savoir quelle attitude avoir à son égard après ce baiser en Jamaïque. Tu sais pas pourquoi ça c’est passé, mais ça c’est fait .. Tu ne regrettes pas, mais tu te sens fautive .. T’as l’impression de briser un couple qui a tes yeux n’existe pas .. Tu laisses tomber ton sac par terre avant de t’asseoir dessus. Les gens t’observent du coin de l’oeil. T’intrigues évidemment, mais tu t’en fous royalement. Les minutes passent et ton agacement ne fait que s’accentuer un peu plus. Mais tel un mirage, tu vois Sloan apparaître dans ton champ de vision. Il n’a pas l’air plus désolé que ça d’arriver et en retard, et tu lèves les yeux au ciel avant qu’il ne puisse sans apercevoir. Tu te relèves tout en remettant à sa place ton haut, avant de poser ton regard sur le retardataire. « Ca va tranquille ? J’espère que t’as une bonne raison d’être en retard Bushnell sinon ça va pas le faire. » le préviens-tu avant de te tourner en direction du panneau d’affichage. Un énorme sourire s’étire sur tes lèvres en voyant le nom de la destination en tête de liste. « Je pourrais presque te pardonner ton retard, en voyant le premier vol sur la liste. » Mexique. Soleil, plage, Cancun .. Tu t’y vois déjà, cocktail en main à ne penser à rien d’autre qu’à faire la fête.  

Noora Mohn & SLOAN BUSHNELL
Les yeux rivés vers son portable, Sloan voyait l'heure défiler à une vitesse affolante. Voilà plus de trois heures qu'il était là, assis, juste à côté de son beau-père et en face d'un gros client. Les dossiers ornaient le bureau, il y avait des feuilles partout, La lumière à son minimum, le vidéoprojecteur était en marche et laissait apparaître des schémas et autres graphiques en tout genre. La conversation semblait enfin aboutir sur une note positive. Le sourire malsain de Georges était assez flippant mais révélateur. Il était content du travail fournis par celui qu'il considérait comme son propre fils, comme son futur successeur. L'Eliot était reconnaissant envers lui. Que ça soit pour avoir vu sa mère heureuse ou l’opportunité qu'il lui devenait de devenir quelqu'un, il lui devait beaucoup. Le beau brun s'était plongé tout seul dans un cercle vieux et infernal. Tant qu'il sera encore à Harvard, ça n'ira pas. Georges devenait de plus en plus exigeant et présent dans sa vie. Une présence imposée qui ne lui plaisait pas trop. Sloan tenait à son indépendance et avoir grandit sans la figure paternelle lui avait forgé un caractère à l'épreuve des sentiments. Du moins c'est ce qu'il croyait jusqu'à ce que Georges fasse de lui son petit pantin et le rendre plus bipolaire que jamais. Son regard vacillait entre son portable et les deux hommes. Il afficha un mince sourire sur son visage lorsqu'il entendit le client prononcer ces quelques mots. « Je suis satisfait de ce que vous proposez là White, votre fils a fait un sacré bon boulot. Clean, transparent, c'est ce qu'on recherche. On se retrouve mercredi matin pour la signature ? » Il se leva fièrement et tandis sa main au client, qui vint la saisir avec poigne et détermination. « C'est un bonheur de faire affaire avec vous Mr Herrera. » siffla-t-il entre ses dents. Sloan savait manier à merveille l'art de dissimuler les apparences. Certes il avait beaucoup travaillé sur ce dossier avant le Spring Break mais il restait conscient que la moitié du contenu était des magouilles sans nom. Les deux hommes échangèrent une petite accolade professionnelle, un tapotement d'épaule et des grandes amabilités. Une fois le client parti, l'Eliot se tourna vers Georges qui vint lui faire un check. « C'est plaisant de te voir évoluer Sloan, je suis fier de toi et ta mère le serait aussi. » dit-il, accompagné un fin sourire. Le jeune homme lui rendit son sourire mais resta silencieux. Ces mots il ne voulait pas les entendre de sa bouche mais appréciait l'effort. Rapidement, il rassembla ses affaires et attrapa son portable sur la table. « J'dois filer Georges, je t'appelle lundi dans l'après-midi pour les derniers détails. » Si il y pensait, bien sur. « On va l'avoir ce fils de pute ! » dit-il avant de rigoler. Ah bah, chasser le naturel, il revient au galop. Sloan venait du Bronx et rien ni personne ne pourra lui ôter ce trait de caractère. Georges fronça les sourcils, il n'aimait pas l'entendre parler mais pour le coup, il se mit à rigoler. « C'est sur ! » répondit-il en essayant de paraître décontracté. L'Eliot leva les yeux au ciel avant de quitter le bureau et de courir jusqu'à sa voiture. Bon. Il avait dix minutes de retard, c'était jouable. Brusquement, il ouvrit la portière et s'installa au poste de conduite avant d'insérer la clé et de démarrer directement. Sloan adorait la vitesse et l'adrénaline que ça pouvait procurer. Il était loin de l'aéroport, beaucoup trop loin. Sans chercher à comprendre plus loin, il embraya la dernière vitesse de sa Prosche Cayenne dans l'espoir de minimiser son absence. Il tenait le volant d'une main et commença à déboutonner sa chemise de son autre main libre. D'un geste expert, il arriva à ôter tous les boutons et n'hésita pas à enlever sa ceinture pour la défaire entièrement. Une fois enlevé, le beau brun se retrouva torse nu. Il profita d'un ralentissement pour se pencher sur le côté et sortir un t-shirt et un pull Abercrombie qu'il enfila maladroitement. La route comme les minutes défilaient, son retard ne cessait de s’accroître. Sloan doubla le plus de voiture possible, parfois même par le mauvais côté. Il ne voulait pas faire attendre Noora. Il ne voulait surtout pas qu'elle ne lui échappe. Lorsqu'il fut, enfin, sur les lieux, il gara sa voiture sur le parking et sortit en trombe de son véhicule. Il laissa la porte ouverte et attrapa son sac qu'il avait minutieusement préparé avant la réunion. Son regard se posa sur son pantalon avant qu'il ne se rende compte qu'il était toujours en bas de costume. Il grogna avant de pousser un soupire. Ignorant tout autour de lui, il enleva son pantalon et se retrouva en caleçon en pleine rue. Mort de rire par son propre comportement, il regarda la vieille passer à côté de lui et lui fit un clin d'oeil subjectif. Ça l'amusait. « Madame. » lança-t-il accompagné d'un mouvement respectueux de tête. Mais qu'il pouvait être con quand il s'y mettait celui-là. Sloan enfila son jean et ferma tout pour se diriger à l'intérieur de l'aéroport en priant presque pour que la blondinette soit toujours là. Il ne tarda pas à la voir et son sourire vint s'accentuer sur son visage. « Bah ouais, j'me suis fait dragué par une vieille dehors là. Elle ne voulait plus me laisser partir. » lança-t-il, le plus spontanément du monde. Il s'approcha toujours un peu plus jusqu'à arriver à sa hauteur. L'Eliot balança le sac sur le côté et se tourna vers le panneau que Noora semblait lui indiquer. « Le Mexique bébé ! Tu vois que j'ai bien fait d'arriver en retard, on aurait eu une destination de merde si j'avais été à l'heure. C'est sur. » essaya-t-il de dire pour se justifier. Il lui afficha un petit rictus sur le coin de ses lèvres. Un rictus dont lui seul avait le secret. Finalement, il s'approcha d'elle et la pris dans ses bras, calmement. Beaucoup plus grand qu'elle, ses bras vinrent enrouler son cou tandis qu'il la rapprocha d'elle. Il fut presque rassuré lorsqu'il sentit les bras de la blondinette l'enlacer à son tour. Il baissa la tête pour venir déposer un chaste baiser sur sa joue. « Désolé pour le retard blondie, j'ai fait au plus vite. » dit-il, presque dans un murmure. Sloan n'aimait pas s'afficher avec une fille, il n'aimait pas qu'on entende ce qu'il dise donc ce câlin était déjà un exploit en lui-même. Il déposa un autre baiser sur sa joue avant de se reculer. Monsieur se pencha pour attraper son sac et celui de la belle blonde. « Maintenant, il n'y a plus qu'à prier pour qu'il reste de la place dans ce putain d'avion. » marmonna-t-il entre ses dents avant de se diriger vers les comptoirs. Une queue interminable s'était formée devant la billetterie. L'Eliot soupira. Il regarda Noora, une lueur de malice sur son visage. « J'sais pas toi mais j'ai pas envie d'me mélanger avec le bas peuple, la classe affaire pourrait convenir à mademoiselle ? » demanda-t-il d'une voix amusée mais hautaine. Sans même attendre la réponse de la poulette, il se dirigea vers la classe affaire où il n'y avait strictement personne. Sloan posa lourdement les deux sacs sur le tapis et s'adressa à la dame qui avait l'air aimable comme une porte de prison. « Deux places pour le prochain vol pour le Mexique. Et ne me mettez pas des places de merde j'vous préviens. » dit-il de son air détaché avant de poser la carte bancaire sur le comptoir. Allez ma jolie, trouve leur deux places isolées et confortables. Fais un petit effort.

