j'suis nulle en titre (sloayem)

NESAYEM R. AL-KÂMIR & SLOAN BUSHNELL
La journée touchait à sa fin pour Sloan. Il venait de quitter Harvard avec un certain soulagement, les heures de cours s'étaient enchaînées à une vitesse folle. Même s'il revenait tout juste du Mexique avec les Dunster, le beau brun voulait déjà être au Spring Break. Il en avait marre de sa condition et détestait la routine dans laquelle il s'était plongé lentement mais surement. Chaque dossier, chaque heure passée à étudier, chaque appels de son beau-père, lui rappelait à quel point il manquait de légèreté. L'Eliot avait besoin de bouger et d'arrêter de tourner en rond. C'était valable pour tous les domaines. La cigarette délicatement posée entre ses deux doigts, son allure se voulait lente et hésitante. Il traînait dans les rues de Boston sans but précis, il n'avait pas spécialement envie de rentrer pour voir son colocataire ou pire, se retrouver seul. Pas de soirée prévu ce soir, en même temps, il se défonçait assez le week-end pour être capable de rester tranquille la semaine. Machinalement, il apporta sa cigarette à la bouche pour en extraire un maximum de tabac. Il ferma les yeux quelques secondes avant de recracher la fine fumée blanche dans l'air glacé de la fin d'après-midi. Songeur, le regard vide, il se laissait porter par ses pas. Sa clope fut rapidement terminée et avant qu'il ne décide de rentrer, il entra dans le premier café venu. Le but étant forcément de prendre un grand café pour se motiver, se rebooster. Les traits de son visage étaient tirés, Sloan avait du mal à rester positif et à aller de l'avant. Il jeta son mégot sur le trottoir et pénétra à l'intérieur du café. Il ignorait même s'il s'agissait d'un Starbucks ou une connerie du genre, il voulait de la caféine et vite. Il grogna dans ses dents lorsqu'il vit la petite file d'attente improvisée pour l'occasion. Monsieur Bushnell n'aimait pas attendre, il voulait son café, maintenant. Un caprice de plus. Déjà que le manque de weed commençait à se faire ressentir dans ses veines, il n'allait certainement pas faire attendre un corps mentalement et physiquement très instable. Hors de question pour lui d'entrer dans une énième crise de bipolarité, il voulait son putain de café et vite. Et alors qu'il pestait contre tout et tout le monde, son regard fut attiré vers la gauche. Il vit une jolie blonde, la tête plongée dans son bouquin. Un petit rictus vint se dessiner sur ses lèvres tandis qu'il oublia vite, beaucoup trop vite, son besoin de caféine. Sans chercher plus loin, l'Eliot se dirigea vers Nesayem qu'il avait tout de suite reconnue. Une fois à sa hauteur, il tira la chaise juste en face d'elle et vint s'asseoir, comme s'il venait d'en avoir la permission. « Salut ma biche. » lança-t-il dans sa direction. Elle était trop mignonne, concentrée dans ses cours. En bon bourrin qu'il faisait, il s'installa confortablement sur la chaise et lui afficha un large sourire. « A chaque fois que j'te croise, tu es en train d'étudier, tu sais faire autre chose ? » lui demanda-t-il, histoire de la taquiner un peu. Il rigola légèrement. Ouais, Sloan n'a jamais été un très bon dragueur, il préférait miser sur le feeling.

Ça faisait plus d'une heure qu'elle fixait la même page sans vraiment lire son contenue. La dernière conversation avec sa mère l'avait perturbé. Nesayem avait l'habitude de tout planifier de A à Z , tout devait être suivi à la lettre. Pourtant, au moment d'acheter son billet pour Toronto afin de rejoindre sa mère pour sa semaine de vacances, cette dernière la convaincu du contraire. '' Vit un peu ma chérie. Ça m'attriste de te voir enfermer entre tes murs au lieu de profiter de ta jeunesse. Ne fais pas les mêmes erreurs que moi''. C'est ce à quoi précisément elle tente de ne pas faire, mais elle n'était pas du genre à socialiser facilement avec les autres. Elle perdait vite intérêts sur les blablateries et devenait vite distraire par autre chose. Certains trouvent ce côté de chez elle rude et irrespectueux, et ont préféré faire autre route que de continuer à tisser de liens. Elle ne leur en veut pas, parce qu'elle s'en fichait. Elle ne s'attend pas qu'on l'accepte, ou qu'on la tolère. Elle est ce qu'elle est et ne joueras pas aux hypocrites pour convenir aux critères des autres. Qu'ils aillent se faire foutre. Pour en revenir au point principal, dans une rare occasion , elle s'est inscrite au spring break. Sachant très qu'elle passera la plus grande partie de ses journées dans sa chambre que sur une chaise longue à faire la bronzette, Nesayem se demandait ce qui lui avait pris d'avoir décidé d'y participer. Est-ce par le manque de caféine ? Elle en doute fort rien qu'à voir le venti qu'elle venait d'ingurgité en quelques minutes. Donc, définitivement pas la caféine. Quand la voix grave de Sloan la tira de ses pensées, elle ne pris pas la peine de le regarder et fit semblant de lire. Mais quand il fit le commentaire qui mis le doigt sur le sujet de ses méandres, elle lui jeta un regard noir « À part sucer une queue ? Pas vraiment. » , dit-elle comme si de rien était, retournant à sa lecture.

NESAYEM R. AL-KÂMIR & SLOAN BUSHNELL
En entrant dans ce café, Sloan espérait y trouver sa petite dose de caféine tant convoitée. Il n'imaginait pas du tout tomber sur Nesayem en train de travailler. Cette fille était juste trop mignonne. Il n'a jamais été doué pour la drague, c'est un fait que personne ne pourra nier. A l'époque, il l'avait abordé dans l'espoir d'un rapprochement futur mais vu le vent monumental qu'elle lui mit, le beau brun fut rapidement refroidit. Au lieu d'être blessé dans son égaux, il s'amusa de la situation et continua à la taquiner, à la draguer, uniquement dans le but de l'embêter. Et aujourd'hui, dès qu'il la croise, il ne peut s'empêcher de la provoquer, gentiment. C'était plus fort que lui. Aussi, lorsqu'il la vit, assise là à étudier, il ne pu se résigner à l'ignorer. L'Eliot s'était dirigée vers elle avec une ide bien précise en tête, passer un petit moment loin de toute impulsivité et toute bipolarité. Il voulait juste boire un café avec elle et la taquiner plus que de raison mais lorsqu'elle lui lança un regard aussi noir que glacial, il fronça les sourcils. Putain, il n'était pas venu pour se rembarrer méchamment, agressivement. Il était venu tranquille, en paix et ne s'attendait pas vraiment à la trouver aussi désagréable. Sloan n'était vraiment pas un mec méchant et ne supportait pas la violence gratuite, surtout via les paroles. Si Nesayem avait mal prit sa petite remarque humoristique, c'était son problème, cela restait toujours bon enfant avec lui. Le jour où le beau brun avait quelque chose à dire, il ne se gênait mais c'était autre chose qu'un peu d'ironie et de second degré. Les mots pouvaient faire très mal et ça, il l'avait très bien compris. Au lieu de s'énerver, il posa son coude sur la table et vint appuyer sa tête dans le creux de sa main. L'Eliot la regarda lire et rigola légèrement. « Ça ne te va pas de dire ça, t'as un trop joli minois pour sortir des choses aussi vulgaires. » lança-t-il en plissant les yeux. Que Nesayem fasse avec, il n'avait pas l'intention de la lâcher et allait se montrer chiant, ultra chiant.