Tathéna || Tennessee Whiskey

Ce Spring Break s'annonçait chaud et assez divertissant à mon goût, je ne pouvais pas me plaindre en tout cas. Les premières journées s'installaient paresseusement pour des journées de folies et le soir, la chaleur de la Jamaïque ne quittait pas pour autant, dieu merci qu'il y avait une petite brise pour éviter qu'on crève de chaleur. Ce soir, j'avais fait la fête comme un dieu du stade mais n'ayant pas de jolie conquête à ramener, je me disais que je n'allais pas jouer la carte de la vieillesse non, j'allais profiter du moment de calme pour simplement apprécier le temps et la chance que j'avais d'avoir ce que je possédais. Un talent caché que j'avais développé en séance chez le psychologue depuis les milles et un truc qui m'arrivait était de jouer de la guitare. Je n'allais pas rejoindre un groupe demain matin, je ne possédais pas du tout l'âme d'un Lowell mais j'avouais qu'au lieu de frapper un mur ou quelqu'un cette guitare m'était indispensable. Je quittais ma chambre d'hôtel, juste à temps on dirait, il y avait de l'atmosphère. Certains semblaient vouloir hurler au plaisir charnel tandis que d'autres allaient se réveiller avec la gueule de bois garanti. Je passais ma guitare dans mon dos et sortait pour marcher jusqu'à la plage. Le vent caressait mes cheveux paresseusement, je passais à travers des gens et saluait des amis au passage. Je repérais un coin sur la plage, inoccupé et tranquille. Pas très loin, il y avait un groupe d'individus qui faisait un feu sur la plage parfait. Je m'asseoyais dans le sable, regardait les vagues et commençait à gratter la guitare. Je m'impressionnais quand même, pour quelqu'un qui jouait depuis peu, dieu seul savait comment ma patience avait été mis à l'épreuve. Sans vraiment m'en rendre, je me mettais à fredonner un mélange de la chanson de Thomas Rhett Die a happy man et Tenessee Whiskey de Chris Stapleton. Au bout d'une dizaine de minutes, je voyais une jolie brune passée mais reconnaissait celle là entre milles: ''Athéna? Est-ce que sa va?''. Elle semblait hors d'elle. Encore une fois une petite coîncidence de se retrouver?

Le spring break a commencé et je suis bien contente d'être partie d'Harvard, la situation avec mon père me pèse. Oui il faut le dire, sa copine est enceinte, l'autre pot de fleur va mettre bas dans quelques mois pour que j'ai un demi frère ou une demi soeur. Elle veut juste son nom sur l'héritage voilà tous et ça, je ne peux pas le supporter. Maxime est encore sorti en soirée pour se droguer et ne voulant pas assister à ça j'ai préféré partir me promener toute seule. La Jamaique est un pays magnifique que j'aime beaucoup mais ce qu'on y achète moins, pour une ancienne consommatrice de drogue, c'est l'horreur, on peut acheter de n'importe quoi comme ça et je me fais violence. Maxime lui se drogue tout le temps et je ne suis pas d'accord avec ça, alors plutôt que de m'énerver à le voir comme ça je pars, je passe du temps avec mes copines. Il y avait du monde de partout, des harvardiens, d'autres personnes, des jamaicains, c'est super faut le dire après tous. Sortir dehors, ça me permet de respirer, de faire le vide, le point sur ma vie en général, sur Maxime qui sort et se drogue à tir larigot ou encore sur mon père, sur Tate ... Il m'a embrassé, m'a fait une lettre de déclaration et c'est compliqué ... compliqué de lui faire face, de le repousser même si je le fais ça me fais pas rien ses paroles. Je suis énervée de la situation, énervée que les choses n'aillent pas bien comme je l'aimerais, énervée de ne pas avoir ce contrôle sur la situation. Je finis par aller sur la plage, les vagues, l'air frais, j'allais pouvoir décompresser et ne plus penser à tous ça. Je m'allume une cigarette, c'est vrai oui, je pourrais choisir cet air pur mais je suis tellement énervée que je fais le choix de me pourrir les poumons c'est aussi simple que ça. Cette addiction me tuera un jour mais ça me calme, ça m'aide a me poser tranquillement. Je fume comme un pompier et je n'ai pas envie de m'arrêter quoi qu'on me dise. Je tire sur ma cigarette continuant a marcher et essayant de me calmer. C'est alors que j'entends quelqu'un me parler, je me retourne et je le vois, Tate assis dans le sable avec sa guitare je le regarde reprenant "Qu'est ce que tu fais là ? Ca va ca va, j'avais besoin de prendre l'aire, et toi ?" de m'évader surtout, de penser à autre chose.