Son excuse t’amuse plus qu’elle ne t’irrite. Tu plaignais la personne âgée qui était tombée sur lui. Tu ne préfères pas chercher plus loin que le bout de ton nez et t’haussas les épaules avant de lui sourire. L’Eliot ne put s’empêcher de te faire remarquer que grâce à son retard, ils obtenaient une destination de rêve. Incroyable. Ce mec arrivait toujours à s’en sortir, c’était énervant. « T’as plutôt de la chance. » lâchas-tu cassante. Tu ne comptais pas lui laisser le dernier mot et en aucun cas tu le laisserais s’en sortir aussi facilement. Finalement il s’excusa pour son retard, te prenant naturellement dans ses bras. Tes bras s’enroulèrent autour de sa taille et tu profitas quelques secondes de cette étreinte avant de te ressaisir. Tu te privas pas de lui pincer la fesse avant de le voir se reculer. « T’es qu’un profiteur Bushnell. » T’attrapes ton sac violemment, faussement énervé et tu te diriges vers le comptoir. Tu ne prends même pas le temps de répondre à sa question, sachant pertinemment qu’il n’en tiendrait pas rigueur. Quand il avait décidé quelque chose, c’était difficile de le faire changer d’avis. Arrivé au comptoir, une hôtesse d’accueil prit en charge votre requête. Tu pris la peine de lui adresser un sourire, alors qu’elle n’avait de yeux que pour ton le jeune homme à tes côtés. C’était à la fois prévisible et agaçant. Alors que l’Eliot se charge de donner toutes les informations nécessaires pour remplir les billets, tu ne fis qu’observer le comportement de la jeune homme. Un mot : Gerbant.  Elle vous tend finalement deux billets, tes doigts ont à peine le temps d’effleurer le bout de papier que tu te permets une petite remarque désobligeante. « Attention vous avez de la bave, juste là. » dis-tu en pointant du doigt la commissure de tes lèvres. Elle te regarde gêner avant de piquer un fard. Tu pourrais t’amuser de la situation, mais t’es une garce jusqu’à un certain niveau. T’attrapes finalement le billet avant de rejoindre la salle d’embarquement. Tu ne préférais pas rester plus longtemps ici. Vous n’étiez pas à côté du point de rendez-vous et ils vous restaient peu de temps pour rejoindre l’avion en direction du Mexique. Alors que tu marchais d’un pas rapide, tu ne pus t’empêcher d’apercevoir le petit sourire en coin qu’avait Sloan à tes côtés. « Quoi ? J’ai un truc sur le nez ? » demandas-tu le plus naturellement, sachant que tu n’avais rien sur le visage et que ton agacement injustifié était la cause de son hilarité silencieuse. Malgré tout tu ne pensais qu’à une chose, c’était que bientôt tu allais retrouver le soleil et pendant quelques jours, quelques heures, quelques minutes ces petits problèmes qui te bouffent le moral.

La classe affaire n’avait vraiment rien à voir avec la classe éco. Tu te sentais aussi à l’aise qu’un poisson dans un océan. Tu pouvais étendre tes longues jambes devant toi et tu n’avais pas besoin de cohabiter avec tout les autres voyageurs. T’avais connu ça avec tes parents aussi, mais ça te faisais toujours bizarre de te retrouver dans de si bonne condition. A par la promiscuité avec Sloan, vous étiez seule au monde. Pas d’enfant qui pleure, pas de discussion gênante que t’es obligée d’écouter malgré toi, pas besoin de te battre pour avoir un minimum de place .. En un mot : Bonheur. Les hôtesses s’occupaient de toi comme si tu étais une personne importante et tu te sens presque gêné de les voir toujours en alerte pour le moindre mouvements, murmures … Le pilote comme a son habitude vous sort son petit discours avant le décollage et l’appréhension te tord le ventre. Tu n’as pas vraiment peur en avion, mais le décollage te stresse toujours malgré ton expérience. Quand t’étais jeune, ta mère était toujours là pour te rassurer, puis quand elle est partie ton frère a pris la relève, mais quand il n’est pas là c’est vers Anja que tu te tournes. Elle sait quoi te dire dans ce genre de moment pour apaiser ton angoisse. Ta ceinture bien attaché, tu sens l’avion démarrait et instinctivement ta main se pose sur celle de l’Eliot alors que tu fermes les yeux brutalement. Respire Noora. Tu n’as rien à craindre, tout va bien se passer. L’avion prend son envole et petit à petit tu sens tes muscles se detendrent et ton coeur reprend à son tour un rythme régulier. T’ouvres de nouveau les yeux et tu réalises finalement que ta main est toujours accrochée à celle de Sloan. Tu la retires soudainement, gêné de ce contact involontaire. Tu t’empourpres légèrement, te raclant la gorge afin de retrouver tes esprits. « Excuse-moi .. Je .. Je n’ai jamais aimé les décollages. » avoues-tu pour expliquer ton comportement. Tu relèves tes cheveux en une queue de cheval afin de dégager ta nuque tendue par le stress soudain. Une hôtesse s’approche de vous en vous demandant poliment si vous vouliez boire quelque chose. « On va vous prendre du champagne. » dis-tu en lançant un regard complice à ton acolyte. Verre en main, tu te dis que ça t’aiderait à dormir pour le restant du vol et au pire ça te permettrait de te détendre. « A quoi on peut trinquer ?  » demandes-tu, réfléchissant à voix haute, t’en vins à la conclusion la plus logique. « A nos vacances improvisés ! » Tu fais tinter ton verre avec le sien avant d’avaler une gorgée. Repliant tes jambes vers ton torse, une question te brûla les lèvres. « Alors ce Spring Break comment ça c’est passé ? » La question pourrait paraître anodine aux yeux des autres, mais elle ne l’était pas pour toi.

