you call me an alcoholic, I just call it a damn good time (anja)

JOUR 2 - Nuit du samedi 4 au dimanche 5 Mars
Plage de Negril

You call me an alcoholic, I just call it a damn good time

anja & melchior

La soirée commençait à s'estomper. Les gens commençaient à partir au compte-goutte, mais Melchior ne partait pas tout de suite. Non. Il avait mis bien trop de temps pour gagner Negril, pour rejoindre les autres, qu'il ne voulait pas repartir tout de suite. Après un billet non valide, un vol manqué, un autre vol pour le mauvais aéroport jamaïcain, et un voyage en bus interminable bondé de monde... Il ne fallait pas s'étonner qu'une fois arrivé à Negril il y a à peine deux heures, il avait vite fait de se ruer sur le barbecue et de descendre les bières pour oublier cette mésaventure et profiter ENFIN de ses vacances. Alors lorsque ses amis se mirent en route vers l’hôtel, Melchior les salua et attrapa une autre bière avant de retourner sur le sable, un peu plus loin du feu de camp et resta là, debout, passant de temps à autre une main sur son visage pour se tenir éveillé, profitant du calme qui se réinstallait peu à peu sur la plage. Entre l'alcool et la fatigue, il ne savait plus à quoi il devait cette inhibition. Il lui restait un minimum de conscience pour tourner la tête et vérifier que sa valise était bien toujours derrière le comptoir du bar de la plage, puis sortit son téléphone afin de vérifier si Alexandra lui avait répondu depuis.

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anja & melchior

T'avais perdu Noora. Encore. Elle t'avait promis d'être à toi ce soir, de passer toute la soirée à tes côtés mais c'était sans compter sur tout l'alcool qu'elle avait ingurgité ces dernières heures. Tu l'imaginais broyer du noir dans un coin, à repenser à Sloan, Rhiannon. Cette situation l'épuisait et toi aussi par la même occasion. Tu voyais les étudiants quitter les lieux petit à petit alors que tu cherchais toujours ta meilleure amie du regard. T'apprêtant à abandonner tes recherches et à regagner votre chambre, tu te stoppas net. Il y avait cette silhouette au loin, que tu pouvais reconnaître entre milles. Tu bus ton verre d'une traite, balanças le gobelet dans une poubelle à côté et te mis à courir, tant bien que mal, dans la direction de ton meilleur ami. Il était face à la mer et ne t'avait certainement pas vu. Une fois à sa hauteur, tu sautas dans son dos et, à cause de l'élan que t'avais offert ta petite course, vous fis tomber par terre. Fesses dans le sable mouillé, tu ne fis même pas attention aux petites vagues qui venaient s'écraser contre tes jambes nues. On pouvait entendre ton rire à des kilomètres. Melchior allait certainement te tuer, c'était même fort probable. Mais l'alcool dans lequel baignait ton sang plongeait la situation dans une atmosphère des plus hilarantes. « Melchiooor ! » dis-tu en t'approchant, à quatre pattes, de lui. Il était toujours le cul par terre, ce qui te permit de venir jusqu'à lui et de le prendre dans tes bras. Après l'avoir serré bien fort, tu te reculas un peu pour positionner ton visage face au sien, tes mains autour de son visage « T'es vivant ! T'as ignoré tous mes textos et tous mes appels aujourd'hui. » annonças-tu, d'une mine boudeuse. L'alcool te faisait perdre cette notion de proximité que tu avais toujours l'habitude de suivre. Mais t'étais tellement heureuse de le voir ici.

