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    « Encore ?! Bon sang, je ne sais pas comment vous faites, c'est à peine croyable !! Je n'ai jamais vu une personne aussi chanceuse de toute ma vie !! Vous vous rendez bien compte que vous m'avez ruiné sur ce coup-là ? C'est fini, j'abandonne la partie les gars ! »

    L'homme poussa un profond soupir, passa une main sur sa nuque endolorie puis lança un regard admiratif en direction de la pile de jetons posée face à sa ravissante adversaire. C'était bien la première fois de sa vie qu'il perdait autant d'argent autour d'une table de Poker !! Pourtant, il avait pour habitude de faire face à de redoutables joueurs et se vantait même d'avoir gagné un tournoi dans un Casino de Las Vegas quelques années plus tôt. Ceci dit, il ne jugea pas nécessaire de le rappeler ce soir. Pas après une telle défaite. Après tout, c'était bien la première fois qu'il perdait face à une femme et sa virilité venait d'en prendre un sacré coup ! Après avoir serré la main d'un autre joueur, il décida de quitter la table, suivi de très près par un autre client du casino, à peine plus âgé mais qui avait également compris qu'il allait finir par y laisser la peau. Leur adversaire si chanceuse et si redoutable ? Une charmante demoiselle prénommée Rose. Quand elle s'était installée à leur table quelques heures plus tôt, tous s'étaient mis à sourire narquoisement, persuadés qu'ils avaient à faire à une petite joueuse en mal de sensations fortes. Ils l'avaient poussé à jouer de très grosses sommes d'argent mais l'avaient bien vite regretté. De toute évidence, ils ne savaient pas à qui ils avaient à faire... De son côté, Rose afficha un sourire satisfait et devina au regard brillant du croupier qu'elle avait face à elle une coquette somme d'argent. En réalité, elle n'avait qu'une vague idée de ce qu'elle avait bien pu gagner en l'espace de quelques heures. Venir au casino était une manière comme une autre d'arrondir ses fins de mois, d'autant que la jeune femme était absolument certaine de ne jamais perdre son argent. Une question de chance ? Absolument pas !! Rose ne comptait pas sur le hasard ou sur une main chanceuse pour gagner, mais tout simplement sur son intelligence. Quoi de plus facile que de compter les cartes ?? A ses yeux, c'était d'une simplicité enfantine et elle ne comprenait pas pourquoi seulement peu de personnes étaient capables de faire une chose pareille. Cela ne demandait pourtant rien de plus qu'un peu de concentration et de mémoire. Oui bon, légalement, ce n'était peut-être pas totalement autorisé mais Rose était persuadée de ne jamais se faire pincer. Du moins, le croyait-elle…

    Après s'être levée, la jeune femme se rendit jusqu'au guichet afin de faire échanger ses jetons contre de l'argent. Lorsque l'employé du casino lui annonça la somme qu'elle venait tout juste de gagner, la belle anglaise demeura interdite l'espace de quelques secondes. « Je vous demande pardon ? » Son regard se braqua en direction des lèvres de son interlocuteur et les battements de son coeur s'accélérèrent subitement quand elle réalisa qu'elle ne s'était pas trompée et qu'elle avait parfaitement compris le montant qu'elle venait d'empocher. La somme que l'on venait tout juste de lui remettre en petites coupures avait véritablement de quoi lui donner le vertige. Rose n'avait pas pour habitude d'avoir autant d'argent. A vrai dire, elle ignorait totalement ce qu'elle allait bien pouvoir faire d'une telle somme. Un large sourire se dessina sur son visage de poupée et elle rangea les billets dans une petite pochette en soie, assortie à sa robe noire. C'est au même moment qu'elle sentit une main se poser sur son épaule.

    Agent 1-« Veuillez-nous suivre mademoiselle ... »

    Rose tourna la tête et vit deux hommes habillés en noir de la tête aux pieds. Des employés du casino. Aïe ! La jeune femme était sur le point de rétorquer mais elle lu sur les lèvres du second de ne pas faire d'histoire et de les suivre, ce qu'elle fit. Tout le reste alla extrêmement vite, elle fut conduite dans un bureau sombre et sans fenêtre où l'attendait déjà un troisième homme, visiblement beaucoup plus sérieux et autoritaire que ses deux compères. Il était assis derrière un bureau, les bras croisés et observa Rose avec tant d'insistance que la jeune femme en eut la chair de poule. Que diable lui voulait-on ??

    Agent 2-« Asseyez-vous je vous prie. »

    Une première demande que Rose ne remarqua même pas tant son attention était focalisée sur les murs de cette pièce sinistre. L'homme fit un signe de la main et l'un des deux autres appuya sur l'épaule de la jeune femme, l'incitant à s'asseoir sur le champ et lui faisant extrêmement mal par la même occasion. Rose s'empressa de lui lancer un regard furieux puis poussa un profond soupir avant de prendre enfin la parole. « Je peux savoir ce que je fais ici ? Il doit certainement y avoir erreur sur la personne et je ... »

    Agent 2- « Il n'y a aucune erreur mademoiselle Westlake. Notre Casino est doté d'un système de surveillance extrêmement sophistiqué, ainsi nous avons un oeil sur chacun de nos clients. Il s'avère que depuis trois jours, nous observons vos moindres faits et gestes. C'est grâce à cela que nous avons ... »

    C'est ici que Rose perdit le fil de la conversation. L'homme face à elle venait de se tourner et il lui était désormais totalement impossible de savoir ce qu'il était en train de dire. La jeune femme fronça les sourcils et tenta de se pencher pour essayer d'apercevoir le visage de son interlocuteur mais en vain. Il n'y avait de plus angoissant à ses yeux que de ne pas parvenir à suivre une conversation. Lorsqu'il se tourna enfin vers elle, Rose constata que son visage était impassible et qu'il jetait de temps à autre un regard en direction de l'homme qui avait toujours sa main posée sur son épaule. C'est lui qui devait être en train de parler désormais. La jeune femme osa donc tourner la tête et parvint à comprendre la fin de son discours.

    Agent 1- « … c'est pour cette raison que nous avons besoin de savoir. Comment faites-vous cela ? »
    Rose- « Comment je fais quoi ? »
    Agent 1-« Ne jouez pas à ça mademoiselle Westlake, vous savez parfaitement de quoi nous voulons parler. La chance n'a rien à voir là-dedans, n'est-ce pas ? Personne ne peut décemment gagner autant d'argent en si peu de temps. Alors ? C'est quoi votre truc ? »

    Certes elle n'avait pas entendu la totalité de son discours mais elle savait pertinemment que sa présence ici avait quelque chose à voir avec ses méthodes on ne peut plus douteuses pour gagner aux jeux. Rose aurait volontiers pris le temps de leur expliquer que compter les cartes n'est pas tricher, qu'il s'agit simplement d'une technique comme une autre et que chez elle, compter les cartes n'était rien de plus qu'un automatisme mais ils ne l'auraient certainement pas prise au sérieux.

    Agent 2- « Vous resterez ici toute la nuit s'il le faut mais nous finirons par savoir.»