Noora Mohn & SLOAN BUSHNELL
Sloan la voyait venir à des kilomètres à la ronde. La femme n'avait pas franchement l'air aimable et était loin de respirer la joie de vivre. Elle devait être payée une misère pour satisfaire des clients, tous plus exigeants les uns que les autres. Elle n'était pas très belle mais on pouvait noter les quelques efforts pour paraître moins négligée. Les yeux rivés vers elle, l'Eliot essayait de lui faire comprendre qu'ils voulaient le prochain vol mais dans des conditions appréciables. Hors de question d'être logée comme la plupart des voyageurs. Il voulait un siège confortable et spacieux, rien que ça. C'était le moins qu'il puisse avoir. En demandant à Noora de l'accompagner, il s'était mit en tête de lui faire passer un séjour inoubliable et comptait bien lui en mettre plein la vue. Il ignorait tout sur elle et ne savait pas si elle avait l'habitude du luxe ou pas. Même si ce monde superficiel n'était pas le sien, il ne crachait pas dessus et savait tirer profit des avantages que cela pouvait bien lui procurer. Sloan leva les yeux pour s'assurer qu'ils avaient encore le temps d'embarquer pour le prochain vol en direction du Mexique. Si la dame voulait bien se presser un peu, c'était faisable. Le beau brun répondait rapidement à ses questions pour perdre un minimum de temps. Au bout de cinq minutes environ, les deux étudiants furent enregistrés et la femme imprima les deux billets allée/retour, tant qu'à faire. Machinalement, il les prit entre ses doigts, au cas où elle changeait d'avis et refuse leur embarcation pour je ne sais quelle raison. « Merci, vous êtes la meilleure. » répondit-il, le sourire jusqu'aux oreilles. Ce n'était aucunement de la drague, juste un geste traduisant son excitation à l'idée de quitter Boston pour le soleil. Il se tourna ensuite vers Noora et instinctivement, il haussa les sourcils à sa remarque. Sans rajouter un mot, il lui tendit l'un des deux billets qu'elle vint saisir brusquement avant de se diriger vers l'embarcation. Amusé par ce comportement inattendu, il la suivit, le sourire aux lèvres. Il ne comprenait pas trop mais appréciait. Marchant derrière lui, il s'humidifia les lèvres lorsque son regard se posa sur sa silhouette. La blondinette vint lui demander si elle avait quelque chose sur le nez. Il se racla la gorge avant de lever les yeux au ciel. « Bah j'suis content que t'en parle parce que t'as un bouton mais énorme sur le nez. Tu verrais le truc, c'est d'ailleurs étonnant qu'il ne te gène pas ton champ de vision. » répondit-il aussi naturellement qu'elle avant de se mordre la lèvre inférieure et de finalement rigoler. Il lui donna un léger coup de coude pour la taquiner. Encore un petit peu.

L'embarcation se déroula sans encombre. Niveau timing, c'était limite mais ils avaient réussit à entrer dans l'avion, en priant presque pour que les bagages aient suivis. Prendre l'avion n'était pas une chose qui gênait Sloan, il était à l'aise et n'avait pas peur. Il ne se posait même pas la question d'ailleurs, lui tout ce qu'il voyait c'est qu'il pouvait se rendre d'un point A à un point B sans le moindre effort. Quelques heures de vol et le voilà au Mexique, c'était un principe vraiment génial. Confortablement installé dans son fauteuil grand luxe tant convoité, il regardait autour de lui, le sourire ne quittait pas son visage. Une voix s'émmana de l'avion, le capitaine de bord fit son légendaire discours avant de souhaiter un bon vol aux passagers. Un peu qu'il allait être bon ce vol. L'Eliot tourna la tête vers Noora et lui afficha un large sourire. La blondinette ne semblait pas trop rassurée et d'ailleurs, lorsque l'avion se mit à bouger, elle ferma les yeux et posa sa main sur la sienne. Surprit, il bougea délicatement la sienne pour venir saisir sa main. C'était trop mignon, elle avait peur. Sloan se voulait calme et rassurant. Quelques minutes suffirent à l'avion pour décoller. Lorsqu'il se stabilisa, Noora enleva rapidement sa main de la sienne. « Ehh ça va ? » lui demanda-t-il faiblement. La Mather semblait complètement perdue, elle vint se confondre en excuse et affirma ne jamais avoir aimé les décollages. « T'inquiète. » lança-t-il pour essayer de détendre l’atmosphère. Il lui fit un mince sourire et leva les yeux vers l’hôtesse de l'air qui s'adressa à eux, leur demandant s'ils voulaient boire quelque chose. Noora répondit à sa place et demanda du champagne qui ne tarda pas à arriver. L'Eliot prit la coupe dans sa main et se tourna vers la blondinette qui semblait avoir grand soif. « A nos vacances improvisées ma belle. » répéta-t-il en faisant claquer son verre avec le sien. Puis, apportant la coupe à ses lèvres, il fit glisser le champagne directement dans son gosier. Sloan était posé dans son fauteuil, il se cala dans la fond avant de soupirer silencieusement. Ces vacances allaient lui faire le plus grand bien. Certes il rentrait à peine de son Spring Break mais c'était totalement différent. Il était parti avec tout Harvard et avait passé son temps à se torturer l'esprit, à essayer de savoir ce qu'il avait bien pu faire de mal. Lorsque Noora lui demanda comment s'était passé son Spring Break, il bu une nouvelle gorgée avant de lui répondre. Il ne savait pas vraiment quoi lui dire. Il y eut des hauts et des bas, disons simplement qu'il était mitigé. L'Eliot se tourna vers elle et haussa un sourcil. « Bien, il a fait beau. » répondit-il spontanément. Il plongea son regard dans le sien avant de rigoler légèrement. Noora n'allait certainement pas se contenter d'une réponse aussi évasive et comme il ne savait pas mentir, il déglutit avant de reprendre. « Honnêtement ? J'ai connu mieux. J'ai passé ma première semaine à essayer de rattraper mon comportement alors que j'avais strictement rien à me reprocher. C'est passé vite et j'ai pas vraiment eut l'occasion d'en profiter. Après j'dis pas, j'ai passé de bons moments mais je l'ai trouvé incomplet mon Spring Break. Il me manquait ce petit grain de folie que j'avais les années précédentes. J'en ai pas assez profité, je regrette un peu. Mais bon, j'aurais d'autres occasions. » avoua-t-il à demi-mots. Sloan se rendait compte qu'il n'arrivait plus à profiter comme avant. Toujours emmerdé par des détails qui semblaient futiles mais qui au final, lui gâchaient l'existence. Il ne savait plus relativiser et manquait cruellement de légèreté. Il inspira longuement avant de lancer un « et toi ? » ironique. L'Eliot savait déjà la réponse, il savait que l'histoire avec sa copine l'obnubilé et la peinait. Elle prenait à coeur son éloignement et n'arrivait pas non plus à faire la part des choses. Il croisa les bras contre son torse et avant qu'elle ne lui réponde, il enchaîna. « En fait, t'as même pas besoin d'me le dire, j'ai l'impression que ton Spring Break a été aussi irrégulier que le mien, j'me trompe ? » Si Sloan se trompait, il ne devait le faire de beaucoup. Il apporta sa coupe à ses lèvres et en bu l'intégralité de son contenu d'une seule traite. Sans chercher plus loin, il leva sa coupe en direction de l'hôtesse et lui fit un petit clin d'oeil pour qu'elle vienne lui remplir. A ce rythme là, il allait finir complètement saoul avant même d’atterrir. L'Eliot laissa Noora lui expliquer pourquoi son Spring Break ne fut pas non plus une franche réussite. Ils faisaient presque pitié les deux là. Sans que ça soit une grande surprise, elle évoqua le sujet d'Anja. Il serra sa mâchoire mais resta silencieux, le temps qu'elle en parle. Machinalement, il lui attrapa sa main et vint poser son avant-bras sur l'accoudoir qu'ils avaient en commun. « Ne t'inquiète pas Noora, j'suis certain que c'est que passager. Ne te bouffe pas le moral pour cette histoire, elle tient à toi, ça se voit. Même moi je l'ai remarqué l'autre coup, c'est peu dire. Allez détends-toi. On a quatre jours pour tout oublier, tu verras ça en rentrant ? » dit-il en essayant de la rassurer comme il le pouvait. Il lâcha sa main et vint laisser le bout de ses doigts caresser son avant-bras. Ses doigts effleuraient sa peau, la caressait doucement, lentement. « On va rattraper ce Spring Break de merde, qu'est-ce-que tu en dis ? » lui proposa-t-il, les yeux remplis de malice. Allez ma jolie, détends-toi. Tout va très bien se passer, il va te faire oublier tous tes soucis.