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anja & melchior

Un poids s'abat sur son dos et n'ayant aucunement prévu le coup, il ne l'a d'ailleurs pas entendu arriver, le Quincy se retrouve bien vite au sol. Les fesses sur le sable humide et les vagues ramenant l'eau jusqu'à eux, trempant ses pieds, ses mains et son bermuda par la même occasion. Une eau fraiche qui lui piqua la peau mais qui ne le fait pas se relever tout de suite pour autant. « Anjaaaa ! » peste-t-il en récupérant sa bière, lorsqu'il réalise alors qu'il a désormais un mélange de bière, d'eau de mer et de sable en guise de boisson de festivité. Non ce n'était pas là joie. Ses yeux étaient d'ailleurs rivés sur cette bouteille de verre, le temps que l'information lui remonte jusqu'à son système nerveux central : Non Melchior, tu n'as plus de bière. Mais finalement, c'est peut être mieux ainsi. Alcool et fatigue n'a jamais fait bon ménage non plus. Anja se ramène alors à quatre pattes vers lui, il aurait probablement ri s'il n'y avait pas cette histoire de bière, de bermuda trempé, et de tout plein d'autre chose qu'il a vécu pour venir jusqu'ici, mais il est transporter ailleurs l'espace de quelques secondes, alors que sa tête se retrouve prisonnière des mains d'Anja, ce qui le force à la regarder elle. Regarder ses yeux, ses traits fin, ses cheveux blonds couvrir partiellement son visage. Un visage familier mais différent tout de même. Elle était loin la jeune femme en fin d'adolescence qu'il avait rencontré à son arrivée à Harvard. « Bah oui je suis vivant ! Et puis même si j'avais les deux jambes cassées à cause d'un accident de bière, je suis pas médecin pour rien, soigner vite fait et j'aurais été quand même là. » Quand je vous dit qu'alcool et fatigue ne font pas bon ménage... « Je les ai reçu mais je n'avais pas de réseaux, ça captait mal dans le bus. » Il prend une grande inspiration puis soupire. « Anja, tu as tué ma bière. » dit-il le plus simplement du monde, en la regardant droit dans les yeux.

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Toujours le sourire aux lèvres, tu l'observais. Il avait les traits tirés et les yeux assombris par la fatigue, ça se voyait. Mais t'étais un peu trop en joie pour y faire réellement attention. Son visage dans tes mains, tu ne le lâchais pas, comme pour l'empêcher de s'échapper ou de partir loin de toi. Il t'assura être bien vivant et surtout, que peu importe s'il avait été en réel danger de mort, il s'en serait sorti sans problème grâce à sa formation de médecin. T'arquas un sourcil et ne pus retenir ton hilarité. Certes, Melchior avait très certainement les compétences pour pouvoir se soigner lui-même dans de nombreuses situations, mais à l'heure actuelle, tu l'imaginais mal réussir à faire un pansement correct. Puis il affirma avoir bien reçu tes messages mais mit la faute pour ses non réponses sur le dos d'un quelconque mauvais réseau. Tu fronças les sourcils et relâchas ton emprise sur ses joues. Mais avant même que tu ne puisses râler à nouveau à propos de son précédent silence, il eut un profond soupire et annonças la fin tragique que tu avais causé à sa bière. Yeux dans les yeux, tu pouvais lire sa frustration. « Me regarde pas comme ça, tu vas me faire pleurer. » dis-tu, ironique. Tu te levas tant bien que mal et lui tendis ta main pour l'aider à se remettre sur pieds à son tour. Une fois tous les deux debout, tu gardas ta paume serrée à la sienne et le tiras vers le bar où des litres de bière étaient encore disponibles. Une fois à sa hauteur, tu attrapas deux nouvelles bouteilles et les ouvris non sans galérer un peu. « Bon alors, qu'est-ce qu'il t'est arrivé Mister Catastrophe ? Je ne t'ai pas vu dans l'avion et encore moins à notre arrivée à l'hôtel. » demandas-tu, sérieuse, en même temps que tu lui tendais sa bouteille décapsulée.