    •••

    Lorsque Rose quitta la casino, la nuit était déjà avancée et il ne restait que quelques heures avant le lever du jour. Combien de temps avait-elle passé dans cette pièce avec ces malades ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Toujours est-il que la jeune femme était désormais totalement déboussolée et n’avait plus aucun repère. Elle essayait en vain d’effacer les images de cette soirée, d’oublier les paroles qu’ils avaient prononcé... Rose était une demoiselle discrète et calme qui parvenait la plupart du temps à se fondre dans la masse. Mais pas ce soir. Et ce soir, elle se sentait diablement mal en point. Ses bras lui faisaient mal et portaient encore les empreintes de leurs mains gelées. Une bretelle de sa robe était déchirée et Rose n'osait même pas imaginer la taille de ses contusions. Légèrement déboussolée, Rose n’avait qu’une hâte : s’enfermer chez elle afin de ne plus jamais en sortir. Il faisait nuit, elle était gelée, désorientée et dans la précipitation, ce n’est pas sa porte qu’elle ouvrit mais bien celle de son voisin. Elle entra. Silence.

    Il faisait nuit, Rose ne réalisa pas immédiatement qu’elle n’était pas dans son appartement. Pourtant, ses sens particulièrement aiguisés étaient tous en alerte. C’est alors que dans le noir, elle sentit une présence. Une présence à quelques mètres d’elle. Prise de panique, elle tendit la main pour allumer la lumière et fort heureusement, l’interrupteur était disposé exactement au même endroit que chez elle. C’est alors qu’elle comprit. Elle n’était pas chez elle. Elle était chez… chez … qui était-il d’ailleurs ? Sa timidité maladive refit surface, mêlée à une gêne incommensurable et au stress dont elle avait été victime quelques minutes plus tôt. « Je … Oh mon dieu je suis sincèrement navrée. Je suis confuse, je vous présente mes excuses, je pensais qu’il s’agissait de mon appartement, j’habite juste à côté et … » Et quoi ?? Bon sang, jamais elle ne s’était sentie aussi mal de toute sa vie.


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[T'inquiètes, la longueur ne me gêne pas le moins du monde...]




    Encore.

    Une nouvelle fois, encore, la télé diffusait, au volume presque minimal, des conneries similaires à celles qui avaient défilé en boucle tout au long de la sainte journée. Et comme à l’accoutumée, il n'y avait rien de réellement intéressant, rien de si passionnant. CBS, NBC, Fox... Ce devait être une soirée maudite. Pas de catch, pas de poker, pas de séries policières ou de docteur revêche avec une canne, de frangins chassant les démons, rien. Des documentaires animaliers, éventuellement, parsemaient, çà et là, le programme audiovisuel de la soirée la plus rasoir de ce trimestre. Dans le noir la plus complet, l'écran plat était la seule source de lumière viable - bien qu'approximative - dont bénéficiait la pièce, et c'est dans cet environnement sombre aux halos dansants qu'il tendit le bras pour attraper la bouteille. Par deux fois, ses doigts se refermèrent sur du vide avant qu'il ne parvienne à finalement attraper le scotch, ouvert, qu'il tenta de verser dans le verre adjacent sans même y jeter un œil. Il le remplit à moitié, foutant l'autre moitié en dehors, inondant la table basse à côté du fauteuil en cuir dans lequel il était avachis. Il reposa la bouteille et se saisit du verre. Machinalement, son avant bras se replia à la pliure du coude, sans que le reste de son corps ne fasse le moindre mouvement, comme si tout était programmé et qu'il s'était habitué à ces efforts minimalistes. Il porta le cristal sale à ses lèvres et avala, sans même broncher une seconde, une gorgée de cet alcool qu'il ne devrait pas boire. Ca n'était pas très malin. Il n'était pas très malin. De toute façon il ne lui restait que trop peu de neurones valides pour se permettre de l'être, alors il préférait observer le mode de reproduction de la mouche antillaise - un truc dont tout le monde se fout - en cuvant tranquillement.

    Il n'était pas là sans raison. Pas la moindre pensée ne s'infiltrait dans son esprit fatigué tandis qu'il écoutait la voix off expliquer, sur des images d'accouplement, que cette foutue mouche à merde avait une substance sur le pénis qui inhibait le sperme des autres mâles de l’espèce. Appréciateur, Danny ferma les yeux et hocha la tête en faisant une petite moue des lèvres : ça, c'était classe. Ca permettait d'éviter tromperies et autres malversations de la part de ces garces que sont les viles femelles, et ça, c'était cool. Par contre, c'est dommage pour les parties à plusieurs. Mais comme on dit, à chaque chose, malheur est bon, et en voyant un mâle mouche enfiler sa femelle avec la subtilité d'un démon majeur de la guerre, le jeune homme glissa sa main entre ses cuisses pour, d'une part, vérifier que son attirail de mec était toujours là, et d'autre part pour le replacer convenablement afin de changer l'orientation du croisement de ses jambes. Il eut une fugace envie de relâcher ses sphincters, et puis finalement le besoin repartit comme il était venu : en courant d'air. Pour tout avouer, cela n'améliora pas grandement la fragrance générale de la pièce, mais après tout, le mélange bière-cassoulet avait été redoutable. Et comme le disait un Eliot célèbre un lendemain de fête : "J'adore le parfum des intestins moisis au petit matin, j'lui trouve une odeur de victoire."

    C'est alors qu'il entendit un bruit, une porte qui s'ouvrait. Il coupa le son de la télévision et prêta un oreille bourdonnante à son environnement. Des pas, apparemment des talons, légers. Une femme. Danny eut un large sourire, d'une oreille à l'autre. Soit Romane ou Andy lui avait envoyé une greluche pour qu'il se détende, ce qui était bon point (ça pouvait également être un coup de fil qu'il avait lui-même passé aux services EROS quand il était inconscient), ou alors il hallucinait. Dans les deux cas, ça sentait la moule fraîche et ça restait plus qu'intéressant. Il décida donc de se lever, ce qui fut si long et si complexe qu'on aurait dit le numéro d'un équilibriste... Non, simplement un type fin soûl qui cherchait à tenir sur ses deux jambes. Une fois posé, il vacilla quelques instants en fixant le sol avant de relever les yeux. Face à lui, au dessus du buffet, près de la table à manger en verre, un immense miroir. En se regardant tituber, il pouffa silencieusement, avant d'attraper des morceaux de tissus, probablement torchons ou serviettes, égarés sur le sol, et il les entortilla sur eux même, et les posa sur ses cheveux en les tenant avec les mains. Puis, il recommença à chanceler en déclarant que oui, il était Danny, le seul et l'unique, mais que ce serait peut-être mieux avec un "capitaine".

    Rigolant comme un idiot, il finit par lâcher les frusques en entendant un nouveau bruit. Il s'approcha d'une étagère où il récupéra l'un des sabres entreposé. Il choisit la réplique en véritable acier du sabre d'apparat du grand Shogun Oda Nobunaga, paré de dorures et de soieries. Fier comme un paon, il l'agita avec un air de profond débile faisant perdre toute classe à l'objet, puis prit la bouteille de scotch dans sa main libre et fonça vers le hall d'entrée, en essayant de marcher discrètement. Il s'agissait, en l'occurrence, bel et bien d'une femme. Encore une fois, si elle était envoyée par l'un des deux autres crétins, elle aura été prévenue ; et s'il s'agissait d'un rêve, éh bien... Elle ne se plaindrait pas, si ? Danny marcha sur la pointe des pieds avec toute la discrétion dont il était capable vu son état, et s'apprêtait à glisser sa lame sous la gorge de la jeune femme dont il ne voyait ni le visage ni les formes à cause de la lumière trop vive pour ses yeux de dépravé, quand il trébucha sur un objet difficilement identifiable qui traînait sur le sol depuis sûrement bien plus d'une décennie. La scène sembla se dérouler au ralentit, quand il bascula en avant, lâchant la bouteille et l'épée, la première s'écrasant sur l'interrupteur, l'épée se plantant violemment dans le parquet sévèrement attaqué. Centimètre par centimètre, le visage de Danny se rapprochait inexorablement du sol et du choc inévitable avec cette dure réalité contre laquelle il allait s'éclater la tronche...