L’avion est semblable à une tortue éphémère pour toi. Présente seulement au départ, elle te tétanise, te tord le ventre et réveille en toi cette petite fille que tu es. Ton corps réagit toujours à une vitesse folle. Ton cerveau se déconnecte, tes muscles se figent et tu ne vis que l’instant présent. T’as pourtant essayer de prendre des cours pour atténuer cette peur, mais on t’a souvent répondu qu’il n’y avait rien à faire puisque tu n’avais plus peur après. T’aurais peut-être du l’annoncer à Sloan avant de lui broyer la main comme tu l’as fait. Mais il ne semble pas contrarié au contraire, il essaye de t’apaiser. Ca te surprend, pas que tu le penses sans coeur ou quoi que ce soit, mais tu n’as pas l’habitude de confier tes peurs aussi brutalement et qu’il soit à l’écoute te surprend. Verre de champagne en main, tu trinquas avec l’Eliot à ses vacances improvisés avant de boire une gorgée. Tu ne pensais vraiment te retrouver ici en te réveillant lundi matin. T’as vécu une semaine chaotique, rien ne c’était passé comme tu le souhaitais .. T’avais enchaîné gaffe sur gaffe, et t’avais vécu une routine quotidienne tellement ennuyante que tu ne t’étais pas reconnue. Heureusement, Sloan avait réussi à te sauver sans le savoir de cette dépression légère qui pointait le bout de son nez petit à petit. Tu te calas bien dans ton siège, avant de tourner ton corps en direction du jeune homme et de lui demander comment c’était passé son Spring Break. A part votre dispute des premières jours, tu ne l’avais pas recroisé par la suite ou seulement de vu. Après votre baiser, tu lui avais laissé de l’espace, afin de t’en laisser aussi. Tu te sentais confuse. Tu ne savais sur quel pied danser. Tu sais qu’il y a Rhiannon et t’as compris qu’elle était importante, t’avais compris qu’il y avait bien plus qu’il ne voulait l’avouer .. Et c’est pour ça que tu te sentais mal .. Tu ne voulais faire souffrir personne. Tu ne voulais t’interposer dans aucune relation .. Loin de là. Sa première réponse te laissa sur ta fin et t’haussas un sourcil avant de lui faire un geste de la main afin de lui faire comprendre que tu voulais en savoir plus. De nature curieuse, t’avais cette fâcheuse tendance à pousser les gens à dire des choses qu’ils n’avaient peut-être pas envie de dire. Il s’expliqua. Et tu secouas la tête, attentive à ce qu’il disait. Tu pouvais parfaitement le comprendre, même si tu te retrouvais dans ses dires, tu fus étonnée de comprendre que ton Spring Break avait été bien meilleur que le sien. Il te retourna la question et t’haussas les épaules avant d’avaler une gorgée de champagne et d’en redemander un verre à l’hôtesse non loin de vous. C’était suffisant comme réponse vous croyez ? Sa théorie sur tes vacances te fit sourire. « On peut dire ça comme ça. » avouas-tu finalement. Sloan reprit un verre de champagne à son tour et tu ne pus t’empêcher de rigoler. A cette vitesse et avec l’altitude vous allez bientôt être ivre, mais qu’importe. T’avais décidé de profiter plus que tout. Il t’observa à nouveau et tu compris à ton tour que ta réponse ne suffisait pas. « J’ai aimé mon Spring Break .. J’ai fait la fête comme il se doit, mais c’est l’après qui ne me plait pas vraiment. Je déteste ne pas comprendre. Je sais que je n’ai rien fait vois-tu .. Je reconnais mes tords quand il y en a, mais là je te jure que je n’ai rien fait de plus que d’habitude. Anja me connait et elle sait que les plans foireux c’est mon truc .. Je n’ai pas été dans l’excès quoi que .. Mais en tout cas jamais en sa présence. Alors je ne comprends pas son éloignement .. » Tu te confies à lui avec une telle facilité que tu te rends compte qu’il a pris bien plus d’importance dans ta vie que tu ne le pensais. En sa présence, les mots sortent tout seul et même si tu sais que sa relation avec ta meilleure amie n’est pas tellement bonne, tu sais qu’il jugera seulement les faits et non la personne en question. L’Eliot attrapa ta main et tu fus attentivement à ce geste subtile. Tu laissas ta tête reposer sur le fauteuil avant de soupirer. Mettant en avant son point de vue, tu ne pus qu’être d’accord avec ce qu’il disait. Bien évidemment que tu savais tout ça, mais tu n’avais pas l’habitude d’être loin d’elle et ça te bouffe. T’aimerais ne plus y penser, mais c’était pour le moment impossible. Ses doigts effleurèrent ton bras et un frisson parcourut ta colonne vertébrale. Ton regard se posa sur lui et tu compris que rien ne se passerait en tout bien tout honneur s’il continuait comme ça. Suivant du regard le mouvement de ses doigts, tu levas les yeux avant de l’arrêter doucement, un sourire malicieux sur les lèvres. « Excuse moi. Je dois aller aux toilettes. » Tu tournes les talons et te diriges vers ces dernières d’un pas précipité. Une fois à l’intérieure, t’appuies contre le lavabo avant de te passer un coup d’eau sur le visage. Ressaisis-toi Noora merde. Ce mec était le diable incarné. Tu restes là un moment, le temps de reprendre tes esprits, tu ne devais pas laisser ton esprit divaguer. Mais tu pouvais tout autant t’amuser. Du moins, t’espérais qu’il avait conscience de ces gestes .. Ou pas. Le contraire serait peut-être mieux .. Enfin non, sinon tu passes pour la dingue dans l’histoire. Tu rajustes ton haut, replaces tes cheveux dans le bon mouvement avant de retourner à ta place. T’ébouriffes ses cheveux avant de t’asseoir de nouveau à côté de lui. « Au fait je suis d’accord, il faut qu’on se rattrape comme il se doit. » avoues-tu enfin. Rattraper en tout cas ce qui est rattrapable. « Et ne t’inquiète pas, j’éviterais de penser trop à mon histoire avec Anja. » Tu lui devais bien ça. T’avais promis de laisser tes problèmes à Boston. Du moins un temps, tu savais qu’à un moment où un autre t’allais y repenser. Tu ne pouvais pas mettre de côté une histoire qui te touchait ta meilleure amie et toi. Vous vous étiez déjà disputées, mais de la sorte. Il n’y a pas eu de dispute, juste un éloignement soudain et sans explication. Tu secoues la tête afin d’arrêter de penser à tout ça. « Sinon t’es déjà allée au Mexique ? » Tu n’es jamais allée là-bas et t’es curieuse de découvrir ce pays et sa culture. T’as déjà vu des vidéos, des photos du Mexique mais ce n’était que fictif rien de bien réel. T’avales cul sec ton verre avant de venir poser ton menton dans le creux de la main afin d’observer le jeune homme. « J’espère qu’il va faire beau et qu’il y aura des jolis garçons. » Sourire en coin, tu ne fais que titiller son ego de mâle en abordant la possibilité que tu drague d’autres garçons en sa présence.