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Il lève les yeux au ciel avant d'attraper sa main et de s'aider de son autre pour se relever. En fait, il se demande s'il avait déjà vu Anja verser une larme. C'est vrai quoi, elle est plus du genre à être celle qui fait pleurer les gens mais ça arrive bien à tout le monde. Enfin bref, ni une ni deux, Anja le tire vers le bars encore ouvert. L'une des choses qu'il trouve formidable à Negril, ils savent s'adapter aux étudiants et à leur emploi du temps. Melchior la regarde attraper deux nouvelles bouteilles et s'attarder à les ouvrir ce qui le fait sourire. Il attrape la bouteille que lui tend sa petite Quincy, puis fronce les sourcils quand elle lui pose cette question. Il réfléchit un instant, comment aborder cette longue histoire sans s'énerver de nouveau. « J'ai pas eu mon avion. Apparemment ils ont attribué mon siège a une autre personne aussi, sauf que cette personne s'est présentée à la douane avant moi donc.. » Rien que de raconter ce début de calvaire, il en a de nouveau la rage. Mais il prit une gorgée de sa bière, souffler longuement, se rappelant que ses pieds sont désormais dans le sable, qu'il est bien en Jamaïque maintenant. « J'ai dû prendre un autre billet pour la Jamaïque sauf que ce n'était pas pour le même aéroport, j'ai atterri dans le sud de la Jamaïque, et j'ai galéré à trouver un bus qui traverse le pays jusque Negril. Il était bondé, et je te raconte pas l'enfer de se retrouver entre un gosse qui pleure et une mamie qui te parle sans interruption. » Il passe une main sur son visage, bien content que tout ça soit enfin terminé. « Enfin bref, tout ça pour dire que si tu ne m'as pas vu, c'est parce que je viens d'arriver, il y a... deux heures peut être. »

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Portant la bouteille à tes lèvres, tu ne manquais pas un mot de ce que disait Melchior en même temps que tu savourais cette nouvelle bière. Son ton était légèrement énervé, et vu ce qu'il t'expliquait, tu comprenais pourquoi. Les péripéties qu'il avait vécu l'avaient mis hors de lui et surtout, au bord de la crise de nerfs et il fallait être honnête : il avait beau se mettre rarement en colère, n'importe qui à sa place aurait fini par péter une durite. Toi la première. Tu fis une grimace après qu'il t'ait dit avoir été bloqué entre un enfant qui pleurait et une mamie moulin à paroles pendant de longues heures. A la fin de son récit, tu lui lanças un regard compatissant puis passas un de tes bras autour de ses épaules en te mettant sur la pointe des pieds étant donné votre différence de taille assez importante. Tu déposas un long baiser sur sa joue et annonças, presque enfantine « Bisou magique pour te faire oublier cette mésaventure. ». Ton sourire ne te quittait pas, bien trop heureuse d'avoir retrouvé ton meilleur ami, enfin. Tu t'étais inquiétée, peut-être même trop, mais il était là à présent, entier qui plus est. Tu tendis ta bière vers la sienne et l'invitas à trinquer du regard « Que la suite de ce spring break se passe mieux que son début ! » et tu espérais réellement que ça soit le cas. Vous aviez tous besoin de changer d'air, toi la première. T'avais passé la soirée à jeter des coups d'oeil à ton téléphone pour voir si ton petit ami t'avait contacté mais ses réponses se faisaient un peu trop rares à ton goût. Tu balayas rapidement la plage d'un regard et remarquas que vous n'étiez presque plus que tous les deux. Les braises du feu de camp étaient encore rouges et procuraient de la chaleur malgré la température agréable dont la Jamaïque vous gratifiait déjà. « Oh au fait ! J'ai vu Alison tout à l'heure. Elle savait pas où tu étais non plus mais semblait pas plus inquiète que ça. » dis-tu, l'air innocent, alors que tu attendais une explication. Eux qui étaient pourtant très proches, sa réaction t'avait étonnée.