[Bonne chance mdr]
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[Dans ce cas, je me laisse aller. ^^]

    Pas un bruit sourd, simplement une masse s’écrasant à ses pieds avec une fureur hors-norme. Un sursaut inévitable vint ébranler le calme de Rose lorsqu’elle jaugea la taille de l’épée qui venait de se planter dans le sol, comme on plante un couteau dans du beurre fondu. Il avait l’intention de faire quoi avec ce machin sorti d’un autre temps ? C’était donc « ça » son charmant voisin ? Celui dont toutes les filles de l’Université vantaient les mérites à tout bout de champ comme s’il s’agissait de la huitième merveille du monde ? Cette loque ? Sans blague ? Et dire qu’elle s’était sentie mal à l’aise l’espace d’un instant ! Rose haussa les yeux au ciel, ce n’était décidément pas sa soirée. Que diable pouvait-elle faire désormais ? Elle n’allait tout de même pas le laisser choir au sol jusqu’au lendemain matin, d’autant que sa chute semblait l’avoir sacrément amoché. La brunette demeura interdite l’espace d’un instant, sa conscience balançant entre l’envie de le laisser cuver son whisky et celle de lui venir en aide, tout au moins pour l’aider à retourner sur le canapé. Le problème avec Rose, c’est qu’elle était une jeune femme profondément gentille pour ne pas dire naïve sur les bords. La retourner comme une crêpe était chose aisée pour peu que l’on sache précisément comment s’y prendre. Bien trop consciencieuse et morale pour laisser un homme seul dans son état, elle ne tarda pas à baisser afin d’évaluer l’ampleur des dégâts. Le choc avait engendré une sérieuse contusion sur la joue du jeune homme, mais avec ce qu’il trainait, la douleur n’était probablement qu’une formalité. « J’aurais aisément pu prétendre à un accueil plus agréable mais au moins, celui-ci restera éternellement gravé dans ma mémoire. Votre sens de l’hospitalité pourrait presque être élevé au rang d’art. Appuyez-vous sur moi, je vais vous aider à vous installer sur le canapé.» L’impétueuse Rose était en réalité aussi craintive qu’un jeune chiot mais il n’avait pas besoin de le savoir. Dès qu’elle serait en paix avec sa conscience, elle prendrait la tangente et irait s’enfermer dans ce temple de la lecture et de l’érudition qu’était son appartement.

    Comment diable une frêle demoiselle comme Rose pourrait-elle lever un grand gaillard comme lui s’il n’y mettait pas un peu de bonne volonté ? Elle voulait bien lui donner un coup de main mais certainement pas se faire prendre pour une imbécile. Ainsi, à la première tentative pour l’aider à se redresser, Rose sentit qu’il faisait poids mort et que par conséquent, toute tentative pour l’aider se solderait inexorablement par un lamentable échec. Ce n’était pas la peine de faire le moindre effort : il allait lui donner de toute façon la cruelle envie de le massacrer sur place, sans aucun préavis et juste pour le principe. La belle anglaise poussa un profond soupir et se baissa une fois de plus près de ce fameux voisin dont elle ne connaissait pas le nom. Avec douceur, elle passa une main sur sa joue, près de sa blessure, afin d’en évaluer l'importance. « Ne soyez pas stupide, je veux simplement vous aider. Laissez-moi au moins soigner ça et je vous promets de disparaitre ensuite.» Rose se redressa et s’empara du sabre qu’elle fit tourner entre ses mains avec une adresse déconcertante. Elle attendait simplement un signe de la part de Danny, n’importe quoi susceptible de lui faire comprendre qu’il était prêt à se montrer raisonnable. S’il voulait jouer au plus malin avec elle, il était mal tombé. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, Rose était une adepte du maniement des armes. Son assurance était telle qu’elle aurait aisément pu retourner cette attaque ratée contre son auteur.

    La belle anglaise passa une jambe par-dessus l’épaule de Danny afin de l’enjamber et de faire quelques pas en direction du salon. Elle scruta la pièce avec attention avant de déposer le sabre à l’endroit qu’elle estimait être sa place habituelle. Bien vite, une odeur âcre la prit à la gorge. Ce n’était donc pas une légende ? Les appartements des mecs sont donc si crasseux ? Pourtant, celui-ci semblait avoir un certain succès auprès de la gente féminine, chose compréhensible avec un tel physique mais alors, totalement rédhibitoire quand on associe l’odeur à l’image. Machinalement, le regard de la jeune femme se braqua en direction de l’écran plat et elle arqua un sourcil en comprenant qu’il s’agissait-là d’un reportage sur la reproduction des mouches. Passionnant. Vu l’état dans lequel il se trouvait, elle aurait pourtant juré qu’il matait un bon vieux porno ou la rediffusion d’un match quelconque. Sans aucune forme de procès, la belle anglaise enjamba de nouveau son mystérieux voisin pour se rendre dans la salle de bain. Pas bien difficile de s’y retrouver, cet appartement était configuré comme le sien. Rose ne tarda pas à dénicher une trousse de premiers soins. Largement suffisant pour nettoyer le visage du jeune homme.

    « Toujours pas décidé ?» Rose aurait pu abdiquer de dizaines de manières possibles à partir de là mais elle ne le fit pas. Bien au contraire, sa patience et sa douceur légendaire étaient une fois de plus au rendez-vous. Ainsi, elle insista jusqu’à ce que le jeune homme y mette un peu de bonne volonté. Suite à quoi elle l’aida à retourner jusqu’au canapé, faisant fi de ses propres ecchymoses affreusement douloureuses et qui parsemaient ses frêles épaules descendant le long de ses bras. Prenant place près de Danny, elle s’empara d’une petite fiole d’alcool et tandis qu’elle en imbibait un coton, sa bretelle descendit le long de son épaule, manquant de dévoiler une infime partie de ses courbes de femme, absolument parfaites. Elle croisa aussitôt le regard de Danny et le sien se fit d’une noirceur évidente. « N’y songez même pas.» Rose remit sa bretelle en place et s’approcha du jeune homme afin de nettoyer ses plaies. Non seulement celles liées à sa chute, mais aussi aux éclats de verre de la bouteille. Douceur et patience caractérisaient parfaitement Rose et cette fois-ci ne fit nullement entorse à la règle. Jamais elle n’aurait pu rentrer chez elle tout en le sachant dans un tel état. C’était tout bonnement impossible et qu’importe s’il décidait subitement de la flanquer à la porte.



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[c'est pas un appart, c'est une maison... Et une chère ^^]





    - La mouche tourne les choux en parapluie...

