« A contrecoeur »

Quatrième jour du Spring Break et Nora commençait petit à petit à prendre ses aides aux alentours, et même mieux, à s'y plaire, s'imaginant même son retour à Boston quasi impossible tellement elle appréciait les alentours, le paysage. Et les soirées qui accompagnaient le programme de l'université. Ce matin, elle était d'ailleurs le lendemain d'une de ces soirées, en compagnie d'Agathe, encore, et inutile de dire qu'elle appréciait moyennement la personne qui venait la tirer de son sommeil en l'appelant. Elle, qui avait voulu profiter de sa matinée pour faire une bonne grasse matinée, c'était loupé. Sans ouvrir les yeux, elle prit son téléphone, décrocha et grogna un simple "Allô" et entendit au bout du fil Lucky, lui implorer de venir. Encore dans les choux, Nora ne comprit aucune explication concrète et qui tenait la route, mais sans chercher à savoir, elle se leva, jeta un coup d’œil au lit de Wilhelm, vide, et enfila ses habits de la veille pour se diriger à la chambre de Lucky. Au moins, c'était du service express. Elle arriva là-bas mais fit face par contre à une chambre fermée, et maudit Lucky, faillit faire demi-tour avant que quelqu'un l'interpelle. Nora leva les yeux et tomba avec un homme on ne peut plus connu à ses yeux. Julian. Son frère. Adoptif. Le mot 'adoptif' était toujours le mot d'ordre. Il lui aboyait littéralement dessus en cherchant Lucky, sa sœur comme dirait-il, et elle appréciait moyennement. « Ok, c'est quoi votre délire ce matin les Burberry à m'emmerder, à une heure aussi matinale ? » Même si elle était aussi une Burberry techniquement, mais elle savait que Julian ne l'avait jamais accepté, tout comme elle à vrai dire. « TA sœur m'a dit de venir ici parce qu'elle avait besoin d'aide pour je-ne-sais quoi, et j'ignore totalement où elle est mais si elle ne débarque pas d'ici deux minutes, je l'étrangle la prochaine fois que je la vois. » Enfin si elle et Julian ne s’entre-tuaient pas avant.

@JULIAN D. BURBERRY

Dès le moment où Nora avait posé son regard sur Julian, elle sentait qu'il y avait eu anguille sous roche. Et aurait d'ores et déjà pris la fuite si ce n'était pas pour Lucky qui lui avait demandé, à elle, de venir. Lucky, une des seules de la fraternité Burberry avec laquelle Nora s'était rapprochée. Inutile de préciser que Julian était celui dont elle était le moins proche, le sourire qui se perdait sur son visage et le regard limite assassin que Nora lui envoyait montraient clairement la nature de leur relation. « Personne ne te retient. » Rétorqua-t-elle en levant les yeux au ciel quand il fit part de son mécontentement d'être ici. Et d'ailleurs, personne ne la retenait elle aussi. Si ce n'est à part Lucky, mais elle n'était même pas là cette fourbe. Et Nora s'apprêtait à l'appeler, mais Julian la devança; lorsqu'il raccrocha et poussa une gueulante, la rousse sentit de plus en plus le plan foireux du matin. « Comment ça messagerie ? Elle m'a appelée littéralement y'a 5min, c'est pas possible. Parce que oui, elle m'a aussi appelée en urgence. » Se sentit-elle obliger de préciser. Et pendant qu'elle parlait, tout commençait petit à petit à monter au cerveau : elle a appelé Julian, elle l'avait appelé, vendant à tous les deux la même excuse d'urgence ? Wait. « Put.. merde, Lucky ! Est-ce que tu penses à ce que je pense ? » Demanda-t-elle à son 'frère'. Est-ce qu'ils venaient tous les deux de se faire piéger par leur sœur ? Y'avait de fortes chances.

@JULIAN D. BURBERRY

C'était une fierté pour Nora de pouvoir enfin affirmer que sa relation avec Lucky s'était améliorée. Elle n'était pas parfaite mais elle s'était améliorée, avoir été dans la même confrérie n'avait été qu'un bon plus. Nora pensait souvent à Gianna dans les moments qu'elle partageait avec Lucky, sentant que sa petite sœur qui avait depuis toutes ces années tentait de les réunir, avait en quelque sorte réussi avec son départ. Elle avait rapproché les deux Mathers, au point que Nora faisait aussi parti des personnes dans ses contacts urgents. Chose que Julian ignorait, parce qu'il ignorait tout du rapprochement des deux sœurs en fait. « Parce qu'on a réglé nos différents avec Lucky et qu'elle me fait confiance. » Maintenant. En y repensant, Nora avait été stupide de les rejeter de la sorte durant toutes ces années les Burberry, surtout Lucky qui aurait pu être une alliée formidable pour elle pendant son adolescence. Et Lucky sentait souvent son regret, et Nora ne doutait pas qu'elle souhaitait maintenant qu'elle règle ses soucis avec le 3e de la fratrie : Julian. D'où ce piège. Parce que oui, elle en était sûre, c'était un piège. Julian n'avait pas l'air d'avoir compris, lui. « Je pense que Lucky est une Mather assez fourbe qui vient tout juste de nous piéger, frérot. » Pas besoin d'expliquer en détails, il allait facilement additionner deux plus deux. « Vraiment, vraiment fourbe. »

@JULIAN D. BURBERRY