the best of us can find happiness, in misery. (sloora)

Le spring break venait de commencer, mais tu te sentais ailleurs. Y a du soleil, tu peux ressortir tes maillots de bain et tu ne penses qu’à une chose faire la gueule à tout le monde. T’es même sortie de la chambre avant de te prendre la tête avec Anja parce que tu ne voulais en aucun te fâcher avec ta meilleure amie. Tu flânes dans l’hôtel, sans but précis lorsque la sonnerie de ton téléphone te sort de tes pensées. Nouveau message de Sloan. Really ? Il n’avait peur de rien celui-là. Tu ne réponds pas. Tu ne veux surtout pas le voir. Tu ne veux plus de nouvelles de lui, tu ne veux plus de lui dans ta vie tout court. T’étais gentille oui, mais t’étais pas débile ou surtout t’aimais pas qu’on te prenne pour une conne. Tu continues à marcher alors que ton téléphone ne cesse de sonner pour t’indiquer que tu as un nouveau message. Rapidement tu perds patience et tu lui envoie un "lâche moi putain", clair, net et précis. Tu ne perdais pas facilement patience .. Quoi que. Mais là il n’arrêtait pas tant qu’il n’aurait pas eu une réponse claire. Il l’a eu. T’espérais qu’il lâche finalement l’affaire. Rien de bon ne pouvait découler de vous deux, tu l’avais compris assez tôt. Tu relèves le regard de ton téléphone et t’accroches instantanément un autre regard que tu connais trop bien. Damn it. L’Eliot se trouve là devant toi, tu mets un moment à capter qu’il s’approche dangereusement de toi. Puis tu fais quelque chose de très bête, mais de très humain, tu fuis. Tu prends tes jambes à ton cou et tu tentes de le semer. Pourquoi tu cours Noora merde ? Affronte cette réalité que t’as accepté depuis cette soirée où il t’a invité. Il t’a mis tellement mal à l’aise que tu lui en veux de t’avoir mis dans une telle position de faiblesse. Et pourtant tu t’étais senti soulagé, parce que tu n’avais rien fait avec elle lui, parce que tu n’avais pas joué les briseuses de couple .. Heureusement, tu n’aurais jamais pu lui pardonner. Tu tournes dans un couloir et te caches derrière le chariot de la femme de ménage. T’as l’air maligne comme ça, derrière la femme de ménage te regarde étrangement avant de s’en aller t’exposant de nouveau au bleu qui passe à ce moment. Putain ! Tu reprends ta course. Mais tes poumons te supplient d’arrêter, ta respiration est saccadée et t’as envie de te stopper, mais t’en as pas le courage. Tu ne sais pas jusqu’ou tu peux courir comme ça, mais tu le feras jusqu’à ce que t’en ai marre et têtue comme tu es ça peut durer longtemps. T’entres dans la première chambre ouverte. Mauvaise idée. Tu tombes sur quelque chose que t’aurais pas du voir. « Putain ! » lâches-tu en te cachant les yeux. « Vous pouvez pas fermer la porte sérieux. » Le comble. C’est toi qui rentre sans taper et c’est toi qui leur fait la morale. Tu vas plus jamais dormir correctement après cette vision d’horreur. Tu ressors aussi vite que t’es rentrée et tu te remets à courir. Trouve une cachette Noora, vite. Non ! Tu te stoppes dans ta course, et ce qui devait arriver, arriva .. Ton corps entra en contact avec celui de Sloan. Le choc est brutal, mais tu gardes l’équilibre, installant une distance entre vous. « Ca suffit. » dis-tu en fronçant les sourcils. « Qu’est ce que tu comprends pas dans lâche moi putain ! » demandas-tu en plantant ton regard dans celui du jeune homme.  