    Danny ronflait presque. Il était dans un autre monde. Un monde qui faisait de lui une sous-merde à peine viable, un univers dépourvu de la moindre parcelle de classe ou de... Eh, qu'est-ce qu'elle fait avec cette épée ? Depuis son coma profond, le jeune homme regardait la jolie brune - parce que c'était une putain de bombe - manier le sabre avec une facilité déconcertante. S'il avait été en état, il lui aurait volontiers montré qu'il n'était pas qu'un gland doublé d'un geek qui voulait simplement se la jouer manga, et que les années de pratique d'arts martiaux et d'escrime médiévale avaient quand même porté leurs fruits... Mine de rien. Et il venait de débiter une phrase sans queue ni tête, tout comme son esprit à l'heure actuelle. C'était pas grave. La nana se baladait dans son habitat avec diverses expressions sur le visage, mêlant le dégoût, la révulsion, et probablement une profonde pitié liée au pathétisme inhérent de notre ami. Il était une star de l'école, le mec dans toutes les soirées, un dragueur incroyable, le chevalier de ces dames, et là il avait passé des journées et des nuits entières avachis comme un flamby moisi sur son fauteuil, en charentaise, la main dans le cale-bute, à mater les conneries qui passaient à la télé à des horaires pas possibles tout en cuvant tranquillement tout produit arrache-boyaux qu'il trouvait sous la main. Elle revint près de lui et son décolleté semblait vouloir se faire la malle, mais elle le réprimanda immédiatement comme s'il avait voulu regarder sous sa jupe, or, premièrement, il était trop shooté pour piger ce qui se passait ou apprécier les courbes supposées voluptueuses de la greluche, deuxièmement il avait la lumière du plafond de l'entrée en plein dans la tronche, puisqu'il était allongé sur le dos sur le sol de ladite entrée en question, et troisièmement, il en était plus à se dire que les femmes, c'était le mal, et à chercher sa bouteille de pinard. Pas de bol, elle l'avait prise pour lui appliquer sur la joue, comme une torture malhonnête et inadmissible. Il se mit à beugler comme un animal qu'on conduit à l'abattoir, hurlant à plein poumons, criant au viol en se redressant sous le coup de l'adrénaline douloureuse, avant de s'écrouler à nouveau en fermant les yeux.

    Au bout de quelques secondes de silence, un ronflement s'échappa des lèvres du bel Eliot - ou de ce qu'il en restait. Habituellement, il était parfait quand il dormait : pas le moindre son, pas le moindre geste, il restait en place aussi immobile qu'une ombre. S'il faisait froid, il était chaud, et s'il faisait chaud, il était froid. Il avait un côté pratique lors des périodes de sommeil, mais il se sentait pour l'instant dépaysé, découragé, affaiblit, voire même... Inutile. Il rouvrit les yeux. La misstinguette au dessus de lui n'était qu'une forme sombre dont il ne discernait que les contours flous et mal définis. Après tout, il s'en foutait. Il était bien, là, sur le sol. C'était sympa. Pas très confortable, mais y'avait un chouette paysage. Et le fait qu'elle prenne soin de lui avait des tendances à lui rappeler quand maman s'occupait de lui changer ses couches. C'était il y a longtemps... Il sourit bêtement à la jeune fille et balbutia un vague "je m'pèle Daaaaanny, hin hin" en rigolant bêtement. Puis, voyant que ça n'amusait pas tellement la nana, il décida de se taire, puis de pivoter sur lui-même pour se retrouver sur le ventre, et de s'aider de ses bras pour se redresser, comme s'il tentait de faire une pompe. Tant bien que mal, il se retrouva à genoux, les deux mains accrochées à la poignée de la porte, et la bouche entrouverte il resta là quelques instants avec un air abrutit, songeant que c'était quand même plus confortable que le sol lui-même, mais que la véritable détente serait sur le fauteuil - une fois qu'il aura fait un détour par les toilettes s'il en trouvait la force. Non, il n'en avait pas la force. Cependant la promesse d'un endroit matelassé où poser son infâme postérieur qui ne sentait pas la noisette lui offrit le courage de se mettre debout. Il refusa l'aide de la belle et se dirigea vers le salon.

    Comme il l'avait fait l'avant veille, il s'écroula sur le fauteuil avec l'intension de ne plus en bouger pour un certain temps. Il se pencha néanmoins pour tirer sur le plaid à peu près propre qui protégeait le canapé en daim à côté de lui, afin d'embarquer avec tous les objets délirants qu'on pouvait y trouver : une casserole vide, un casque de vélo, une cuvette de toilettes (on se sent toujours bien sur les chiottes, et Danny avait voulu tester si cette vérité se vérifiait ailleurs que sur un large vase blanc régulièrement inondé), deux lampes détruites et plusieurs paquets de clopes vides, ainsi que ce qui ressemblait à un sabre laser en mousse. Va savoir pourquoi. Bref, une fois toutes ces breloques emballées dans la couverture que l'Eliot avait posée près de lui, il invita la demoiselle à s'assoir avant de se relever en chancelant pour ouvrir les fenêtres, ce qu'il parvint tant bien que mal à faire, avant de proposer du café. Il présumait en réalité de ses forces, puisqu'il s'écroula de nouveau sur le fauteuil, sur le ventre cette fois. La tête dans le cuir, il grogna une demande polie mais néanmoins attaquée pour avoir un café bien serré, tout en agitant un doigt aussi débile que ses propos. Lui qui détestait ça, il faudrait néanmoins qu'il retrouve ses esprit.


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[Gnagnagna ... Maison, appart', qu'importe! ]


    Laborieux état qu’était le sien. La demoiselle soupira, bien trop fatiguée pour tergiverser durant des heures. S’il avait envie de rester allongé par terre toute la nuit, grand bien lui fasse !! Après tout, elle n’avait pas la moindre intention de lui tenir la main jusqu’à ce qu’il reprenne enfin ses esprits. Elle aussi avec ses propres tracas et c’était largement suffisant ! Comment avait-il pu en arriver là ? Rose était pourtant la reine de la solitude et son expérience en matière de relations humaines était relativement limitée, mais ô grand jamais elle n’aurait plongé dans une pareille déchéance. Un peu de dignité n’a jamais fait de mal à personne ! Le seul avantage dans tout ça, c’est qu’elle était certaine de ne plus jamais adhérer aux beaux discours qui présentaient son voisin comme un dieu vivant. Mouais. Pourquoi pas si on aime le genre défraîchi et relativement odorant !! Sans parler de l’environnement qui était loin d’être accueillant. Rose n’était même pas certaine de vouloir savoir ce que cette cuvette foutait au beau milieu du salon. Elle fronça légèrement le nez en secouant la tête lorsqu’il l’invita à s’asseoir. « Merci mais ça ira. » Elle n’était pas totalement certaine d’en avoir envie. Elle n’était même pas totalement certaine d’avoir envie de rester à vrai dire. Peut-être snobinarde sur les bords, mais Rose était habituée au raffinement britannique, à la bienséance anglaise et non pas aux beuveries qui se terminent la tête dans les chiottes. Tandis qu’il ouvrait les fenêtres, la demoiselle resta sur ses gardes, veillant à ce que Danny ne fasse pas un nouveau faux pas. Danny, c’était bien ça son nom ? Du moins, c’est ce qu’elle avait cru comprendre … Puis comme il fallait s’y attendre, le bel étudiant s’effondra littéralement sur son fauteuil, grognant quelque chose de totalement inintelligible. Du café peut-être ? Il en avait parlé quelques secondes auparavant. Etrangement, son attitude lui arracha un léger sourire amusé qu’elle s’efforça de dissimuler presque immédiatement. Il allait avoir l’air fin en retrouvant ses esprits. « Je vais aller vous préparer du café mais de grâce, ne bougez surtout pas d’ici. Vous allez véritablement finir par vous faire mal et mes talents d’infirmière sont relativement limités. » Rose savait qu’il ne l’écoutait pas mais s’il avait simplement compris qu’elle lui demandait de ne pas bouger, c’était parfait.