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Il sourit lorsqu'elle lui fait son bisou magique. C'est plus mignon qu'autre chose, mais du coup, ça a le mérite de fonctionner ne serait-ce qu'un peu avec Melchior. Du moins dans cette situation oui. Tellement content d'être enfin arrivé, et de retrouver des personnes qu'il apprécie. Alors il trinque volontiers avec elle ! « Et que tes paroles trouvent bon entendeur ! » Il porte la boisson à ses lèvres et manque de s’étouffer lorsqu'elle mentionne le nom d'Alison. Sur le coup, il ne put se retenir de lâcher un rire nerveux dans un souffle. C'est la fatigue. « Tu lui as demandé où j'étais ? » Il ferme les yeux, passe une main sur son visage, comme pour se réveiller d'un mauvais rêve, faisant clairement comprendre à Anja qu'elle n'aurait pas dû faire ça, mais comment aurait-elle pu le savoir ? Évidemment, Anja n'est pas au courant de l'histoire sinon elle ne lui aurait jamais demandé à Alison, surtout pas à elle. Il se mord les lèvres, secouant doucement la tête, face à une situation qui lui avait complètement échappée. « Je suis probablement la dernière personne dont elle a envie de voir ou entendre parler... » Il soupire longuement, réfléchissant à la meilleure explication à lui donner. « Mais c'est de ma faute, j'ai fait le con.. » Il prend une gorgée de sa bière puis repose la bouteille sans ménagement sur la table du bar. « Tu sais, Ali me plaisait beaucoup.. Je veux dire... Je me suis toujours demandé ce que ça aurait donné si... Si j'avais été avec elle. Depuis le temps que je la connaît Ali, on a toujours été proches, alors forcément je l'aime beaucoup mais j'ai jamais su en définir la limite. » Il détourne le regard un moment, serrant la mâchoire avant de poursuivre. « Enfin bref, on a eu une conversation assez... musclée on va dire, et elle m'a dit qu'elle ressentait quelque chose pour moi. » Rien que le fait de lui rapporter les événements le revoit à la scène, et il en a le cœur sérré, comme s'il revit l'histoire. « J'ai pas su lui dire la même chose. Je ne pouvais pas. » Il se surprend à parler de ses sentiments au passé en fait, et c'est une première. Mais faut dire qu'entre la dispute, la jalousie et l'éloignement qu'avait réclamer Alison, il y voyait plus clair dans tout ça. Il reprend une gorgée comme si les mots lui coûtait tant de salive. « Elle m'a clairement fait comprendre qu'elle ne voulait plus me voir et entendre parler de moi, mais je n'ai aucune idée pour combien de temps. » Ça ne lui fait pas plaisir à Melchior de devoir se tenir à l'écart tout en sachant qu'Alison n'est pas bien, qu'il est responsable de sa peine bien que malgré lui, mais il encaisse. Si cela peut permettre à la brune de se sentir mieux, de prendre le temps de se remettre, alors le jeune homme s'y plie sans broncher. Fermant les yeux, il laisse sa tête tombée en arrière « Je. Ne. Sais. Absolument... Pas quoi faire. » Eclaire-le de ta lumière Anja. Entre Alison, Odessa et Kobby, les histoires de filles ne sont définitivement pas pour lui et il est bien content qu'Anja ne soit pas mêlée à tout ça.