Noora Mohn & SLOAN BUSHNELL
Noora était au Spring Break, elle lui avait dit. Tout aurait été tellement plus simple si Sloan n'avait pas fait le con à inviter deux filles en même temps à la soirée qu'il avait organisé avec son cousin. Il n'avait pas réfléchis, comme à son habitude, il avait merdé. Mais les choses n'étaient pas aussi simples qu'elles n'y paraissaient. Il a connu un certain rapprochement avec Rhiannon avant qu'elle ne s'éloigne légèrement de lui. Tout n'était que destruction avec elle. Puis Noora était apparue à lui comme un mirage, une hallucination presque inespérée. C'était vraiment très étrange. Il aurait dû s'en foutre et passer son chemin mais il ne le pouvait pas. La blondinette ne le laissait pas indifférent et ouais, clairement, qu'elle lui fasse la gueule le faisait royalement chier. Il n'aimait pas cette situation et comptait bien arranger les choses. Du moins, se pardonner. Si Noora avait réagit ainsi c'est que d'une certaine façon, il lui plaisait. Autrement elle n'aurait même pas relevé. Non ? Persuadé de sa connerie, il sortit son portable de la poche de son bermuda et envoya un message à la petite Mohn. Comme c'était agréable de pouvoir porter des vêtements léger. Il faisait assez chaud et ce, même la nuit, c'était délectable de pouvoir se libérer d'un poids. Ses doigts pianotèrent sur le clavier tactile de son portable. Il écrivit un message plutôt gentil et bref. Evidemment, elle ne répondit pas. Sloan se leva de son lit et attrapa son paquet de clope qu'il fourra dans l'une de ses poches. En voyant qu'aucune réponse ne s'afficha, il en renvoya un second, puis un troisième. Rapidement, il sortit de sa chambre et emprunta le couloir de l'hôtel pour descendre à la réception et se rendre à l'une des soirées organisées pour l'occasion du Spring Break. Et alors que la petite Noora lui répondit un bon gros va te faire foutre, il se plongea dans un semblant de réponse. Elle n'avait pas le droit de lui faire la gueule comme ça. Une petite discussion semblait être nécessaire et presque inévitable entre ces deux-là. Et alors qu'il avait presque terminé son message, il leva la tête pour croiser son regard. Un léger sourire vint immédiatement s'installer sur son visage. Rien n'arrive par hasard et si le destin le mettait sur sa route, c'est qu'il y avait une bonne raison. La blondinette lui lança un regard assez noir avant de faire demi-tour et ... de se mettre à courir. Ah ouais, alors comme ça elle ne voulait vraiment pas le voir. Prit au dépourvu, l'Eliot fronça les sourcils et, sans chercher à comprendre quoique ce soit, se lança à poursuite. Il était clairement hors de question qu'elle lui échappe. Avec ses petites jambes sexy, elle ne pouvait pas aller bien loin. Ne quittant pas son sourire des lèvres, il se mit à courir pour la rattraper mais c'est qu'elle courrait vite la coquine. Il contourna deux trois virages avant de perdre sa trace. Sloan s'arrêta de courir et regarda autour de lui. Il se racla la gorge déçu puis reparti à sa recherche. Et, en bon boulet qu'il faisait, il lui rentra dedans. Le choc fut atténué par la vitesse décroissante du belle brune qui sentait surement le piège se refermer. Noora le regarda agressivement et vint directement l'attaquer. C'est bon, on se détends, c'est le Sping Break. A son tour, il leva les yeux au ciel. Elle lui en voulait, cela se voyait. Bien décidé à passer outre ce qu'il s'était passé, il allait laisser son instinct guider son Spring Break. Il avait débranché son cerveau à l’aéroport de Boston et c'était très bien ainsi. « C'que je ne comprends pas dans lâche moi putain ? Lâche moi j'crois. J'suis borné quand je m'y mets. » la taquina-t-il avant de s'approcher d'elle et de la prendre dans ses bras. Noora n'était pas d'humeur mais il s'en foutait. « Salut Noora, moi aussi j'suis content d'te voir. » répliqua-t-il ironiquement en collant son corps contre le sien. Bien évidemment, elle ne se laissa pas faire et essaya de se débattre. Sloan se mit à rigoler. Il la serrait très fort dans ses bras et essayait de la garder. Ça l'amusait, il voulait juste détendre l’atmosphère un peu trop pesante, entre eux. Il voulait la faire rigoler, la détendre, que sais-je. « Fais moi un câlin là ! » essaya-t-il de dire, mort de rire. Après quelques secondes voire quelques minutes, il se décida enfin à la lâcher. « J'aime pas quand tu m'fais la gueule, j'suis désolé pour c'qui s'est passé l'autre soir. » avoua-t-il sincèrement. De toute façon, il n'y avait pas à discuter pendant des heures et faire de longs discours. Il s'en voulait de la tournure qu'avaient prit les événements et comptait bien se rattraper.