Je n'avais aucune attente pour ce Spring Break. Je n'avais aucun compte à rendre à personne et surtout, j'étais libre de m'amuser comme je le voulais. C'était la soirée, le vent caressait mon visage et il ne faisait pas trop humide pour cette soirée en Jamaïque, ce qui rendait le tout simplement parfait. C'était un Spring Break qui allait s'annoncer plutôt tranquille, vu que je n'étais pas en couple...Ma tête et mon coeur pensait encore à Athéna. J'avais voulu être honnête avec elle en lui avouant ce que j'avais su sur Madisson, elle méritait de le savoir, de ne pas être tenue en ignorance, surtout aussi elle méritait de ne pas souffrir pour des bêtises. J'avais vu l'occasion de me racheter un peu,sauf la partie du baiser et de la lettre de déclaration, cela avait été totalement freestyle. Je secouais la tête et recommençait doucement à gratter ma guitare sur cette air de chanson country qui me restait dans la tête depuis des jours, c'était très romantique. Comme je tente de l'éviter, il fallait que je tombe sur la plus jolie des Cabots. J'avais appris à la déchiffrer, à connaître ses manies, ses habitudes alors je savais que quelque chose l'énervait. ''J'en avais marre d'être seul dans ma chambre alors j'ai décidé de venir gratter un peu la guitare, nouveau passe-temps et toi? ''. Je n'osais pas demander si c'était à cause de Maxime, j'aurais trop de satisfaction personnelle de voir qu'ils se disputent, que leur couple pourrait aller mal. ''Allez continue de fumer ta clope et je te joue un morceau? Assis-toi.''. Je ne payais pas mon thérapeute a une somme astronomique pour rien quand même, et comme sa, je respectais son choix, elle me parlerait si elle en avait envie.

C'est vraiment le pire spring break de tous les temps faut le dire. En ce moment rien ne va et je suis quelqu'un de très positif mais là c'est trop pour moi tous ça. Je regarde autour de moi les personnes présentes alors que je viens de quitter la chambre de Maxime et moi pour aller prendre l'aire, respirer et penser a autre chose que lui entrain de se défoncer avec ses potes et rire de ça. J'ai été en cure, j'ai souffert pour sortir de là j'ai même failli me planter ... si mon père était pas arrivé... Je me revois encore a l'hopital avec ce bout de miroir cassé, j'en pouvais plus de rester là je voulais partir alors j'ai menacé de me tailler les veines alors que mon père a fini par arrivé. Comme toute droguée j'ai essayé de faire pression en le prenant par les sentiments comme quoi on allait rentrer on allait être bien à la maison que j'allais arrêter que c'était promis. J'ai tenté de le manipuler pour sortir de là. En y repensant ça me brise le coeur et je ne veux plus jamais revivre ça. Je m'allume une cigarette puis deux et je pars en direction de la plage, ça va me calmer de prendre l'aire. Je tombe rapidement sur Tate sur la plage entrain de jouer de la guitare je suis la première surprise "Tu t'es mis à la musique ? Oh rien, Maxime est en soirée et j'en pouvais plus d'être toute seule dans ma chambre à l'attendre comme une idiote. Alors j'ai décidé de sortir de mon coté..." une demi vérité, si je lui dis tous il s'en servira et _a lui fera plaisir donc non il n'a pas besoin de tous savoir. Il me propose de m'assoir alors qu'il joue un air de guitare, je finis par le faire m'assoir près de lui pour ensuite me rallumer une cigarette je reprends "C'est quoi que tu joues ?" il se débrouille pas mal, il m'avait caché ses talents.

