les problèmes. (sveltana)

Faut que j'aille voir Sveltana. Elle répond pas à mes sms depuis plusieurs jours, ça fait trois jours qu'elle ne vient pas en cours et, je sais qu'elle est assez grande pour faire ce qu'elle veut et prendre ses propres décisions or, je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour elle. Je sais que je le fais pour une bonne raison, parce que je la crois vraiment en danger. Faut dire que je suis passée par là moi aussi. Je n'en parle jamais. Je déteste discuter de cette période de ma vie d'ailleurs, hormis Zakhar, Sally et Maëlys, personne n'est au courant ici. Y a bien Jeno puisque c'est mon frère mais, il n'est plus là. Je me rappelle de tous les détails. Des clopes, des joints, des rails, des pilules... de toutes ces merdes que j'ai pris jusqu'à remballer mes amis, leur dire les pires horreurs de la terre. J'ai couché avec mon ex, je suis tombée enceinte, j'ai fait un déni de grossesse et en vue de ma condition de l'époque, les médecins n'ont pas voulu que j'avorte, c'était trop dangereux, plus dans les temps. Ok, très bien. De nouveau je me suis renfermée sur moi j'ai compris à prendre des merdes, j'ai brouillé du nuit et je suis tombée. J'ai décidé de prendre les choses en mains, j'ai failli y passer. A l'hôpital, ils m'ont gardé plusieurs jours, ils avaient peur que je fasse une connerie ou plutôt que je continue celles que j'avais commencé. J'ai connu le manque, j'ai souffert, j'en ai bavé mais, j'ai réussi à m'en sortir. Il m'a fallu beaucoup de temps et de l'amour aussi, l'amour de mes proches. J'ai laissé ma fierté de côté et j'ai laissé les autres m'aider. Je voudrais que Sveltana en fasse de même or, ce n'est pas gagné. Je suis arrivée devant chez elle et j'ai toqué. J'ai sonné et toqué de nouveau. Svelt ? C'est Alex ! Ouvres cette putain de porte s'il te plaît ! hurlais-je derrière la porte. De toute façon, j'allais rentré coûte que coûte, elle avait juste à en choisir la manière !

Je sais ce que c'est d'être seule pour affronter une telle situation. Je sais aussi que contrairement à moi, Sveltana ne voulait pas s'en sortir, pas maintenant du moins. Elle était le stéréotype parfait de la Mathher, toujours défoncée, toujours en train de faire la fête, se foutant royalement du monde qui l'entoure. C'est pas terrible tout ça. Je veux dire, c'est à cause de gens comme elle qu'on a une sale image. Mais, c'est pas ce qui m'importe. Moi, je veux qu'elle s'en sorte. Je veux qu'elle arrête de se pourrir la santé avec toutes ces merdes. Je veux qu'elle ait un bel avenir et non qu'elle crève dans une semaine et demi parce qu'elle fait n'importe quoi. Elle va finir par se mettre dans une situation délicate, c'est certain. Je sais que c'est facile d'oublier ses problèmes en agissant ainsi or, ce n'est pas la bonne solution. Je toque, je sonne, je gueule. Je sais que c'est pas terrible et que les voisins vont me prendre pour une folle or, j'en ai carrément rien à faire. Au bout de quelques minutes, Sveltana vient m'ouvrir et je soupire en constatant que rien de grave ne lui est arrivé. Pourtant, elle semble malgré tout défoncée et ça, ça me saoule clairement. Je ne dis rien pour le moment, je me contente de lui rendre son large sourire hypocrite tout en pénétrant à l'intérieur. Je suis assez surprise de voir que l'appart en plutôt bon état enfin, je m'attendais à pire ! Qu'est-ce que tu faisais ? On m'a dit que ça faisait plutôt jours que t'étais pas venue en cours ! Ouais, ça fait vraiment maman qui parle à sa petite fille mais bon !