Le choc te coupa le souffla quelques secondes, mais tu repris rapidement le dessus. Tu savais que tu ne pouvais pas te laisser submerger par ce que tu ressentais .. Une seconde d’égarement et il en jouera pas en mal .. non .. C’est juste que Sloan sait parler aux femmes, enfin du moins lorsque l’alcool pulsait son sang et tu ne voulais pas céder encore une fois à ses yeux bleus.   Impossible pour toi de le prendre au sérieux. Ses mots tu les entends, mais il ne t’atteigne pas. Fini les belles paroles. Ses paroles ne te font pas sourire, tu voudrais lui dire que tu t’en fous qu’après tout vous n’avez rien fait de mal .. Mais il a fait ce qu’il a fait et t’as l’impression d’avoir fait du mal à une fille que tu ne connais ni d’Adam, ni d’Eve. Il se rapproche de toi et tu le regardes faire en haussant un sourcil. Ses bras t’entourent et ton corps se colle au sien sans que tu ne l’autorises. Tes bras restent le long de ton corps. Tu n’es pas prête à céder aussi facilement. Tu  te débats quelques secondes avant de comprendre que tu n’avais aucune chance face à sa force. (Note à toi-même, faire plus de sport .. m’ouais, plus facile à dire qu’à faire). Il te connait mal pour croire qu’un câlin allait apaiser ton tempérament de braise. Il continue à parler et tu restes muette, ne trouvant plus les mots pour te défendre. Il incita même pour que tu lui rendes son étreinte, mais tu ne fis que soupirer en venant croiser tes bras derrière son dos. Un geste qui pourrait paraître comme un début de réconciliation, comme à un cessez le feu .. Mais aucunement. Tu voulais juste paraître moins froide pendant quelques instants. Juste le temps qu’il pense que l’affaire était classée avant de revenir à la charge. Peut-être que ton attitude n’était pas justifiée, que ta réaction était disproportionnée. Pourtant, tu n’aimais vraiment pas qu’on se fiche de toi. Tes cheveux étaient blonds, mais le stéréotype n’était en aucun cas confirmé avec toi. « Qu’est ce que tu veux Sloan ? Coucher avec moi puis finalement te rendre compte que tu as des sentiments Rhiannon et me remerciais poliment pour mon aide précieuse. » demandas-tu naturellement. Tu voulais savoir où l’Eliot allait, où il comptait terminer son histoire. Il précisa qu’il n’aimais pas que tu lui fasses la gueule et ça ne fit que t’irriter un peu plus. Tu ne le comprenais pas, mais le pire c’est que tu te ne comprenais plus. Tu ne voulais pas te prendre la tête et t’étais là dans ses bras alors que tu devrais lui mettre un crochet du droit dans ses parties intimes à la place. Tu romps l’étreinte malgré toi. Tu ne peux te laisser bercer par toutes ses paroles douces et ces gestes réconfortants. Tu le regardes, ne sachant quoi dire .. Les mots te manquent et c’est bien la première fois. Tes doigts se perdent dans tes cheveux, tirant un peu dessus pour te remettre les idées au clair. Tu prends conscience de ce que tu viens de dire et tu comprends que les mots choisi n’étaient pas les plus judicieux. Tu te blesses et à la fois tu dois le blesser. Mais tu t’en fiches de le blesser après tout. Tu ne sais plus où tu en es .. Tu ne sais sur quel pied danser. « Je ne m’excuserais pas sur ce que j’ai dit, mais j’aurais du employé d’autres mots. » Pourtant t’étais comme ça, entière dans tes propos, dans ce que tu ressentais .. Tu ne faisais pas semblant. Tu tires sur ton tee-shirt ressentant le malaise qui s’installait entre vous. Tu ne devrais pas ressentir cette émotion, en aucun cas, mais c’était le cas et tu ne pouvais t’en défaire. Tu laissas un juron s'échapper de ta bouche. « Tu sais quoi. Oublie. » commences-tu. « Oublie notre rencontre, oublie et passons à autre chose. » T'abandonnes .. Tu ne cherches plus à réparer, si vous oubliez alors peut-être que ce sera facile pour lui comme pour toi.

