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Je marchais dans la ruelle qui m'emmènerait directement à la Mather House. Mon nouveau chez moi. Ça fait encore bizarre, c'est encore tout frais et j'ai toujours pas prit l'habitude. Je cherche encore son odeur dans les draps, j'cherche ses bras pour mes nuits bercées de solitude. J'me cherche moi aussi, j'sais plus qui je suis, j'ai l'impression d'avoir perdu mon identité, de plus savoir qui j'étais.. Qui je suis vraiment. J'avais perdu la seule personne que j'pensais connaître, qui me connaissait dans les moindres détails. Tellement qu'il a fini par utiliser ses détails contre moi. Qu'il m'a tué, détruite à petit feu sans la moindre pitié. À croire qu'il m'aimait plus quand je souffrais, qu'il voulait évaluer mon amour dans ma souffrance. Qu'il avait besoin de me faire tout ce mal, de me briser en tout petit morceaux. Et mes talons cognent contre les dalles de pierre, défiant ma cheville de ne pas se briser à chaque foulée. Un vent frais qui vient frapper contre mon corps à moitié vêtue, ouais j'avais plus grand respect pour moi-même. J'avais plus grande pudeur depuis un certain temps. Me traitant comme la serpillère que j'ai pu être pendant des années. Les dents qui claquent, je grelotte, resserrant le morceau de tissus qui me sert de veste. La rue est sombre, les lampadaires ne fonctionnent plus, et seule ma respiration résonne. J'entends des pas derrière moi, j'ose à peine me retourner, n'apercevant qu'une silhouette dans l'ombre. J'accélère le pas, la Mather n'est plus très loin. J'ai le coeur qui bat et les idées plus trop claires avec la soirée alcoolisée que je viens de passer. La silhouette se rapproche, je l'entend s'agiter et se précipiter à son tour. Je passe nerveusement ma langue sur mes lèvres, tremblotante en continuant mon trajet jusqu'à enfin arrivé à l'entrée de la Mather. Mais une main se pose sur mon bras, par réflexe c'est mon poing qui vient s'écraser contre la figure d'une petite blonde. Loin de l'image du psychopathe que je m'étais imaginé. - Oh putain ! Dis-je en portant aussitôt mes mains devant ma bouche. C'que j'pouvais être bien conne des fois. Souvent. - Putain.. J'suis désolé ! Est-ce que.. Ça va ? Que j'dis en m'approchant doucement, sans vraiment trop oser la toucher.
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