    Plutôt que de prendre le risque de s’aventurer dans une cuisine dans laquelle elle s’attendait déjà à découvrir une montagne de déchets, Rose préféra faire un détour par chez elle. C’était plus prudent et au moins, elle était certaine que le café y serait bon et non vieux de plusieurs jours. Pendant qu’elle en faisait passer un bien serré, la belle anglaise fit un détour par la salle de bain, constatant non sans un certain effroi que ses ecchymoses étaient bien plus importantes qu’elle ne l’avait imaginé. Ces hommes étaient dotés d’une force surhumaine ma parole !! Tant bien que mal, elle se chargea de cacher ses petites misères et le temps de poser une étole sur ses épaules, elle sentit la délicieuse odeur du café parvenir jusqu’à ses narines. Elle en servit une grande tasse et retourna dans la maison d’à côté. Danny gisait toujours sur son fauteuil et Rose prit place face à lui, lui plaçant la tasse entre les mains et veillant à ce qu’il n’en mette pas partout. « Bien serré ! Mais si je puis me permettre, une bonne douche froide vous ferez le plus grand bien. Pas seulement à cause de la murge.» Mais chaque chose en son temps. La douce et délicate Rose fit quelques pas dans la pièce, prenant soin de fermer les fenêtres une fois que la pièce fut aérée. La raison ? Elle ne voulait pas qu’il prenne froid, tout simplement.

    Quelques minutes s’écoulèrent durant lesquelles la demoiselle ne prononça plus la moindre parole, bien trop obnubilée par cette situation. Rose était une vraie sauvage, pas du genre à prêter main forte à un voisin, aussi charmant soit-il. Elle ne savait pas comment réagir dans ce genre de situation et en réalité, elle serait ravie que Danny n’ait plus aucun souvenir d’elle le lendemain. C’était comme ça, il fallait qu’elle se fonde dans la masse et que personne ne la remarque. Autant dire que ce soir, c’était une grande première pour elle. Autant parler d’un effort surhumain. Finalement, la belle brune retourna s’asseoir près de Danny, elle scruta sa petite mine et esquissa un sourire compatissant. « Est-ce que ça va aller ? Si vous avez encore besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas, j’habite juste à côté.» Parler à un mur aurait été beaucoup plus simple sans doute. Déjà que la communication n’était pas chose aisée pour Rose alors dans de telles circonstances, c’était à peine envisageable. La non-réponse de Danny la fit sourire de plus belle. Il en tenait vraiment une sacrée couche ! « Sans blague, je vis à côté de chez vous depuis suffisamment longtemps pour avoir entendu tout un tas de choses à votre sujet. Vous êtes sexy, cultivé, vraisemblablement capable de compter fleurette de la plus séduisante manière et en prime, tout le monde vous adore. Vous semblez débrouillard et indépendant … il faut que vous m’expliquiez ce qui ne tourne pas rond chez vous. Je ne vous soumets pas à un interrogatoire, c’est de la simple curiosité. » Il n’avait probablement rien pigé à son discours mais ça n’empêcha pas Rose de continuer. Un sourire étira ses lèvres venant éclairer son visage de poupée et elle enchaina. « Quant à moi, j’imagine que vous avez toujours cru que la maison d’à côté était inoccupée. Même si vous n’aurez aucun souvenir de moi demain matin, je m’appelle Rose.»
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[Désolé du retard... Petit soucis... J'espère de tout coeur que ça te plaira ! :$ ]





    Danny se prit la tête entre les mains et laissa la demoiselle s'échapper de chez lui, prétextant de vouloir lui faire un café. Il ne pipa ni le moindre mot ou remerciement, lâchant totalement la bride. Elle n'était là que par erreur, ne se trouvait être ni responsable de lui, ni de ses bêtises, et certainement pas intéressée par ce qu'il pouvait avoir à dire ou penser. Son esprit était un capharnaüm instable et quasiment immoral, mais il s'évertua à le fouiller pour trouver dans ses souvenirs une image de la belle. Quand il parvint à mettre le nom sur le visage, il comprit qu'il avait affaire à sa voisine, qui s'était probablement trompée de porte en voulant rentrer chez elle. D'ailleurs, elle devait déjà avoir franchit le seuil de sa maison, déposé ses clés sur le meuble d'entrée, enlevé son manteau et ses chaussures coûteuses et modes. Elle allait s'assoir dans un fauteuil ou un canapé, ou s'allonger sur son lit, avant d'aller prendre une délicieuse douche chaude et reposante pour oublier cette improbable fin de soirée. Pour l'oublier lui et le laisser à sa misère péniblement pathétique. Et c'était normal. Il le méritait. Il se révulsait lui-même. Dégueulasse et informe, un peu comme un pokémon cradingue. Quelque chose de bien charmant. Puant, immonde. Danny semblait avoir perdu la moindre fierté, la moindre équivoque d'humanité. Il était pitoyable, tout simplement. Il se tassa sur son siège et se prit le visage dans les mains en soupirant, puis se passa les deux mains dans les cheveux pour les tirer vers l'arrière - ce qui était inutile, étant donné qu'ils étaient très courts. Rose - c'est ainsi ça qu'il croyait qu'elle s’appelait - était rentrée chez elle, abandonnant le misérable, fuyant cette situation gênante et encombrante, ainsi qu'une maison en désordre. En réalité, seul le salon était sale et bordélique. Danny avait toujours tenu à ce que tout soit à sa place et détestait non seulement vivre dans la crasse mais en faire profiter ses invités. Il y avait quelque chose d'important pour lui en cela, dans l'image que cela dégageait de lui. Mais elle ne pouvait pas le savoir, d'une part, et d'autre part, n'avait pas à s'en soucier.

