I had a dream, we were back to seventeen, summer nights and the liberties, never growing up × Tamsilhan

Billie m'avait quitté. Elle s'était rendue compte de l'homme minable que j'étais. Ce que je craignais était arrivé et maintenant j'étais sur la plage, bouteille de rhum à la main, buvant comme si c'était tout ce que je pouvais faire. Et je regardais la mer, me rappelant de cet après-midi qu'on avait passé tous les deux à rigoler, de la crise de jalousie que je lui avais fait en la voyant parler avec un homme quand moi j'avais couché avec une autre femme. Quel hypocrite je faisais. Les pieds dans l'eau, je portais la bouteille à mes lèvres, avalant une gorgée, laissant cette boisson emporter toutes mes peines comme la mer emportait les vagues. Pour certains, cette peine était exagérée, pour moi, elle était insoutenable. M'arracher le cœur devenait presque une solution envisageable. Mais pour l'instant je m'en tenais à l'alcool pour panser mes plaies. Le vent vint caresser doucement mon visage tandis que je me tournais pour marcher un peu, m'asseoir plus loin, là où la mer ne viendra pas me chercher. Je rêvais d'une autre fin, m'imaginant n'avoir connu que l'amour de ma famille, cet amour qui ne vous ferait pas de peine. Si mon père me voyait, il aurait pitié du sale gosse que j'étais devenu. Il me dirait d'aller m'excuser, de me battre pour elle. Mais, le truc est que j'en avais assez de me battre, je voulais juste me laisser aller, ne plus penser à rien. Pourtant, à chaque gorgée que je buvais, l'image de Billie me revenait en tête. A croire que jamais je ne pourrais l'oublier. Alors, fixant la bouteille, je la vidais sur le sable et, tout en le faisant, je vis du coin de l'oeil une silhouette s'approcher de moi. « Si tu voulais du rhum c'est trop tard, il n'y a plus rien ». Ouais Tamsin, peu importe ce que t'es venu chercher, tu l'auras pas, je n'avais plus rien à te donner. Juste le corps et le cœur brisé d'un homme qui n'a pas su garder la femme qu'il aimait.  

 Je ne sais pas pourquoi je me baladais sur la plage, une question de nostalgie certainement, celle du Spring Break. Je ne me faisais pas trop de mine parce que je sais que ça revient. Les vacances, le soleil, l'alcool, c'est toujours plus ou moins présent quand on regarde bien. Je me balade tranquillement, en profitant pour prendre quelques photos (on oublie jamais Instagram, toujours à l'attention de la prochaine photo qui me rendra célèbre) et là au loin, j'le reconnais. Ilhan, mais qu'est-ce qu'il glande à boire seul comme un alcoolique ? J'approche alors qu'il.. vide littéralement la bouteille de rhum sur le sol. Quel gâchis. « Si tu voulais du rhum c'est trop tard, il n'y a plus rien » hausse les épaules, "Non j'm'en passe, ça va." je plains surtout ton compte en banque et ton mal de tête de demain moi, c'est tout. Je souris, regarde le sol, "T'es entrain d'alcooliser des tas de bigorneau là." secoue la tête et le regarde en souriant un peu, allez c'est bon, fait pas la tête, j'vois bien que ça va pas mais accorde moi au moins un sourire.