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Juste après avoir prononcé le nom de votre amie, tu remarquas son petit étouffement. T'arquas un sourcil, ne sachant absolument pas pourquoi il avait une telle réaction en entendant le prénom d'Alison. Son rire quelque peu nerveux accentua ton sentiment d'incompréhension. Il te fit comprendre en six mots que tu avais foiré, que jamais tu n'aurais dû poser cette question à la quincy. Hier ils étaient comme cul et chemise et aujourd'hui, il ne vaut mieux pas parler à l'un de l'autre ? T'étais perdue, il t'avait perdu. Tu portas ta bière à tes lèvres et avalas une gorgée en attendant son explication. Tu le voyais hésitant, voire embêté de devoir parler d'Alison et de pourquoi ils ne se parlaient plus. Au bout de quelques secondes, il ouvrit enfin la bouche pour t'expliquer la situation. Tu ne cachais pas ta surprise au fur et à mesure qu'il avançait dans son récit. Sur le coup, tu t'en voulus presque de ne pas avoir remarqué la délicatesse de la situation et surtout, d'avoir parler de Melchior à Alison. Mais ton meilleur ami était toujours très discret et à moins de lui poser les bonnes questions, il était rare de le voir venir de lui-même pour parler de ses problèmes. Tu sentais son mal être et le comprenais. Il tenait à la quincy, vraiment, et la savoir souffrante par sa faute n'était pas une partie de plaisir pour lui. Il laissa sa tête tomber en arrière, désespéré par tout ce qui lui tombait dessus. T'eus d'abord un rictus puis tu posas ta main dans le dos de Melchior pour y déposer une caresse de compassion. « Tu sais Melchior, tant que tu as été honnête avec elle, c'est le principal. » dis-tu, simplement. Mentir à Alison n'aurait pas été la bonne solution et tu étais certaine que ce mensonge serait encore plus mal passé que la vérité. Tu décollas ta main et t'avanças dans le sable pour t'approcher du feu et t'asseoir à côté, encourageant ton ami à faire de même. Une fois qu'il fut assis à tes côtés, tu repris la parole « Si t'as pas été capable de lui dire la même chose au moment propice, c'est qu'il y a forcément une raison. ». Tu bus une nouvelle gorgée et tournas la tête vers lui pour vérifier s'il allait bien. Il était définitivement abattu par cette histoire. Tu lui offris un petit sourire compatissant et le poussas légèrement à l'aide de ton épaule « T'es un vrai tombeur en fait, je l'ignorais. » dis-tu, taquine. Tu ne pouvais ignorer la beauté dont était doté ton meilleur ami. T'avais déjà manqué de te perdre dans ses iris mordorées, et c'était sans compter sur son corps musclé et élancé. Tu pouvais comprendre Alison, et toutes les autres qui avaient pu succomber à son charme naturel. « Est-ce que tu me caches autre chose ? Histoire que je fasse pas de bourde à l'avenir. » demandas-tu, peu désireuse de le mettre dans une nouvelle situation embarrassante.

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anja & melchior

Il peut bien voir qu'Anja ne comprend pas sa réaction, ni celle d'Alison, alors il doit bien lui donner quelques explications parce qu'il n'a jamais eu l'occasion de lui dire tout ce qui s'était passé depuis. A vrai dire, il pensait que ça s'arrangerait rapidement et puis ce n'était pas quelque chose dont il avait forcément envie de parler, mais comme il ne semble pas vraiment avoir la situation sous contrôle autant demander l'avis d'une personne qui serait susceptible de comprendre. Il sent la main de son amie sur son dos, une main qui tente de le rassurer, mais il est ailleurs. Seule sa voix le ramène sur Terre. « Ouais... » Il hausse légèrement les épaules et médite sa phrase. Elle a raison. Il se devait d'être honnête mais quelque part, ça ne lui convenait pas. Il suffit de voir où ça l'a mené. Ou ça les a mené lui et Alison. Lorsqu'il sentit la main d'Anja sa décoller, il tourne la tête pour voir qu'elle s'en va près du feu. Une bonne idée qu'elle a, et il la suit pour poser ses fesses sur le sable, les bras entourant ses jambes repliées. Il pose sa tête sur ses genoux, les yeux rivés sur les flammes qui dansaient encore, profitant de la chaleur du feu lui réchauffer le visage. Lorsqu'Anja ajoute qu'il devait y avoir une raison à sa réaction, il est encore plus paumé et ne trouve rien à redire, se remémorant la scène pour imaginer ce qu'il aurait pu faire, changer, visualiser différents scénarios qui auraient pu le mener à un dénouement moins difficile. Il finit par tourner la tête vers son amie, et se mit sincèrement à rire lorsqu'elle lui fit remarquer qu'il est un véritable tombeur. « Crois-moi, moi-même je l'ignorais ! » Avant de fourrer sa tête à nouveau dans ses bras. C'est vrai qu'il n'a jamais songé à ça, mais quand il y repense, il doit reconnaître qu'il n'a jamais eu trop de mal de ce côté là malgré sa réserve. Mais comme il est lui même fasciné par les différentes personnes qu'il côtoie, il ne voit pas forcément la différence entre leur affection et la sienne, et c'est bien ça son plus gros problème au jeune homme. Et quand il pense qu'il s'est rapproché d'Alexandra, elle va définitivement le prendre pour un tombeur. Alors quand Anja lui demande s'il y a autre chose qu'elle doit savoir afin de ne pas faire de bourde, il y réfléchit à deux fois avant de le lui avouer. « Puisqu'on en parle, il y a une fille que j'aime bien... Beaucoup en fait. Mais tu le gardes pour toi, Kobby n'est pas au courant encore, je ne veux pas qu'elle me fasse de scène. Je trouverai le bon moment pour le lui dire. » Ce n'est pas comme si c'était acquis et il ne veut pas tout gâcher, surtout qu'il l'apprécie beaucoup et qu'il veut que ça fonctionne. « Bon et toi alors ? Comment vas ton.. Zac ? … Non attends... Zakhar ! » demande-t-il, avec un sourire pour appuyer le fait qu'il n'est pas mécontent d'avoir encore une bonne mémoire.