Noora Mohn & SLOAN BUSHNELL
Sloan savait que Noora allait lui faire des remontrances. Il savait qu'elle n'était pas vraiment prédisposée à lui parler ou même à l'écouter mais il voulait essayer. Il l'avait prise dans ses bras parce qu'il restait qu'un petit con spontané qui ne réfléchissait jamais avant d'agir. Il espérait apaiser cette tension trop palpable, trop pesante entre eux. Mais c'était sans compter sur une Noora en forme aujourd'hui. Elle essayait de le fuir par tous les moyens mais comme le définit parfaitement le proverbe suis moi je te fuis, fuis moi je te suis, il n'allait pas lâcher l'affaire aussi facilement. Il voulait juste détendre l'atmosphère et était loin de s'imaginer que le blondinette lui en voulait à mort. Il se permis une petite remarque amusante sans se douter une seule seconde qu'elle allait l'envoyer chier puissance mille. Lorsque Noora prit la parole, il fronça les sourcils et la lâcha sous la surprise. Piqué, elle appuyait sur la corde sensible sans le moindre scrupule. L'Eliot avait devant lui une femme vexée et blessée. Planté là, il ne répondit pas et se contenta de la regarder en plissant pas. Sa remarque ne lui plaisait pas mais admettons. Il savait qu'une femme bafouée pouvait être la pire ennemi qu'il soit. Enfermé dans une fierté qui ne semblait pas vouloir lâcher prise, la Mather lui jeta un regard glacial. Le ton était donné. Elle n'était pas d'humeur et ne voulait pas engager la discussion avec lui. Ok. Comprit. Il soupira bruyamment. Ils auraient pu en rester là mais elle continua à attaquer en lui demandant d'oublier. Sous la surprise et la dureté de ses mots, il entrouvrit la bouche. Les traits de son visage se figèrent immédiatement et vinrent se durcir. Il ne comprenait pas. Noora dépassait les bornes. « Attends, t'es sérieuse ? » demanda-t-il calmement. Son expression faciale se faisait plus froide. Il serra fortement sa mâchoire pour éviter tout débordement. Sloan n'avait pas l'intention de s'énerver, ce ni l'endroit, ni le moment de le faire. Et pourtant, il sentait la colère grimper en lui. Sa bipolarité ne lui foutait jamais la paix. Il était prit dans ce cercle vicieux qui faisait de lui un esclave de son propre corps. Il assistait, impuissant, à des changements d'humeurs. En une fraction, il pouvait passer de la joie à la colère, du calme à une haine sans précédent. Il se faisait peur. Mentalement très instable, il serra ses poings le long de son corps. « Mais tu m'fais quoi là ? J'peux savoir pourquoi tu réagis comme ça ? » commença-t-il en la pointant du doigt. L'Eliot n'en croyait pas ses oreilles. Il ne comprenait pas pourquoi elle se comportait ainsi. Pourquoi elle voulait tout oublier. Il ne voulait pas oublier, elle n'avait pas le droit de lui demander ça. « Qu'est-ce-qui se passe hein Noora ? On a passé une soirée à délirer alors ça y est je veux forcément coucher avec toi. T'as cru quoi ? » Stop Sloan. Ferme ta gueule. Son impulsivité le poussait à agir, il parlait sanas réfléchir à l'impact de ses mots. Il ne supportait pas la perspective d'oublier la soirée qu'ils avaient passés ensemble et ce bien être qu'il avait pu ressentir à ses côtés. Certes la drogue y fut pour quelque chose mais cette simplicité l'avait attiré. « J'suis pas un connard qui saute tout ce qui bouge, tu t'prends pour qui pour me juger ? T'es personne ici alors redescend sur terre. Tu veux qu'on oublie ? Bah parfait, oublions tout. Ça va aller vite, il ne s'est rien passé ! Dis-moi, tu fais ça avec tous tes amis ? T'es incompréhensible comme meuf mais vraiment. On passe une putain de bonne soirée et le lendemain tu me pètes un câble pour une fille. Ça ne te plait pas que je sois proche d'une fille ? Ça te gène ? Vas-y Noora, éclaire-moi parce que là je ne comprends vraiment pas ta réaction. Tu me pètes un câble et fais ta chieuse. Dis moi pourquoi ! » grogna-t-il, pas content. Mais elle était sérieuse. Sloan recula d'un pas et passa sa main dans les cheveux. Il luttait pour rester calme et garder le contrôle de lui-même. Il n'avait pas envie d'oublier le moment qu'ils avaient passés. Il se sentait vulnérable, il ne voulait pas oublier cet instant d’apaisement, ce court répit, cette pause impromptue. Et dans ce genre cas, on dit que la meilleure défense c'est l'attaque.