Il fallait dire que je ne comprenais pas tout le monde comment la vie fonctionnait parce que c'était compliqué bordel. Pour tenter d'éviter d'avoir l'envie de m'ouvrir les veines, j'avais décidé de suivre des séances plus intenses chez ma psy et elle m'avait conseillé la musique. Moi, Tate Lawrence Murray avait aucun âme de musicien mais je devais avouer que gratter la guitare, c'était aussi satisfaisant qu'un verre de whiskey. Ayant arrêter de jouer de la musique un instant pour la regarder d'un air plus drôle, je savais très bien qu'elle mentait, j'avais appris à la connaître. Je savais ses tics nerveux quand quelque chose la tracassait, son réflexe sortir une cigarette et laisser la nicotine lui changer les idées. Son regard fuyant quand elle voulait montrer qu'elle allait bien, je pouvais continuer ainsi...Je hochais la tête acceptant ce qu'elle disait malgré que je croyais pas son histoire: ''Ma psy me la conseiller, elle dit que je peux toujours passer des heures au gym comme je le fais mais que sa serait bien pour ''soigner mon âme'' d'exprimer mes émotions pour la chanson, je me demande pourquoi je la paye cette chieuse.''. Je n'avais pas eu la chance de lui dire aussi que je savais parfaitement jouer de la guitare aussi, j'avais pas eu la chance, notre histoire n'avait eu la chance de se rendre à ce stade. Je lui souriais alors qu'elle s'asseoyait dans le sable à mes côtés: ''C'est une chanson country, j'adore les paroles et sa me détends quoi...''. Je commençais les premières notes pour lui chanter la chanson, ouais une chanson d'amour mais j'étais romantique dans l'âme pareil.

Je ne dors jamais vraiment bien parce que je revis l'accident de voiture que j'ai vécu plus jeune, je revis tous ça l'odeur de la mort près de moi, l'odeur du sang de mon amie là avec moi ce jour là. Je revis quand je me suis mise à prendre de la drogue, le fric que je dépensais là dedans j'aurais fais n'importe quoi pour une dose parce que j'ai sombré. Peu à peu j'ai sombré dans la panique, dans l'oublie de moi même et il n'y avait que ça qui me permettait d'être encore en vie. J'étais loin, je ne voyais plus Xavi qui était à l'époque la raison de mes sourires et je sombrais peu à peu. Je me rappelle mon père quand il a découvert la vérité et le centre ... le nombre de fois où j'ai pensé à arrêter de vivre, cette fois où j'ai menacé de me planter avec un bout de miroir cassé ... toutes ces épreuves sont derrières moi mais je les revis, dans mes rêves c'est perpétuel et j'ai beau en parler à un psy ça ne change rien. Là je suis énervée, contre Maxime, contre moi contre la situation ce spring break tous pourri. Toi aussi tu vas chez le psy ? Enfin ça fait plusieurs semaines que la mienne m'appelle et j'évite de répondre. Du coup sur ses conseils tu t'es mis à la musique ? oui voir un psy, au début j'en avais honte, je pensais que j'avais un problème que j'étais pas normale et finalement je me suis faite à l'idée. je finis par m'assoir près de Tate cigarette entre les lèvres j'essaie de me détendre un peu. Je ne suis pas la première fan de la country mais va y , je t'écoute. il commence alors sa chanson pleine de déclarations d'amour et de romantisme c'est limite si je ne le reconnaitrais pas parce que ... je ne l'ai jamais connu comme ça. A la fin de sa chanson j'applaudis reprenant C'était une très belle chanson, c'est toi qui l'a écrite ?

Même si je tentais de l'éviter par tous les moyens, le courant de la vie semblait tout simplement nous pousser, pas dans les bras l'un de l'autre mais tout simplement sur nos chemins respectifs. Je tentais de respecter son espace privé, vu que désormais elle avait tourné la page, je devais même plus exister à ses yeux mais voilà que non, elle revenait toujours...Je savais qu'il y avait quelque chose qui clochait avec elle quand je la vis s'asseoir à côté de moi. Je la connaissais bien, du moins c'était ce que je croyais. Toujours ma fidèle guitare thérapeutique avec moi, je hochais la tête et aucunement gêné du cas, je lui répondis: ''Ouais une psy forcé depuis l'explosion de la bombe à Harvard, elle est sympa alors je l'ai gardé depuis 4 ans. Ouais sa l'air que c'est une nouvelle manière de contrôler sa colère et sa évite que j'écrase mes jointures dans le mur.''. Elle devait l'ignorer parce que je l'avais privé de ce genre de nouvelles à mon sujet, vu que pour elle, j'étais toujours et serait pour le restant de nos jours, le vilain petit canard. Je lui jouais une chanson de Tennessee Whiskey, une chanson country qui était en vogue ces derniers temps. C'était une chanson hyper romantique, très forte avec les mots. Une fois terminé, je plantais la guitare dans le sable avant de me retourner vers Théna, fier de moi. Je m'appuyais mes mains sur mes genoux et répondit en riant: ''J'aime m'attirer le mérite mais là, je n'y suis pour rien, c'était le pur génie du chanteur qui parle. J'ai toujours de la facilité à m'identifier à un chanson dont le texte me parle malgré ma sourdité partiel, c'est fou.''.