Une fille sage connaît ses limites, une fille intelligente sait qu'elle n'en a aucune (Amare)

 C’était quoi ça ? Spring Break ? De la débauche à profusion oui. Un défouloir pour des étudiants sous pression tout le restant de l’année. J’appréhendais un peu ce moment car depuis mon arrivée à Harvard les tentations étaient grandes. Y’avait eu ce moment avec Amare, ses mains sur mon corps, les miennes sur le sien, glissant jusqu’à son entrejambe… J’en rêvais encore la nuit, des sensations que j’avais éprouvé en sentant ses lèvres contre les miennes, ses mains qui embrasaient ma peau. Ca m’électrisait et ça me terrifiait aussi. Peut être que j’aurais du rester à Cambridge pendant les vacances. Peut être. Mais le SB était, dit-on, l’event à ne pas manquer alors me voilà. Je savais que c’était dangereux de me rendre jusque dans sa chambre, et pourtant me voilà arpentant les couloirs de l’hôtel pour arriver jusque devant la porte de chambre d’Amare. Levant le poing, hésitante, je songeais un instant à mon ex. Hadès n’appréciait pas mes fréquentations Mather, mais allons bon, on n’était pas ensemble lui et moi. J’avais ce besoin de me rebeller, de m’affirmer, de faire comme bon me semblait. Et puis, est-ce qu’il s’était inquiété pour moi, lui, lorsqu’il s’était fiancé avec sa miss Windsor ? Je soufflai, et mes doigts s’abattirent contre le bois de la porte. Tirant sur ma petite robe blanche pour la remettre en place, mes mains finirent dans mes cheveux, les remettant nerveusement en place en attendant que le jeune homme m’ouvre, sentant une certaine pression monter au creux de mon ventre. Pression ou excitation, allez savoir…

Il est bien là. Le Spring Break a commencé depuis à peine une semaine, et il a déjà fait toutes les soirées qu’il fallait, a sans doute déjà été dans le lit de toutes les filles de l’étage et goûté tous les cocktails du bar. Il profite de sa santé retrouvé, de sa liberté acquise. Il est enfin dans un état physique assez convenable pour faire les conneries qu’il veut. Il s’accorde même un joint de temps en temps pour ne pas être frustré de ces mois d’abstinence. Dans sa chambre, la lumière du soleil baissant peu à peu à travers le fenêtre, uniquement vêtu d’un pantalon de jogging, il fume l’herbe si connue de Jamaïque. Pas étonnant que Bob Marley ait été si créatif avec une herbe de si bonne qualité. Il semble plâner dans les étoiles, au dessus des nuages, à travers l’espace. Pas dans le mauvais sens, mais dans celui où il se sent léger, créatif, imaginatif, plein de ressources et d’idées qui sont juste cachés sous une surface de bullshit en général. Il va en rapporter quelques grammes, il est sur de ça. Finissant le joint avec un soupir de désespoir, il lança le filtre brûlé par la fenêtre ouverte pour laisser l’odeur s’échapper sans déranger quiconque viendrait dans la chambre. Comme maintenant par exemple. Deux petits coups se firent entendre sur la porte en bois et il sortit de son lit en un bond pour y accéder. La bouteille d’eau sur sa table de chevet attraper, il alla ouvrir en buvant une gorgée d’eau fraîche. Ouvrant la porte, il fit face à la jolie petite blonde, princesse et chaude comme la braise à ces moments perdus. « Cassie ? » Il se demandait vraiment ce qu’elle faisait là vu que la dernière fois qu’ils ont été seuls dans une pièce remonte à des mois auparavant où ils ont faillis couchés ensemble. « Entre, je t’en pris. » Encore un peu planant il ne peut pas s’empêcher de remarquer que sa petite robe blanche lui donne l’air d’une jeune prude prête à passer à l’acte. Peut-être est-ce le cas.

Je savais très bien l’attraction que le mather avait sur moi, j’avais flirté avec les limites du dangers la dernière fois, à deux doigts presque de sauter le pas avec lui, j’aurais donc du mettre un point d’honneur à l’éviter, surtout que tous mes amis Eliots s’accordaient à me mettre en garde sur la confrérie verte, surtout que la réputation d’Amare, j’avais eu le temps de me renseigner à ce sujet, était plutôt sulfureuse… Mais non, me voilà, poing levé, frappant contre le bois de sa porte, qui ne tarda pas à s’ouvrir. Amare devant moi, ses yeux se posèrent sur moi alors qu’il prononçait mon prénom avec une certaine surprise. « Je dérange ? J’aurais du te prévenir peut être ? » demandai-je aussitôt, en réalisant que, si ça se trouve, il n’était même pas seul. Je venais peut être même de lui casser son coup avec une jolie jamaïcaine qui sait… Mais le brun s’empressa de m’inviter à entrer dans la pièce, chose qu’il ne ferait probablement pas si il était déjà occupé alors, prudemment je fis quelques pas à l’intérieur, me retournant ensuite vers lui pour venir embrasser sa joue et le saluer plus chaleureusement : « Tu m’as manqué tu sais… » Oh non, tu ne sais pas… Et c’est probablement pas avec la chaste bise que je venais de lui offrir qu’il allait réaliser à quel point les baisers et les caresses que l’on avait échangé la dernière fois avaient hantés mon esprit. « Comment vas-tu ? Tes vacances se passent bien ? » demandai-je avec un sourire, avant de laisser mon regard voguer sur sa chambre, analysant chaque petits détails. Des plis de ses draps à sa fenêtre ouverte de laquelle je me rapprochais captant alors cette légère odeur qui planait encore dans l’atmosphère. Naïve mais pas idiote. « Je vois que tu adoptes les habitudes du pays. » plaisantai-je donc, identifiant bien que ce petit résidu olfactif n’était pas de la simple fumée de tabac. Et puis, comme avec Aaron lors de mon infiltration à l’une des soirées mathers, je sentis cette même envie de tester, de goûter au danger, de repousser mes limites et faisant volte face vers Amare : « Je veux essayer aussi. Il t’en reste ? Tu partages ? » demandai-je, lueur joueuse dans les yeux.