Avec le temps, vient l’oubli. Effacer les souvenirs. En réaliser de nouveau. Un processus constant dans le cerveau humain. C’est si simple d’oublier, mais ça fait tellement mal de le faire. Les mots s’échappent de ta bouche comme une évidence. Mais tu ne sembles pas convaincu. Est-ce que tu veux vraiment ça ? C’est la solution la plus simple qui s’offre à vous. Tu ne veux pas souffrir et tu ne veux pas qu’il souffre. Malgré toi, t’apprécies l’Eliot et tu ne retiendras peut-être que le meilleur. Elle te semble déjà si loin cette soirée où tu ne connaissais rien de lui et où il ne connaissait rien de toi. Tu ne peux t’empêcher de baisser les armes et de soupirer. Tu pensais juste tourner les talons, pour arrêter cette torture mentale que tu t’infligeais .. Alors, que tu pensais la discussion terminée, le comportement de Sloan vint tout remettre en question. Ton regard accroche le sien et cette étincelle que tu décelés dans ses pupilles, t’étonnes plus qu’autre chose. Tu ne vois ni de la peine, ni de le tristesse, mais plutôt une colère que tu peux comprendre. Tu t’apprêtais à lui dire quelque chose à nouveau, mais il te devance et tu n’étais pas préparée à ce qu’il allait te dire. Des questions et encore des questions, auxquelles tu ne peux répondre. Tu fronces les sourcils. Tu ne sais quoi dire, tu contrôles tes pensées pour ne pas éclater et tu ne souhaites qu’une chose qu’il se taise … Il ne comprend pas ta réaction, mais tu ne comprends la sienne. T’as l’impression qu’il te montre son vrai visage et pourtant une petite voix dans ton cerveau te supplie de ne pas faire attention. Impossible. Tu n’as jamais su te taire quand il le fallait. On t’a pourtant souvent reproché ton impulsivité. Tu réfléchis peu avant d’agir, t’agis puis c’est tout, tu réfléchiras après des conséquences de tes actes. Il t’agresse avec sa logorrhée verbale et tu recules même d’un pas tellement face à cet pression qu’il pouvait t’infliger rien qu’en parlant. Certes, tu te permets de le juger, mais il permet de te juger aussi. Ca à le don de t’énerver. Cette supériorité dont il fait preuve à cet instant te fait serrer les poings. « Tais-toi. » hurles-tu finalement. Tu restes polie malgré tout ces émotions qui te submergent. Tu ne sais par quoi commencer, la colère, la tristesse, la compassion … Parce que oui malgré toutes ses paroles qui t’hérissent le poil, tu fais preuve de compassion. Tu n’as pas fait preuve de diplomatie, alors tu comprends qu’il en fasse de même. Tu tires sur le bas de ton tee-shirt pour le remettre en place, canalisant toutes cette énergie dans un geste futile. Tu ne sais pas où commencer. L’insulter ? Lui dire d’aller se faire foutre ? Apaiser ce dialogue qui ne mènera sûrement à rien au final. Mais merde ! Tu peux pas te taire, il veut des réponses, tu vas lui en donner des réponses mais à ta manière. « Je me prends pour qui ? Et toi tu te prends pour qui ? T’as cru que t’étais quelqu’un. » Tes derniers remparts lâchent petit à petit et tu ne sais où ça va vous mener. Tes pensées s’entrechoquent dans ta tête et le peu de lucidité qu’il te reste ne tient qu’à un fil. « Tu peux te taper la terre entière Sloan que je m’en ficherais. Le seul truc que je déteste c’est de passer pour une conne. » T’arrives encore à ressentir ce vide lorsque Rhiannon c’est présentée à toi comme sa petite amie. Tu n’espérais rien, juste que tu savais que lors de cette soirée tout comme toi, il avait ressenti cette alchimie naissante. Le feeling était passé si vite entre vous deux que ça t’avais surprise. Et voilà quand quelques mots, quelques actes, il ne fait que détruire ce sentiment de sécurité et de bien être que tu avais ressenti. « Tu peux pas comprendre .. Tu peux pas comprendre parce que ton petit cerveau n’arrive pas à se mettre à ma place ou à celle de Rhiannon plus de trente secondes. » Voilà que t’en venais à défendre une nana qui ne t’aimait pas et que tu ne voulais pas apprécier plus que ça. Tu fais les quelques pas qui vous séparent, ne le quittant pas des yeux. Tu sais que tu provoques sûrement un peu plus sa colère, mais t’as besoin qu’il voit que tu n’as pas peur de lui. « Tu dis que je suis incompréhensible. C’est l'hôpital qui se fout de la charité ! T’es l’homme le plus incompréhensible au monde, on fait la paire on dirait. » Tu finis peut-être sur un ton plus léger cette confrontation, mais la tension est toujours aussi palpable entre vous deux.

