« Révélations fracassantes »

Une journée libre, une journée où je pensais me retrouver toute seule, mais en fait non puisque je venais de recevoir un message de l'homme de ma vie aka mon frère. Depuis notre arrivée, nous n'avons pas encore passé du temps ensemble et je voulais me rattraper. Mais j'appréhendais un peu sa réaction face à la révélation de mon officialisation de couple avec Cole. Je savais qu'il ne portait pas ce dernier dans son cœur et j'avais plutôt intérêt à paraître heureuse ou sinon, je pouvais dire adieu à mon petit-ami et bonjour à son squelette. Je ne veux pas qu'ils s'affichent tous les deux et je ne veux surtout pas les retrouver à l'hôpital. Puis lorsqu'on se retrouve, je prends le temps d'analyser son visage histoire de voir s'il allait me baffer ou quoi que ce soit d'autre, mais rien de tout ça et tant mieux. Je lui offre mon plus beau sourire, mine heureuse, joie de vivre et tout ce qui va avec. « Super bien et toi ? Je suis la femme la plus heureuse en ce moment. » Tentant de faire croire. Je veux jouer ma plus belle scène histoire qu'il ne se doute de rien. Puis franchement, à le regarder dans les yeux et mentir, c'était pénible pour moi. « J'suis enceinte... » HAN QUOI ! Que venais-je d'avouer là ? C'était sortit tout seul. Comme si lui cacher ça était devenu un peu trop lourd pour moi et que j'avais fini par lâcher le morceau par peur, à cause de cette grosse boule au fond de la gorge. Si je pensais avoir les épaules libérées maintenant, ce n'était pas le cas, parce que j'avais peur des représailles. « Tu vas être tonton ! » Essayais-je de dédramatiser avec un petit sourire. Maintenant, prions pour que je puisse lui faire promettre de ne pas casser la gueule de Cole. C'est quand même le père de mon gosse et je n'ai pas envie de lui expliquer plutard comment son père est mort et pour quelle raison.

Je savais à quel point il détestait Cole pour tout ce qu'il me faisait subir et qu'on traite sa sœur de cocue en public ne lui plaisait guère et c'est tout à fait compréhensible. Quel frère ne prendrait pas la défense de sa sœur  ? Quel frère ne protégerait pas son honneur ? J'étais la prunelle de ses yeux et il savait que même s'il jurait à longueur de journée sur mon petit-ami, je ne cesserai pas de l'aimer. Alors il aura beau le détester, pour moi, il fera de gros efforts. « Merci frèro, je ne sais pas ce que je ferai sans toi aussi. » Je suis bien heureuse qu'il soit là, je n'aurais pas trop supporté la distance s'il avait choisi de rester chez notre tante. J'avais besoin de lui tout comme mes sœurs. Après la mort de nos parents, nous avons retrouvés réconfort auprès de notre frère. Il a tout fait pour que nous ne soyons plus mal, pour combler ce manque parental. Nous ne le remercierons jamais assez. Alors voir l'une de nous malheureuse, pour lui c'était un calvaire, car il s'est toujours donné pour mission de nous maintenir heureuses. D'où le fait qu'il prenne très mal le fait que je sois enceinte. Je m'attendais à cette réaction, c'est pourquoi j'essaie de le calmer avec ma douceur. « J'ai essayé au départ, j'ai pris une pilule d'avortement, mais malheureusement je n'ai pas bien réagi à la pilule, je me suis retrouvée à l'hôpital. Dieu soit loué, le bébé était encore vivant. Et puis j'ai décidé de le garder parce qu'au fond, je me suis rendue compte que c'est ce que je voulais. » Je devais toute la vérité à mon frère, alors je marque une pause avant de reprendre. « Cette grossesse est cependant à risque parce que je fais une hypertension artérielle. Et du coup, le docteur m'a conseillé beaucoup de repos et moins de tensions. » j'essayais de faire passer tout ça par un petit sourire, même si j'ai conscience qu'il n'aura pas envie de rire. « Mais t'inquiète, il y a pire comme problèmes de grossesses, je pense que je peux supporter ça. Puis tu es là, mes sœurs aussi et mes potes, alors ça va aller Ju'. » tentais-je de le rassurer en espérant qu'il ne me tire pas de force à l'hôpital pour un curetage.

C'est vrai j'aurais dû appeler mon frère, mais je le connais, il n'aurait pas supporté de me voir dans ce lit d'hôpital. Il m'aurait conseillé d'avorter sous la peur de me perdre et par-dessus tout, il aurait cassé le nez de Cole s'il l'avait vu à mes côtés. Du coup, j'ai préféré garder le silence jusqu'à aujourd'hui. « Je ne voulais pas t'inquiéter, je savais que tu ne supporterais pas de me voir dans ce lit. » Pire encore, qu'il voit l'état dans lequel j'étais. Puis il passe son bras autour de mes épaules tandis que je me blottis contre son torse en écoutant affirmer qu'il sera toujours là pour moi. « Je sais grand frère et je ne sais pas ce que je ferais sans toi aujourd'hui. » Lui et mes soeurs sont tout ce qui me reste de mes parents. Ils sont ma vie et je ne sais pas ce que je serais devenue sans eux. Mon sourire s'agrandit en entendant son aveu suivant. Je recule ma tête pour froncer mes sourcils et plonger mon regard dans le sien. « Atta t'es sérieux ? Je suis déjà tata ? Omg, mais c'est une bonne nouvelle ça ! Où est-ce qu'il est ? Je veux le rencontrer ! » Mais ce que je voulais aussi, c'était connaître toute l'histoire de ce gosse. « Comment ça se fait que t'as un gosse ? » Sayez, je posais déjà mes questions, mais mon frère connaissait assez ma curiosité pour me pardonner.

Il doit être quelque part en Jamaïque ? Est-ce que je suis en train de rêver ou bien mon frère venait bien de me sortir cette phrase ?. « Comment ça il doit être quelque part ? T'en as aucune idée de où il est ? Bordel Julian castagnette c'est un GOSSE ! » Et c'était à mon tour de remonter les bretelles de mon frère. Non mais on ne laisse pas un gosse sans surveillance dans une ville comme ça et surtout pendant un spring break. Lui faisant de gros yeux, je finis par me claquer une main sur le front en mode blasée de la vie, de la maladresse de mon frère. Et lorsqu'il répond à ma question en balançant cette blague sur les création d'un enfant, je ne peux m'empêcher de lui pincer bien fort son épaule. « Tu sais bien que je ne parle pas de ça, mais bien avec qui tu as eu ce gosse et depuis quand. » Parce que d'accord il avait un enfant, mais sortit de nulle part comme par magie, oui je voulais bien une petite explication, qu'il éclaire un peu ma lanterne. « Je veux tous savoir et surtout pourquoi tu ne nous l'as pas encore présenté depuis tout ce temps. » Si le père ignorait où était son fils, c'est qu'il était déjà bien grand et donc n'avait pas besoin de nounou ou de babysitter. En tout cas, je suis curieuse de connaître toute l'histoire en détail.