Noora Mohn & SLOAN BUSHNELL
Ses doigts caressaient délicatement sa peau nue, Sloan laissait la douceur envahir ses gestes. Il restait un mec attentionné et assez tactile, surtout s'il savait que personne ne pouvait les voir. Confortablement installé dans son fauteuil, c'était du pain bénit pour lui. Les deux étudiants avaient quittés Boston pour le Mexique, laissant derrière eux tous leurs problèmes. C'était en quelque sorte un deuxième Spring Break qu'ils se faisaient là. Personne pour les emmerder, personne pour les juger, ils allaient avoir la paix. Il en avait besoin. L'Eliot n'arrivait plus à prendre du recul dans sa vie et la moindre contrariété devenait rapidement vital, oppressant. Il avait besoin de légèreté et ne savait plus où en trouver. Lors de leur première rencontre, peu avant le Spring Break, Noora était apparue devant lui comme un vrai mirage, une hallucination aussi perturbante que bénéfique. Elle avait su le canaliser et capter son attention. En sa présence, il ne s'était pas énervé et avait laissé sa bipolarité dans un coin de sa tête. Alors certes depuis ils se sont prit la tête une fois ou deux mais Sloan ne savait rien faire comme tout le monde. Destructeur, il savait mettre le bordel autour de lui et s'imposer involontairement dans la vie des gens. Il était ainsi, son manque d'attention déteignait sur ses faits et gestes, bafouant certains principes ou certaines limites qu'il se fixait consciemment. Le petit Bushnell était un gamin complètement perdu entre ses multiples personnalités. Un gosse privé de ses repères, à la recherche presque perpétuelle de calme et de sérénité intérieure. Il ne le montrait pas mais dans son esprit, c'était le chaos intégral. Il n'arrivait pas à faire le deuil du départ de sa mère et de l'enfer qu'il avait vécut lorsqu'elle était à l'hôpital. Il était incapable de lutter contre son beau-père et ses exigences de plus en plus nombreuses. Il vivait sous le poids d'une émotion qu'il n'arrivait pas à gérer, des excès de colère et de dépression qui faisaient de lui un homme instable et perturbé. Alors oui, son sourire presque omniprésent sur ses lèvres pouvait mettre le doute dans l'esprit de ses proches mais il n'était pas bien dans sa peau. Il voulait qu'une seule chose, qu'on lui foute la paix et qu'on le laisse gérer sa vie comme il l'entendait, loin de tout ce luxe et de ce monde si superficiel qui n'était pas le sien. Sloan aimerait retrouver son Bronx natal et son innocence qui avait caractérisé son adolescence mais il ne pouvait pas. Cette putain d'ambition lui mettait des barrières et l'empêchait d'être réellement lui-même. Alors en attendant, il était à la recherche d'attentions de la part de ses proches. Son comportement avec la blondinette assise juste à côté de lui pouvait témoigner la sincérité avec laquelle il essayait d'être naturel. Inconsciemment, il essayait de capter son attention, qu'elle le regarde et qu'elle s'occupe de lui. Un peu comme à cette fichue soirée. Il voulait retrouver la simplicité de leur échange, la façon dont ils avaient su se comprendre sans même parler. Noora était une fille spéciale et il en était parfaitement conscient. Quelque chose le poussait dans sa direction, amicalement parlant. Le fait qu'elle une jolie blonde n'était finalement qu'un détail ô combien appréciable. Ses doigts glissaient sur son avant bras sans la moindre retenue, c'était assez naturel. En aucun cas il ne se forçait ou surjouait en sa présence. Cette fille avait des soucis, comme n'importe quel être humain. Elle était perturbée par la distance que mettait Anja dans leur amitié. L'Eliot n'avait absolument aucune idée du pourquoi du comment mais il se montrait présent pour elle. Il n'était pas le plus doué pour donner des conseils mais savait être à l'écoute et porter une oreille attentive à ses problèmes. Il était ainsi, avec de gros défauts mais d'immenses qualités. Et alors qu'il sentit le regard de Noora se poser sur sa main, il vint déglutir silencieusement. Avec une douceur extrême, elle enleva sa main de là et se leva pour lui avouer avoir besoin d'aller aux toilettes. Sloan la regarda avec un mince sourire sur le coin de ses lèvres. « Ne te perds pas en chemin. » lança-t-il avant de rigoler faiblement, bêtement. Ah l'humour, c'était pas donné à tout le monde. Amusé par sa propre connerie, il la regarda partir avant de laisser son sourire s'estomper et de serrer sa mâchoire. Il inspira longuement avant de tourner la tête vers le hublot. Il faisait noir dehors et à cette altitude il ne distinguait même plus les lumières de la ville. Ils étaient hauts et avaient bien entamé le voyage. Le beau brun croisa son propre regard à travers le reflets de la vitre. Il se regarda quelques secondes avant de plisser les yeux et de détourner le regard. Tout ceci ne rimait à rien. Son impulsivité l'avait poussé à partir, laissant Rhiannon seule à Boston. C'était tellement compliqué, il avait besoin de se libérer l'esprit et de ne plus y penser. Il en avait marre de s'autodétruire, de la détruire toujours un peu plus. C'était vraiment très bizarre ce qui se passait entre eux. Sloan était parti sur un coup de tête te l'avait prévenu à la dernière minute, d'un simple message. Qu'elle soit d'accord ou pas, c'était du pareil au même, il avait prit sa décision et comptait bien suivre ses envies. Il avait besoin de réfléchir et de se poser les bonnes questions et si pour cela, il titillait un peu le destin, il était prêt. L'Eliot posa sa tête contre l'appui-tête et ferma les yeux. Il avait le don pour prendre les mauvaises décisions et faire les mauvais choix. Seul l'avenir pourra lui dire si partir pour le Mexique était une bonne chose ou non. Rhiannon allait péter un câble, c'était sur. De toutes les filles de son entourage, il a fallut qu'il parte avec Noora. C'était involontaire et en même temps, ça tombait à pic. Rien n'était acquis dans la vie. Sloan rouvrit rapidement les yeux en sentant une main dans ses cheveux. La lumière de l'avion vint chasser les pensées de son esprit. A partir de cette instant, il allait mettre son cerveau sur off et ne comptait pas le rebrancher avant de rentrer sur Boston. Le sourire revint presque immédiatement sur ses lèvres lorsqu’elle lui ébouriffa les cheveux. C'est vrai qu'ils étaient un peu long, à l'occasion il pensera à les couper quand il sera de retour en ville. La blondinette vint se rasseoir à côté de lui. « Ouais, enfin si jamais t'as besoin d'en parler j'suis là. J'sais qu'elle ne m'apprécie pas trop mais elle tient à toi, ça se voit. Ça serait dommage de gâcher une belle amitié sur un malentendu. » dit-il, sur de lui. Attention, Sloan devrait se lancer dans la psychologie. Il était nul pour tout ça mais qu'importe, il parfait pour ne rien dire et parfois ses mots pouvaient faire du bien. En règle général, il n'y avait aucun filtre entre sa bouche et son cerveau, il parlait sans réfléchir. Au moins, on ne pouvait pas lui reprocher d'être un manipulateur ou un calculateur. Finalement, Noora lui demanda s'il avait déjà été au Mexique. Il fronça les sourcils avant de finalement hausser les épaules. « Ouais, j'ai accompagné ma meilleure amie pour le voyage des Dunsters il n'y a pas longtemps, c'était à Cancun aussi. Y'a pas mal de chose à faire, tu verras c'est pas mal. » argumenta-t-il. Non franchement, Sloan avait vraiment bien aimé son séjour et même s'il s'était retrouvé là-bas pour des raisons un peu bizarres, il avait passé un très bon moment. Il avait pu renouer le contact avec Lara et ça faisait du bien de la retrouver. L'hôtesse de l'air arriva enfin vers lui et vint remplir sa coupe de champagne, presque jusqu'en haut. Le jeune homme répondit un faible « merci » avant de l'apporter à ses lèvres et d'en boire une gorgée raisonnable. Il manqua de s'étouffer en entendant la remarque de Noora. Il toussota légèrement avant d'apporter sa main sur sa poitrine et de tapoter délicatement, ironiquement. « De jolis garçons ? Tu parle des mexicains ? Si t'aime bien les petits trapus et poilus alors ouais, tu risques de croiser des hommes à ton goût. » dit-il en rigolant. Ce vieux cliché qu'il lui lançait là. Sloan voyait ainsi les mexicains, petits, bien poilus et surtout trapus. Ce n'était pas méchant, cela ne partait pas d'une mauvaise intention, disons simplement qu'il regardait trop les pub pour Old El Passo, vous savez les petites boîtes jaunes de Fajitas. C'était mexicain cette merde non ? Amusé par sa remarque, il lui passa la langue. Au moins, son geste de tout à l'heure ne l'avait pas totalement bloqué, le mal aise semblait s'être dissipé.

