Elle me manque, genre tout le temps, chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde. Je lutte de toutes mes forces pour ne pas y penser, je lutte de toutes mes forces pour ne pas flancher, pour ne pas craquer. Une douce illusion, la stupidité humaine, parce que dans le fond, je le sais, je l'ai dans la peau, je la veux près de moi, je ne peux l'oublier. Me passer d'elle est le plus dur que j'ai à faire en ce moment. J'essaye de continuer de rire mais mon sourire s'éteint, ma joie s'étouffe, elle est partie depuis 1 ou 2 mois, je ne sais plus vraiment, le temps m'échappe ... Le temps n'est plus rien quand elle est loin et il passe cruellement lentement. Surtout qu'en plus de ça, Noah est lui aussi aux abonnés absents ... Je suis seul. Foutrement seul et mon unique plaisir est d'admirer mes œuvres de destructions mises en place par les autres et d'essayer de réconcilier Abélard et Cole histoire qu'ils me foutent la paix. L'alcool rend parfois son absence plus supportable ou l'empire, je ne sais plus trop. Tout ce que je sais, c'est que les verres se suivent, les verres se vident un peu trop mais je ne suis pas accro, non, c'est à elle que je suis addict. A tel point que parfois, je la hais, je la hais d'être revenue dans ma vie, d'être comme elle est, d'être restée assez longtemps pour que je l'aime, pas assez pour l'empêcher de partir, de m'avoir donné l'impression que le bonheur était possible. Je la hais d'être elle, je l'aime d'être comme elle est. Un putain de paradoxe que je ne peux pas vraiment gérer.
On se l'était promis, pas de contact, pas de message, pas d'appel, pas de lettre, pourtant c'est à la saint-valentin qu'elle brise le silence quand je reçois quelques mots. Des mots foutrement beaux qui m'ont donné envie de sourire, de sauter de joie ou de me jeter dans le vide aussi.
- lettre d'une Reine à son Roi:
Mon Roi...
Je crois bien qu'il n'y a rien de plus cliché que de t'écrire ces mots en cette occasion si particulière mais après ces semaines sans nouvelles, j'avais besoin de t'écrire. De t'écrire ces quelques mots.
Tu me manques. Et je crois bien que personne ne m'a jamais manqué à ce point. Le problème tu vois, c’est que je ne peux m’empêcher de penser à toi. C’est pas faute d’essayer pourtant. J’ai essayé des dizaines de fois. Que dis-je, j’ai essayé des millions de fois même. Mais y’a vraiment rien à faire.
Et le truc, c'est que tu me manques à chaque instant de ma vie. Quand quelque chose me fait sourire, rire ou me donne envie de pleurer, de crier, de tout casser. J'aimerai que tu sois la seule et unique personne à qui je pourrai en parler et... Je me retourne, comme pour chercher ta présence, capter ton attention mais tu n'es pas là. Tu n'es plus là.
Et la distance ne change rien à ce fait.
Au contraire...
Tu me manques et je ne peux rien y faire.
Juste espérer que je te manque aussi, ne serait-ce qu'un petit peu.
Et parce que je suis nulle avec les mots, je vais finir cette lettre en empruntant les mots de Beethoven. Parce que ce sont ceux qui résument le mieux ce que je peux ressentir à ton sujet.
Déjà du lit mes idées se pressent vers toi mon immortel bien-aimé, de temps en temps joyeuses, puis de nouveau tristes, attendant du destin de savoir s'il nous écoutera - vivre je ne le puis que totalement avec toi ou pas du tout.
Passes une joyeuse Saint Valentin mon Roi,
Et peut être à très vite...
Ta Reine.
Alors j'ai moi aussi brisé le silence, j'ai pris un stylo, une feuille de papier et j'ai essayé de répondre, j'ai essayé d'écrire. J'ai dû recommencer 1000 fois, j'avais jamais eu autant mal à la main, mais rien à foutre, j'avais juste pas envie d'écrire de la merde, qu'elle soit déçu de ma lettre, qu'elle pense que ce ne sont que des mots. Alors je lui ai envoyé cette lettre, c'est d'un ringarde, mais sur le coup, je m'en tape. Je veux qu'elle sache.
