Etre con c'est un don mais faire le con c'est un art (+ Marin)

La plage de sable fin t'appelle, tel un murmure céleste. Tu n'as clairement pas ce voyage pour goûter au plaisir dépravants du Spring Break. Tu en as trop abusé dans le passé, et aujourd'hui, tu es coincée. Tu n'as pas le choix que de te tenir loin de ce royaume de luxure mais ce n'est nullement dérangeant. Il y a d'autres moyens que la fête pour se faire plaisir. Tu te nourris du malheur des autres. Rien de plus jouissif que d'emmerder le monde, d'enfoncer les gens. Le mal s'est emparé de toi, mais pas encore totalement. Il existe encore une part de lumière, elle ne s'active que très rarement, seulement en compagnie d'amis en particulier. Ils ne sont que très peu à faire ressortir les bons côtés qu'il te reste encore, vestiges de ton passé. Aujourd'hui tout n'est que solitude, t'as traîné au lit, fait ta princesse en commandant un petit-déjeuner en chambre. D'ailleurs tu aurais bien kidnappé le serveur du room-service pour le restant de la journée hélas il a fait son timide. Une fois avoir pris soin de ton corps de sirène, tu n'avais pas chercher bien loin pour la tenue, un bikini flashy surmonté d'un paréo fera entièrement l'affaire. Tu foules le sable chaud de tes pieds, d'une telle légèreté que tu planerais presque. Tu es néanmoins dépité de devoir parcourir des mètres et des mètres pour trouver une chaise longue de disponible. Hors de question que tu poses tes fesses sur le sable sale, on ne sait pas ce que les gens font là dedans. Sur ton passage, Marin. Un sourire carnassier sur les lèvres. Tu envoies valser ton pied dans le sable doré arrosant ainsi ton ami de cette poussière brûlante. Tu n'as aucune raison de l'emmerder mais c'était beaucoup trop tentant." Ben alors on décuve sur la plage ? Fais gaffe à pas t'endormir, tu risques de te chopper une insolation. " Pas même un bonjour. La délicatesse ne fait pas parti de tes qualités.

J'étais dans un mauvais état. Complètement mort. La cuite d'hier soir avait été bien plus sévère que je ne le pensais. J'avais vomis mes tripes derrière un arbre là-bas avant de me réveiller au milieu de nulle part. J'en avais profité pour prendre une douche rapide, me brosser les dents avec l'une sur place en me fichant éperdument de qui elle pouvait bien appartenir. J'avais besoin de me sentir à moitié frais. J'avais traîné sur la plage en prévision d'une sieste revigorante pour l'après midi à venir, mais la flemme me gagnait. J'avais donc capitulé assez vite, profitant des transats pour m'y allonger, donnant à mes muscles l'occasion de récupérer. Je suis claqué, pourtant plus les minutes passaient, et moins le sommeil ne semblait vouloir m'attraper. Je regardais donc les gens se reposer, les gosses jouer avec l'eau ou bien une pelle en éclaboussant un autre. Les jolies filles n'échappaient pas à cette règle. Après tout, si je voulais me prévoir de quoi me mettre sous la dent, je devais être là, en repérage. Guettant ma prochaine proie. Et c'est en pensant à ça, qu'une jolie Lowell pointait le bout de son nez. Coïncidence ? Je ne crois pas. Charmé par la jolie brune doté d'un corps de rêve, je nous repensais y'a quelques temps. Aussi ivre l'un que l'autre avant qu'elle ne change. Qu'elle m'abandonne avant même que je ne puisse au moins coucher avec elle. C'est vrai, c'est pas juste. Au moins pour la patience j'aurai dû avoir ce bonus. Elle me remarquait facilement, j'avais un sourire aussi large que la longueur de la plage. Et puis elle ne peut pas me résister. « Je sais que tu adores prendre soin de moi mais là-dessus, t'inquiète pas, je sais quoi faire. » répondis-je, profitant de sa tenue pour me rincer l'oeil. « Mais si tu voulais passer une bonne soirée, il est certain que c'est avec moi qu'il faut être. Je suis sûr que tout ça te manque. Que je te manques. » J'étais sérieux. J'en étais persuadé. On est lié, et ce même si nous nous étions éloignés par sa faute.