L'avion était plongé dans le silence le plus complet. Sloan s'endormait à moitié. Les yeux tantôt ouverts, tantôt fermés, il se laissait bercer par le calme. Sa respiration était fluide et lente, il semblait être apaisé. Les bras croisés contre son torse, il était bien et ne pensait à rien du tout. Ses yeux suivirent un mec qui se leva pour aller aux toilettes. La bouche entrouverte, son absence de réflexion pouvait facilement se lire sur son visage. La petite Noora dormait paisiblement, à côté de lui, sa tête délicatement installé sur l'épaule du jeune homme. Il n'osait pas bouger par peur de la réveiller. La fatigue du Spring Break plus la semaine de reprise ainsi que son histoire avec Anja, cette fille devait être épuisée. L'Eliot respectait ça et n'allait certainement pas troubler son sommeil. Ils étaient là pour se reposer, pour quoi d'autre sinon. Machinalement, il regarda de nouveau le mec sortir des toilettes et se rasseoir. De toute façon, il n'y avait que ça à faire. Et alors qu'une petite voix se fit entendre à travers tout l'avion, il referma sa bouche. Ils étaient enfin arrivés et le pilote n'allait pas tarder à entamer sa descente. Sloan décroisa lentement les bras en essayant de ne pas trop faire bouger son épaule. Il pencha sa tête en avant pour essayer de distinguer son visage mais Noora dormait à poings fermés. Le petit dessin représentant une ceinture vint s'allumer au dessus de leurs têtes et le pilote fit un autre discours, incitant tous les passagers à bord à s'attacher. Bien sûr, il remarqua que la Mather ne l'était pas. Ahh, il s'en voulait presque de la réveiller. Son regard se posa de nouveau sur son visage. Oh non, il ne voulait pas la réveiller, allez savoir pourquoi. Sloan avait parfois des lubies dont lui seul avait le secret. L'hôtesse passa à côté d'eux et s'adressa directement à lui. « Monsieur, il faut vous attacher. » affirma-t-elle avant d'approcher sa main de Noora pour tenter de la réveiller. « Non ! Laissez, j'vais le faire. » grogna-t-il entre ses dents. Et puis quoi encore ? Tout n'était qu'agressivité avec lui, surtout quand on le sortait de sa zone de confort. Sloan fit un mouvement de la main pour faire comprendre à l'hôtesse qu'elle pouvait dégager. Une fois partie, il posa délicatement ses doigts sur la joue de la blondinette qui, d'un réflexe presque inconscient, vint se redresser dans son fauteuil. Les yeux toujours clos, elle semblait dormir profondément. Se remémorant la panique dans les yeux de la petite Mohn au moment du décollage, l'Eliot décida de ne pas la réveiller. Il se pencha vers elle et essaya d'attraper tant bien que mal la lanière de sa ceinture. De son autre main libre, il vint saisir la deuxième partie et boucla le mécanisme. A son tour, il prit place sur son siège et boucla la sienne. L'atterrissage se fit sans encombre, il fut presque soulagé de voir qu'elle ne s'était pas réveillé malgré les légères secousses de l'appareil. Une fois au sol, les gens commencèrent à s'agiter et Noora ouvrit les yeux. D'un geste mécanique, il vint ôter sa propre ceinture qu'il avait visiblement trop serré avant de tourner sa tête vers elle. « Je t'ai laissé dormir pour l'atterrissage, j'sais pas si j'ai bien fait. » avoua-t-il. Sloan lui fit un mince sourire avant de se pencher légèrement vers l'avant et s'étirer, enfin. « Par contre, j'sais pas de quoi t'as rêvé mais t'as bavé sur mon épaule. J'étais trempé laisse tomber, j'ai dû changer de t-shirt ! J'pari que t'as rêvé d'un beau mexicain poilu. » plaisanta-t-il. Qu'il pouvait être con quand il s'y mettait celui-là. L'Eliot rigola. Les premiers passagers commencèrent à descendre, suivis de prêt par les deux étudiants.