- lettre d'un Roi à sa Reine:
Ma Reine
Les clichés, on s'en fiche. Nous ne sommes plus à ça près et tu n'imagines pas à quel point j'ai souris quand j'ai lu ta lettre. Le coeur battant, j'ai lu cette suite de mots que tu m'as adressé tout spécialement pour cette fête commerciale qui généralement m'est complètement égale et j'ai juste eu un sourire immense. Un sourire heureux. Pendant quelques instants, je crois que je l'étais, heureux. En tout cas, je me sentai euphorique, comme quand nous étions ensemble.
Je suis soulagé de savoir que je te manque car je dois bien l'avouer, tu me manques terriblement. Mes nuits blanches sont bien trop longue quand tu n'es pas dans mes bras. Et bien que je me batte pour penser à autre chose, tu occupes toutes mes pensées. Je crois que penser à toi est ma principale activité dans une journée. Que dis je ? C'est même la seule.
Toi ma reine, tu es ma source d'inspiration, de bonne humeur et d'un peu de bonté. Tu es ma dose de joie. Mes sourires te sont dédiés à chaque fois. Et tu me manques à tel point que je me demande si nous avons eu raison de décidé de ton départ. Car à l'instant ou je t'ai serrer dans les bras pour te dire au revoir, j'avais envie de ne pas te lâcher et te supplier de rester. Par cette lettre, je te mets donc mon coeur à nu : ma fierté m'a fait me taire, mais je voulais que tu restes. Je sais que c'était le mieux pour toi, pour moi. Car notre situation actuelle est trop dure à supporter. T'imaginer avec d'autres me rend malade et m'imaginer avec elle te rend nauséeuse. Dans le fond, je voudrai que tu sois mienne et être tiens à toi seule. Le timing ne joue pas en notre faveur et notre peur de l'engagement aussi. Pourtant, sache que ces derniers mois, ensemble, tu as été ma dose d'oxygène. Ma raison de me lever le matin.
Être loin de toi est une souffrance véritablement physique pour moi. Une torture. Tu n'es qu'à une poignée de centaine de kilomètre et pourtant j'ai l'impression que deux univers nous séparent. Taire ton nom, je le dois. Ne pas parler de toi, j'en suis obligé et pourtant, si je m'écoutai, tu serai mon unique sujet de conversation. Quand j'ai envie de parler ou que je me sens mal ou bien, je pense à toi, j'aimerai aussi pouvoir en parler avec toi.
Et même si ils veulent nous séparer, je te le promets ma reine : ils n'y parviendront pas. Ceux qui sont fait pour être ensemble le seront. Alors ne t'en fais pas, bientôt, ma main retrouvera la tienne et je serai pleinement libre et heureux à tes côtés. Nous serons ensemble.
En attendant, je t'envoie toutes mes pensées les plus cher. Et ces quelques roses avec cette lettre. Quelques roses et pourtant, un manque immense. Tu trouveras aussi un téléphone prépayé : si tu as besoin de me parler, appel moi avec. Je répondrai, jour et nuit.
En attendant que tu me reviennes, en attendant que toutes ces merdes partent, je passe mes nuits dans notre cocon, comme ça, encore un peu, tu es avec moi. Comme ça, encore un peu, tu n'es pas loin.
Tu me manques. C'est atroce. Mais c'est pour la bonne cause. Et j'en suis convaincu, nous finirons par nous retrouver. Car ce qu'il y a entre nous est indéfinissable et unique. Rien ni personne ne le gâchera.Avec toutes mes penséesTon Roi
Et le silence et la solitude sont revenus lentement, doucement, mon sourire s'est estompé, ma mélancolie a reprit le dessus et je suis resté là, à regarder les trains passer, à regarder le ciel s'assombrir et périr. Noah n'est toujours pas rentré, elle non plus. Je tais son nom mais je pense à elle. J'ai envie de l'appeler 4 000 fois par jour, de lui demander de rentrer, mais la raison prend le dessus, je ne peux décemment pas. Je ferme donc ma valise, espérant que cette foutue douleur partira pendant ces vacances de fêtes. Le spring break, le genre de lieu que j'adore. L'alcool, la débandade, les maillots de bain, la mer et le calme, un peu de foutu calme. J'espère simplement que personne ne me mettra en rogne car je suis d'humeur exécrable, comme un gamin, je suis prêt à tout casser. Je suis prêt à tout détruire. Tout saccager car rien n'a d'importance. Je suis seul. Dans un monde trop grand. Je suis trop lucide, trop bien pour vivre parmi des crasseux. Entouré de débile. Je suis trop bien pour eux tout simplement et seul quelques personnes trouvent grâce à mes yeux.
