COLÉO + Revenge.

Assise à ce bar qui a croisé ma route ce soir. Je tourne le cure-dent où une olive est piqué à l'intérieur de mon verre à moitié vide. Moitié plein. J'sais plus trop, c'est le deuxième ou troisième verres et je rumine toute seule sur ce tabouret. Avec Lucky c'était assez tendu depuis qu'elle m'avait annoncé qu'elle quitté la Mather House, et encore pire pour ce Cole. J'avais du mal à l'encaisser, à le supporter même si au fond c'était pas grand chose en soit. Sauf, que c'est lui le problème, c'est cet enfoiré que je connaissais que de nom et d'après ce qu'on avait pu me raconter c'était loin d'être quelqu'un de bien. Et voir Lucky avec lui, j'pouvais juste pas l'approuver. Donner mon consentement pour cette relation, ce serait le donner pour sa perte et ça j'refuse. Je bois mon verre cul sec, il était temps que j'rentre j'avais plus rien à faire ici et j'commence à être fatigué avec le voyage et tout le bordel. J'laisse quelques pièces sur le comptoir, les seules qu'il me reste dans les poches d'ailleurs et je m'avance vers la sortie alors que je le frôle. Lui. Enfin je fais sa connaissance en chaire et en os, j'avais pu voir quelques photos de lui via Lucky mais j'avais de réel échange avec lui, et franchement, c'était pas plus mal. Sauf que ce soir, une idée délirante vient de traverser l'esprit.. Probablement l'alcool, plus la voix de Noora qui me tente. Un défi à relever et que j'ai pas encore l'occasion d'achever, mais là, c'était le moment et la victime parfaite pour ça. Je le laisse s'installer tranquillement, replace mes cheveux correctement, et ajoute une couche de rouge à lèvre qui s'était effacé. - Bonsoir.. Cole c'est ça ? Demandais-je d'une voix mielleuse. J'avais envie de gerber même en jouant ce petit numéro ridicule. - Je te dérange ? C'est juste que j'ai souvent entendu parler de toi par mon cousin, que j'ai de suite fait le rapprochement ! Sourire suffisant. Celui que je savais tellement bien faire auparavant, a l'époque où les bonnes manières étaient encore une priorité. Où j'étais comme lui.

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Le Spring break. Rappellez vous le carnage de l’an dernier. Fiancé à l’époque à une sainte nitouche sans intérêt, une aristocrate prude et frigide qui ne m’avait jamais laissé l’approcher, j’avais passé mes vacances à craindre que mon plan cul de l’époque soit enceinte. Ouais, souvenir souvenir, puisque l’an dernier, à cette période, Kyla pensait être enceinte. 365 jours plus tard, fallait croire qu’aucune leçon n’avait été tirée de l’histoire. Du grand Cole : bis repetita. Donc cette année : je n’avais plus de fiancée, thanks god, mais par contre j’avais réellement mis une femme enceinte par contre… Lucky. Ma petite amie qui me mettait la pression pour officialiser notre relation. Et à force de magouilles et de mensonges, j’avais réussi un premier grand pas en lui faisant quitter la MH. J’arpentais donc tout fier les ruelles de Negril, tombant rapidement sur un bar à la devanture sympa dans lequel je m’engouffrais. J’avais encore quelques semaines de répit avant d’officialiser les choses avec ma petite amie, alors autant profiter de ces quelques jours qu’il me restait de liberté non ? J’entrai donc dans l’établissement, frôlant une petite blonde, sans lui prêter attention au début. Balayant l’endroit des yeux, prudent, je cherchais d’abord à repérer si aucune tête connue, aucun pseudos amis de ma copine qui pourraient aller baver sur moi et sur mes agissements ce soir. Amen, je ne reconnus aucun visage, ce qui m’assurait de pouvoir me comporter à ma guise pour le reste de la soirée. Une blondinette approcha alors que je m’installai à une table libre, connaissant mon prénom, parlant d’une voix charmeuse, je pris le temps de la détailler, pour ne pas dire la déshabiller des yeux. « Bonsoir mademoiselle. » Alors qu’elle parfait de son cousin, apparemment il lui avait parlé de moi. « Et quel est le nom de ton cousin ? Que j’aille le sermonner pour ne pas m’avoir présenté sa charmante cousine plus tôt... » répondis-je alors, sourire charmeur aux lèvres.

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L'idée même de devoir faire la cour à cette abrutit de première me donnait envie de gerber. Je n'aimais rien de ce qu'il était, rien. Il sentait l'arrogance à plein nez, il était là, le torse bombé comme s'il était la septième merveille du monde. J'avais quitté ce monde de snobinard depuis bien longtemps pour ce genre de chose, ce genre de détail qui ne me convenait pas. Que j'pouvais pas arborer, qui était contrainte à toutes mes valeurs et principes. Et lui, il était l'exemple même de tout ce que je rejète, tout ce qui me dégoûte au plus haut point. J'avais opté pour la carte de la séduction, la flatterie parce que d'après quelques dires, avec lui, c'est c'qui marche le mieux. Dans le mile. Son regard presque pervers, son sourire vicieux, sa façon de s'exprimer qui sonne tellement faux. Tellement trop. Je m'oblige à afficher un fin sourire quand il se lance dans des compliments sans intérêts, des compliments qui ne m'atteignent même pas. Je penche légèrement la tête sur le côté. - Rothschild. Lennox Rothschild plus précisément. Et ne lui en veut pas trop, je viens à peine d'arrivé dans le coin ! Soufflais-je en faisant mine de murmurer à son oreille. - Léo, Léo de Rothschild ! Que j'me présente enfin tout en lui tendant la main. - Un verre ça te dit ?

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A peine attablé qu’une inconnue s’approchait de moi, m’interpellant, charmante et charmeuse, connaissant mon prénom. Mon regard s’attarda sur elle, la détaillant avec un œil intéressé. Pas mal la petite blonde. M’habillant de mon sourire le plus séducteur, glissant quelques compliments dans mes questions au sujet de son fameux cousin qui lui avait apparemment parlé de moi. Pas besoin de demander ce qu’il lui avait raconté, vu l’œil intéressé de la jeune femme, il n’avait pu dire que le plus grand bien à mon sujet. Et lorsqu’elle m’annonça son nom de famille, mon sourire s’élargit et la certitude qu’elle ait entendu des louanges à mon sujet s’imposa à moi. Lennox était mon ami. Enfin en décembre, lorsqu’il était parti, on avait eu une violente altercation mais en apprenant pour la tumeur, il avait aussitôt pardonné mes délires parano de l’époque. « Enchanté de te rencontrer Léo de Rothschild. » Attrapant doucement sa main, non pas pour la lui serrer mais bien pour l’embrasser. Un révérencieux baise main. Si seulement j’avais su, à cet instant, que ce serait cette même main qui viendrait dérobé mon portable, je l’aurais peut être coupée plutôt qu’embrassée… Elle réclamait un verre et je fis signe au barman : « Mettez nous le meilleur des champagnes de la maison. » Elle était la cousine de Lennox, donc une eliot dans l’âme, on ne trempait pas nos lèvres dans le bas de gamme nous. « Alors Léo, j’imagine que tu n’es pas venu me voir juste pour me parler de ton cousin… » Nouveau coup d’œil un peu trop marqué en direction de son décolleté, et je repris : « Qu’est-ce qui t’as amené jusqu’à moi ? »

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