Encore à l'intérieur de l'aéroport, ils étaient dans une grande salle pour récupérer leurs sacs. Il faisait nuit et d'ailleurs, il commençait à se faire tard. Le voyage s'était parfaitement déroulé. Sloan était content d'être arrivé, bien qu'un peu fatigué, il avait hâte de sortir de l'aéroport pour sentir la chaleur enivrante du Mexique. Les yeux rivés vers le tapis roulant, il attendait patiemment son sac. La petite Noora, debout juste à côté de lui faisait de même. Elle avait encore de petits yeux, cela se voyait qu'elle avait dormi dans l'avion. Les mains dans les poches, l'Eliot se tourna vers elle et se mit à rigoler faiblement. « T'veux la vérité ? J'ai toujours rêvé de m'asseoir sur ce truc là. » lança-t-il en évoquant le tapis roulant. Il admirait ce truc depuis qu'il était gosse. Les valises qui arrivaient et repartaient je ne sais où. Il en était presque tenté pour monter dessus et partir à l'aventure sur le tapis. Quoiqu'il en soit, ce système l'amusait énormément et d'ailleurs, il se demandait presque pourquoi les gens ne se servaient pas. Pourquoi ils ne prenaient pas les valises des autres, c'était tellement tentant. Si Sloan s'écoutait, il prendrait deux ou trois valises au hasard et partirait avec. Ouais, enfin là c'était surtout les quatre coupes de champagnes qui parlaient pour lui. lorsque enfin les sacs firent leur apparition, il se mit à éclater de rire comme une gros gamin. Il s'approcha du bord du tapis et suivit des yeux les sacs. C'était plus fort, il fallait qu'il exprime sa joie de vivre du moment. Il poussa presque papi pour avoir le champ libre. « Attention Noora, ne les rate pas sinon ils repartent à Boston. » dit-il assez fort pour faire rire la femme à côté de la blondinette. Motivé dans son élan, il se frotta les mains. Les valises avançaient à une vitesse anormalement lente. « J'espère que t'es chaude blondie, au taquet. » continua-t-il sur sa lancée avant de lui donner une léger coup de coude pour la motiver. Il aimait la taquiner et la chercher un peu. Le but étant bien sûr de lui faire tout oublier et quoi de mieux qu'un peu d'autodérision pour se changer les idées. Les sacs se rapprochaient dangereusement tandis qu'il se mettait de faire des « ah ! » de temps à autre pour lui faire comprendre que ça allait être à elle de jouer. Voir ce joli sourire sur son visage n'avait pas de prix. Il ne la mettait pas mal à l'aise, il plantait le décor et l'ambiance de leur voyage. Pas de prise de tête. Lorsque les sacs arrivèrent à hauteur, Sloan leva les bras. « Putain Noora grouilles-toi, c'est MAINTENANT ! » gueula-t-il presque dans la salle où la résonance se faisait très bien. Sloan rigola en la voyant attraper les sacs, l'air désabusé. La Mather prit les sacs et les déposa au sol. « Comment t'es trop bonne ! Vas-y pour te récompenser de ta performance, j'vais porter ton sac aussi. » lui proposa-t-il. Sans chercher à comprendre plus loin, il attrapa les deux sacs, un dans chaque main et se dirigea vers la sortie. Les deux étudiants empruntèrent le couloir et arrivèrent devant la porte coulissante qui s'ouvrit en détectant leur présence. Une vague de chaleur vint soudainement les submerger. Ah, voilà ce que Sloan attendait patiemment. Le sourire s'étendait jusqu'à ses oreilles. « C'est bon ça ! » dit-il en se dirigeant vers la route. Machinalement, il appela un taxi d'un signe de tête. Une voiture arriva à leur hauteur et un mec sortit pour les aider à foutre les bagages dans le coffre. L'Eliot avait envie de lui répondre un truc du genre c'est bon j'suis pas débile mais ravala son commentaire déplacé. Il prirent place à l'arrière tandis que le beau brun lui demanda directement de les conduire au « Hard Rock Hotel » Ce n'était pas là-bas qu'ils avaient séjournés lors du voyage Dunster mais Sloan avait flashé dessus en le voyant. Il voulait celui-là et aucun autre. Une fois confortablement installé, la voiture se mise à rouler. Le petit Bushnell lui donna un léger coup de coude. « T'as vu comme il est sexy lui, avec tous ses poils. » la taquina-t-il en laissant échapper un petit rire. Finalement, Sloan se cala dans son siège et prit son portable dans la poche de sa veste pour y checker les messages de Rhiannon. Aussi étrange que ça puisse paraître, il n'en avait pas. Ok.

Si t'aime bien les petits, trapus et poilus alors ouais, tu risques de croiser des hommes à ton goût. Un rire incontrôlable s’échappa de tes lèvres. Sa description était tellement stéréotypé, que tu ne pouvais qu’en rire. Petit, trapus et poilus .. A ces yeux, les mexicains n’avaient aucun atout physique. « C’est peut-être mon genre qui sait. » laisses-tu sous-entendre avant de t’enfoncer dans ton siège. Tu vins appuyer ton pied droit sur la surface en face de toi avant de laisser ton esprit vagabondé ailleurs. Un silence s’installe et tes paupières se fond de plus en plus lourde. Tu ne sais si c’est l’alcool ou l’accumulation de toute la semaine qui rentre en jeu de cette fatigue soudaine. Ta tête se penche doucement sur le côté et tes yeux se fermèrent finalement. Te laissant petit à petit enlacer par les bras de Morphée. T’as cette chance d’avoir un sommeil solide et lourd, tu ne te réveilles pas souvent durant la nuit et il pourrait y avoir une soirée juste à côté de toi que le sommeil l’emportait toujours sur le reste. Tu changeas de position inconsciemment, ta tête rentrant en contact avec une surface qui était bien plus confortable que la précédente. Tu ne sais combien de minutes tu t’assoupies, mais tu es réveillée par une caresse légère sur ta joue. Mécaniquement, tu te relèves, les yeux encore clos. L’esprit encore à mis chemin entre le pays des songes et la réalité. Ta main vint essuyer la bave à la commissure de tes lèvres naturellement, comme une habitude inavouée. Tu gigotas légèrement sans pour autant ouvrir, une main vint se poser sur ces derniers afin d’éviter un contact trop brusque avec les lumières. Tu sentis une main effleurer ta taille, mais tu pris ça comme une sensation irréelle qu’un acte bien réel. C’est le contact abrupte des roues de l’avion sur le sol qui te réveilla définitivement. Tu bats légèrement des paupières, renouant petit à petit avec la réalité. Tu t’étires avant de porter ton attention sur les paroles de l’Eliot. Tu lui souris doucement, attendri par cette attention toute particulière. Même si contrairement au décollage, l’atterrissage ne te faisait rien. Mais tu ne l’avouerais pas tout de suite, tu trouvais ça trop mignon de la part du jeune homme. T’avouais être surprise, tu ne le pensais pas si attentive à ce genre de détail. Il t’apprit par la suite que tu lui avais bavé dessus et au lieu de t’excuser, tu rigolas. Tu ne paraissais plus du tout sexy après ça. Mais tu t’en fichais. Après tout, comme tout le monde tu avais tes défauts et baver sur en dormant en faisait parti. « J’ai rêvé de deux beaux mexicains poilus même. » avouas-tu en rigolant. Ce qui était totalement faux, mais tu ne pouvais qu’entrer dans ce petit jeu. Tu te relevas finalement, suivant de près l’Eliot afin de ne pas te perdre dans cet aéroport mexicain qui t’était totalement inconnu.