Mais un appel change tout, remet tout en perspective, un appel bref, même pas pour moi, c'est Abélard qui l'a eu. Son grand père est mort. Son enterrement à lieu dans 2 jours. Elle se sent probablement mal mais ne le dit pas, ou du moins, Abé ne me confit pas ce détail. Elle ne va probablement pas bien, trop mal pour dire quoi que ce soit, je crois que leur appel fût bref, rapide, pas très long, elle nous invitait juste à venir si on voulait. Mais elle le sait pourtant, c'est une évidence : bien entendu que l'on veut. Alors on s'est retrouvé dans un avion, en première classe, j'ai été incapable de dormir, j'étais stressé, comme un gosse qui revoit sa meuf après longtemps d'absence, de séparation, j'étais pas bien, j'ai rien pu manger, avaler, j'étais nerveux, Abélard a mis ça sur le coup du vol, car il sait que je ne suis pas fan de l'avion personnellement, sauf quand il y a du champagne et un vrai pilote qualifié. Pour la cérémonie, j'ai mis mon plus beau costume. Je me suis mis sur mon 31 car malgré la mort, j'avoue, je remercie quand même papy, il me permet de la voire, même juste 5 minutes... J'aurai voulu me mettre à côté d'elle, à l'église, au cimetière, lui tenir la main et mettre ça sous le coup de l'émotion, mais cet abruti d'Abélard s'est imposé entre nous. Quel con. Résultat, moi j'avais mes mains dans mes poches, et c'était lui qui tenait la sienne. J'ai eu envie de le tuer, toute la cérémonie, sérieusement quel connard ! Il me vole ma reine ! A cause de lui, j'ai même pas pu croiser son regard plus de 10 secondes. Et la messe a été interminable. Si proche mais si loin finalement. Le seul moment où Abélard m'a laissé l'approcher c'est quand il a fallut lui souhaiter nos condoléances, autant dire le pire moment de la messe. Mais pourtant, yeux dans les yeux pendant un instant, un court instant, j'ai savourer ce court moment de temps volé, j'ai admiré son visage et ses traits tirés par la tristesse qu'elle cache derrière un visage fermé, et ses yeux dans les miens, je lui hurle intérieurement que je suis là. Je me penche vers elle et embrasse sa joue avec douceur et l'attire à moi pour une brève accolade. Son parfum me revient aux narines et je me sens en sécurité, bien, pendant un court moment, au milieu d'un instant affreusement triste qu'est un enterrement. Je suis là pour toi ... juste quelques murmures, que personne sauf elle n'entend et je me sépare d'elle, un véritable crève coeur, un dernier regard et j'avance pour laisser la place aux autres.
C'était une belle cérémonie, mais j'ai cru que nous ne pourrions pas nous débarrasser d'Abélard qui n'a cessé d'offrir qu'il pouvait rester un peu plus. Moi, de mon côté, j'ai dis que j'avais un rendez vous politique pour ne pas partir maintenant, pour repousser mon départ. J'ai presque jeter mon frère dans l'avion pour être enfin tranquille. Nous l'avons accompagné, Lily et moi, et il n'arrêtait pas de parler. Il n'arrêtait pas de l'accaparer et je n'avais rien à dire. Foutu frangin. Le voir monter dans l'avion était une libération qui aurait presque pu se lire sur mon visage, mais je suis resté le plus possible impassible. Lily lui fait au revoir de la main et moi, je l'avais déjà oublié, je la regarde elle, je l'admire. Mes yeux bruns la dévore comme pour graver chaque mouvement qu'elle fait dans ma mémoire. Quand elle tourne enfin le regard vers moi, ma reine, mon coeur bat à la chamade, j'ai l'impression que je vais crever sur place. Mes yeux se plantent dans son regard bleu océan et un sourire se fraye un chemin jusqu'à mes lèvres, un putain de sourire. Je lui tends la main, silencieux, ne la lâchant pas d'un instant. Elle est là, près de moi et je compte bien profiter de ces quelques instants volés que l'on se permet enfin. Ma reine ... Enfin tu es à mes côtés, si tu avais comme le temps est long quand tu n'es pas là..
(A. Hades de Belgique-S.)
Winners don’t make excuses.
“That’s the difference between you and me, you wanna lose small, I wanna win big.” ♕ Sial