Tu ne fais que croiser des cadavres ambulants, que ce soit à l'hôtel, dans les rues de la ville ou sur la plage et pourtant ce n'est que le début. Il y en a qui risquent de rater le vol retour, c'est couru d'avance. Tu ne comprends pas, du moins tu ne comprends plus ces idiots qui n'ont qu'une seule idée en tête: se mettre dans un état pitoyable. T'as abandonné ce monde de la nuit, non pas que tu ne saches pas t'amuser mais parce que ça ne t’intéresse pas de traîner avec des abrutis pareil. Clairement tu n'as pas les mêmes intérêts que le commun des étudiants. Tu as joué à ce jeu dangereux que de frôler les limites et tu n'as rien gagné bien au contraire. Tu t'es brûlé les ailes et ce n'est pas de si tôt que tu risques de voler de nouveau trop près du soleil. D'autres choses à faire que t'auto détruire. La vie ne t'avait pas gâté mais tu prendrais ta revanche un jour ou l'autre alors tu n'avais nulle intention de te bousiller le cerveau, de retomber dans tes travers." Je sais que tu adores prendre soin de moi mais là-dessus, t'inquiète pas, je sais quoi faire. " Tu lèves les yeux au ciel. Il est bien aussi égocentrique que toi." Si tu le dis. " Tes yeux louchent sur le transat à côté. Une serviette posée dessus indique qu'il est pris mais tu n'en as que faire. D'un revers de la main tu débarrasses le drap de plage pour y poser le tien ainsi que toutes tes affaires, prenant tes aises." Mais si tu voulais passer une bonne soirée, il est certain que c'est avec moi qu'il faut être. Je suis sûr que tout ça te manque. Que je te manques. " Tu n'en attendais pas moins de sa part et un large soupir s'échappe de tes lèvres." Désolée de te l'apprendre mais mon monde ne tourne pas autour de toi. " Il ne tourne qu'autour de ton nombril, il devrait le savoir depuis le temps." Si ça peut te rassurer, saches que j'ai passé une excellente soirée hier. " Admirer le soleil couchant de ta terrasse, un vrai spectacle loin de tout le brouhaha du Spring Break. Tu lui tends une bouteille d'eau." T'as franchement une sale tête, tu devrais boire. " Qu'il profite de ta sympathie tant qu'il est encore temps.

Les doigts de pied en éventail, je profitais de la magnifique vue de la plage ou bien encore de ce brouhaha matinale que j'aimais écouter. Le site était parfait pour profiter avec tous ses transats surtout le matin puisque l'air était encore supportable. Je décuvais donc en silence jusque la violette ramène ses fesses jusqu'à moi. Je profite de sa présence qui s'était plus que rare en cet temps-ci, elle m'avait carrément largué dans mon barda des fêtes sans jamais, ô grand jamais me rappeler. Et ça me faisait chier. Mais je n'avais pas un mot à dire, du moins jusqu'à aujourd'hui. Et me connaissant je n'allais pas la lâcher d'une seule semelle. « Tu es sûr ? Ton monde ne tourne pas autour de moi ? Je suis sûr que tu mens. Je t’obsède même. » La jeune femme va à la plage, et comme par hasard tombe sur moi, au bout d'un moment, je ne crois plus aux coïncidences. Elle me suit surement, me traque pour créer cette rencontre. J'esquisse un sourire à cette pensée que je trouve carrément amusante surtout venant d'elle. Puisque ce n'était pas du tout son genre avec son caractère bien fait. « Une excellente soirée ? Sans moi ? Arrête, je vois bien que je te manques. » Persuadé même, arrête de nier Asia, je sais tout maintenant. Je ne réplique pas cette fois, je prends la bouteille et m'enfile gorgés avec gorgés, m'hydratant de nouveau. Et comme c'est bon. Mon dieu, le pied. Pile ce dont j'avais besoin. Les quelques centimètres restants que j'avais laissé exprès, je les envoyais sur la jeune femme, en réprimant un rire, trouvant cette situation divertissante. « Au cas où, si mademoiselle Asia la princesse avait trop chaud. » Je vais me faire frapper, mais dans la vie, il faut prendre des risques.