Noora Mohn & SLOAN BUSHNELL
Non mais quelle putain de chieuse. Sloan ne comprenait pas pourquoi elle agissait ainsi avec lui depuis sa soirée à son hôtel. Elle l'évitait et dès qu'elle en avait l'occasion, elle le pourrissait. Ses mots envers lui n'étaient absolument pas tendres et pas justifiés. Noora se permettait de le juger sans même le connaître mais pour qui se prenait-elle ? Elle n'était absolument personne pour le juger de la sorte. Elle le prenait pour un moins que rien, une enflure de première ou encore un sale bâtard jouant avec les femmes sans le moindre scrupule. Il n'était rien de tout ça et qu'on puisse penser ça de lui, le rendait assez irritable. L'Eliot se remettait souvent en question. Même s'il agissait sans réfléchir, une fois seul il prenait toujours le temps de réfléchir à ce qu'il avait fait et ce qu'il pouvait faire pour arranger les choses. Il pouvait admettre facilement ses tords mais pas là. Il n'avait rien fait de mal, hormis l'inviter à une soirée. Ils avaient passés un super bons ensemble et il avait voulu renouveler l'expérience, il ne se doutait pas une seule secondes que les événements allaient prendre une tournure aussi bizarre. Alors oui, il nageait dans l’incompréhension la plus complète et oui, il se sentait obligé de rétorquer. Sloan était gentil de base mais il ne fallait pas trop le chercher. Son côté impulsif et petite racaille de son passé refaisait surface à chaque fois qu'il s'énervait. Il voulait des réponses et Noora n'allait pas tarder à lui en fournir. Elle commença par lui rétorquer sa fameuse phrase mais pour qui tu te prends ? Elle vint ensuite jurer qu'il avait le droit de se taper la terre entière qu'elle n'en aurait rien à battre, elle n'aimait pas être prise pour une conne. L'Eliot serra sa mâchoire de toute ses forces. « Mais putain, en quoi je t'ai prise pour une conne sérieux ? » grogna-t-il. Elle avait beau aboyer devant lui, Noora ne répondait à sa question. Elle l'ignorait et la détournait sans le moindre scrupule. A la suite de ça, la blondinette vint lui expliquer qu'il ne pouvait pas comprendre parce qu'il était incapable d'se mettre à la place d'elle ou de Rhiannon. Elle était gonflé. Il se pinça les lèvres et tenta de ne pas lui sauter à la gorge. Il la laissa déferler sa haine contre lui, une haine toujours incompréhensible à ses yeux. « Ouais, j'suis un mec incompréhensible et alors ? C'est pas nouveau, ça ne date pas d'hier. J'veux juste essayer d'te comprendre, de savoir ce qui te mets dans cet état là mais putain, tu ne fais aucun effort. T'es bornée comme fille ! Si t'veux pas m'expliquer pourquoi tu t'énerves bêtement et pourquoi tu as l'impression que je t'ai prise pour une conne, j'crois qu'en effet on a plus rien à se dire toi et moi. » dit-il, sans pour autant hausser la voix. Il n'allait pas gueuler, ce n'était pas la peine, elle se trouvait à quelques mètres de lui. Il vint déglutir difficilement. « J'avais une bonne image de toi Noora mais en fait, t'es comme toutes les autres, tu fais des histoires pour rien et tu fais tourner le monde autour de ton petit nombril. » continua-t-il en la pointant du doigt. Il passa son autre main libre dans ses cheveux. « Moi aussi j'peux juger sans connaître, t'as vu. C'est plus facile d'attaquer que d'essayer de comprendre hein. J'ai voulu faire un effort en venant vers toi pour essayer d'savoir ce qu'il ne va pas. Bah putain j'aurais su je t'aurais laissé te démerdé toute seule. Vu que j'suis qu'une sous merde qui baise tout ce qui bouge. Tu m'déçois mais vraiment ! » Son discours n'avait plus rien de concit. Il perdait ses moyens et luttait pour ne pas s'énerver encore plus. Pour l'instant la rage n'avait atteint que ses paroles, pourvu que ça dure.

La situation n’allait pas en s’arrangeant. Tes mots dépassaient ta pensée et tu ne contrôlais pas cette colère qui te rongeait le sang. Sans le comprendre, Sloan ne faisait qu’accroître ton impulsivité. Tu n’as jamais su te contrôler. T’attaquais verbalement parlant ne faisait qu’éveiller en toi une rage inexistante habituellement. Tu voudrais te taire, t’asseoir sur ta fierté qui ne fait qu’aggraver la situation. Tu voudrais revenir en arrière .. Ouais pour une fois dans ta vie, tu regrettes tes paroles. Tu regrettes d’avoir attisé ce feu toute seule, alors qu’il était juste là pour apaiser les tensions. Mais encore une fois t’a laissé tes émotions dicter le reste. Ta raison c’est laissé faire et ton corps c’est juste plongé dans un mutisme incontrôlable. Alors qu’il ne compte pas en rester là, tu tentes de reprendre le contrôle .. Ton regard accroche le sien et tu ne rates pas une miette de ce qu’il te dit. Tu serres les poings, plantant tes ongles dans ta chair .. Ne t’énerves pas. Respire. Tu ne peux pas