    Pourtant, contre toute attente, il entendit que sa porte se rouvrait et qu'elle revenait dans la pièce. Il lui avait fallut à peine cinq minutes pour faire l'aller retour et se présenter à nouveau, une de ces cafetières en verre à la main. Il leva péniblement les yeux vers elle et resta muet quelques instants, l'observant le servir en décrivant précisément le breuvage qu'elle lui prodiguait. Il détestait le café, hormis l'odeur qu'il trouvait particulièrement agréable tant qu'elle ne se dégageait pas de l'haleine de quelqu'un - haleine qu'il devait d'ailleurs avoir de bien chargée à l'heure qu'il était. Incapable de détourner son regard de la jeune femme, il prit la tasse et ses lèvres formèrent le mot "merci", mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il semblait découvrir un ange. La façon dont elle se tenait et s'occupait de lui, avec la lumière juste derrière elle, encadrant son visage... Bon, il avait trop bu, c'était certain, mais elle était miséricordieuse alors qu'il en avait le plus besoin. En revanche, elle avait raison sur un point : il avait besoin d'une douche. Il dégageait un fumet extrêmement subtil et original, combinant la fragrance d'un rat mort depuis une à deux semaines derrière la poubelle d'une poissonnerie en plein mois de juillet, avec l'odeur très aromatisée du pet d'un diarrhéique pestiféré avancé. Tout un programme, il faut l'admettre. Danny porta le breuvage à ses lèvres et en but une première gorgée. Lui qui n'avait jamais aimé le café, il trouva celui ci délicieux, et se vu presque moralement contraint d'en reprendre deux autres lampées. Il n'avait toujours pas cessé de regarder la belle et parvint à esquisser un sourire quand elle lui proposa de nouveau de l'aide, mais sous entendant très nettement son envie de fuir cet endroit le plus tôt possible. Il aurait voulu lui dire qu'elle en avait déjà beaucoup fait, qu'il chercherait à la remercier dès qu'il aurait les idées claires et qu'elle avait été une sainte de lui tendre la main à ce point, mais il s'en sentait incapable. Une partie de lui souhaitait qu'elle reste. Elle était la première personne à "voler" à son secours depuis des semaines, même si elle n'en avait pas la moindre idée, et la simple pensée qu'il puisse se trouver à nouveau seul le rendait presque malade. Et c'est alors que, contre toute attente, elle se lança dans un discours à tendance de monologue où elle lui demandait comment il avait pu en arriver là, malgré l'excellente réputation dont il semblait disposer. Elle ne tarit pas d'éloges à son sujet, croulant presque sous les compliments, et il ne put s'empêcher d'en rire. Son esprit reprenait le dessus sur les vapeurs d'alcool, et c'est là qu'il fut plutôt ravis d'être aussi vif intellectuellement. Sa conscience revenait et il baissa enfin les yeux vers le sol, le fixant comme s'il était ce qui pouvait se trouver de plus intéressant en ce bas monde, et il secoua la tête. Elle finit par se présenter, et il fallut quelques instants à Danny pour s'exprimer.

    - Je sais qui tu es, Rose Westlake, murmura-t-il.

    A cet instant, il releva son regard pour soutenir celui de la jeune femme, espérant qu'il reflète autre chose que les méandres tortueux d'une faiblesse alcoolique. Il ne buvait jamais à cause de son épilepsie, et voilà que depuis quelques temps il était soûl presque vingt quatre heures sur vingt quatre. D'un autre côté, un sentiment irrésistible lui ordonnait de tout révéler à cette demoiselle, de lui expliquer ce qui avait pu le mener à un tel état de délabrement psychique. Mais elle marquait des points. Le grand et séduisant Danny Shepard se trouvait être autrefois le meilleur de sa promo en finances, une star auprès des dames, un héros pour les sportifs, un pilote de compétition. Il n'était plus le fils de son père depuis des siècles, il avait construit sa propre réputation, son propre monde. Il était devenu davantage qu'un gamin qui héritera un jour du pognon et des contacts de son père, père qui ne se souciait plus de lui depuis des années. Rose voyait juste. Ce n'était ni un interrogatoire, ni de la curiosité mal placée. Elle avait parfaitement raison et il se posait ces mêmes questions au moins autant qu'elle. Alors il soupira et avoua :

    - Je dirais que parfois... On a pas vraiment... On ne trouve ni raisons, ni excuses. C'est ridicule, j'suis pas foutu de le justifier. Finalement, le simple fait que tu me demandes ça me force à m'interroger également. Ce foutoir... Cette merde, ça me ressemble pas. Pas du tout. J'devrais pas me laisser crever comme ça, t'as carrément raison.

    Il se leva après avoir avalé deux nouvelles gorgées de café. La pièce ne tournait plus, ce qui marquait déjà un bon début. De surcroît, il sentait déjà que son corps lui obéissait de nouveau, petit à petit. Il était bien plus grand qu'elle, en fait, mais elle lui avait semblé immense quand il était avachis comme une loque. Il vida sa mixture et contourna Rose, enjambant deux ou trois cochonneries, et se dirigea vers la salle à manger/cuisine, un grand espace ouvert aménagé de l'autre côté du mur du fond du salon - l'architecte était sûrement pété ce jour là. Arrivé près de la porte qu'il ouvrit, il se tourna vers la demoiselle et l'invita à le suivre.

    - Venez voir, s'exclama-t-il dans un demi sourire, venez voir ce qui me ressemble réellement.



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[Comment peux-tu en douter ? J'adore chacune de tes réponses. •••  «  You don’t know who I am, do ya ? » 2511619667 ]



    Rose n’était pas là pour émettre le moindre jugement quant à l’état dans lequel se trouvait Danny. Après tout, personne n’agit ainsi délibérément et dans son immense tolérance, elle voulait bien croire que sa souffrance était au cœur de ce naufrage saisissant. Avec une attention tout à fait singulière, elle déchiffra les propos du jeune homme et acquiesça doucement. Pour croire qu’elle n’était pas un modèle de compréhension, il fallait vraiment ne pas la connaitre. De par sa propre expérience, elle était devenue l’experte de la dédramatisation, capable de rire de tout et surtout du pire. Danny n’était pas le seul à affronter les aléas de l’existence mais dans son sempiternel optimisme, Rose voulait croire qu’il y avait une solution à tout et que les choses finissent toujours par s’arranger d’une façon ou d’une autre. La brunette faisait souvent preuve de plus de maturité que bien d’autres adultes nettement plus âgés qu’elle. Il faut dire que depuis sa plus tendre enfance, elle n’était pas épargnée par la vie. Etait-ce une raison pour se laisser aller ? Surement pas. Voyant son interlocuteur se redresser, Rose le suivit du regard tandis qu’il se dirigeait vers ce qui semblait être la cuisine. Comprenant qu’il tenait à ce qu’elle se rende compte par elle-même qu’il n’était pas qu’une loque humaine, la jeune femme esquissa un sourire amusé et tendre à la fois. Elle n’avait pas besoin de connaitre Danny pour savoir qu’il était quelqu’un de bien. Cela faisait déjà un bout de temps qu’elle en était convaincue. « Ce n’est pas moi qu’il faut en convaincre. Manifestement, vous êtes la seule personne présente dans cette maison à douter de vos capacités à reprendre le dessus. » Et Rose ne bougea pas. Il n’était pas nécessaire qu’elle voit cette cuisine pour être persuadée d’avoir raison.

    D’ordinaire toujours enlisée dans sa timidité et son inconfort face à ses semblables, Rose se surprenait à se sentir beaucoup plus à l’aise que les minutes précédentes. Sans doute car soudain, ses problèmes lui semblaient totalement dérisoires et qu’elle préférait les laisser de côté pour prêter main forte à Danny qui semblait en avoir bien besoin. Il y avait quelque chose de touchant chez lui. Quelque chose qui retenait toute l’attention de Rose sans qu’elle ne puisse véritablement se l’expliquer. Sans doute était-il le reflet de ce qu’elle était intérieurement. Extérieurement, Rose était une jeune femme ravissante, bien élevée, douce et raffinée. Intérieurement en revanche, c’était souvent la panique pour ne pas dire le chaos le plus total. Elle avait envie de se mettre à hurler, en proie à une impression de basculer dans une folie furieuse et destructrice. Pourtant, elle se contenait, donnant le change à quiconque croisait son chemin. Tomber le masque n’est pas chose aisée lorsqu’on l’arbore depuis plus de vingt-quatre ans. « Croyez-moi, la solitude et l’isolement sont mon lot quotidien depuis une éternité. J’ignore ce qui vous a conduit à en arriver là et cela ne me regarde en rien. Seulement, je ne pense pas que se laisser aller de la sorte soit une solution appropriée. Et je vous rassure, vous n’avez pas à vous justifier devant quiconque. Encore moins devant une parfaite inconnue. » Rose se permis de sourire de manière franche afin de l’en assurer, au cas où il n’ait pas encore saisit l’entièreté de la portée de ses paroles.