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T'avais beau avoir quelques grammes dans le sang, le regard perdu de ton meilleur ami ne passait pas inaperçu. Tu comprenais son embarras. Sa relation avec Alison avait volée en un éclat à cause des sentiments de votre amie et de l'incertitude du jeune homme. Un rien pouvait vous briser, c'était ça qu'il fallait en tirer. Et Melchior semblait avoir bien compris la leçon. Tu le voyais presque à fleur de peau, embêté par les choix qu'il avait dû faire et, très certainement, par ceux qu'il allait devoir faire. Il t'avoua ignorer lui aussi son côté tombeur de ces dames et son rire te fit sourire. Puis, il retomba dans ses pensées. Tu repris une ou deux gorgées de ta bière et lui demandas s'il te cachait autre chose, pour bien t'assurer de ne plus faire de bourde. Tu le voyais hésitant, comme s'il avait besoin de bien réfléchir à ce qu'il allait dire, avant de te révéler son attirance pour une jeune femme qu'il désirait garder secrète. T'haussas les sourcils et ouvris tes bras en grand « Mais c'est génial Mel ! Et t'en fais pas pour Kobby. Je ne lui dirais rien et le jour où elle le saura, je serais là pour la canaliser, tu peux compter sur moi ! » dis-tu, souriante et surtout, compatissante. T'avais pu voir Kobby jurait sur les filles qui approchaient d'un peu trop près le quincy et plus d'une fois, tu avais dû la raisonner un peu. Mais en vain. Elle finissait souvent par péter un plomb auprès du jeune Sachs. Son comportement à l'écart du beau brun t'avait toujours impressionné. D'ailleurs, au début, tu l'avais imaginé amoureuse de lui. Mais t'avais fini par comprendre qu'elle était juste... extrêmement possessive. Par chance, elle ne t'avait jamais empêcher de vivre ton amitié avec Melchior comme tu l'entendais. Puis, il évoqua Zakhar. Tu perdis ton sourire doucement puis haussas les épaules « Comment il va ? C'est une bonne question. » dis-tu, ironique. avant de te rendre compte de ce que tu venais de balancer et de te rattraper « On a voyagé toute la nuit et aujourd'hui je n'ai pas vraiment eu le temps de lui envoyer un message. Je me rattraperais demain. » déclaras-tu tout en affichant un sourire presque forcé. Tu portas ta bière à tes lèvres à nouveau et la descendis presque entièrement. Tu venais de mentir. T'avais envoyé des messages à ton petit ami, mais il n'avait pas encore répondu. T'avais l'impression de parler à un mort parfois tant ses réponses étaient rares. Le regard de ton meilleur ami ne t'échappa pas et tu lui pris la main tout en te mettant debout en le tirant, telle une enfant. Vous veniez de vous asseoir mais t'avais envie de rire, de faire la con. « Invite moi à danser grand fou. » dis-tu, un sourire moqueur aux lèvres. Il n'y avait aucune musique, juste les crépitements du feu mais tu te devais de danser comme dans La Belle et la Bête. Une histoire de bizutage. Et qui de mieux que Melchior pour jouer la bête ? Personne. Quand il fut debout, tu fis une petite révérence à l'image de Belle dans le dessin animé et mis ta main droite dans sa main gauche. Tu l'encourageais du regard à jouer le jeu et attrapas sa main libre pour la mettre sur ta hanche.

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