Elle est loin la fille qui ne se serait pas privé de ce Spring Break pour écumer toutes les soirées possibles, et se réveiller le lendemain dans le lit d'un inconnu. Fini la débauche, fini la fille fun qui disait oui amen à tout, en même temps t'avais le cerveau trop imbibé par l'alcool pour être consciente de tes faits et gestes. Des amis tu en avais perdu des tonnes depuis que tu t'étais retranché dans la solitude parfois plus que pesante. C'était ton choix et même si tu n'étais pas 100% heureuse dans ta vie, tu ne le regrettais pas. Mieux vaut être triste et en vie que de mourir dans la décadence mais Marin ne semble pas être du même avis que toi vu son irrésistible envie de te faire redécouvrir les merveilles du monde de la nuit. " Je t'arrête tout de suite aucun homme ne hante mes nuits surtout pas toi. " Bien que l'idée d'une nuit passée dans ses draps puisse être tentante, tu ne lui offriras pas ce privilège. A te contredire comme il le fait, il ne mérite tout simplement pas ce somptueux cadeau de ta part. Tu lui offres tout de même ta bouteille d'eau, histoire de se revigorer. Parler à un cadavre ambulant même si c'est pour le descendre en flèche, ça ne t’intéresse pas le moins du monde. Et puis un peu d'eau fraîche, ça lui rafraîchira peut être la mémoire sur le fait qu'il ne faut pas user d'un ton présomptueux avec toi."Alors nous n'avons pas la même définition du manque. " T'y connais un rayon là dessus, parce que le manque tu y fais encore face tous les jours. Tu t'es sortie de la spirale infernale il y a de cela trois années mais le combat contre la maladie continue. Tandis que tu t'installes confortablement, une pluie s'abat sur toi. En une fraction de seconde, tu tournes la tête, les yeux noirs de rage et le sang qui se met à bouillonner comme jamais. Un affront que tu ne peux laisser passer. Le commun des mortels auraient ri à cette farce mais toi ça t'horripile. " T'as envie que je t'arrache les yeux ou quoi ? " Si seulement tes capacités physiques pouvaient te le permettre, tu ne te gênerais pas pour ça." Quoique bon je vais te les laisser comme ça tu pourras continuer à mater ce corps auquel tu n'auras jamais le droit de goûter." Il s'agissait là d'un sort beaucoup plus cruel.

Mon ventre se tord de temps en temps signe que la faim revient petit à petit. D'ailleurs, je me ferai bien un petit kebab des familles. Là, tout de suite. Avec de bonnes frites bien salées. J'en salivais d'avance. Mise à part la nourriture dont j'avais réellement envie, des brides de souvenir venaient de temps en temps me hanter de la soirée de la veille. Les verres, l'alcool qui vient à cette pensée me donner la nausée rien qu'à me remémorer le goût. Une grimace apparaît sur mon visage, écoutant à la fois la jeune femme à côté de moi. Elle doit certainement m'adorer, même me kiffer pour finir par s'asseoir à mes côtés. Je suis son aimant. Elle ne peut me résister. Un peu comme une glace au goût surprenant, pourtant tu ne peux cesser de piocher tout de même encore et encore dans la cornet. « Surtout pas moi ? Arrête, je sais. Je sais absolument tout, ce que tu dis, fais, et même ce que tu penses. J'ai des dons. » J'accompagnais mes mots en posant mes deux index sur chaque tempe. Fermant les yeux, je restais la un moment silencieux avant de la regarder de nouveau. « Là, tu penses à une glace, un bronzage parfait et dieu que le mec à mes côtés est canon. J'ai pas raison ? » Bien sûr que si. Je suis le garçon auquel on pense parfois et chez elle, tout le temps. Pas moyen que dans son esprit je sois à tout jamais dans un coin, oublié avec les toiles d'araignées. Elle me prête sa bouteille d'eau et je lui en suis complètement reconnaissant, grâce à elle, je revis. Les rouages de mon corps marchent de nouveau. « Ouuuiiii, on va dire ça alors. Mais le passé ne s'envole pas en un claquement de doigt, tu le sais ça ? » demandais-je en haussant un sourcil, plaçant le parasol derrière moi pour permettre à mes yeux de ne pas rester aveuglé. Quand je lui lance l'eau pour l'emmerder, je n'imaginais pas que j'allais atteindre mon but si facilement. Provoquer même un énervement sans précédent. J'avais oublié ça. Le sang chaud qui coule dans ses veines. « Arraches-les moi. Vasy. Ils te hanteront pas la suite. Et je deviendrai une légende. » Ok, je suis partie beaucoup trop loin dans mon délire. Beaucoup trop. Mais trop tard, quand mon imagination se met en route, plus rien ne l'arrête. « Jamais ? Tu te lasseras avant moi. » Asia est une jolie fille, très jolie même et je n'ai jamais dis le contraire. C'était même un miracle qu'elle soit passée au travers des filets, évitant mon lit et luttant contre mon charme. Elle est belle, magnifique même et j'attendais qu'un jour, avec le temps, elle revienne voir son gourou. C'est à dire moi. Et dieu que je peux être patient.