    « Vous voulez que je vous tienne compagnie un moment ? Non attendez … laissez-moi poser la question à l’envers : accepteriez-vous de me tenir compagnie un moment encore ? Je viens de passer une soirée épouvantable et je crois bien être parfaitement incapable de trouver le sommeil. Alors quitte à ruminer chacun de notre côté, autant faire ça ensemble. » Ce n’était qu’une porte ouverte dans le cas où il veuille continuer à se confier. En réalité, Rose était habituée à sa solitude, elle faisait cavalier seule depuis toujours et s’en accoutumait à la perfection.

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[Je suis horrible de douter de toi, je te demande pardon..! :fear: ]



    Danny ferma les yeux une demi-seconde et prit une bouffée d'air qu'il garda dans ses poumons quelques instants avant de l'expirer. Depuis un moment maintenant, il avait l'impression que le monde avait eu de nouveaux projets pour lui. Que Dieu lui envoyait une nouvelle chance, en l'intimant de ne pas la griller, pour une fois. De la miséricorde, de la pitié ? Du Seigneur, peut-être. Éventuellement de la part d'un karma qui s'en veut de lui avoir pourrit la vie, certes. Et pourquoi pas, le destin qui s'excuse de l'avoir tant rabaissé. Mais pas elle. Quand il plongea son regard dans celui de la belle, il comprit qu'elle n'avait plus la moindre trace ni de peur, ni d'appréhension, et encore moins de doute en elle. Il l'avait chargée avec une épée aiguisée en véritable acier, dont il savait parfaitement se servir grâce à des années d'entraînement. Il lui avait sortit le numéro du mec bourré qui perdait le contrôle de ses actes à la vitesse grand V. Lui d'ordinaire si fier, si arrogant, si orgueilleux, s'était présenté à cette femme sans une once de respect pour elle. Elle aurait pu s'enfuir, elle avait même pu avoir un mouvement de rejet ou de dégoût, et ça aurait été normal. Mais qui qu'elle soit, elle avait prit la décision de lui tendre la main, sans se poser de question, sans s'interroger sur son choix, sans rien lui demander en retour. Et cette vérité l'amenait à se sentir encore plus pitoyable qu'avant. Un ange... Un ange de miséricorde et de bienfaisance, voilà ce qu'elle était. Descendue du Ciel pour le draper dans ses ailes protectrices et le laisser verser de silencieuses larmes sur son épaule vierge de toute souffrance, exempt de tout mal. L'Eliot la fixait sans un mot, mais un sourire s'était peu à peu dessiné sur son visage à l'expression abîmée et meurtrie. Rose savait de quoi elle parlait et il n'avait pas besoin de lire son Facebook pour savoir qu'elle et lui vivaient des temps similaires aux douleurs sourdes mais bel et bien présentes. Danny repensa une nouvelle fois à cette image qu'il lui donnait. Elle s'était trompée de maison, n'avait donc pas prêté attention à l'aspect qu'elle pouvait avoir, reflet élégant d'un nanti qui connaissait son affaire. Elle ne devait pas non plus avoir remarqué la splendide voiture de sport dans l'allée, cette Nissan Skyline GTR-34 très appréciée des coureurs de rue, qu'il avait lui-même modifiée. Peut-être le connaissait-elle de réputation, mais tout ceci appartenait au domaine du détail sur lequel peu de gens s'attardent. Un détail de quatre-vingts mille dollars, ceci dit, un détail dont il était fier.

    Le fil du temps semblait s'être interrompu alors qu'il observait sa nouvelle amie, compagnon d'infortune. Qu'est-ce qui avait bien pu les rapprocher, si ce n'est la vie, désireuse de réunir deux de ses grands blessés ? Danny souhaitait que cet instant dure toujours, et pour la première fois il n'avait pas envie d'emmener cette superbe créature dans sa chambre pour lui ôter un à un les vêtements qu'elle portait sur son dos. Mais non, pas là. Il se voyait en train d'échanger des expériences, des souvenirs, assis dans un coin encore propre, probablement sur l'espèce de bar de la cuisine, qui la séparait de ce qu'il nommait sa salle à manger. Il y avait là de grands sièges et ils auraient discuté toute la nuit durant, riant, pleurant, se taquinant. Il ressentait même, chose étrange et nouvelle pour lui, l'envie de se confier, de partager avec elle ce qui avait pu le mettre dans un tel état. C'était une inconnue, et pourtant la flamme de complicité entre eux ne cessait de croître, embrasant tous les a priori qu'il s'était forgé au fil des ans. Peut-être que c'était ça qui faisait la différence et le poussait à être aussi proche d'elle. Rose proposa tout d'abord de rester pour lui, et il entrouvrit les lèvres pour lui répondre machinalement - et presque automatiquement - que ce n'était pas la peine, qu'il allait pouvoir se débrouiller seul et qu'elle ne devait pas s'embêter, mais elle se corrigea d'elle-même et insista sur sa demande. Elle voulait rester. Passer du temps avec lui, découvrir son univers, qui sait. Il retrouva son sourire et acquiesça lentement avec un léger hochement de tête. Les yeux plissés, les bras croisés, un rictus au coin des lèvres, son regard retrouvait la malice et l'amusement permanent qui faisait le charme de Danny Shepard. Il se sentait à nouveau lui-même, du moins, à peu de choses près. Bien sûr qu'il voulait qu'elle reste. Mais ruminer ne serait pas le programme de la soirée. Il avait de meilleurs projets en tête.

    Le jeune homme se retourna et invita de nouveau la belle à le suivre. Il alluma quelques lumières, dont un lampadaire et deux lampes discrètes qui offrirent à la pièce un halo diffus et reposant, éclairant une salle décorée avec sobriété, mélangeant quelques objets anciens, dont une console et une armoire en bois ouvragés de motifs et aux pieds travaillés à la dorure, avec quelques meubles plus modernes, d'aspects plus "vingt-et-unième siècle" : fauteuils et décorations design, ainsi qu'une table en verre similaire à la table basse du salon qui reposait sur un épais tapis blanc au confort indiscutable. La seule donnée temporelle invariable de ce logis était certainement la collection de cadres et de photos. La moitié de ceux-ci concernaient sa famille, et notamment sa petite soeur, être le plus cher à son coeur, et quelques unes concernaient les amis ou les proches. On voyait, çà et là, Romane ou Andy, bras dessus, bras dessous, avec Danny. Une photo de ce dernier avec Apple et Elia, une des nombreuses fois où il s'était incrusté à l'une des soirées organisées par les filles Cabot. Mais en réalité, ce sont les clichés de paysages qui étaient les plus nombreux, et il aimait souvent les commenter. Mais à chaque fois, quelle que soit la destination, il était celui qui immortalisait l'instant, puisqu'il était tout seul. D'un seul coup, il se demanda si elle avait les mêmes photos chez elle ou si, pire encore, elle n'avait pas ce genre de souvenirs accrochés à ses murs. Il resserra sa mâchoire et sortit quelques ingrédients pour commencer la cuisine avant de se rappeler qu'il ferait peut-être mieux de se changer. Il se lava les mains à l'eau chaude, puis mit de l'eau à chauffer et prépara un wok qu'il s'apprêtait à imbiber d'un léger filet d'huile d'olive - il avait toujours faim quand il avait bu - quand il parvint à se convaincre que Rose et son estomac pourront bien attendre la douche pour se sustenter.

