Even this darkness night is gone and the morning is coming ⌭

Devant le miroir, Lukà observait son profil négligé. Des céphalées et les yeux brillants, la trentaine (approchant à grand pas) ne pardonnait plus autant que la vingtaine... Une barbe de plusieurs jours s’était invitée et des cernes violacés par la fête d’hier soir avaient fait leur apparition. Le pire, était sans doute ses cheveux. Ils avaient poussés à une allure folle, et ça devenait presque urgent de se rendre chez le coiffeur.
Il pouvait s’habiller comme un plouc ; personne n’y ferait attention. Lukà avait toujours son charisme et une certaine prestance innée. Sa carrure musclée et sa belle gueule attiraient ; il le savait et il en profitait largement.

Lukà était persuadé qu'il trouverait un coiffeur à Boston ouvert à une heure si tardive, c'était un bon endroit pour se promener. Son attention se dirigea vers les immeubles possédants une terrasse, un toit ou un balcon. Pourquoi allez-vous me dire ? La nuit était magnifique, une légère brise caressait ses joues ; une envie de siroter un cocktail sur un confortable transat à l’abris des regards.

Il approcha le pas de l’hôpital, il avait envie de prendre de la hauteur et d’admirer les paysages de la ville. Il monta les centaines marches de l'escalier et arriva sur les toits. Il s’avança à un mètre du bord, ferma les yeux. Il ne pensait plus à rien. Un instant, il était ailleurs. Un bruit le fit bondir. Une jeune femme était déjà présente mais son attention ne s’était pas portée sur elle car il ne l’avait pas entendu. « Oh excusez-moi du dérangement, je ne voulais pas vous faire peur… » lui dis-je d’un ton innocent.

Cette parfaite inconnue avait l’air triste et mélancolique. Je n’avait pas envie de la déranger davantage mais elle m’intriguait  par le fait d’être distance et mystérieuse. Après tout, elle ne connaissait pas. J’étais un parfait étranger et la méfiance était de mise. En effet, avec ma dégaine négligeait, je pourrais être un parfait psychopathe tueur et violeur de jeunes femmes.  Bien que cette idée me fasse sourire ; elle m’autorisa à m’asseoir à côté d’elle. Je m’avança et pris place sur le banc. Les écouteurs dans les oreilles, j’entendais à peine ce qu’elle écoutait. « Je peux écouter avec vous ? » lui demandais-je d’un ton intrusif. « C’est qui ? J’adore cette musique » ajoutais-je. Cette chanson était enivrante. Fermant les yeux, je succombais peu à peu au désir de morphée. La journée que j'avais passé était dense et la fatigue reprenait le dessus. « Comment vous appelez vous ? » lui demandais-je.