SURPRISE !

La porte du bâtiment claqua violement et Ombeline déboula dans les escaliers; elle était énervée, sa journée de travail s'était mal passée. Elle avait obtenu son contrat pour la musique mais son salaire était très bas, ce qui ne lui plaisait pas. Elle allait tout simplement se faire disputer par ses parents pour avoir trouvé un travail aussi minable. Pas assez pour payer ses études, elle allait devoir compter sur le mensonge. Elle démarra le moteur de sa voiture et sortit du parking à vitesse conséquente. Ombeline soupira, en ce moment tout allait mal. À l'instant, elle avait failli se faire rentrer dedans. Décidément.. Elle prit la route nationale qui la ramenait à l'université d'Harvard. Il était tard ce matin là et la faim lui tenaillait le ventre. Mademoiselle Wembley bifurqua en direction de Central Square pour aller déguster un bon sandwich dans le caffé le plus proche. Elle écoutait sa musique, très concentrée sur la route et chantait en même temps. Il faut bien se changer les idées de temps en temps pas vrai ? Et bien, c'est ce que Ombeline faisait en ce moment. Elle arrivait dans le centre de Central Square et trouva une place devant la Luna Caffe. Elle claqua la portière de sa voiture, après avoir éteint la musique et s'engouffra dans le café enfumé. Elle alla s'asseoire au fond du bar dans un endroit à l'écart, et feuilleta rapidement la carte. Quand le serveur arriva, elle commanda un swandich jambon-beurre avec un grand sourire, un verre de coca, un paquet de cigarettes et un café au lait. C'est alors qu'elle détourna son regard vers l'entrée du café et qu'elle le reconnu. Jacob, c'était bien lui. Son ex-copain ! Mais que venait-il faire là aujourd'hui ? Ne travaillait-il donc pas ? Ombeline haussa les sourciles, secoua les épaules et l'appella. Elle voulait mettre au point leur dispute et parler à quelqu'un ne lui ferait pas de mal. Le serveur arriva avec un plateau en main et déposa la commande d'Ombeline et repartit sans un mot. Elle invita Jacob a s'asseoire et lui sourit. Elle ne voulait pas commencer mal cette rencontre alors elle essayer de paraître loyale et assurée. « Comment vas tu depuis tout ce temps ? » Ombeline cherchait le moyen le plus discret et le plus malin pour en venir au sujet même mais Jacob devait déjà savoir pourquoi son ex l'avait appellé. « Dis moi, ça fait longtemps que nous ne nous sommes pas revus. Qu'es-tu devenu dans la vie ? » Ombeline arracha une bouchée à son sandwich, but un coup et alluma une cigarette, en proposant une à Jacob. Et elle attendit. Comment allait-il réagir ? Déjà il y avait une chose positive, il était venu, il n'avait pas refusé son invitation, mais reste à savoir la suite des évènements... Bizarrement, Ombeline le sentait mal, très très très mal... !

Il y a de ses jours où tout semble mal aller, où on se dit que l’on aurait mieux fait de rester au lit. Aujourd’hui était pour moi l’un de ces jours… Non pas que j’avais des problèmes, mais rien ne semblait marcher comme il fallait. Tout d’abord, ça commença avec mon réveil, j’ai loupé ma sonnerie et mon génie de co-chambreur ne crut pas bon de me réveiller, résultat je fus à la bourre pour essayer de me rendre à mon cours de psychologie du développement, cours auquel je ne pus même pas assister dû à mon retard… Comme si ce n’était pas assez, je reçu une lettre de ma mère qui voulait que j’aille témoigner en court contre mon père… Leur querelle dure depuis ma plus tendre enfance, ce n’était nouveau pour moi, seulement maintenant ils semblaient vouloir amener ça à un tout autre niveau. Comme si je n’avais déjà pas assez de pression avec mes études… Des jours comme celui là n’était nécessaire à personne, mais ils contribuaient à faire de nous qui nous sommes, par la façon dont on les affronte et on les traverse, mais aujourd’hui je n’avais pas l’humeur à ça, certes j’allais mieux depuis quelques temps, j’avais enfin pu faire une croix, du moins temporairement, sur Ombeline, ainsi que sur Blake. J’avais rencontré Candice, notre relation était encore trop jeune pour être qualifié, mais il y avait une appréciation mutuelle. Je n’avais pas envi de combattre ce sentiment, d’affronter ces problèmes, dont je croyais m’être débarrassé en venant étudier ici, mais avais-je le choix ? Je pris donc mes livres et mes affaires d’école et je me dirigeai vers le Luna Caffe.

Je passai la porte de l’établissement avec la ferme intention d’avoir de l’alcool et du tabac, bien que je n’aie pas encore l’âge légal pour boire, j’arrivais aisément à m’en procurer, ma barbe et ma bonne carrure était mes meilleurs atouts dans les moments comme celui-ci. À peine avais-je franchi le seuil que je la remarquai au comptoir, comme si je n’avais pas assez de problème déjà aujourd’hui, s’il fallait en plus que je recroise mon ex-copine Ombeline, s’en était fait de moi. Je détournai rapidement le regard, cherchant à tout prix éviter le contact visuel, j’espérais de tout cœur qu’elle ne me voit pas, je n’avais pas envi d’une nouvelle prise de tête, surtout pas avec elle…

Et merde, elle m’avait vu, et maintenant elle décidait de m’appeler. Voilà qu’elle m’invita à m’assoir auprès d’elle en souriant, que pouvais-je faire, je ne pouvais quand même pas tourner les talons et m’en aller, j’avais une réputation à préserver. J’avançai donc vers elle, répondant à son invitation par un sourire à mon tour, je pris la place devant elle en faisant signe au serveur de m’apporter un whisky. Elle prit la parole, débutant alors les discussions malaisantes, typique des relations à fin abrupte. Elle me demanda comment j’allais, que pouvais-je lui réponde si ce n’est que j’allais bien… Je vais bien, même très bien, j’ai recommencé à patiner et j’ai rencontré quelqu’un il y a peu de temps. Et toi ça va? Le concours visant à désigner le gagnant de la séparation venait de débuter, j’attaquais avec la reprise d’une passion et nouvelle fréquentation, qu’allait-elle répondre à ça ? Le pseudo interrogatoire se poursuivis comme la procédure l’indiquait, que suis-je devenu ? Un jeune adulte stressé, angoissé et limite narcissique ? Je ne pouvais pas lui dire ça, même si elle partagea ma vie durant un bon moment je ne pouvais pas m’autoriser à être si franc. Bof tu connais la chanson, j’étudie encore en Psycho, sinon je songe sérieusement à reprendre le hockey et je profite de ce que la vie m’offre. J’acceptai ensuite sa cigarette, habituellement je ne fumais pas, mais aujourd’hui je pouvais me le permettre. Et toi, tu es toujours dans la musique ? Ça avance tes projets ? Je m’informais de bon cœur, à vrai dire je ne lui en voulais pas, c’était moi la cause de notre séparation, je pris peur et j’ai fuis, comment pourrais-je un jour lui en vouloir pour m’avoir permis de vivre le bonheur ?

Le serveur arriva alors avec mon verre, je pris un douce gorgé de ce nectar alcoolisé en attendant des nouveautés de son coté.