    - Je reviens, déclara-t-il rapidement à la jeune femme. Pas question que je t'inflige cet aspect répugnant une seconde de plus. J'ai honte !

    Il pointa du doigt le bar, et avec l'autre main désigna le réfrigérateur avant d'ajouter, accompagnant ses paroles d'une petite pirouette :

    - Je t'en prie, sers toi si tu as soif !


    Oui, il la tutoyait. Mais c'était Danny, ça. Déjà, pour un américain, tu ou vous, c'est pareil. Mais de plus, il tentait toujours de mettre les gens à l'aise, se mettant sur un pied d'égalité avec humilité et subtilité. Il se précipita alors en dehors de la pièce et fonça vers sa chambre pour y récupérer un jean et une chemise noire, ainsi que des sous vêtements, et il se dirigea finalement vers la salle de bain. La douche, bien chaude, dégagea une épaisse vapeur pendant qu'il songeait à Rose et priait pour qu'elle ne s'enfuie pas en courant. En sortant, habillé, recoiffé, à nouveau présentable, il avait retrouvé la pleine possession de ses moyens, et faisait preuve d'une assurance bien meilleure. Il se sentait à nouveau capable de se regarder dans une glace. Danny tenta de cacher son enthousiasme et sa précipitation à vouloir retrouver la belle qu'il s'en voulait d'avoir lâchement abandonnée, mais il avait bien du mal à calmer cette frénésie inexplicable et pourtant si agréable... Il s'était dépêché, avait fait aussi vite que possible... Pitié, faites qu'elle soit toujours là...




[Pitié, faites aussi que ça te plaise ! ^^]
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    Incontestablement, la réaction de Danny sembla la surprendre. Rose n’avait pas l’habitude que l’on se montre aussi gentil à son égard, on peut même dire que c’était une révolution en soi et il n’avait probablement pas la moindre idée de combien ça pouvait la toucher. Jusqu’ici, elle était persuadée qu’il allait finir par lui demander de partir, lui rappelant qu’elle n’avait strictement rien à faire chez lui. Tandis qu’il la laissait seule, Rose en profita pour admirer les différentes photographies accrochées au mur. Encore une chose qui ne lui était pas familière et qu’elle trouvait bien curieuse. Pourtant en y réfléchissant bien, il lui paraissait évident que Danny ne menait pas la même vie qu’elle. Il devait probablement partager le quotidien d’une jeune femme aussi belle que surprenante, avoir un tas d’amis, mener une vie passionnante et avoir un avenir magnifique et déjà tout tracé. Toute cette réflexion la ramena bien vite à la réalité de sa propre condition. Si de son côté elle venait à disparaitre, à qui pourrait-elle bien manquer ? Personne ne s’apercevrait de son absence et Rose le savait bien. La jeune femme se devait d’admettre que cette perspective-là était tout bonnement effrayante. Chacune de ces photos semblait refléter un instant important de la vie de Danny. Sa vie semblait tellement … parfaite. Naturellement, Rose n’était pas idiote au point de croire que la vie du jeune homme avait été un long chemin parsemé de roses, qu’il n’avait jamais rien vécu de sinistre et qu’il ne pouvait donc pas s’en plaindre. La demoiselle n’était pas physionomiste ni capable de lire en autrui comme quelqu’un d’extralucide, mais elle tâchait d’analyser les autres avec son instinct et quelque chose lui disait qu’il était bien plus fragile qu’il ne voulait bien le montrer. Bien sûr, elle ne voulait pas porter de jugement hâtif, ni de jugement tout court mais l’état dans lequel elle l’avait trouvé ce soir était extrêmement révélateur. S’il se torturait avec des évènements précis de son existence, il y avait surement une raison à cela, tant et si bien qu’une sorte de voyant sembla s’allumer dans le regard et l’esprit de la jolie brunette. Son visage était devenu grave, dépourvu de tout sourire. Elle analysait l’endroit dans lequel elle se trouvait, tentant de capter les indices qu’il lui laissait, comme de petits cailloux sur le chemin sinueux qu’ils étaient en train d’arpenter ensemble.

    Qui était réellement Danny ? Pourquoi s’intéressait-elle à lui? Aucune idée. D’ordinaire, Rose ne côtoyait pas suffisamment les gens pour se lier à eux et hormis quelques exceptions, personne ne la connaissait. Il fallait dire aussi que ses fréquentations ne l’aidaient pas forcément en la matière. Son mangue affectif se traduisait de manière singulière mais pour peu qu’elle ouvre les yeux et débranche ce cerveau qui prenait une place si intense dans son existence, elle pourrait peut-être améliorer sa condition. Solitude et isolement. Elle n’avait jamais rien connu d’autre et ne pouvait donc pas réellement regretter ce qu’elle ne connaissait pas. Depuis toujours elle avait appris à se méfier d’à peu près tout le monde. Les moqueries, les fausses rumeurs et les insultes avaient été son lot quotidien durant des années et il n’était pas question que cela recommence à nouveau. Déjà qu’à l’université, elle passait pour la lunatique de service et que certains allaient même jusqu’à la traiter de grosse schizophrène ! Quelle bande d’incultes !! Accorder sa confiance n’était donc pas si simple et si quelqu’un venait à s’intéresser à elle, il y avait fort à parier qu’elle ferait tout capoter. Comme toujours. D’ailleurs, Danny n’avait-il pas précisé qu’il savait qui elle était ? Qu’entendait-il par-là ? Que lui aussi avait entendu dire qu’elle était complètement cinglée ? Probablement …

    Whaou. Quand le jeune homme fut de retour et Rose fut surprise de constater à quel point la métamorphose était saisissante. Le jour et la nuit. « Vous êtes magnifique. » Il l’était véritablement. Rose accompagna ses propos d’un léger sourire avant de désigner les photographies accrochées au mur. Et oui !! Une véritable curiosité aux yeux de Rose ! « Votre famille ? Des amis ? Je ne suis pas réellement physionomiste mais il me semble avoir déjà aperçu certains de ces visages à l’Université. » Elle aurait adoré pouvoir dire qu’elle les connaissait mais en dehors d’Adam et d’Ethan, les relations de Rose au monde extérieur étaient extrêmement limitées. Elle ne participait jamais aux fêtes organisées par les étudiants, pas plus qu’elle n’aimait se mêler à eux. Ce n’était pas une manière dédaigneuse de faire entendre qu’elle valait mieux que tous ces jeunes en mal de sensations fortes mais disons surtout qu’elle ne parvenait pas à s’intégrer. Rose était et restera toujours à part. Différente. Très différente.

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