accroître un peu plus ce fossé qui se dresse entre vous deux. Réfléchis Noora. Maintenant réfléchis. Ces mots te blessent, mais tu le mérites peut-être. L’Eliot ne semble rien contrôler non plus .. Est-ce qu’il voit que tu as fini par te taire ? Est-ce qu’il voit que tu prends sur toi ? Ou est-il tellement aveuglé par sa propre colère que tu n’as fait qu’attisé un peu plus depuis tout à l’heure. T’as l’impression qu’il y bien plus que tes mots blessants derrière cette explosion. Tu fronces les sourcils, ta bouche s’entrouvre légèrement, mais tu la refermes immédiatement. Il ne faut pas que tu craques. Tu le déçois ? Et lui alors ? Il ne cesse de t’accabler, mais pas une seconde il se remet en question. Le monde tourne peut-être autour de ton petit nombril, comme il le dit si bien .. Mais lui c’est la Galaxy entière qui tourne autour du sien. Petit Bushnell n’a jamais eu à se justifier .. T’as l’impression d’avoir un échange avec un gosse qui n’a jamais réprimandé. Mais tu ne dis rien, tu ne juges pas parce que comme il le dit tu ne le connais. Tu ne sais rien de sa vie et il ne sait rien de la tienne .. Tu ne juges pas sa vie, tu juges son attitude. Il a sûrement oublié qu’il a failli t’embrasser à cette soirée .. Bien sur qu’il a oublié, l’alcool et la weed ne font pas bon ménage. Ca grille les neurones et ça rend amnésique .. Pratique après tout. C’est pour ça que t’avais tout simplement suggéré d’oublier .. Après tout, si tu l’écoutes t’as juste été une meuf sympa pendant une soirée .. Tu l’as diverti, vous avez passé un bon moment et il a peut-être voulu réitéré l’expérience lors de sa propre soirée .. Malheureusement ça n’a pas tellement fini comme il le souhaitait. Qu’est ce que t’y pouvais si tu voulais te protéger ? Tu te connais. Tu sais comment tu réagis et tu tu te protèges, est-ce si mal de penser à soi de temps en temps ? Il s’essouffle. Il semble à court d’arguments et tu profites de cette faille pour faire la chose la plus stupide du monde .. Enfin tu voulais juste apaiser les choses. Ton corps se colle au sien, tes bras encercle sa taille et tu finis par lâcher un petit soupire que tu gardais pour toi depuis un petit moment. Tu le sens se crisper. Tu te doutes qu’il ne s’attendait pas à ça de ta part. T’aurais pu continué à lui gueule dessus, mais t’en avais juste marre. T’as une grande gueule, mais tu t’essouffles rapidement. « Ecoute .. » commences-tu. Ta voix est subtile presque inaudible, mais t’as plus la force de te battre. « Je suis désolée. » Tu n’as pas l’habitude d’assumer tes tords. Mais il fallait reconnaître que c’était toi qui était à l’origine de cette dispute. « Je n’ai plus envie de me battre. » Le spring break venait à peine de commencer et tu étais déjà fatiguée .. Tu baisses les armes et t’espérais qu’il en ferait autant. « On ne connait rien l’un de l’autre, je suis d’accord. Mais je sais que je tiens à toi. » avoues-tu finalement. Répondant peut-être à l’une de ces questions par la même occasion.  

Noora Mohn & SLOAN BUSHNELL
Impensable, inimaginable. Mais pour qui se prenait-elle, franchement ? Lui foutre un vent était une chose mais déverser sa haine gratuitement sans la moindre raison plausible en était une autre. Noora ne s'était pas gênée pour l'attaquer et lui faire comprendre que son comportement à sa soirée fut déplacé. Pourtant, il n'avait fait qu'inviter une amie, une connaissance récente à passer un bon moment en sa compagnie, rien de plus. La blondinette y avait surement vu là une invitation ou une technique de rapprochement. Cela aurait pu être vrai si Rhiannon ne s'était pas pointée également. C'était purement amical. Du moins, c'est ce qu'il croyait aveuglément jusqu'à ce qu'elle lui pète un câble dessus. Sloan commençait à s'énerver, il essayait de garder un minimum de contrôle mais c'était peine perdue. Si la situation continuait à dégénérer ainsi, il allait perdre ses moyens et entrer dans une crise de bipolarité. C'était déjà d'ailleurs étonnant qu'il n'ait pas encore fait de grands gestes et arboré une attitude violente et désinvolte. Quelque chose l'empêchait de péter un plomb mais il ne savait pas encore quoi ni comment cela était possible. Il s'énervait et racontait n'importe quoi mais la colère ne s'était pas encore manifestée de manière physique. La pointer du doigt n'était qu'une façon de plus de marquer la distance avec elle. Une provocation non voulue pour la mettre en garde. Il ne voulait pas qu'elle approche et qu'elle le touche. L'Eliot s'était préparé à une quelconque confrontation, voir même à une gifle mais il savait pertinemment que ce contact déchaînerait la haine qu'il avait du mal à contenir à l'intérieur de lui. Noora avait attisé sa bipolarité sans même s'en rendre compte, elle restait