Le cerveau encore embrumé, tu te laisses guider par l’Eliot à tes côtés. Tu relèves tes bras au-dessus de ta tête pour t’étirer. Tu n’aimais pas te réveiller, t’avais toujours la tête dans le cul et en plus tu mettais beaucoup de trop pour émerger. Les lumières vive de l’aéroport ne t’aidaient en aucun cas à ouvrir les yeux. Tu rentras par inadvertance par quelqu’un et tu dépêchas de t’excuser. Tu rattrapas Sloan qui n’avait pas remarqué ta maladresse. Vous vous retrouvez à attendre vos bagages et ta tête vint reposer sur l’épaule du jeune homme tout naturellement tout en baillant. Il t’avoua qu’il avait toujours voulu s’asseoir sur ses tapis roulants. Tu levas le regard vers lui avant d’hausser les épaules. Après tout il n’y avait pas sous-rêve. Toi ce qui t’as toujours fasciné avec cette technologie, c’est que la première valise que tout le monde pouvait voir n’était jamais à personne … A croire qu’il y envoyait une première valise en repérage pour voir si tout se passer bien avant d’envoyer les autres. T’observais cette fameuse valise faire son tour gratuit avant de voir toutes les autres arriver par la suite. Sloan semblait avoir de l’énergie à revendre et se rapprocha du tapis aussi heureux qu’un gamin qui prenait l’avion pour la première fois. Tu lui souris avant de comprendre qu’il s’adressait à toi. Tu fronças les sourcils avant de comprendre que tu avais pour mission de récupérer les valises. Ah bon ? Oh putain. Trop de pression pour toi là. Tu le rejoins rapidement, tu plias légèrement les genoux pour avoir un peu d’impulsion pour attraper vos biens. « Ok. Je suis prête. » annonças-tu d’une voix rauque. Tu te raclas la gorge et tu focalisas ton regard sur les valises qui passées devant toi. T’avais l’impression que ta vie était en jeu avec la pression qu’il te mettait pour récupérer ses putains de valises. Tu sursautas presque lorsque Sloan cria pour t’annoncer que c’était à toi de jouer. T’attrapas la première à la volée, petit pas chassé pour attraper la deuxième avant de les déposer au pied du jeune homme. Tu t’autorisas une petite danse de la victoire, tellement ridicule que t’entendit quelques rires retentirent autour de vous. Tu terminas ta danse avant d’asséner un coup de poing dans l’épaule de l’Eliot. « Abruti ! » lâchas-tu avant de lui tirer la langue. Tu le laissas porter ton sac comme il l’avait proposé et tu sautillas presque jusqu’à la sortie. A peine avais-tu poser un pied dehors que tu laissas un petit soupire s’échappait de tes lèvres. La chaleur ambiante réveilla définitivement tout tes sens endormis depuis tout ce temps. Il faisait nuit, mais la ville de Cancun était toujours aussi active. On pouvait entendre la joie des touristes tout comme ceux des locaux. Ton regard appréciait chaque détail de cette ville qui t’était totalement inconnue. Tu revenais des années en arrières quand t’arrivais accompagné de ta famille dans ces villes et ces pays inconnus à tes yeux. Paris. Londres. Rio de Janeiro et bien d’autres encore, tu te souvenais de chaque arrivée comme si c’était hier. Tu n’avais jamais regretté tout ces voyages et surtout t’en avais jamais voulu à tes parents d’avoir choisi pour toi cette vie. Tu es tellement reconnaissante de tout ces pays et de ces cultures que tu as pu découvrir. Il est tellement rare à ton âge d’avoir autant voyagé que tu es reconnaissante d’avoir vécu une vie comme la tienne. Un taxi s’arrêta devant vous et tu pris place à l’intérieure. Lâchant un petit holà en rentrant, tu vis le sourire du chauffeur. Tu sais qu’il était rare que les touristes parlent couramment l’espagnol et même si l’anglais était devenue la langue universelle, tu trouvais plus respectable d’utiliser leur langue plutôt qu’une autre. Sloan ne put s’empêcher de faire une remarque sur le physique du chauffeur et tu levas les yeux au ciel. « Il a l’air très gentil. » dis-tu très sérieusement. Suffoquant dans ton pull, tu le retiras te retrouvant en débardeur. Tu te sentis mieux ainsi. Tu vis l’Eliot regardait son téléphone et tu te demandais si faire la même chose n’était pas plus raisonnable. T’hésitas plongeant la poche de ton jean avant de la retirer sans ton téléphone. Tu n’avais pas envie de savoir .. Pas encore. Tu ne voulais pas déjà regretter ta venue ici. Tu dirigeas ton regard vers la fenêtre afin d’observer dehors. Tout était si coloré et festif, tu sentais que ces vacances improvisés n’allaient pas être de tout repos, mais tout tu n’étais pas là pour te reposer .. Tu voulais oublier et profiter d’autres choses que des joies de la fac. Le chauffeur augmenta le volume de sa radio et Shape of You d’Ed Sheeran retentit dans le transport. Tu t’autorisas une énième danse, et tu poussas même la chansonnette. Tu ne pouvais t’en empêcher t’adorais cette chanson. Tu vis le chauffeur rigoler de ton attitude si légère et tu poussas Sloan du coude en rigolant à ton tour. La chanson prit fin et le mexicain te félicita de ton show. « Gracias. » dis-tu d’une voix chantante.

Le taxi arriva enfin à destination et tu pris de court Sloan en payant le taxi avant lui. T’étais reconnaissante de tout ce qu’il t’apportait, mais tu ne pouvais accepter qu’il paye tout durant ce week-end. Tu remercias le chauffeur avant de sortir de la voiture. En sortant, tu ne pus t’empêcher de regarder l’hôtel qui se dressait devant toi. « Incroyable. » soufflas-tu malgré toi. Tu levas la tête afin d’en observer sa globalité et tu sentais que votre séjour ici allait être plus qu’incroyable. Valise en main tu suis Sloan à l’intérieur, il semblait savoir où aller et ça t’allais. Tout était démesuré ici, tu ne pouvais te retenir de regarder tout dans le moindre détails. Des cris s’élevèrent et tu tournas la tête en direction de ces bruits si expressifs. Une salle de jeu était à proximité et un groupe de jeune semblait gagner plus qu’il ne l’aurait cru. Tu souris face à ce spectacle avant de retrouver l’Eliot à la réception. Il semblait en plein milieu d’un échange assez électrique. Tu t’approchas de lui, laissant tes mains reposés sur la surface en marbre de la réception. Tu pris la discussion en cours de retour, mais tu compris rapidement que l’endroit était plein à craqué. Evidemment. Tu te doutais qu’à une période et surtout en plein week-end venir à l’improviste n’était pas la meilleure des idées. Tu poses une main sur l’avant-bras de Sloan avant de lui sourire. Tu sentais la tension émaner de son corps et tu ne voulais en aucun cas que ça dégénère. « Vous n’avez aucune alternative ? » demandas-tu finalement prenant à ton tour les choses en main. Le réceptionniste semblait réfléchir à ta requête avant d’hocher la tête vivement. Il s’excusa avant d’aller voir un de ces collègues sûrement pour lui demander des renseignements. Tu te tournas vers le jeune homme en caressant doucement son bras. « T’inquiète pas je suis sur qu’on va trouver autre chose. » dis-tu à la fois pour paraître optimiste et surtout détaché par rapport à la situation. Le réceptionniste revint vers vous, une carte en main. Il la posa devant vous. Tu pouvais y lire un nom d’hôtel qui t’étais totalement inconnu, une adresse et un numéro de téléphone. « Vous trouverez sûrement ce que vous cherchez là-bas. Encore désolé de ne pas pouvoir répondre à vôtre requête. » Tu fis une tête qui voulait dire c’est pas grave, avant de le remercier. T’attrapas Sloan par le bras, l’entraînant à ta suite. « Je suis sur qu’il nous a conseillé un super hôtel. » Du moins c’est ce que t’espérais … Tu n’avais aucune idée de ce qui allait vous arriver.

Après une rapide recherche sur google map, tu vis que l’hôtel n’était pas bien loin et que votre chauffeur favoris était toujours devant comme s’il c’était douté que vous reviendriez bredouille. Tu lui montras la carte, et il te regarda étrangement avant d’accepter de vous y amener. Tu ne fis pas plus attention à ce regard qu’il t’avait jeté, plus occupé à garder ta joie de vivre pour deux. « Arrête de froncer les sourcils, tu vas avoir des rides. » lanças-tu au jeune homme avant de le pousser gentiment à l’intérieur de la voiture. En effet, il n’avait pas menti en disant que c’était pas bien loin. Mais tu ne pensais pas que c’était le bon endroit pour tout avouer. Tu redemandas au moins trois fois au chauffeur s’il ne c’était pas trompé et il promit que non .. « C’est une blague. » lâchas-tu le plus naturellement du monde en voyant l’hôtel qui se dépeignait devant tes yeux. A cet instant, tu ne préférais pas regarder l’Eliot sachant pertinemment que cet endroit devait le rendre fou. « Ecoute c’est pas grave, c’est pas l’hôtel qui compte. » Tu te voulais rassurante, t’avais déjà vécu pire après tout .. Mais tu voyais mal monsieur à côté de toi séjourner ici. Ce séjour ne commençait pas vraiment bien au final.