là, inconsciente face à un homme terriblement instable. Lorsqu'il eut terminé de parler, il se contenta de baisser le doigt. Les yeux toujours rivés vers la blondinette, il lui lançais un regard plutôt froid et tranchant. Sloan s'apprêtait à recevoir le retour de bâton, il savait qu'elle n'allait pas se contenir et allait déverser un flot interminable d'insultes et de provocations en tout genre. Les bras le long du corps, les poings serrés, il restait en suspension devant elle, attendant presque impatiemment sa réaction. Et là, contre toutes attentes, Noora s'avança vers lui. Il fronça les sourcils et plissa les yeux. Au lieu de lui foutre une gifle mémorable, elle vint se blottir contre lui, passant ses bras autour de sa taille. Prit de court, le beau brun leva légèrement les bras. Ses yeux vacillaient de droite à gauche dans le vide, cherchant désespéramment un repère sur lequel s'appuyer. La petite Mohn jouait un jeu dangereux et ne se rendait certainement pas compte de ce qu'elle venait de faire. La panique pouvait se lire dans le regard de l'Eliot qui essayait de faire face à ce contact imprévu. La colère qu'elle avait provoqué en lui l’amènerait bien à la pousser violemment mais sa raison lui hurlait de ne pas la toucher. Tiraillé entre deux réactions possibles, il était comme perdu, paumé mais la voix de Noora le ramena vite à la réalité. Sa respiration semblait se calmer sous ses mots à la fois tristes et rassurants. Elle s'excusa et capitula sans la moindre condition. Sloan avait envisagé toutes les situations possibles mais le câlin ne fut même pas une option, jamais il n'aurait pu penser qu'une telle chose puisse se produire. C'était bien la première fois qu'une fille au fort caractère n'admette ses tords aussi facilement. Il en était perturbé, vraiment. Et alors qu'il pensait que ce contact allait prendre fin, Noora avoua qu'elle tenait à lui. Il vint déglutir difficilement avant de serrer sa mâchoire. Son comportement allait être déterminant pour la suite de leur relation, il le savait mais il ne pouvait pas ignorer ses efforts et son initiative plus que dangereuse. Il n'était pas insensible à ses mots pourtant il était encore en colère et sentait qu'un débordement pourrait vite arriver. L'énerver puis s'excuser, c'était beaucoup trop facile, s'amuser avec ses émotions comportait des risques. Machinalement, il ferma les yeux. Il prit une grande inspiration avant de finalement l'enlacer de ses bras, à son tour. Il capitulait et ne pouvait plus lutter. « J'suis désolé aussi Noora. » dit-il avant de se racler la gorge, brisant un silence plus que pesant. Sloan ouvrit les yeux et les posa juste devant lui. Tout ceci n'avait absolument aucun sens. Son coeur battait à cent à l'heure et aussi étrange que cela puisse paraître, la colère se dissipait à vue d'oeil. Il ne la regardait pas mais voyait sa tête contre lui. Un sentiment de soulagement l'envahissait. Sans s'en rendre compte, il resserra légèrement l'étreinte contre elle et inspira longuement. Il ne s'attendait pas à une telle réaction de la part de la blondinette mais aussi de la sienne. Les remords prirent rapidement possession de lui. L'Eliot avait craché son venin sans songer aux conséquences de ses mots. Il avança d'un pas, puis d'un autre, l'obligeant à reculer. Le dos de Noora se colla délicatement contre le mur tandis qu'il enleva un bras pour poser sa main sur le mur afin de s'appuyer. La colère le rendait vulnérable et faible. Il le savait. Elle releva la tête pour le regarder. Sloan afficha un mince sourire en croisant son regard. Ce couloir devenait beaucoup trop étroit d'un coup. Il baissa légèrement la tête pour finalement lui avouer ces quelques. « J'suis désolé pour la dernière fois, j'ai pas réfléchis et j'ai pas été malin. J'pensais pas ... enfin j'voulais pas te mettre dans cette situation là. J'pouvais pas prévoir la réaction de Rhiannon, elle s'est un peu emballée en me voyant te parler. J'pense qu'elle a capté que moi aussi j'tenais à toi. » Il haussa les épaules avant de déglutir et de reprendre. « Mes mots ont dépassés mes pensées, j'ai tendance à ne plus rien contrôler quand j'me mets en colère. Ne me blâme pas Noora, je ne pensais pas ce que j'ai dit. J'aime pas quand tu me fuis et quand t'es énervée contre moi. J'sais pas, ça m'rend dingue. » Sloan se livrait sans retenue. A quoi bon faire semblant de toute façon, ça se voyait qu'il était attaché à elle. Noora était apparue devant lui au moment où il en avait besoin et aujourd'hui, elle avait réussit à le calmer sans utiliser la manière forte. C'était une grande première pour lui. En temps normal, une seule personne aurait pu le faire redescendre aussi facilement. Malheureusement pour lui, cette personne ne faisait plus partie de ce monde.